Voir la source de Château de Saint-Fargeau

{{Voir homonymes|Saint-Fargeau}}
{{Infobox Château
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 | pays                 = France
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 | type                 = Château
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 | propriétaire initial = [[Héribert d'Auxerre|Héribert]], [[liste des évêques d'Auxerre|évêque d'Auxerre]]
 | propriétaire actuel  = [[Michel Guyot]]
 | destination initiale = Rendez-vous<br />de chasse fortifié
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 | classement           = {{classé MH|1949}}<br />{{inscrit MH|1925|1949}}<ref name='mérimée'>{{Base POP Mérimée|PA00113810}}.</ref>
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}}

Le '''château de Saint-Fargeau''' est un château dont l'origine remonte au {{s-|X}}, situé dans la commune française de [[Saint-Fargeau (Yonne)|Saint-Fargeau]], dans le [[Yonne (département)|département de l'Yonne]], en [[Région française|région]] [[Bourgogne-Franche-Comté]].

== Histoire ==

=== Le château féodal ===
[[Fichier:Saint-Fargeau Yonne château.jpg|gauche|vignette|redresse=0.7|L'entrée du château.]]À l'origine, Saint-Fargeau était un [[Pavillon de chasse|rendez-vous de chasse]] fortifié construit en 980 par [[Héribert d'Auxerre|Héribert]], [[liste des évêques d'Auxerre|évêque d'Auxerre]]. Celui-ci, fils naturel d'[[Hugues le Grand (Robertien)|Hugues le Grand]], était donc le frère d'[[Hugues Capet]].

Son premier seigneur connu, vers 1060, est Ithier, seigneur de [[Toucy]]<ref>{{ouvrage|auteur=M. Déy|titre=Histoire de la ville et du comté de Saint-Fargeau|année= 1856|éditeur= impr-édit Perriquet & Rouillé|passage=34}}.</ref>, de Saint-Fargeau et du [[Puisaye (région naturelle)|pays de Puisaye]]. Près d'un siècle plus tard, en 1147, {{souverain-|Ithier III}} de Toucy, cinquième seigneur de Saint-Fargeau, partit pour la [[Terre sainte]] aux côtés du roi {{souverain2|Louis VII le Jeune}}. Ithier V, huitième seigneur du lieu, mourut au [[Siège de Damiette (1218)|siège de Damiette]] (1218). Quelques générations plus tard, {{Jean Ier}} de Toucy (onzième seigneur du lieu), n'ayant pas eu de fils, lègue ses seigneuries à Jeanne, l'une de ses filles, mariée en 1266 à {{souverain2|Thiébaut II de Bar}}, [[Liste des comtes puis ducs de Bar|comte de Bar]].

En 1411, le château soutint un siège, puis les terres passèrent à [[Louis Ier de Bar|Louis de Bar]], [[Liste des évêques de Verdun|évêque de Verdun]] et cardinal, qui les légua en 1430 à son neveu [[Jean Jacques de Montferrat|Jean-Jacques]] [[Paléologue]], [[Liste des souverains de Montferrat|marquis de Montferrat]], petit-fils maternel du duc [[Robert Ier de Bar|Robert de Bar]].

Le {{date-|11 février 1450}}, ses fils [[Jean IV de Montferrat|Jean]], [[Guillaume VIII de Montferrat|Guillaume]] et [[Boniface III de Montferrat|Boniface de Montferrat]] vendirent « les terres et châtellenies de Saint-Fargeau » à [[Jacques Cœur]], grand argentier du royaume. Mais celui-ci, disgracié par le roi [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]] dès 1451, est spolié de ses biens (dont [[Toucy]] et [[Charny (Yonne)|Charny]]) par un jugement de mai 1453.

Le château est reconstruit après 1453 sur les bases de l'ancienne forteresse par [[Antoine de Chabannes]], [[Liste des comtes de Dammartin|comte de Dammartin]] et [[grand maître de France]], qui l'acquit pour vingt mille écus d'or après la disgrâce de [[Jacques Cœur]]. Il commença par faire construire la grosse tour en 1467, destinée à servir de lieu de retraite jusqu'à la reconstruction complète du château, et à en devenir le [[donjon]].

En 1461, Antoine de Chabannes est à son tour disgracié. Celui-ci avait en effet contraint le [[Louis XI|dauphin Louis]] à fuir le [[Dauphiné]] lors de [[Praguerie|sa révolte]] contre son père le roi. Une fois monté sur le trône, Louis XI décide de restituer Saint-Fargeau à la famille Cœur, tout en faisant embastiller Chabannes, qui ne tarde pas à s'évader, à rejoindre la [[ligue du Bien public]], et à reprendre son château par la force. Il sera, peu après, rétabli dans ses biens et honneurs. Pour conserver Saint-Fargeau, son fils Jean de Chabannes, comte de Dammartin, offrit à la veuve Cœur dix mille écus d'or et une rente de quatre cents livres tournois.

Une des filles de Jean, Antoinette de Chabannes, comtesse de Dammartin, épouse [[René d'Anjou-Mézières]], et transmet à son fils, [[Nicolas d'Anjou-Mézières]], la terre de Saint-Fargeau. Ce dernier obtient en 1542 l'érection du fief en comté. Une génération plus tard, en 1576, Saint-Fargeau deviendra le centre d'un duché-pairie, érigé par Henri III en faveur de [[Renée d'Anjou-Mézières]] et de son époux [[François de Montpensier|François de Bourbon]], [[Liste des comtes puis ducs de Montpensier|duc de Montpensier]].

=== De la Grande Mademoiselle aux Le Peletier ===
[[Fichier:Anne Marie Louise d'Orléans, Duchess of Montpensier, La Grande Mademoiselle - Versailles MV 3476.jpg|gauche|vignette|La Grande Mademoiselle, Anne Marie Louise d'Orléans, cousine de Louis XIV.]]
Le fils de ces derniers, le duc [[Henri de Montpensier|Henri de Bourbon]], fut le père de [[Marie de Bourbon-Montpensier]], mariée à [[Gaston de France|Gaston d'Orléans]], frère de {{souverain2|Louis XIII}}. La duchesse de Montpensier mourut en couches, ne laissant qu'une unique fille, à son tour duchesse de Montpensier.

[[Anne-Marie-Louise d'Orléans]], duchesse de Montpensier, est donc la cousine germaine de {{souverain2|Louis XIV}}. Appelée à la cour « la Grande Mademoiselle », cette ombrageuse [[Prince du sang|princesse du sang]], prend le parti de la [[Fronde (histoire)|Fronde]]. En 1652, les frondeurs vaincus, le roi décide d'exiler sa cousine à Saint-Fargeau avec ses deux maréchales de camp [[Gilonne d'Harcourt]], comtesse de Fiesque, et [[Anne de La Grange-Trianon]], comtesse de Frontenac.

La princesse décide alors d'engager des travaux d'embellissement. Entre 1653 et 1657, elle charge l'architecte du roi, [[François Le Vau]], de refaire les quatre façades intérieures du château, où l'on distingue encore par endroits son monogramme (''<small>AMLO</small>''), en majorité détruit lors de la Révolution.

Secrètement mariée à [[Antonin Nompar de Caumont|Lauzun]] {{incise|peut-être vers 1671<ref>{{article|auteur=[[Arvède Barine]]|lire en ligne= [[s:La Grande Mademoiselle/11|La Grande Mademoiselle]] |titre=La Grande Mademoiselle|périodique=[[Revue des Deux Mondes]]|tome=154|année= 1899|site= [[Wikisource]]}}.</ref>, même si le doute demeure aujourd'hui encore quant à cette union}} la Grande Mademoiselle lui légua Saint-Fargeau<ref>{{Citation|Le roi permit que je donnasse du bien à M. de Lauzun : d'abord c'étoit Châtellerault et d'autres terres ; mais il ne le voulut pas. Il aima mieux Saint-Fargeau, qui étoit lors affermé vingt-deux mille livres de rente ; Thiers, qui est une fort belle terre en Auvergne,9 et dix mille livres de rente sur les gabelles du Languedoc. Comme Saint-Fargeau est une duché,10 je comptois qu'il n'y auroit qu'à la réclamer en sa faveur. Au lieu d'être bien content, j'appris qu'il disoit que je lui avois donné si peu de chose, qu'il avoit eu peine à l'accepter.}} {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Anne-Marie-Louise-Henriette d'Orléans, duchesse de Montpensier |champ libre=édité par [[Adolphe Chéruel]] | titre=Mémoires de Mlle de Montpensier |sous-titre=petite-fille de Henri IV |lieu=Paris |éditeur= Charpentier |collection= |année=1858 |volume= |tome=1 |pages totales= |passage=451-452 |bnf=309732599}}. {{Gallica |id=bpt6k67030t}}.</ref>, où il ne résida guère. Il finit par le céder, le {{date-|5 février 1714}}, au financier [[Antoine Crozat]]. Ce dernier, mis en difficulté à la mort de {{Louis XIV}}, le revendit dès le {{Date-|15 décembre 1715}} à [[Michel Robert Le Peletier des Forts|Michel-Robert Le Peletier des Forts]] (1675-1740), successivement conseiller au [[Parlement de Paris]], [[Intendant des finances|intendant des Finances]], [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]] et membre de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des Sciences]]. On lui doit la construction du pavillon dit « des Forts ».

En 1740 le domaine passa à son petit-fils Michel-Étienne, comte de Saint-Fargeau, qui deviendra en 1764 [[président à mortier]] au [[Parlement de Paris]]. Dans l'intervalle, en 1752, un incendie ravagea le château et une partie du bourg. Ce sinistre, suivi un siècle plus tard d'un second incendie (une ardoise gravée exposée sur place en témoigne), détruisit l'intérieur des deux [[corps de logis]] contigus à la chapelle, anéantissant les anciens appartements de la Grande Mademoiselle, sa galerie et la salle des gardes (qui fut lors de sa création la plus vaste de France).

En 1778, [[Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau|Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau]] hérite du domaine familial. Député de la noblesse aux [[États généraux de 1789|États généraux]], il devint président de l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée]] le 21 juin 1790. [[Convention nationale|Conventionnel]], il [[Votes sur la mort de Louis XVI|vote la mort de Louis XVI]] et meurt assassiné dans un restaurant parisien, par un des anciens [[Garde du corps du roi|gardes du corps du roi]], la veille de l'[[exécution de Louis XVI|exécution du monarque]], le {{Date-|20 janvier 1793}}.

La scène de cet assassinat fut peinte par [[Jacques-Louis David]], et l'œuvre fut acquise aux héritiers de l'artiste sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]] pour l'énorme somme de cent mille francs, par la fille unique du régicide, Louise-Suzanne Le Peletier {{incise|ex-première « pupille de la Nation » devenue fervente royaliste}} à condition de ne pas le détruire. Elle l'aurait donc fait cacher dans un mur de l'immense demeure et à ce jour n'y a pas été localisé<ref>{{ouvrage|auteur=Clémentine Portier-Kaltenbach|titre=Histoires d'os|collection=Pluriel|année=2012|passage=91-108}}.</ref>. Selon la légende familiale rapportée par [[Jean d'Ormesson]], cette localisation serait transmise de génération en génération, de mère en fille. L'auteur indique que sa grand-mère, née Valentine de Boisgelin, mourut pendant l'[[Occupation de la France par l'Allemagne (Seconde Guerre mondiale)|Occupation]] sans que sa fille, Marie-Henriette Anisson du Perron, marquise d'Ormesson, ne puisse venir à son chevet et apprendre le secret.

En effet, entre-temps, deux filles Marie-Louise-Suzanne (1811-1893) et Marguerite-Marie (1809-1890) Le Peletier de Mortefontaine devinrent respectivement [[Ernest de Talleyrand-Périgord|comtesse de Talleyrand]] (x 1830) et [[Édouard de Boisgelin|marquise]] [[Famille de Boisgelin|de Boisgelin]] (x 1827). Cette dernière transmit le domaine à la famille Anisson du Perron, dont une fille épousa le marquis [[André d'Ormesson]], père de l'[[Académicien français|académicien]] : Jean d'Ormesson passa ainsi une partie de son enfance à Saint-Fargeau, demeure qu'il décrira dans son roman ''[[Au plaisir de Dieu]]''.

Les marquis de Boisgelin sont peu à peu contraints de morceler un domaine qui, à son apogée, s'étendait sur trois départements et représentait quelque quinze mille hectares. [[Jean d'Ormesson]] et sa mère, héritière du château, proposèrent sans succès le château familial à l'État : [[André Malraux]], ministre de la Culture, eu égard à la taille et surtout à la vétusté de la demeure, leur aurait alors suggéré ironiquement d'assortir cette transaction d'un million de francs…

Vendu en 1968 à une société belge qui le conserva dix ans, le château et le domaine sont acquis en 1979 par [[Michel Guyot]] et son frère Jacques, soutenus par les collectivités locales, pour la somme de 500 000 francs (environ 280 000€, à l'exception des jardins)<ref>''La belle affaire des frères Guyot à Saint-Fargeau'' | Roland-Pierre Paringaux | 1996 | 
https://www.lemonde.fr/archives/article/1996/05/29/la-belle-affaire-des-freres-guyot-a-saint-fargeau_3731009_1819218.html 
</ref>. Ils entreprirent de restaurer la demeure et de la faire revivre ; certaines chambres de la partie privée du château, qui ont conservé leur décor ancien, sont proposées à la location.

=== Un château de papier ===
[[Fichier:Le château de Saint-Fargeau au printemps.jpg|vignette|300x300px|Le château, vu du parc.]]
Jean d'Ormesson, qui passait à Saint-Fargeau l'été avec ses parents, s'en inspira pour écrire son roman ''[[Au plaisir de Dieu]]''. L'[[Au plaisir de Dieu (mini-série)|adaptation télévisée]] fut tournée en 1976 au château par [[Robert Mazoyer]], le comédien [[Jacques Dumesnil]] prêtant ses traits à Sosthène de Plessis, duc de Vaudreuil. Ce personnage, inspiré par le grand-père de l'auteur, {{Citation|règne en silence [et] ressemble à un Jean Gabin déjà atteint par l'âge mais toujours solide et très droit […] Il y a en lui quelque chose de massif et de chinois qui échappe au cours du temps<ref>{{Harvsp|d'Ormesson|2014|p=22}}.</ref>.}}

Le château de Saint-Fargeau incarne donc le château du Plessis-lez-Vaudreuil.{{Citation bloc|Un parc immense, les tours, les bosquets, les bancs à l'ombre des tilleuls, les allées entretenues avec soin, les plates-bandes de pensées et de bégonias […] Deux fois par mois, M. Machavoine venait remonter en silence les horloges. Il se glissait dans le billard, dans le petit salon, dans le grand salon, dans la bibliothèque, dans la salle à manger, dans la salle à manger des enfants, dans l'office, dans l'immense cuisine, dans la vingtaine de chambres qui restaient ouvertes toute l'année. Il vérifiait si les pendules, les horloges, les cartels donnaient bien l'heure exacte, et il les remontait. Il m'arrivait de le suivre de pièce en pièce avec une fascination qui m'étonnait moi-même.|[[Jean d'Ormesson]]<ref>{{Harvsp|d'Ormesson|2014|p=21, 28}}.</ref>}}

L'écrivain a également évoqué les austères murailles du château dans ''Un jour je m'en irai sans avoir tout dit''<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean d'Ormesson]]|titre=Un jour je m'en irai sans avoir tout dit|passage=21|éditeur=Éd. Robert Laffont|année=2014}}</ref>.

Les grandes heures du château de Saint-Fargeau à l'époque des marquis de Boisgelin sont par ailleurs évoquées par l'écrivaine [[Juliette Benzoni]].

{{Citation bloc|… Saint-Fargeau dont les propriétaires, les Boisgelin, mènent alors grand train et dont l'équipage de chasse, le Rallye Puisaye, découple en forêt d'Orléans ou en Normandie, à Beaumont-le-Roger […] Les jours de liesse, tout le pays en profitait. Ainsi la marquise, après chaque grande manifestation cynégétique, exigeait de son époux le montant exact des sommes dépensées pour les équipages, les chiens, les chevaux, les invités, afin de distribuer cet argent aux pauvres. La messe solennelle réunissait une foule nombreuse. Au premier rang, les boutons d'équipage, et devant le maître-autel, le meilleur limier que tenait le piqueux… À la sortie, le prêtre bénissait la meute et lui distribuait un peu de pain bénit. Les hommes et les chevaux venaient ensuite.|Juliette Benzoni<ref>''Cent ans de vie de château'', I. La Belle Époque, Paris, C. de Bartillat, 1992, {{p.|38–39, 49}}, arch. pers.</ref>}}

Ces bénédictions ont été filmées vers 1930 où l'on voit [[Jean d'Ormesson]], enfant de chœur, debout sur le grand escalier de la chapelle.

== Description ==
[[Fichier:Château de Saint-Fargeau escalier cour.jpg|gauche|vignette|Le grand escalier de la cour d'honneur du château.]]

=== Architecture ===
Si les origines du premier château féodal peuvent se trouver dans des maçonneries remontant au {{s-|XIII}}, le château dans son aspect actuel date principalement des travaux réalisés par Antoine de Chabannes entre 1467 et 1488.

Il se présente aujourd'hui sous la forme d'un imposant bâtiment de plan pentagonal non-régulier, agrémenté de six puissantes tours de briques roses en ses angles. Cinq d'entre elles sont surmontées de lanternons qui rappellent celles du [[château de Chambord]]. L'entrée, dotée d'un [[pont levis]], est elle-même flanquée de deux de ces tours d'artillerie<ref>{{Ouvrage |auteur1=Nicolas Mengus |titre=Châteaux forts au Moyen Âge |lieu=Rennes |éditeur=[[Édilarge|Éditions Ouest-France]] |année=2021 |pages totales=283 |passage=81 |isbn=978-2-7373-8461-5 }}.</ref>.

=== Intérieurs ===
Au {{s-|XIX}}, {{Citation|deux corps de bâtiments furent aménagés en appartements, l'un comprenant surtout des chambres d'amis qui reçoivent en hiver des invités des chasses à courre », période qu'évoquent la vaste salle à manger « vraiment grandiose, dont le plafond en dôme est orné magnifiquement d'un aigle aux ailes déployées, aux hautes et sévères boiseries<ref name="Lanorville 1909"/>}}, et quelques reproductions de photographies anciennes exposées dans la salle des gardes.
[[Fichier:Château de Saint-Fargeau escalier d'honneur.jpg|gauche|vignette|L'escalier d'honneur du château.]]
Au début du {{s-|XX}}, les marquis de Boisgelin détenaient au château un portrait de femme attribué à [[Pierre Mignard|Mignard]], ainsi que celui de la marquise douairière de Boisgelin par [[Paul Delaroche]]<ref name="Lanorville 1909">{{article|auteur=G. Lanorville|titre= Le Château de Saint-Fargeau |périodique=La Vie à la Campagne|numéro=72|date=15 septembre 1909|passage=166–171}}.</ref>.

Le grand salon a quant à lui conservé les portraits d'[[Anne-Marie-Louise d'Orléans]] (représentée initialement en buste sur une toile ovale qui fut insérée dans une effigie d'apparat la représentant en pied devant le château) et de {{Louis XIV}} attribué à [[Hyacinthe Rigaud|Rigaud]], ainsi que les rideaux et cantonnières du {{s-|XIX}} ornés des animaux héraldiques des anciens propriétaires.

La chapelle du château, portant au-dessus de sa porte la devise « Au plaisir de Dieu », immortalisée par le roman de Jean d'Ormesson, abrite quant à elle les sépultures en marbre noir de la famille Le Peletier. Initialement enseveli au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]] après des obsèques solennelles, le corps du conventionnel [[Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau|Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau]] fut transféré dans la chapelle du château où il se trouve encore.

=== Parc ===
{{Citation bloc|J'ai vu Saint-Fargeau, en ma qualité de planteur de jardins, et ai été enchanté de l'aspect du parc […] Moi qui en ai beaucoup vu et surtout tant planté déjà, je vous avoue que j'envierais presque à M. de Mortefontaine le talent qu'il a déployé ici.|Berthault, 1815 (cité par Claude Frégnac dans ''Merveilles des châteaux de Bourgogne et de Franche-Comté'', Hachette-Réalités, {{p.|108}})}}[[File:Potager saint fargeau xviiie.jpg|vignette|Vue restituée du potager de Saint-Fargeau, depuis le lanternon de la tour du château, {{s-|XVIII}}.]]Après avoir abrité des jardins à la française au {{s-|XVIII}}, le parc est remanié, en 1809, par Léon Le Peletier de Mortefontaine (1771-1814), fils de [[Louis Le Peletier de Mortefontaine]], qui y créé le parc paysager [[Jardin à l'anglaise|« dans le goût anglais »]] qui a subsisté jusqu'à nos jours.

Au {{s-|XIX}} furent également créées dans la cour d'honneur quatre grandes pelouses rondes et ovales ornées en leur centre de corbeilles « qui [en] diminuent sans doute la noblesse mais en atténuent le vide et la monotonie<ref name="Lanorville 1909" /> ».

== Protection ==
Le château fait l’objet d’un classement au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] depuis le {{Date-|5 mai 1949|en France}}<ref name='mérimée'/>.

Les façades et toitures des communs font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le {{Date-|5 janvier 1949}}. Les façades extérieures et sur cour, les toitures, les douves et le parc, sont également classés au titre des monuments historiques depuis le {{Date-|5 mai 1949}}.

== Événement ==
Le château de Saint-Fargeau est ouvert à la visite, pour les parties restaurées tout au moins.

Il héberge également le spectacle historique de Saint-Fargeau, un [[son et lumière]] organisé par l'association « Les Amis du château de Saint-Fargeau » afin de financer ses restaurations. Avec plus de six cents acteurs, soixante cavaliers, des milliers de costumes de toutes époques et de tous genres<ref>{{officiel|https://www.chateau-de-st-fargeau.com/}}.</ref>, une vingtaine de véhicules américains de la [[Libération (Histoire)|Libération]], un équipage de [[Vénerie|chasse à courre]], une [[fanfare]], le spectacle retrace plus de mille ans d'histoire en passant par [[Jeanne d'Arc]] et la [[Révolution française]].

== Lieu de tournage ==

* En 1977, il est le décor principal de l'adaptation télévisuelle du roman [[Au_plaisir_de_Dieu_(mini-série)|''Au plaisir de Dieu'']] de [[Jean d'Ormesson]].
* En 1999, le château sert de décor dans un épisode d{{'}}''[[Une femme d'honneur]]'', intitulé ''Son et lumière''.
* En 2015, une équipe de l'émission ''[[Secrets d'Histoire]]'' a tourné plusieurs séquences au château dans le cadre d'un numéro consacré à [[Anne-Marie-Louise d'Orléans]], intitulé ''[[Saison 10 (2016) de Secrets d'Histoire#La Grande Mademoiselle : une rebelle sous Louis XIV|La Grande Mademoiselle : une rebelle sous {{Louis XIV}}]]'' et diffusé le {{date-|19|juillet|2016}} sur [[France 2]]<ref>{{Lien web |titre=Secrets d'histoire ce mardi : La Grande Mademoiselle, une rebelle sous Louis XIV |url=http://www.leblogtvnews.com/2016/07/secrets-d-histoire-ce-mardi-la-grande-mademoiselle-une-rebelle-sous-louis-xiv.html |site=Blogtvnews |date=19 juillet 2016 |consulté le=11 novembre 2020}}.</ref>.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Liste des châteaux de l'Yonne]]
* [[Liste des monuments historiques de l'Yonne]]

=== Liens externes ===
{{Autres projets| commons = Category:Château de Saint-Fargeau}}
{{Liens}}
* {{Base POP Mérimée|IA89000357|Fiche de l'inventaire général du patrimoine culturel}}

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{{Portail|Châteaux de France|Yonne|Monuments historiques}}

[[Catégorie:Château dans l'Yonne|Saint-Fargeau]]
[[Catégorie:Château fort en Bourgogne-Franche-Comté|Saint-Fargeau]]
[[Catégorie:Château monument historique (France)|Saint-Fargeau]]
[[Catégorie:Monument historique dans l'Yonne]]
[[Catégorie:Monument historique classé en 1949]]
[[Catégorie:Monument historique inscrit en 1925]]
[[Catégorie:Monument historique inscrit en 1949]]
[[Catégorie:Patrimoine du XVIe siècle]]
[[Catégorie:Saint-Fargeau (Yonne)]]
[[Catégorie:Famille Le Peletier]]