Voir la source de Histoire de la Bulgarie

[[Image:Bu-map FR.jpg|vignette|Bulgarie actuelle]]
Si des civilisations se sont épanouies sur l’actuel territoire bulgare dès le [[néolithique]] et l’[[antiquité]], l’'''histoire de la [[Bulgarie]]''' des [[Balkans]] commence au {{s-|VII}} avec la fondation du royaume bulgare d’[[Asparoukh]] à l'issue de la [[bataille d'Ongal]] (il a existé d’autres royaumes bulgares : [[Ancienne Grande Bulgarie]] ; [[Khanat bulgare de la Volga]]). Situé à la croisée des influences historiques, culturelles et [[Langues dans les Balkans|linguistiques]] de l’[[Europe du Sud-Est]], le [[premier Empire bulgare]] fut un berceau culturel de l’Europe [[Slaves|slave]] et s’étendit sur les deux rives du bas-[[Danube]], de la [[mer Adriatique]] à la [[mer Égée]] et à la [[mer Noire]], avant d’être anéanti par l’[[Empire byzantin]] au {{s-|XI}}. Il a renaît une première fois de ses cendres au {{s-|XII}} avec le [[second Empire bulgare]] qui fut, à son tour, conquis au {{s-|XIV}} par les [[Empire ottoman|Ottomans]].

Sa [[Renaissance bulgare|seconde renaissance]] au {{s-|XIX}} fut difficile : le [[congrès de Berlin]], les [[guerres balkaniques]] et les deux guerres mondiales ne lui permirent pas de rassembler toutes les régions de culture bulgare pour retrouver l’étendue qui lui avait été reconnue au [[traité de San Stefano]], et la contraignirent à subir une [[État communiste|dictature de 45 ans]] après la [[Seconde Guerre mondiale]]. Après la [[chute des régimes communistes en Europe]] et du [[rideau de fer]], le pays put enfin s’orienter vers un [[Démocratie|état démocratique]] mais la [[Économie de transition|transition]] [[Post-communisme|post-communiste]] s'avéra difficile du fait du retard pris par les réformes et la persistance d'une [[corruption]] endémique. Le pays rejoignit  l’[[Union européenne]] en 2007 mais il reste son membre le plus pauvre.

En 2024, la [[Bulgarie]] est un pays de l'[[Europe du Sud-Est]], avec façade sur la [[mer Noire]], de {{unité|110944|km|2}}, avec une population d'environ sept millions de [[Bulgares]] (contre deux en 1881, quatre en 1905 et neuf en 1985), parlant principalement le [[bulgare]], avec une [[Diaspora bulgare|diaspora]] assez importante, en particulier comme minorités dans les pays frontaliers, mais aussi en Europe proche (Allemagne, Espagne, Ukraine, Turquie) et en Amérique (États-Unis, Canada).

== Préhistoire ==
{{Article détaillé|Préhistoire des Balkans|Grotte de Mala Balanica|Grotte de Magoura|Gorge de Sićevo|Peștera Muierilor|Peștera cu Oase|Kozarnika|Grotte de Bacho Kiro|Culture de Starčevo|Culture de Hamangia|Culture de Gumelnița-Kodjadermen-Karanovo|Culture de Karanovo|Culture de Cernavodă|Culture de Vinča|Culture de Butmir|Nécropole de Varna|Musée des bâtiments résidentiels du Néolithique de Stara Zagora|Mésolithique}}

Les premiers établissements humains du territoire actuel de la Bulgarie remontent au [[Paléolithique moyen]], ce qui en fait l'une des régions d'Europe au peuplement le plus ancien<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=1|isbn=}}</ref>. Les plaines commencent à être colonisées et cultivées au [[Néolithique]], alors que ce sont essentiellement des grottes qui étaient habitées auparavant<ref name=":0" />. Des plantes non comestibles à usage textile ou herboristique sont cultivées dès le troisième millénaire avant notre ère<ref name=":0" />.

En [[Ve millénaire av. J.-C.|4600 avant l'ère chrétienne]], la {{Lien|langue=en|trad=Varna culture|fr=Culture de Varna}} naît sur les rives de [[liman]]s de la [[mer Noire]], autour de l'actuelle ville de [[Varna (Bulgarie)|Varna]], à la fin du [[Âge du cuivre|chalcolithique]] : c'est un développement culturel et technologique sans précédent dans la région. Des [[poterie]]s, des [[idole]]s en os ou en pierre, des outils de [[cuivre]] en révèlent d'abord l'existence, avant la découverte fortuite, en 1972, à quelques kilomètres de Varna, d'une [[nécropole]] contenant de nombreux objets en or et en [[électrum]] (alliage naturel d'or et d'argent pouvant contenir entre 15 et 40 % d'argent). Les plus riches tombes renferment des diadèmes et des [[sceptre]]s en or, des haches et pointes de [[javelot]] à fort poids de [[cuivre]], des parures raffinées, des [[céramique]]s finement décorées. L'étude des quelque 300 sépultures de la nécropole de Varna démontre, à l'[[âge du cuivre]], l'existence d'une société fortement hiérarchisée : ce sont les plus anciennes pièces d'[[orfèvrerie]] jamais découvertes à ce jour, parmi lesquelles des bracelets massifs dépassant {{unité|200|g}} et de presque 24 [[carat (pureté)|carats]], des plaques, plastrons, diadèmes… La datation physico-chimique donne des dates échelonnées entre {{formatnum:4600}} et {{formatnum:4200|ans}} avant notre ère, donc avant la [[Mésopotamie]] ou l'[[Égypte antique]]<ref>[http://www.futura-sciences.com/fr/comprendre/dossiers/doc/t/geologie/d/lor-la-magie-des-alchimistes_686/c3/221/p5/ L'or, la magie des alchimistes]</ref>.

Parmi les premiers occupants sédentaires du pays on peut également citer les peuples appelés « [[Pélasges]] » par les [[Grèce antique|Grecs]], civilisations matristiques qui ont laissé de nombreuses sculptures gynomorphes et la légende des [[Amazones]]<ref>Marija Gimbutas, ''The Goddesses and Gods of Old Europe: 6500 to 3500 BCE: Myths and Cult Images'' (2nd ed.). Berkeley 1974: University of California Press. {{p.|17}}</ref>, et qui correspondent [[Archéologie|archéologiquement]] à des civilisations comme celles de [[culture de Starčevo|Startchevo-Sesklos]] puis de [[Culture de Vinča|Vintcha]] (Bulgarie occidentale), de [[Culture de Karanovo|Karanovo]], de la {{Lien|langue=en|trad=Basarabi culture|fr=Culture de Basarabi}} ([[Calafat]], près de [[Vidin]]), de {{Lien|langue=en|trad=Boian culture|fr=culture de Boyan|texte=Boyan}} (Bulgarie centrale) ou de [[Culture de Hamangia|Hamangia]] (rives de la mer Noire). Ces civilisations, comme [[Europe néolithique|bien d'autres en Europe]], nous ont aussi légué des monuments [[Mégalithisme|mégalithiques]] (voir [[Beglik Tash]], site proche de [[Bourgas]], les {{Lien|langue=de|trad=Dolmen in Thrakien|fr=Dolmens en Thrace}} et le {{Lien|langue=de|trad=Cromlech bei Dolni Glawanak|fr=Cromlech de Dolni Glavanak}}).

Dès la fin du troisième millénaire, l'Est de la Bulgarie actuelle passe sous l'influence d'un peuple [[Indo-Européens|indo-européen]], les [[Thraces]], locuteurs de [[langues paléo-balkaniques]]<ref name=":0" />. Les Thraces sont réputés pour la qualité de leur travail de l'or et de l'argent, leur musique, ainsi que leur talent de cavaliers<ref name=":0" />. Ils vivent dans une société tribale et peinent à s'unir dans une seule entité politique<ref name=":0" />. Ils inaugurent un patriarcat guerrier (voir [[Proto-Indo-Européens]] et [[Hypothèse kourgane]]) et laissent les tout premiers signes [[Épigraphie|épigraphiques]], comme l'{{Lien|langue=en|trad=Sitovo inscription|fr=Inscription de Sitovo}}. D'autres sites thraces de cette période initiale sont [[Dourankoulak]] en [[Dobroudja du Sud|Dobroudja]], [[Solnitsata]] près de [[Provadiya]], l'{{Lien|langue=de|trad=Festung Maslen nos|fr=Oppidum du cap Maslen}} ({{Lien|langue=de|trad=Maslen nos|fr=Maslen nos}} : le « cap des Oliviers », au nord de [[Bourgas]]), et les nombreuses nécropoles de la {{Lien|langue=de|trad=Oberthrakische Tiefebene|fr=Plaine de la Maritsa}} (bassin du fleuve [[Maritsa]]).

== Antiquité ==
{{Article détaillé|Liste des nations daces, gètes et thraces|Liste des rois de Thrace|Cavalier thrace|Cavalier de Madara|Trésor de Rogozen|Civilisation mycénienne|Colonisation grecque|Apollonie du Pont|Époque hellénistique|Triballes|Bessi|Agrianes|Peltaste|Thrace (gladiateur)}}

La {{Lien|langue=en|trad=Thracian religion|fr=Religion des Thraces}} et la {{Lien|langue=en|trad=Paleo-Balkan mythology|fr=Mythologie paléo-balkanique}} étaient proches des [[Culte à mystères|cultes à mystères]] et en particulier de l'[[orphisme]]. Les Thraces nous ont laissé de nombreux trésors d'orfèvrerie : voir {{Lien|langue=en|trad=Thracian treasure|fr=Trésors thraces}}, {{Lien|langue=de|trad=Goldschatz von Panagjurischte|fr=Trésor de Panagyurishte}} ou {{Lien|langue=en|trad=Valchitran Treasure|fr=Trésor de Valchitran}}.

=== Royaume des Odryses (490 AEC - 46) ===
Les [[Thraces]] se répartissent en diverses tribus jusqu'à ce que le roi [[Liste des rois de Thrace|Térès {{Ier}}]], premier roi des Odryses, les réunisse autour d'un État fédéral, vers 500 avant notre ère, sous les influences [[Hellénisme|grecque]] et [[Achéménides|perse]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=3|isbn=}}</ref>.

=== Influence hellénique ===
Progressivement [[Hellénisme|hellénisés]] à partir des [[Colonisation grecque|comptoirs grecs]] de l'Égée et du [[Mer Noire|Pont-Euxin]], ils entrent dans la sphère d'influence de l'[[Achéménides|Empire perse]] au {{-s|V}} Le royaume de Thrace atteint son apogée sous le règne des rois [[Sitalcès]] et [[Cotys Ier|Cotys]] (383-359 {{av JC}}), de la [[Royaume des Odryses|dynastie des Odryses]]. Détruit et envahi par la [[Royaume de Macédoine|Macédoine]] de [[Philippe II (roi de Macédoine)|Philippe]], le père d'[[Alexandre le Grand]], il connaît un renouveau sous [[Seuthès III]] en 341, mais doit accepter la domination macédonienne<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=4|isbn=}}</ref>. Les archers et chevaliers thraces sont nombreux dans l'armée d'[[Alexandre le Grand]] qui se rend jusqu'en Inde<ref name=":1" />.

La Thrace passe ensuite sous l'influence des [[Époque hellénistique|royaumes hellénistiques]] au {{-s-|III}} [[Hérodote]] décrit les tombeaux thraces et le raffinement de leur art funéraire. Ils ont laissé de nombreux trésors (musée de [[Sofia]]), souvent sous des [[Tumulus|tumuli]] qui parsèment par centaines la plaine centrale de [[Roumélie orientale|Roumélie]] : les plus connus sont ceux de [[tombe thrace de Kazanlak|Kazanlak]] et de [[Tombeau thrace de Svechtari|Svechtari]].

=== Période romano-byzantine ===
{{Article détaillé|Via Militaris (Balkans)|Liste des lieux le long de la Via Militaris|Via Pontica|Liste des noms latins des villes des Balkans|Sardica|Amphithéâtre de Serdica|Site antique de Plovdiv|Ratiaria|Oescus|Novae|Abritus|Durostorum}}
Arrivés dans les Balkans pour lutter contre les [[Piraterie|pirates]], les [[Empire romain|Romains]] étendent progressivement leur domination sur le territoire [[thrace]] en commençant par la [[Mésie]]<ref name=":1" />. S'ils tolèrent d'abord un [[Royaume des Odryses|royaume thrace]] qui est leur client, ils administrent bientôt directement tout le territoire thrace<ref name=":1" />. À partir de [[29 av. J.-C.|- 29]], les Romains organisent les territoires en provinces de [[Mésie]] et de [[Thrace]] au {{sap-|I}}, en l'an 45. La période romaine, qui offre une unité inédite à la péninsule balkanique, est synonyme de prospérité pour la Mésie et la Thrace, notamment grâce aux nouvelles voies de communication<ref name=":1" />. La ville de [[Sardica]], sur le site de la ville actuelle de [[Sofia]], se situe au croisement des deux principales routes qui traversent les Balkans<ref name=":1" />. [[Trimontium]], l'actuelle [[Plovdiv]], prospère également<ref name=":1" />. Les Romains laissent leur empreinte : le théâtre antique de [[Plovdiv]], les [[Thermes romains de Varna|thermes de Varna]], la {{Lien|langue=en|trad=Eirene Residence (Plovdiv)|fr=Résidence de la déesse Irène (Plovdiv)}} et bien d'autres [[:Catégorie:Monument romain en Bulgarie|monuments romains]]. En 188 de notre ère, la Thrace est définitivement intégrée dans l'[[Empire romain]] et, à la fin du {{s-|III}}, le pays est organisé comme province de [[Dacie aurélienne]] où petit à petit les Thraces [[Diasystème roman de l'Est|sont romanisés]] au nord de la [[ligne Jireček]] : la langue thrace subsiste toutefois dans certaines régions montagnardes, comme le [[Rhodope (province romaine)|Rhodope]], jusqu'au cinquième siècle de notre ère, et même si le [[christianisme]] se généralise, le culte du cheval se maintient encore plus longtemps<ref name=":1" />.

À l'époque romaine et durant l'[[Antiquité tardive]], les villes d'Adrianopolis (Andrinople, aujourd'hui [[Edirne|Odrin]]), de {{Lien|langue=en|trad=Diocletianopolis (Thrace)|fr=Diocletianopolis (Thrace)}} - aujourd'hui [[Hisarya (ville)|Toplitsa ou Hissarya]], et de {{Lien|langue=en|trad=Philippopolis (Thrace)|fr=Philippopolis (Thrace)}} - aujourd'hui [[Plovdiv]], sont les principaux centres urbains, comme en témoignent le {{Lien|langue=en|trad=Plovdiv Roman Stadium|fr=Stade romain de Plovdiv}}, le {{Lien|langue=en|trad=Roman Forum (Plovdiv)|fr=Forum romain de Plovdiv}}, l'{{Lien|langue=en|trad=Odeon of Philippopolis|fr=Odéon de Philippopolis}} ou l'{{Lien|langue=en|trad=Ancient library (Plovdiv)|fr=Ancienne bibliothèque de Plovdiv}}.

<gallery>
Limes5.png|{{Lien|langue=en|trad=Limes Moesiae|fr=Limes de Mésie}}
Trajan's Wall by Veltman.jpg|Le [[Mur de Trajan]]
Roman Byzantine Gothic Walls Romania Plain.svg|Système défensif de l'[[Antiquité tardive]]
</gallery>

[[Rome antique|Rome]] développe son système défensif le long du [[Danube]], mais si l'été, le ''[[limes]]'' (série de fortifications et de ''[[Camp romain|castrae]]'' de [[Légion romaine|légionnaires]]) et la ''classis'' ([[Marine romaine|flotte militaire]] de garde-frontières, sur le Danube et en mer Noire, basée dans des arsenaux dénommés ''classis Romana castrae'') sont efficaces, en hiver en revanche, lorsque les eaux gèlent, la défense du pays est beaucoup plus ardue, et au {{s-|IV}} les [[Goths|invasions gothiques]] ravagent le pays : l'empereur Valens est ainsi [[Bataille d'Andrinople (378)|tué en défendant Andrinople]]. Les principaux ''castrae'' romains se trouvaient près de [[Sofia]], [[Svichtov]], [[Lom (Bulgarie)|Lom]], [[Silistra]], [[Razgrad]], [[Gigen]] et [[Plovdiv]].

En l'an 395, l'[[Division de l'Empire romain|Empire romain est divisé]] et les provinces de Thrace et de Mésie se retrouvent dans l'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] où le [[christianisme]] progresse rapidement<ref name=":1" /> comme en témoignent {{Lien|langue=en|trad=Great Basilica, Plovdiv|fr=Grande basilique antique de Plovdiv}}, [[Basilique de Plovdiv|Petite basilique antique de Plovdiv]]. Le [[Histoire des Juifs en Bulgarie|judaïsme]] [[Romaniotes|romaniote]] est également présent, et la {{Lien|langue=en|trad=Synagogue of Philippopolis|fr=Synagogue de Philippopolis}} est l'[[Liste des synagogues en Bulgarie|une des plus importantes]] du pays.

L'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]], que nous appelons « [[Empire byzantin|byzantin]] » depuis le {{s-|XVI}}, perdure dans les [[Balkans]] jusqu'au {{s-|VI}} lorsqu'il commence à en perdre le contrôle en raison de l'arrivée des [[Slaves méridionaux]] et des invasions [[Avars|avares]], gardant seulement les grandes villes et les côtes, de peuplement majoritairement [[Grecs|grec]], tandis que dans les campagnes de l'intérieur, les [[Slaves]] s'organisent en petits duchés autonomes qu'ils appellent ''[[Knèze|knyazats]]'' et que les byzantins appelaient ''[[sklavinies]]''<ref>[[Georg Ostrogorsky]], ''Histoire de l'État byzantin'', éditions Payot, {{p.|158}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|nom1=Popovic|prénom1= Vladislav|titre=Aux origines de la slavisation des Balkans : la constitution des premières sklavinies macédoniennes vers la fin du {{s-|VI}}|périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|date=1980|volume=124|numéro=1|pages=230-257|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1980_num_124_1_13713}}</ref>.

{{Article détaillé|Diocèse de Thrace|Hémimont|Musée archéologique national (Bulgarie)|Musée archéologique de Varna|Musée archéologique de Bourgas|Musée archéologique de Nessebar}}

== Grandes migrations et formation du Premier Empire bulgare ==
[[Fichier:Old Geat Bulgaria fr.svg|droite|vignette|L'[[Ancienne Grande Bulgarie]] vers 650.]]

Les [[Proto-slave|Protoslaves]] arrivent dans les [[Balkans]] à partir de la fin du {{s-|V}}, poussés par plusieurs [[Peuple cavalier|peuples cavaliers]] dont les [[Huns]], les [[Goths]], les [[Avars]] et les [[Alains]]<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=7|isbn=}}</ref>. Initialement adeptes des [[Mythologie slave|dieux slaves]], les Proto-Slaves s'établissent de plus en plus nombreux<ref name=":2" /> : ce sont eux qui ont légué aux actuels Bulgares [[Vieux-slave|leur langue]]<ref>[[Jordanès]], ''[[:en:Getica (Jordanes)|Getica]]'' : “…Sclavini a civitate nova et Sclavino Rumunense et lacu qui appellantur Mursianus…“ sur : [https://books.google.com/books?id=DLMQAAAAIAAJ&pg=PA51&dq=sclavino+rumunnense&hl=de#PPA51,M1 ''De rebus Geticis'']</ref>.

Confédération de peuples turcophones et iranophones formée entre le {{s-|II}} et le {{s-|VIII}} en [[Asie centrale]], les [[Proto-Bulgares]], initialement adeptes du [[tengrisme]], s'installent au nord de la [[mer Noire]] par vagues successives entre le {{s-|II}} et le {{s-|V}}. Des peuples iranophones tels les [[Alains]] dont descendent les actuels [[Ossètes]] du Caucase, ont rejoint cette confédération comprenant aussi des éléments turcophones dont descendent les [[Balkars]] du Caucase actuel. Les origines diverses des peuples ainsi confédérés se retrouvent dans leur nom, puisque « bulgare » vient du [[Langues turciques|radical turc]] ''bulach'' signifiant « mélange »<ref name=":2" />. Les Proto-Bulgares sont déjà politiquement structurés et ont une excellente réputation militaire<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=J. R. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=8|isbn=}}</ref>.

La [[Ancienne Grande Bulgarie|première Grande Bulgarie]], gouvernée par [[Koubrat]], s'étendait sur les actuelles [[Ukraine]] et [[Russie]] méridionale, du [[delta du Danube]] à [[Kouban|celui du Kouban]]. Sous la poussée d'une confédération turcophone, les [[Khazars]], une partie des Bulgares migrent vers le nord et s'installent sur la moyenne-[[Volga]] où ils fondent au {{s-|VIII}} [[Khanat bulgare de la Volga|un royaume]] qui adopte l'[[islam]] à la fin du {{s-|IX}} ou le début du {{s-|X}} et sera, plus tard, absorbé par les [[Tatars]] vers le milieu du {{s-|XIV}} lorsque cette Bulgarie de la Volga succombe finalement aux coups des [[Gengis Khan|Mongols]]. L'un des fils de Koubrat, [[Asparoukh]], se dirige pour sa part vers l'ouest et fonde en 681 sur le bas-[[Danube]], après sa [[Bataille d'Ongal|victoire d'Ongal]] sur l'[[Empire byzantin]], un autre royaume bulgare occupant les actuelles [[Bulgarie]], [[Macédoine du Nord]], [[Serbie]], [[Roumanie]] et [[Moldavie]]<ref>Походът на император Константин Погонат срещу прабългарите през 680 г. и битката при Онгъла (« La marche de l'empereur Constantin Pogonatos contre les proto-bulgares en 680 et la bataille d'Ongal ») et Великите битки и борбите на българите през средновековието (« Batailles et combats des Bulgares au Moyen Âge »), éd. Световна библиотека (« Bibliothèque lumineuse ») EOOD, Sofia 2006.</ref>.

Dans cette Bulgarie du Danube, les Slaves encore [[Mythologie slave|païens]] et les Proto-Bulgares [[Tengrisme|tengristes]] se convertissent progressivement au [[Christianisme oriental|christianisme byzantin]] (la conversion officielle de l'[[Boyard|aristocratie bulgare]] date de 864, sous le règne de [[Boris Ier]], [[Baptême|baptisé]] Michel : l'état bulgare passe alors du statut de [[khan]]at à celui de [[tsar]]at)<ref name=":3" />{{,}}<ref>Éric Limousin, ''Le Monde byzantin du milieu du {{s-|VIII}} à 1204 : économie et société'', ed. Bréal 2007 {{ISBN|9782749506326}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=9|isbn=}}</ref>.

== Histoire et protochronisme ==

Ici l'historiographie, soumise à de fortes pressions politiques, diverge au niveau de l'interprétation et la mise en avant de certains faits<ref>En raison de la « rétroprojection [[Nationalisme|nationaliste]] » (expression du Pr. Jean Ravenstein de l'[[Université d'Aix-Marseille]] en France) des nations et des thématiques modernes dans l'histoire ancienne, la composante turcophone des Proto-Bulgares a commencé à être niée à l'[[République populaire de Bulgarie|époque communiste]], en raison des oppositions avec la Turquie « impérialiste » voisine et de la présence de minorités turques en Bulgarie ; il en fut de même pour la romanisation et l'hellénisation des Thraces avant l'arrivée des Slaves, en raison des oppositions avec la Roumanie au nord et la Grèce au sud : il se développa alors une histoire officielle [[Protochronisme|protochroniste]] admettant uniquement des composantes culturelles iranienne (l'Iran est loin), thraces (les Thraces ont disparu) et slaves (l'URSS n'ayant aucune controverse avec la Bulgarie, bien au contraire). Après la chute du communisme, le [[protochronisme]] a perduré et s'est même renforcé (pas seulement en Bulgarie). Les nations balkaniques s'opposent leurs histoires respectives, dès le début du {{s-|XX}}, comme argumentaires de leurs revendications territoriales, voir [[Predrag Matvejević]], « Des Balkans », in : ''Cahiers balkaniques'' {{n°|36-37}}, 2008, 1-11, DOI : [https://doi.org/10.4000/ceb.1476]).</ref>.
[[Fichier:Influences-Balkans.png|droite|vignette|La [[Ligne Jireček]] montre les zones de romanisation (au nord) et d'hellénisation (au sud) des [[Thraces]] avant leur [[Slaves|slavisation]].]]
Pour les auteurs classiques, les Bulgares ont trouvé sur le bas-[[Danube]] des [[Thraces]] hellénisés ou latinisés et des Slavons (il s'agit des « [[Sept Tribus slaves|Sept Tribus]] » [[slaves]] installées là à partir du {{s-|VII}}). L'[[Hellénisme|hellénisation]] a commencé ici [[Époque hellénistique|neuf]] siècles auparavant, et la [[Romanisation (histoire)|romanisation]] six siècles auparavant. Les Thraces étaient en grande partie hellénisés au sud d'une ligne dite [[Ligne Jireček|Jireček]] (du nom de l'historien qui l'a déterminée) et latinisés au nord de cette ligne (les derniers témoins linguistiques de ce processus sont les minorités [[Pontiques|grecques]] côtières et [[Aroumains|aroumaines]] montagnardes de la Bulgarie et de la Macédoine du {{s-|XIX}}, pour la plupart disparues au {{s-|XX}}). La ligne Jireček, fondée sur les découvertes archéologiques, suit le tracé au sud duquel les inscriptions en grec dominent, tandis qu'au nord ce sont celles en latin. À l’arrivée des Bulgares, cette région faisait partie de l’Empire romain oriental dit [[Empire byzantin]], dont les [[Sklavinies]] des [[Slaves méridionaux|slaves du sud]] étaient des [[Slaves méridionaux|vassales]] plus ou moins insoumises et en voie de [[christianisation]]<ref name=":4" />.

Mais pour l'école protochroniste, lors de l'arrivée des Bulgares, les Thraces, très peu hellénisés ou latinisés, avaient déjà subi une forte slavisation, car les Slavons, même s'ils n'étaient là que depuis 150 ans environ, étaient très nombreux. L'héritage turcophone de la majorité des premiers [[Bulgares|Proto-Bulgares]] d'Asparoukh est également remis en cause, même s'il existe des descendants turcophones de la grande confédération de l'empire de Kubrat (les [[Balkars]] du nord-Caucase) : c'est le caractère [[Langues iraniennes|iranien]] des Proto-Bulgares qui est mis en avant.

L'[[Protochronisme|école protochroniste]] vise à démontrer que le peuple bulgare tire ses origines de l'Afghanistan actuel, plus précisément au pied des montagnes du Pamir et de l'[[Hindou Kouch]] (dans l'ancien pays des [[Aryens]], au sud-est d'un « mont Iméon ») et a utilisé des écritures [[Rune|runiques]]. Le patriarche Jacobite d'[[Antioche]] au {{s-|XII}} Michel le Syrien, relate une légende selon laquelle les Bulgares sont sortis directement des cols de l'« Iméon » pour venir en Europe<ref>En réalité, les lettrés de l'[[époque hellénistique]] évoquent, à propos de l'épopée d'[[Alexandre le Grand]], des « monts des Imaios » (Ίμάιων όροι) dont l'étymologie renvoie à [[Himalaya]].</ref>. Les « populations bulgares restées au Pamir » auraient subi une [[turquisation]] forcée et tardive de cette région vers le {{s-|XIV}}<ref>The Bulgarians, éd. Atlas, Sofia 2001 : en réalité, le Pamir est resté en grande majorité de langue iranienne : le [[tadjik]], mais personne ne s'y définit comme « bulgare » et aucun terme lié à ce mot ne figure dans les sources.</ref>. Toujours selon les thèses protochronistes, désormais devenues [[mystique]]s, certaines sources écrites tel le [[chronographe de 354]] relient directement le nom des Bulgares à la Bible. Les Bulgares seraient un des plus anciens peuples ayant survécu jusqu'à nos jours avec leur dénomination biblique : après le [[Déluge]], la terre fut répartie entre les fils de [[Noé (patriarche)|Noé]] (Shem, Hamid, Japhet)<ref>Voir à ce sujet l'article [[Table des peuples]]</ref> et, selon le « Latin Chronographer of 354 », les Bulgares seraient les descendants directs de Shem<ref>C'est aussi ce que revendiquent les Juifs et les Arabes traditionalistes</ref>, dont un des fils serait « Ziezi ex quo Vulgares » (Ziezi qui donna les Bulgares). Selon ce point de vue, au {{s-|IV}} le mot latin « Vulgares » désignait le nom d'un peuple et non seulement le terme générique connu de nos jours comme « commun » et au {{s-|VII}}, des géographes arméniens ont cité le peuple Bulkh, abréviation du mot Bulkhor, encore rencontré dans certains dialectes de l'Est de l'Iran et dans la langue Tadjik, reliant ainsi les premiers Bulgares à ce peuple Bulkh.

== Des Khanats au premier Empire bulgare (500c-1000c) ==
* [[Empire byzantin]] (395/610–1204, 1261–1453)
* [[Invasions barbares]], grands déplacements de populations
* [[Empire hunnique]] (316-484)
* [[Royaumes barbares]]
* [[Sklavinies]]
* [[Khaganat avar]] (562/567-805/822), [[Avars]], [[Bayan]]
* [[Premier Empire bulgare]] (681-1018)
* [[Khanat bulgare du Danube]] (681-864)
* [[Valachie]]

=== Du khanat tengriste au tsarat chrétien ===
[[Fichier:Choumen - Monument 1300 ans.jpg|droite|vignette|Monument construit à [[Choumen]] pour commémorer les 1300 ans de la création de la Bulgarie balkanique par [[Asparoukh]].]]
[[Fichier: Bulgaria-ZarSimeón.svg|droite|vignette|Le premier Empire bulgare à sa plus grande extension pendant le règne du [[Siméon Ier de Bulgarie|Tsar Simeon {{Ier}} le Grand]] (893-927).]]
[[Fichier:Culture of the Second Bulgarian Empire (fixed).png|droite|vignette|Civilisation du second Empire bulgare.]]

Les [[Bulgares]] d'[[Asparoukh]] fondent le {{Date|9|août|681}} le premier État bulgare multi-ethnique dont [[Pliska]] est la capitale<ref name=":3" />. Face à l'[[Empire byzantin]], l'aristocratie [[Proto-Bulgares|proto-Bulgare]] des [[boyard]]s qui gouverne la Bulgarie médiévale parvient à rassembler sous sa bannière ses populations [[slaves]], [[Diasystème roman de l'Est|romanes]] et [[Grecs|grecques]] : les premières, surtout [[Agriculture|agricoles]], dans les [[plaine]]s (Σκλαβινίαι, Склавинии, « [[sklavinies]] »), les deuxièmes, surtout [[Pastoralisme|pastorales]] sur les [[Piémont (géographie)|piémonts]] (Βλαχίες, Влахии, « [[Valachie|valachies]] ») et les troisièmes, surtout [[Ville|urbaines]], [[Commerce|marchandes]] et [[Navigation|maritimes]] dans les grandes villes et sur les [[Littoral|côtes]] (κεφαλίες, кефалии, « [[Képhale|céphalies]] »)<ref name=":4" />{{,}}<ref>{{chapitre | langue=fr | auteur1=Vladislav Popović | titre chapitre=La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée : le témoignage de l'archéologie | titre ouvrage= Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres | volume=12 | année=1978 | passage= 596-648 | lire en ligne= http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1978_num_122_3_13511}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Raymond Detrez, ''Historical Dictionary of Bulgaria'', 2-nd ed. 2006 {{ISBN|9780810849013}}</ref>{{,}}<ref>Alain Ducellier, Michel Kaplan, Bernadette Martin et Françoise Micheau, ''Le Moyen Âge en Orient'', Paris, 2014</ref>{{,}}<ref>{{en}} Arnold Toynbee, Nevil Forbes et al., ''The Balkans : a history of Bulgaria, Serbia, Greece, Rumania, Turkey'', ed. Clarendon Press, Oxford 1916, 407 p.</ref>.

En 716, un traité est signé avec Byzance : les Bulgares cèdent la Thrace du Nord aux Byzantins et les soutiennent dans leur conflit avec les Arabes<ref name=":4" />. Ils ne développent pas de flotte conséquente, probablement pour des raisons de connaissances techniques et de base économique, si bien que la [[mer Noire]], ses côtes et ses ports restent sous le contrôle de la [[marine byzantine]]<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=10|isbn=}}</ref>.

Dans le bassin du bas-[[Danube]], en revanche, les Bulgares s'emparent, au milieu du siècle, de la vallée de la [[Morava (Serbie)|Morava]], étendant leur territoire vers l'ouest sur l'actuelle Serbie orientale puis, après la chute du [[Avars|khaganat avar]], loin vers le nord, depuis les limites de la [[Grande-Moravie]] (dans l'actuelle Hongrie) jusqu'à la [[steppe pontique]] (sud de l'actuelle Ukraine) qu'ils connaissaient bien puisque l'[[Ancienne Grande Bulgarie]] s'y trouvait<ref name=":4" />. En [[Transylvanie (région)|Transylvanie]], ils exploitent les mines d'or et de sel des [[Carpates occidentales roumaines|monts du Bihor]] au début du neuvième siècle<ref name=":5" />. En 811, le khan [[Kroum]] s'empare de Sredets, l'actuelle Sofia, et des ports byzantins sur les côtes, puis marche en direction de [[Constantinople]], bien décidé sinon à prendre la ville, au moins à obtenir des Byzantins des gains substantiels<ref name=":5" />. L'Empereur byzantin [[Nicéphore Ier|Nicéphore I<sup>er</sup>]] perd la vie sur le champ de bataille<ref name=":5" />. [[Omourtag]], qui succède à Kroum et règne de 814 à 831, conclut une paix avec Byzance lui accordant quelques gains territoriaux, puis s'empare de Belgrade<ref name=":5" />. Il établit également un nouveau système légal<ref name=":6">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard J. Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=2012|passage=11|isbn=}}</ref>. Les Bulgares conquièrent ensuite une partie de la Macédoine, jusque-là byzantine<ref name=":6" />. Ils atteignent, au milieu du neuvième siècle, la [[Mer Adriatique]] dans l'actuelle Albanie<ref name=":6" />.

Au fil des siècles suivants, les populations de langue romane ou grecque (Thraces latinophones ou hellénophones) se slaviseront progressivement aussi, donnant naissance au peuple bulgare actuel. Les patronymes bulgares ont fréquemment une forme slave finissant en ''…ov'', ''…ev'' ou parfois ''…ski'', mais les radicaux d'origine hellénique ou romane ne sont pas rares (Angel-ov, Kaloiorg-ov, Frat-ski…)<ref>Stelian Brezeanu : [http://www.geocities.com/serban_marin/brezeanu2002.html Toponymie et réalités ethniques sur le bas-Danube au {{s-|X}}]</ref>.

En 865, sous le règne de [[Boris Ier]] de Bulgarie, l'aristocratie des [[boyard]]s [[Tengrisme|tengristes]] du [[Premier Empire bulgare]] se convertit à son tour, de plus ou moins bon gré, au [[christianisme]]<ref name=":6" /> qui était déjà la religion de ses populations [[slaves]], [[Grecs|grecques]] et [[valaques]], et adopte le slavon comme langue usuelle, liturgique et officielle, à l'origine du [[bulgare]] actuel, mais aussi [[langue liturgique]] et de chancellerie des [[principautés danubiennes]] jusqu'au {{s-|XVIII}}. La conversion a probablement plusieurs causes, dont la volonté de renforcer la cohésion interne de l'Empire bulgare, d'améliorer les relations avec Byzance, mais également d'être mieux admis sur une scène internationale où la quasi-totalité des États de la région sont déjà chrétiens<ref name=":6" />.

Dans les années 860, [[Cyrille et Méthode]], deux moines de [[Thessalonique|Salonique]], adaptent l'alphabet grec à la langue slave : c'est la naissance de l'[[alphabet glagolitique]]<ref>{{ lien web | langue=fr | titre=Cyrille & Méthode (IXE s.) | site=[[Encyclopædia Universalis]] | url= https://www.universalis.fr/encyclopedie/cyrille-et-methode/2-la-mission-en-moravie/}}</ref>. Cinq des élèves de [[Cyrille et Méthode]] créent ensuite l'[[alphabet cyrillique]] pour les besoins des Bulgares. Deux de ces disciples, Clément et Naoum, introduisent la liturgie en [[vieux-slave]]<ref name=Atlas1995>{{ ouvrage| langue=fr | titre chapitre=Les Bulgares | titre=Atlas des peuples d’Europe Centrale | auteur1=[[André Sellier]] | auteur2=[[Jean Sellier]] | passage=174-179 | éditeur=La Découverte | année=1995}}</ref>. Le slavon s'impose progressivement comme langue usuelle, liturgique et officielle. Dans les siècles suivants, les Bulgares resteront en majorité fidèles à la [[Église orthodoxe|foi orthodoxe]] malgré les tentatives du pape [[Innocent III]] de les convertir au [[catholicisme]] et malgré l'« [[hérésie]] » des [[Bogomilisme|Bogomiles]] (prêchée par le [[Prêtre orthodoxe|pope]] Bogomil). L'influence byzantine (1018-1185) façonne l'Église orthodoxe tandis que le mouvement Bogomile se propage.

Le premier Empire bulgare devient rapidement une dangereuse menace pour l'[[Empire byzantin]]. Il atteint son apogée sous [[Siméon Ier le Grand]], fils de Boris {{Ier}}, le « Charlemagne bulgare », reconnu comme [[basileus]] en 913 par [[Constantinople]]<ref name=Atlas1995 /> et en 926 par [[Rome]], qui prend le titre de [[tsar]] (déformation de César)<ref name=Atlas1995 />. Ce royaume multi-ethnique, où cohabitent des Grecs (le long des côtes), des [[Slavon]]s (majoritaires au long des rivières internes), des [[Albanais (peuple)|Albanais]] (dans l'ouest) et des Thraces latinisés connus dans l'histoire sous le nom de « [[Valaques]] » (autour des principaux massifs montagneux, des lacs macédoniens et du Danube), s'étend considérablement : de la [[mer Adriatique]] à la [[mer Noire]] jusqu'au [[Boudjak]], et du nord de la Roumanie actuelle à la Thessalie. Les fastes de la cour bulgare, des [[boyard]]s, des [[joupan]]s et de l'Église contrastent avec le sort misérable des [[roturier]]s sous le régime féodal. Les nombreuses guerres, le poids des impôts et le mécontentement populaire affaiblissent le premier Empire bulgare. L'[[Liste des empereurs byzantins|empereur byzantin]] [[Basile II]] en profite pour ramener la frontière byzantine sur le bas-[[Danube]], après plus de trois siècles de reculs. Le royaume occidental bulgare (969-1018) de [[Samuel (tsar de Bulgarie)|Samuel {{Ier}}]], avec [[Ohrid]] pour capitale (siège de la l’Archevêché latin ''Prima Justiniana''), résiste quelques décennies. Puis il disparaît après la défaite de Samuel devant [[Basile II]], le ''Bulgaroctone'' (tueur de [[Bulgares]])<ref name=Atlas1995 /> qui en 1014 restaure l'autorité impériale dans l'ensemble des [[Balkans]], non sans avoir fait crever les yeux de {{nombre|14000|soldats}} prisonniers, à l'exception d'un sur 100, seulement éborgné pour pouvoir conduire les autres<ref name=Atlas1995 />.

=== Le temps des « hérésies » ===
[[Image:Icone Musée Varna.jpg|gauche|vignette|upright|Une [[Icône (religion)|icône]] [[Art byzantin|byzantine]] de [[Spyridon de Trimythonte|Saint-Spyridon]], [[musée archéologique de Varna]].]]
[[Image:Byzantine Macedonia 1045CE.svg|vignette|droite|Les « [[Thème (Empire byzantin)|thèmes]] » de la Bulgarie byzantine vers 1045.]]

Au {{s-|X}} apparaissent en Bulgarie, des courants de contestation religieuse, connus sous le nom d’[[hérésie]] [[Bogomilisme|bogomile]]. Ses origines remontent à l’introduction de l’« hérésie » [[Paulicianisme|paulicienne]] venue de [[Cilicie]] à partir du {{s-|IV}}. Dans le même temps, les prêcheurs venus de [[Syrie]] apportent dans les Balkans les idées [[dualisme (religion)|dualistes]]<ref>Opposition d’un Dieu mauvais et maître du monde terrestre, et d’un Dieu bon dont l’avènement était annoncé. Revendiquant un statut de véritables disciples du [[Jésus de Nazareth|Christ]], les bogomiles croyaient au dualisme selon lequel [[Lucifer]] et [[Jésus]] s’opposent radicalement et rejetaient le [[Saint|culte des saints]] et de la [[Marie de Nazareth|Vierge]]. Ils se déclaraient également contre la [[Clergé|hiérarchie ecclésiastique]], les églises et les [[Icône (religion)|icônes]] et ne reconnaissaient que l’[[Évangile]].</ref> du [[Manichéisme (religion)|manichéisme]]<ref>Le [[Patriarche (religion)|patriarche]] de [[Constantinople]] [[Théophylacte de Constantinople|Théophylacte]] (933-956) définissait le Bogomilisme comme un mélange de Manichéisme et de Paulicianisme.</ref>. Le « [[bogomilisme]] » tire son nom du slave ''Bog-mily'', « miséricorde, amour de Dieu » qui peut être une expression, ou bien du nom religieux de son [[Prosélytisme|prosélyte]] le plus connu, peut-être légendaire, le [[Prêtre orthodoxe|pope]] Bogomil. Il est difficile de savoir si le nom a été emprunté au fondateur réputé de ce mouvement, ce Bogomil, ou s'il a pris ce nom après qu'il a été donné à la secte elle-même. Les Bogomiles sont identifiés aux [[Euchites|Messaliens]] dans des documents grecs et slaves des {{s2-|XII|XIV}}<ref>{{article | langue=en | auteur1=Jan Wolski |titre=Autoproscoptae, Bogomils and Messalians in the 14th Century Bulgaria | périodique=Studia Ceranea | année=2014 |volume=4 |pages=234–238 |doi=10.18778/2084-140X.04.15 |url=https://www.academia.edu/12120359 }}</ref>.

Les Bogomiles dénonçaient l’inégalité sociale et les guerres, critiquaient le luxe et les mœurs des [[boyard]]s et des hauts dignitaires de l’église, et incitaient à l’insoumission aux seigneurs et aux lois. Ils formaient une communauté dotée d'une forte organisation hiérarchique et dirigée par des « parfaits » ; c’est parmi ceux-ci que se recrutaient les combattants qui ébranlèrent les fondements de l’Église et de l’État bulgare. Ils furent pourchassés : à la suite d’un [[concile]] de l’Église bulgare à [[Veliko Tarnovo|Tarnovo]] en 1211, le tzar [[Boril]] (1207-1218) appela à la [[croisade]] contre les musulmans, mais également contre les « hérétiques » bogomiles<ref name=Meyendorf2001>{{chapitre | langue=fr | titre chapitre= Les Eglises bulgares : Ohrid et Trnovo | auteur1= [[Jean Meyendorff]] | titre ouvrage=L'Orient chrétien et l'essor de la papauté: l'Eglise de 1071 à 1453 | auteurs ouvrage= Jean Meyendorff et Aristeides Papadakis | éditeur=Éditions du Cerf | année=2001 | passage= 291-301 }}</ref>.

La doctrine des Bogomiles se répandit dans l’[[Empire byzantin]], dans les pays yougoslaves et dans les Alpes (« [[Mouvement vaudois|vaudois]] ») et jusqu'en [[Occitanie (région culturelle)|Occitanie]] (« [[Catharisme|cathares]] » signifiant « purifiés » en grec, surnommés aussi « Bougres » parce que « ''leur berceau se trouve en Bulgarie'' » selon [[Étienne de Bourbon]] en 1217). Et ce concile de Tarnovo, en 1211, est contemporain des répressions contre les [[Catharisme|cathares]]<ref name=Meyendorf2001 />.

== Le Second Empire bulgare (1186-1396) ==
[[Fichier:Car-ivan-asen-ii html bbd799d.jpg|droite|vignette|Royaume bulgare en 1241.]]
[[Fichier:Bulgars.jpg|gauche|vignette|Bulgares tuant des Byzantins.]]
[[Fichier:Bulg & neighb. XIV A.png|vignette|droite|Bulgarie vers 1350]]
En 1180, selon [[Georges Cédrène]], [[Anne Comnène]], [[Nicétas Choniatès]] et [[Jean Skylitzès]], les [[Valaques]] de Bulgarie se révoltent contre l'[[Empire byzantin]] et s'émancipent en 1186 pour reconstituer un nouvel empire autonome : c'est le '''[[second Empire bulgare]]''', reconnu par le pape [[Innocent III]] et les chancelleries de l'époque<ref name=Atlas1995 />{{,}}<ref>Les sources byzantines concordantes que sont [[Georges Cédrène]], [[Anne Comnène]], [[Nicétas Choniatès]] et [[Jean Skylitzès]] relatent trois grandes révoltes [[Valaques]] qui secouèrent, au {{s-|XII}}, les [[Balkans]] : l’[[Empire byzantin]] dut finalement reconnaître le nouvel état multiethnique nommé ''Amirãria Vlaho-Vãryarã'' (« monarchie valaquo-bulgare ») ou encore ''[[Rex Bulgarorum et Blachorum]]'', qui reprend ainsi le nom resté prestigieux du [[Premier Empire bulgare]], lequel avait été soumis par l’empereur byzantin [[Basile II]] deux siècles auparavant.</ref>{{,}}<ref name=Madgear2017>{{ouvrage | langue=en | auteur1=Alexander Madgear | titre=The Assenids : Political and Military History of the Second Bulgarian Empire, 1185–1280 | éditeur= Brill | année=2017 | isbn=9789004325012}}</ref>. Ce royaume multi-ethnique dont la capitale est [[Veliko Tarnovo|Veliko Tărnovo]] et la principale dynastie est celle des [[Assénides]], s'étend lui aussi sur les actuelles Bulgarie, [[Macédoine du Nord]], [[Macédoine-Occidentale|Grèce du Nord]], [[Serbie]] orientale et [[Valachie (région)|Roumanie du sud]] et du [[Dobroudja|sud-est]]. Les arts et la culture y connaissent un considérable développement et perdurent par la suite en [[Principauté de Moldavie|Moldavie]], [[Principauté de Valachie|Valachie]], et même dans les [[Balkans]] soumis à l'[[Empire ottoman]]. En Bulgarie moderne, c'est de cette époque que datent les fresques du monastère de {{lien|langue=bg|trad=Бояна (квартал на София)|fr=Boïana}} près de Sofia, de nombreuses églises, ainsi que le palais de Trnovo sur la colline de [[Forteresse Tsarevets|Tsarevets]].

Un siècle avant l'[[Histoire de l'Italie|Italie]], l'esprit et l'art de la [[Renaissance]] s'y manifestent déjà. Le règne de [[Ivan Assen II|Ivan Assen II ou Ioan Asen II]] (1217-1241) marque son apogée puisqu'il bat et fait prisonnier [[Baudouin VI de Hainaut]] qui s'est emparé de [[Empire latin de Constantinople|Constantinople]] à la suite de la [[quatrième croisade]], dirigée contre l'[[Empire byzantin]] (chrétien, mais [[Séparation des Églises d'Orient et d'Occident|considéré]] comme « [[Schisme|schismatique]] » par l'[[Église catholique]]).

Considérablement affaibli par l'invasion des [[Tatars]] en 1225/1242<ref name=Atlas1995 />, le Second Empire bulgare se désagrège à partir de 1250. Il est remplacé, au nord du [[Danube]] par le [[Ban (titre)|banat]] [[Olténie|roumain de Severin]] et la principauté d'[[Curtea de Argeș|Arges]] vassaux de la [[Royaume de Hongrie|Hongrie]], et au sud du Danube par des [[Tsar|Tzarats]] slavo-bulgares d'[[Ohrid]], de [[Vidin]] et de [[Veliko Tarnovo|Tărnovo]], et par le [[despotat de Dobroudja]]<ref name=Atlas1995 />.

== Période ottomane (1396-1878)==

=== Conquête ottomane et disparition de l'aristocratie chrétienne ===

Divisés et fragilisés, les Etats successeurs du Second Empire bulgare tombent les uns après les autres aux mains des Ottomans lorsque ceux-ci attaquent la chrétienté<ref name=Atlas1995 /> : Tãrnovo tombe en 1393<ref name=Atlas1995 />{{,}}<ref name=CramptonP28>{{ouvrage | langue=en | titre=A Concise History of Bulgaria | auteur1=Richard J. Crampton | année=2005 | éditeur=Cambridge University Press | passage=28 | lire en ligne= http://books.google.fr/books?id=ekgD2bZoXe4C&pg=PA28}}</ref>, Vidin et les seigneuries de [[Macédoine (région)|Macédoine]] en 1396<ref name=Atlas1995 /> et le [[despotat de Dobroudja]] (qui s'était mis sous protection [[Principauté de Valachie|valaque]] en 1394), en 1422. Des croisés hongrois et français tentent de refouler les Ottomans sont vaincus à la [[bataille de Nicopolis]] en 1396. Quelques décennies plus tard, [[Ladislas III Jagellon]], roi de Pologne devenu également roi de Hongrie, tente lui aussi de contenir les forces de l'Empire Ottoman, mais il est vaincu en 1444 à la [[bataille de Varna]]<ref name=Atlas1995Pol>{{ ouvrage| langue=fr | titre chapitre=Les Polonais | titre=Atlas des peuples d’Europe Centrale | auteur1=[[André Sellier]] | auteur2=[[Jean Sellier]] | passage=84-106 | éditeur=La Découverte | année=1995}}</ref>.

La Bulgarie est partagée entre les [[provinces de l'Empire ottoman]] du Danube (''Ton-ili''), d'Otchak-et-Silistrie (''Özi-ili''), de Macédoine (''Selanik-ili'') et de Roumélie (''Rum-ili'') pour plusieurs siècles : [[Bulgarie ottomane]]
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Ottoman Empire1801.jpg|L'Empire ottoman en 1801.
TurkischeHauptArmeeHochenleitterBGHistory (randlos).jpg|Parade de l'[[armée ottomane]] près de [[Sofia]] ; les forteresses alentour tirent des coups de canon (gravure allemande, 1788), manière d'affirmer la domination du sultan sur ses sujets, musulmans ou non, et d'inciter les jeunes paysans à s'engager.
Konstantin Makovsky - The Bulgarian martyresses.jpg|Tableau de [[Constantin Makovski|Constantin Makovsky]] sur les martyres bulgares.
Pur sang arabe - Haras de Kabyuk (Bulgarie).jpg|[[Pur sang arabe]] du [[haras]] ''Kabyuks'' près de [[Choumen]], créé par les Ottomans pour les besoins de l'armée, cet élevage fournissait 1300 chevaux par an. 
Ottoman_Greece_until_1830.jpg|La Bulgarie ottomane en 1830, partagée entre les pachaliks du Danube ([[Vidin]] puis [[Sofia]], à l'ouest), d'Özi ([[Silistra]], à l'est), de Macédoine ([[Thessalonique|Salonique]], au sud-ouest) et de Thrace ([[Edirne|Andrinople]], au sud-est).
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Comme le reste des [[Balkans]], la Bulgarie subit une longue période de [[Empire ottoman|domination ottomane]] pendant laquelle les [[boyard]]s et les [[joupan]]s bulgares disparaissent comme classe, soit parce qu'ils sont exterminés lors de la conquête, soit parce qu'ils s'exilent dans les principautés danubiennes où ils s'intègrent à la noblesse roumaine, ou encore en [[Tsarat de Russie|Russie]] où ils rejoignent les [[Noblesse russe|boyards russes]]. Ils sont de toute façon dépossédés de leurs terres<ref name="CramptonP28" />, tandis que les populations doivent travailler dans les ''[[timar]]s'' mis en place par les ottomans (domaines agricoles attribués à des dignitaires musulmans).

Une partie des Bulgares (les [[Pomaks|Pomaques]]) passent à l'[[islam]], notamment dans le sud ou sud-ouest<ref name=Atlas1995 /> : selon le [[Grand vizir]] [[Midhat Pacha]], gouverneur des [[Provinces de l'Empire ottoman|provinces du Danube]] (''Ton ili''), et l'un des pères de la constitution turque de 1876 : « … parmi les Bulgares, il y a plus d'un million de musulmans qui ne sont pas venus de l'Asie pour s'établir en Bulgarie, comme on le croit communément ; ce sont les descendants de ces Bulgares convertis à l'islam à l'époque de la conquête et dans les années qui ont suivi. Ce sont les enfants d'un même pays, d'une même race, venus de la même souche… ».

=== Administration ottomane ===
L'Empire ottoman est une théocratie. Mais, cette théocratie admet des communautés religieuses différentes en son sein, les [[Millet (Empire ottoman)|millets]]<ref name=CramptonP29>{{ouvrage | langue=en | titre=A Concise History of Bulgaria | auteur1=Richard J. Crampton | année=2005 | éditeur=Cambridge University Press | passage=29-31 | lire en ligne= http://books.google.fr/books?id=ekgD2bZoXe4C&pg=PA29}}</ref>. Concernant les différentes communautés orthodoxes, elle les place initialement sous la tutelle religieuse du [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Patriarcat de Constantinople]] qui en devient le représentant auprès du [[Liste des souverains ottomans|Sultan]]. Et ces chrétiens orthodoxes subissent quelques discriminations, sur les taxes payées, sur la taille de leur édifice religieux, etc<ref name=CramptonP29 />. Quelques églises sont rasées.

Le pays perd son indépendance, son nom et sa capitale : les Ottomans n'emploient que le mot « [[Roumélie]] » (en turc ''Rum-ili'' signifie « pays des Romains » c'est-à-dire pris aux byzantins (le terme « byzantin » est une invention de [[Hieronymus Wolf|Jérôme Wolf]] au {{s-|XVI}}, le nom réel de l'Empire étant « [[Empire byzantin|Empire des Romains]] »). [[Mosquée]]s et [[minaret]]s se multiplient au fil de la colonisation ottomane (surtout dans l'Est du pays) et de l'[[islamisation]] d'une partie des Bulgares : les [[Pomaks|Pomaques]]. Sur les côtes, les [[Grecs]] subsistent à [[Baltchik|Krouni]], [[Varna (Bulgarie)|Varna]], [[Obzor|Naulochos]], [[Pomorié|Anchialos]], [[Nessebar (ville)|Messémbrie]], [[Bourgas|Dévelthos]], [[Sozopol (ville)|Sozopolis]], [[Primorsko|Ranouli]] et [[Tsarévo|Vassiliko]].

Identifiés par leur religion chrétienne, des rebelles, mi-brigands, mi-résistants, les [[haïdouk (brigand)|haïdouk]]s s'organisent le plus souvent grâce aux [[monastère]]s et vivent repliés sur eux-mêmes pour éviter les représailles, mais ils entretiennent le souvenir de la nation bulgare et acquièrent l'aura de combattants de la liberté<ref>{{article | langue=fr | auteur1=Stefana Stojkova | titre=Mythe et vérité historique dans les chansons de haïdouks bulgares| périodique= [[Revue des études slaves]] | tome=60 | numéro= 2 | année= 1988 | pages= 445-451 | doi=10.3406/slave.1988.5762 | url texte= https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1988_num_60_2_5762}}</ref>. La période ottomane permet aussi l'accès à l'indépendance de l'Église Bulgare. Par contre, pendant la période ottomane, en 1870, les religieux orthodoxes bulgares instaurent leur propre [[exarchat]] avec le consentement de la « [[Sublime Porte]] » ottomane<ref name="QSJP24">{{ouvrage | langue=fr | titre=La Bulgarie | auteur1=[[Georges Castellan]] | auteur2= Nikolaj Todorov | éditeur=[[Presses universitaires de France]] | année=1976 | collection=[[Que sais-je ?]]  | titre chapitre=La lutte pour l'Église nationale | passage=24-25 }}</ref> et échappent ainsi à la tutelle du [[patriarcat œcuménique de Constantinople]] dominé par les Grecs. Toutefois le siège de l'exarchat bulgare demeure à Constantinople jusqu'en 1913, dans le quartier de Şişli (Chichli).

=== Renaissance culturelle bulgare (1750-1878) ===
Vers la deuxième moitié du {{s-|XVIII}}, avec le développement de l'économie et le commerce et le déclin de la force militaire turco-ottomane, une nouvelle génération de Bulgares surgit : '''[[Renaissance bulgare]]'''. 
Les plus éminents personnages de cette véritable Renaissance tardive « à la bulgare » sont le [[Païssii de Hilendar|moine Païssii]] (1722-1773), {{Lien|lang=en|trad=Petar Beron|fr=Petar Beron}} (1799-1871), [[Kolyo Ficheto]] (1800-1881, le plus grand architecte bulgare de l'époque), [[Guéorgui Rakovski]] (1821-1867), le poète [[Khristo Botev]] (1848, tué en 1876), [[Georgi Benkovski]] (1843-1876), {{Lien|lang=en|trad=Lyuben Karavelov|fr=Lyuben Karavelov}} (1834-1879) et [[Stefan Stambolov]] (1854-1895).

Isolés dans leurs montagnes, les monastères deviennent des foyers de résistance culturelle contre l'[[Droit de l'Empire ottoman|oppression Ottomane]] qui se manifeste, sur le plan économique par la lourde domination des [[timariote]]s musulmans sur les paysans chrétiens, et sur le plan social-politique par l'application de la [[Charia|loi islamique]] qui [[Millet (Empire ottoman)|divise les sujets]] du [[Liste des souverains ottomans|Sultan turc]] en catégories inégales, imposant aux chrétiens, sujets de seconde zone, une double-[[Capitation|imposition]] - le ''[[Kharâj|haratch]]'', et l'enlèvement du garçon premier-né pour être élevé dans l'[[islam]] et devenir [[janissaire]] - le ''[[devchirmé]]'' ou сакупљање. Le plus connu des révolutionnaires bulgares, [[Vasil Levski]], est pendu à Sofia. D'autres, tels le diplomate et journaliste [[Aleksandar Eksarh|Alexandre l'Exarque]] tentent une voie pacifique vers l'indépendance, par une politique d'influence en direction de la « [[Sublime Porte]] » d'[[Istanbul]] et des grandes puissances.

Une importante presse bulgare se développe dans les milieux de l'émigration, notamment dans les [[principautés danubiennes]], à [[Histoire de Bucarest|Bucarest]] ou [[Bulgares de Roumanie|ailleurs]], et aussi à [[Constantinople]] (à travers le journal ''Tsarigradski vestnik'', ''[[Le Courrier d'Orient]]'', qui réclame principalement le rétablissement du [[Église orthodoxe bulgare|Patriarcat bulgare autocéphale de Tãrnovo]], indépendant du [[Patriarcat œcuménique de Constantinople|Patriarcat grec]] de [[Constantinople]], reconnu par ce dernier en 927 mais supprimé en 1020 lors de la reconquête des Balkans par [[Basile II]]).

=== Révoltes au {{s-|XIX}} et guerre de libération russo-turque de 1877-1878 ===
La [[Insurrection bulgare d'avril 1876|grande révolte]] éclate en avril 1876. Vouée à l'échec malgré plus de {{nombre|30000|morts}}, elle provoque une réaction très vive dans toute l'Europe<ref name=Atlas1995 /> et jusqu'aux [[États-Unis]].

{{Citation bloc|''On massacre un peuple. Où ? En Europe. Ce fait a-t-il des témoins ? Rien qu'un témoin, le monde entier. Les gouvernements l'aperçoivent-ils ? Non ! Aura-t-il une fin, le martyre de ce peuple héroïque ? Il est grand temps que la civilisation l'interdise''| [[Victor Hugo]] devant le [[Parlement français]] en août 1876<ref name=LM1978>{{article | langue=fr | titre=Le centième anniversaire du traité de San-Stefano est fêté avec éclat | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Amber Bousoglou | jour=4 | mois=mars | année=1978 | url texte= https://www.lemonde.fr/archives/article/1978/03/04/le-centieme-anniversaire-du-traite-de-san-stefano-est-fete-avec-eclat_2981830_1819218.html}}</ref>}}

En 1877-1878, la [[Empire russe|Russie]] et la [[Principautés unies de Moldavie et de Valachie|Roumanie]] mènent à bien une nouvelle guerre contre les Turcs qui se termine par la libération de la Bulgarie<ref name=Atlas1995 />. Le [[traité de San Stefano]] en mars 1878 crée la Grande Bulgarie du [[Danube]] à la [[mer Égée]]<ref name=Atlas1995 />{{,}}<ref name=LM1978 />, reprenant l'essentiel de la partie européenne de l'empire ottoman<ref name=Atlas1995 />, et assure à la Russie le libre-accès aux détroits du [[Bosphore]] et des [[Dardanelles]].

== Période contemporaine ==

=== Principauté de Bulgarie (1878-1908) ===
[[Fichier:Bulgaria-SanStefano -(1878)-byTodorBozhinov.png|droite|vignette|La Bulgarie en 1878.]]
La création du grand État slave de [[Principauté de Bulgarie]] dans les [[Balkans]] et le renforcement de l’influence russe dans la région contrarient les intérêts politico-stratégiques des puissances occidentales. Aussi, face à leurs protestations, le tsar [[Alexandre II (empereur de Russie)|Alexandre II]] accepte la réunion du [[Congrès de Berlin]] en 1878<ref name=Atlas1995 />. Ce dernier se clôt par le [[Traité de Berlin (1878)|Traité de Berlin]] qui supprime la Bulgarie réunifiée du traité de San Stefano et divise en deux la nouvelle [[principauté]] bulgare<ref name=Atlas1995 />{{,}}<ref name=LM1978 />.

L’autonomie complète n’est ainsi accordée qu’à la Bulgarie septentrionale, s’étendant du [[Danube]] jusqu’au [[Grand Balkan|monts Balkans]], tandis que la moitié sud, dite [[Roumélie orientale]], est placée sous l’autorité politique et militaire ottomane avec un degré d’autonomie essentiellement culturel<ref name=Atlas1995 />. Quant à la [[Macédoine (région)#Macédoine ottomane|Macédoine]], elle reste finalement [[Empire ottoman|ottomane]]. Ces nouvelles frontières refusent aux Bulgares l’unité que leur avait reconnue le traité de San-Stefano<ref name=Atlas1995 />. Le point de départ est ainsi donné à plusieurs conflits régionaux, et à une division qui perdure jusqu’à nos jours entre l’[[Identité nationale|identité]] « [[Macédoine (région)|macédonienne]] » des [[Macédoniens (peuple)|bulgarophones occidentaux]] et l’identité « bulgare » des [[Bulgares|bulgarophones orientaux]]. Et certaines personnalités de la lutte contre les ottomans, comme [[Gotsé Deltchev]], sont restés importants à la fois pour les Macédoniens et pour les Bulgares<ref>{{article | langue=fr | titre= Pourquoi la Bulgarie ne veut pas que la Macédoine du Nord rejoigne l’Union européenne | périodique=[[Le Monde]] | jour= 18 | mois=novembre | année=2020 | url texte= https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/18/querelle-linguistique-heros-dispute-pourquoi-la-bulgarie-entrave-la-marche-de-la-macedoine-du-nord-vers-l-europe_6060213_3210.html}}</ref>.

En 1879, la Bulgarie se dote de la « constitution de Tãrnovo » instaurant une [[monarchie]] [[parlement]]aire modérée où le pouvoir est partagé entre le prince et l’[[Assemblée nationale (Bulgarie)|Assemblée nationale]]. Le même jour, le prince [[Alexandre Ier de Bulgarie|Alexandre de Battenberg]] est élu souverain de la principauté par l’[[Assemblée constituante]]<ref name=Atlas1995 />. Ce prince allemand est le neveu du grand-duc {{souverain2|Louis III (grand-duc de Hesse)}} et de la tsarine [[Marie de Hesse-Darmstadt|Maria Alexandrovna]], l'épouse d'{{souverain2|Alexandre II (empereur de Russie)}}<ref name=Atlas1995 />. Mais le prince entre rapidement en conflit avec les [[Libéralisme politique|libéraux]] alors au pouvoir et parvient, grâce à un [[coup d'État]] en 1881, à suspendre la constitution et à s’octroyer les pleins pouvoirs. En 1883, il rétablit le régime constitutionnel. En septembre 1885, un soulèvement de la [[Roumélie orientale]] permet enfin la réunion des deux entités. En réaction, la [[Principauté de Serbie|Serbie]], inquiète de la nouvelle puissance bulgare, [[Guerre serbo-bulgare|tente vainement d’envahir la Bulgarie]] mais est repoussée<ref name=Atlas1995 />.

En 1886, les relations entre les gouvernements russe et bulgare sont mauvaises : en Bulgarie, les pro-russes considèrent, non sans quelque raison, [[Alexandre Ier de Bulgarie|Alexandre de Battenberg]] comme un [[Pangermanisme|pangermaniste]] pro-occidental ennemi du [[panslavisme]], et l’obligent à abdiquer à l’issue d’un [[coup d'État|putsch]]<ref name=Atlas1995 />. Une régence est alors mise en place avec [[Stefan Stambolov]], qui s'est illustré dans l'insurrection de 1876, comme président. Mais l’année suivante, une assemblée largement [[Russophobie|russophobe]] élit [[Ferdinand Ier (roi des Bulgares)|Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha]] comme prince<ref name=Atlas1995 />.

Si la Bulgarie entre dans une certaine ère de prospérité, paradoxalement le régime du [[Liste des chefs du gouvernement bulgare|Premier ministre]] Stambolof devient, au fur et à mesure du temps, de plus en plus répressif. Le prince Ferdinand parvient à prendre le pouvoir en 1894<ref name=Atlas1995 />(Srambolof meurt assassiné l'année suivante<ref name=Atlas1995 />) et renoue, à partir de cette période, de bonnes relations avec la Russie. Ferdinand doit alors faire face à un autre problème de taille : les [[Macédoniens (peuple)|revendications macédoniennes]]. Parmi les [[Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne|révolutionnaires macédoniens]] anti-ottomans, appelés ''[[Comitadjis|komitadjis]]'' et persécutés par les Ottomans, certains revendiquent l’indépendance, d’autres de rattacher leur territoire à la Bulgarie, et des organisations terroristes macédoniennes rivales se développent alors. De toute manière, toutes les actions diplomatiques entreprises par les gouvernements bulgares pour le rattachement, se soldent par des échecs, d’autant qu’elles heurtent aussi les revendications serbes et grecques sur cette région multi-ethnique : c'est la « [[balkanisation]] »<ref>Le mot « balkanisation » apparaît pour la première fois en septembre 1918, dans une interview de [[Walther Rathenau]] publiée par le [[New York Times]], puis entre dans le vocabulaire politique après l’adoption des traités européens consécutifs à la [[Première Guerre mondiale]]</ref>. Dans les régions restées ottomanes où le peuplement [[Bulgares|bulgare]] était majoritaire, des rébellions comme les [[république]]s de [[République de Strandja|Strandja]] ou de [[République de Kruševo|Krouchevo]] se produisent en 1903, année où Ferdinand inaugure un régime personnel.

Continuant à se moderniser, la Bulgarie acquiert assez de puissance, notamment [[Forces armées bulgares|militaire]] dans les Balkans, pour qu’en septembre 1908 le prince déclare l’indépendance de la Bulgarie<ref name=Atlas1995 />, profitant de la prise du pouvoir du parti [[Jeunes-Turcs]] à [[Constantinople]], et s’octroie le titre de [[tsar]]<ref name=Atlas1995 />, sans que la communauté internationale s’y oppose cette fois. Durant cette période, les timbres-poste émis sont marqués ''CTOT''.

=== Royaume de Bulgarie (1908-1946) ===
{{Article détaillé|Royaume de Bulgarie|Guerres balkaniques|Histoire de la Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale|Histoire de la Bulgarie pendant la Seconde Guerre mondiale}}

En 1912, la Bulgarie s'allie avec les Grecs, les Serbes et les Monténégrins pour reprendre la [[Macédoine (région)|Macédoine]] à l'Empire ottoman<ref name=Atlas1995 /> : c'est la [[première guerre balkanique]]. La Bulgarie porte le plus dur de la guerre contre les Ottomans et remporte plusieurs victoires mais pendant ce temps les Serbes s'emparent de la Macédoine majoritairement bulgarophone<ref name=Atlas1995 />. La Serbie faisant la sourde oreille aux revendications bulgares, la Bulgarie tente de lui reprendre la Macédoine par la force : c'est la {{2e|guerre}} des Balkans<ref name=Atlas1995 />. La Roumanie (neutre jusque-là) et la Grèce volent au secours de la Serbie. Constatant les difficultés de Sofia dans la guerre, l'Empire ottoman intervient dans le but de récupérer certains de ses territoires européens perdus, et notamment la région de [[Thrace orientale]]. Face à la pression de toute part, et à l'avancée des armées coalisées, la Bulgarie capitule.

La Paix de Bucarest partage la [[Macédoine (région)|Macédoine]] entre la [[Royaume de Serbie|Serbie]] et la [[Royaume de Grèce|Grèce]] et donne à la [[Royaume de Roumanie|Roumanie]] la [[Dobroudja du Sud]] bulgare, donc la totalité de la [[Dobroudja]]<ref name="QSJP48">{{ouvrage | langue=fr | titre=La Bulgarie | auteur1=[[Georges Castellan]] | auteur2= Nikolaj Todorov | éditeur=[[Presses universitaires de France]] | année=1976 | collection=[[Que sais-je ?]]  | titre chapitre=Les guerres balkaniques | passage=48 }}</ref>. La Bulgarie gagne toutefois un nouveau débouché maritime sur la [[mer Égée]]<ref name="QSJP48" />. Ce nouveau partage de la paix de Bucarest a lieu le {{date|10|août|1913}} : la Bulgarie y perd une grande partie de ses conquêtes et de ses acquis de la [[première guerre balkanique]] qui sont partagés entre les vainqueurs. Pour l'opinion bulgare, il s'agit d'une trahison qui par la suite amènera la Bulgarie à s'allier aux ennemis des Serbes, des Roumains et des Grecs. C'est aussi dans ce drame que s'enracine l'« histoire militante » parfois délirante qui essaie par tous les moyens de séparer le passé bulgare de celui de ses voisins, alors qu'il s'agit en grande partie d'une histoire commune. C'est pourquoi, [[Crise de juillet|un an plus tard]], dans la [[première Guerre mondiale]] la Bulgarie s'allie avec l'[[Empire allemand]], l'[[Autriche-Hongrie]] et l'[[Empire ottoman]]<ref name="QSJP49">{{ouvrage | langue=fr | titre=La Bulgarie | auteur1=[[Georges Castellan]] | auteur2= Nikolaj Todorov | éditeur=[[Presses universitaires de France]] | année=1976 | collection=[[Que sais-je ?]]  | titre chapitre=La Bulgarie dans la Grande Guerre| passage=48-51 }}</ref>, recevant d'eux la [[Macédoine (région)|Macédoine]], le nord de la Grèce à l'est de [[Thessalonique|Salonique]], la [[Dobroudja du Sud]] perdue en 1913 et aussi une partie de la [[Dobroudja du Nord]] roumaine. Mais ces rattachements ne sont pas internationalement reconnus, et en 1918 la Bulgarie, se trouvant dans le camp des vaincus, doit signer en 1919 le [[traité de Neuilly]]<ref name=Atlas1995 /> qui lui fait perdre tous ces territoires, y compris l'accès à la mer Égée<ref name=Lory2007>{{article | langue=fr | auteur1=Bernard Lory | titre= Une guerre invisible ? La mémoire de la première guerre mondiale en Bulgarie | périodique= Guerres mondiales et conflits contemporains | année=2007 | numéro= 228 | pages= 37-49 | doi= 10.3917/gmcc.228.0037 | url texte= https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2007-4-page-37.htm}}</ref>, lui impose une lourde dette<ref name=Lory2007 />, et lui supprime le droit à avoir une aviation. Ferdinand abdique en faveur de son fils [[Boris III]]<ref name=Atlas1995 />.

Pendant l'[[entre-deux-guerres]] et en prenant exemple sur l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]], le tsar [[Boris III]] contourne une à une les clauses du Traité de Neuilly, de façon indirecte tout d'abord, puis ouvertement à partir des [[années 1930]]. C'est ainsi qu'il parvient à fonder à nouveau une [[Force aérienne bulgare|Armée de l'Air]] dès 1935. Dans le même temps, il soumet la Bulgarie à un régime fortement autoritaire et tolère le mouvement ultra-nationaliste et antisémite des ''[[Brannik]]s''. Prudente toutefois, la Bulgarie signe l'accord de Salonique avec les pays de la [[Ligue balkanique]], visant à limiter les armements de chaque État impliqué, et en profite pour se moderniser et reconstituer ses voies de communications ferroviaires et routières, financées majoritairement par un emprunt auprès d'établissements bancaires français.

La Bulgarie continue néanmoins à renforcer son armée à la fin des années 1930. Ainsi, elle se procure une grande quantité de matériel de guerre auprès de l'[[Histoire de l'Italie fasciste|Italie]], de la [[Troisième République (France)|France]] et surtout de l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] qui, soucieuse de trouver au moins un allié dans les Balkans, vend en quantité et à des prix cassés une partie de l'armement pris par la [[Wehrmacht]] à la [[Accords de Munich|Tchécoslovaquie]] et à la [[Campagne de Pologne (1939)|Pologne]] en 1939. L'aide allemande se renforce durant la [[Histoire de la Bulgarie pendant la Seconde Guerre mondiale|Seconde Guerre mondiale]], notamment par de nouvelles ventes de matériel de guerre, mais aussi par un entrainement de l'Armée bulgare par des instructeurs allemands (en Bulgarie même, en Allemagne, mais également en France occupée). Le 7 septembre 1940, l'Allemagne fait pression sur la Roumanie pour que cette dernière rende la [[Dobroudja du Sud]] à la Bulgarie par les [[accords de Craiova]]<ref name="QSJP65">{{ouvrage | langue=fr | titre=La Bulgarie | auteur1=[[Georges Castellan]] | auteur2= Nikolaj Todorov | éditeur=[[Presses universitaires de France]] | année=1976 | collection=[[Que sais-je ?]]  | titre chapitre=La Seconde Guerre mondiale | passage=65-74 }}</ref>.

[[Fichier:Occupation de la grece (1941-1944) -fr.png|vignette|droite|Le partage de la Grèce entre Allemands, Italiens et Bulgares (en vert) entre 1941 et 1944.]]
Cette aide allemande incite la Bulgarie se rejoindre l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]] en 1941 : le tsar Boris III adhère au [[pacte tripartite]]<ref name=Atlas1995 />{{,}}<ref name="QSJP65" />. La Bulgarie entre en guerre aux côtés de l'Allemagne contre la Yougoslavie et la Grèce ([[Bataille de Grèce|opération Marita]]), ce qui lui permet de récupérer également la Macédoine et son débouché sur la mer Égée. Prudent toujours, le tsar [[Boris III]] refuse cependant de déclarer la guerre à la Grande-Bretagne et s'abstient de toute provocation à l'égard des occidentaux (au point qu'il demande le rapatriement des pilotes bulgares entraînés sur [[Stuka]] par les Allemands lorsqu'il apprend que l'unité d'entraînement risque d'être engagée contre le trafic maritime britannique en Méditerranée). De même, lors d'une entrevue avec [[Adolf Hitler]], le Tsar bulgare lui refuse toute participation à la [[Opération Barbarossa|guerre contre l'URSS]] en indiquant que les Bulgares, très largement russophiles, ne peuvent pas prendre les armes contre ceux qui les ont libérés de la domination ottomane<ref name="QSJP65" />. Face aux pressions du ''[[Judenberater]]'', le SS [[Theodor Dannecker]], Boris III [[Sauvetage des Juifs de Bulgarie|refuse de livrer aux nazis les Juifs citoyens bulgares]], mais accepte de leur livrer les Juifs de la [[Macédoine du Vardar]] et de [[Macédoine-Orientale-et-Thrace]] (auparavant yougoslaves et grecs, mais devenus apatrides), déportés et tués au [[centre d'extermination de Treblinka]] (voir {{Lien|langue=en|trad=The Holocaust in Bulgaria|fr=Shoah en Bulgarie}}, 1939-1944).

À la suite de plusieurs [[Torpille|torpillage]]s de navires bulgares en Méditerranée, Boris III finit néanmoins par déclarer la guerre à la Grande-Bretagne et aux États-Unis d'Amérique le 13 décembre 1941, une position qui lui semblait surtout symbolique<ref name="QSJP65" />, tout en continuant à préserver sa neutralité envers l'URSS. La Bulgarie commence à subir les premières attaques alliées au cours de la fin 1942, sous forme de raids aériens. Les Alliés traversent la Bulgarie au retour des [[Opération Tidal Wave|bombardements sur les champs pétrolifères]] roumains de [[Ploiești]], tout en y lâchant quelques bombes non-larguées en Roumanie. Ne pouvant faire face aux bombardiers occidentaux avec leurs quelques appareils, les Bulgares reçoivent de l'Allemagne la livraison de chasseurs français [[Dewoitine D.520]] capturés puis, enfin, d'appareils dernier cri d'origine allemande.

À la suite du décès du tsar Boris III le 28 août 1943, et de la période de questionnement politique dans le pays autour de la minorité du nouveau tsar, [[Siméon II]] (qui n'a que 6 ans en août 1943), les alliés tentent de faire pression sur les dirigeants bulgares en bombardant directement la Bulgarie. Les combats aériens entre les bombardiers alliés et leurs escortes, et les forces aériennes bulgares ne cessent que le 26 août 1944. On estime que ces bombardements sur le sol bulgare ont fait {{nombre|1828|morts}} et {{nombre|2370|blessés}}.

Malgré une position de neutralité préservée durant toute la guerre vis-à-vis de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], l'[[Armée rouge]] traverse la frontière bulgare le 4 septembre 1944 puis déclare la guerre à la Bulgarie le lendemain. C'est la « guerre d'un jour », car le 9 septembre 1944, une [[Coup d'État de 1944 en Bulgarie|insurrection menée par la coalition du « Front de la Patrie »]] ([[Parti communiste bulgare]] et [[Zveno]]) renverse le gouvernement, demande l'armistice aux [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] et, sans attendre la réponse, déclare la guerre à l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]]. L'armistice est accordé le 7 septembre 1944. Une violente [[Épuration (politique)|épuration]] fait {{nombre|16000|morts}} estimés, pour la plupart exécutés sommairement et sans procès, car seules {{nombre|2500|personnes}} sont jugées, de manière très expéditive et sans avocats, pour faits de « [[Collaboration dans l'Europe occupée par les nazis|collaboration avec les fascistes]] ». Les trois régents, le général Nikola Mihov, l'archéologue pro-allemand Bogdan Filov, et le prince Cyrille, nommés le 28 août 1943 compte tenu de l'âge de [[Siméon II]] et déposés en septembre 1944, sont exécutés le {{1er}} février 1945<ref>{{article | langue=fr | titre=Les trois régents de Bulgarie ont été exécutés | périodique=[[Le Monde]] | jour=3 | mois=février | année=1945 | url texte=https://www.lemonde.fr/archives/article/1945/02/05/les-trois-regents-de-bulgarie-ont-ete-executes_1861782_1819218.html}}</ref>{{,}}<ref>{{article | langue=fr | titre=La politique de la Bulgarie nouvelle | périodique=[[Le Monde]] | jour=19 | mois=février | année=1945 | url texte= https://www.lemonde.fr/archives/article/1945/02/19/la-politique-de-la-bulgarie-nouvelle_1861662_1819218.html}}</ref>. La Bulgarie envoie son armée et surtout ses forces aériennes combattre aux côtés des forces soviétiques et roumaines, bien que son potentiel militaire soit gravement affecté par les purges politiques dans les rangs des gradés. Les combats du côté allié contre la [[Royaume de Hongrie (1920-1946)|Hongrie]] et l'Allemagne feront environ {{nombre|30000|victimes}} dans les rangs bulgares.

Le régime pro-soviétique se durcit dans la dernière année de la guerre et dans l'immédiat après-guerre, s'en prenant non seulement aux partisans de la monarchie, mais à tout opposant réel ou potentiel. En septembre 1946, il organise un référendum aux résultats connus d'avance pour donner à l'abolition de la monarchie l'apparence d'une révolution populaire. La famille royale Battemberg fuit alors le pays et la [[république populaire de Bulgarie]] est proclamée.

Mais la coalition au pouvoir se fissure durant l'année 1946 lorsque le Zveno quitte le gouvernement en signe de protestation à l'encontre des cruautés [[Stalinisme|stalinien]]nes. La monarchie et le Zveno écartés, plus rien n'empêche le [[Parti communiste bulgare]] d'instaurer une prétendue « [[démocratie populaire]] », [[État communiste|dictature communiste]] jusqu'en 1990.

=== Régime communiste (1946–1989) ===
* [[République populaire de Bulgarie]] (1946-1989/1990)
[[Fichier:Churchill Stalin percentage agreement 1944.jpg|thumb|upright|Accord de pourcentages contresigné par Churchill et Staline à Moscou le {{date|9|octobre|1944}}, par lequel la Bulgarie est attribuée à l'URSS.]]

==== La Quatrième conférence de Moscou et ses conséquences ====
Attribuée à la [[Sphère d'influence|zone d'influence]] soviétique lors de la [[Conférence de Moscou (1944)|Quatrième conférence de Moscou]] confirmée par [[Conférence de Yalta|celle de Yalta]], la Bulgarie entre de plain-pied dans le « [[bloc de l'Est]] » dès 1947<ref>{{ouvrage | langue=fr | auteur1=Pascal Boniface | titre=Le grand livre de la géopolitique : les relations internationales depuis 1945 - Défis, conflits, tendances, problématiques | éditeur= ed. Eyrolles | année=2014}}</ref>. La [[Conférence de Moscou (1944)|Quatrième conférence de Moscou]] faisait suite à l'échec de l'[[Campagne du Dodécanèse|offensive britannique en Égée]] (désapprouvée par les [[États-Unis]]), qui avait mis fin aux espoirs de Churchill de débarquer un jour dans les [[Balkans]] pour y établir ou rétablir des régimes libéraux-démocratiques pro-occidentaux. Cet échec oblige les Britanniques, dès 1943 à la [[conférence de Téhéran]], à renoncer à toute prétention sur l'[[Europe du Sud-Est]], mais Churchill espérait obtenir de Staline en échange la garantie de conserver la Grèce dans la zone d'influence britannique, en dépit de sa [[Armée populaire de libération nationale grecque|puissante résistance communiste]]. Pour obtenir cela, les Britanniques ont du faire des compromis en acceptant le principe d'un partage de l'Europe en zones d'influence entre les Alliés occidentaux et l'URSS<ref>{{ouvrage| langue=en | auteur1=Diane S. Clemens | titre=Yalta Conference | éditeur=World Book | volume= 21 | année=2006| passage=549}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage | auteur1= Pierre de Senarclens | titre=Yalta | collection= [[Que sais-je ?]] | éditeur=PUF | année= 1990 | passage=50-52}}</ref>.

Si l’on exclut le bref épisode où, en 1948, la Bulgarie semble tentée par un rapprochement avec la [[Yougoslavie]] dissidente de [[Josip Broz Tito|Tito]], rapidement stoppé par [[Joseph Staline|Staline]], le nouveau régime devient rapidement le « bon élève du communisme », à tel point que [[Todor Jivkov]] avait même envisagé en 1968, d'en faire une [[république socialiste soviétique]], membre de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], sa demande d'adhésion ayant été rejetée à l'époque par [[Léonid Brejnev]]. Moscou a une telle confiance dans le régime de [[Sofia]] qu’il n’entretient aucune troupe sur le sol de la Bulgarie, tout en lui livrant son [[pétrole]] à des tarifs préférentiels en échange de produits agricoles et de l’industrie légère. Une [[Anekdot|blague populaire]] de ce temps affirme que « la Bulgarie est le pays le plus neutre du monde, car elle ne s'occupe même pas de ses affaires intérieures »<ref>Tous les [[État communiste|États communistes]] avaient ce genre de blagues, mais les diffuser pouvait être dangereux : « Quelle est la différence entre une bonne et une mauvaise blague ? Cinq ans de camp ! »</ref>{{,}}<ref>{{article | langue=fr |  auteur1= Ben Lewis | titre=Les blagues de l'époque communiste | périodique=[[Prospect (magazine)]] | mois=mai | année=2006 | url texte=http://www.prospect-magazine.co.uk/article_details.php?id=7412 Hammer & tickle}}</ref>. La [[Stalinisme|stalinisation]] de la société est totale, avec la construction de [[combinat]]s industriels géants et [[collectivisation]] forcée des terres formant des [[Kolkhoze]]s. Le [[goulag]] bulgare se développe également, pour atteindre le nombre de quarante-cinq camps de [[travaux forcés]] (camps de [[Camp de concentration de Béléné|Belene]], de {{lien|langue=bg|trad=Скравена|fr=Skravena}}, de {{lien|langue=bg|trad=Богданов дол|fr=Bogdanovdol}}, de [[Lovetch]]…).

[[Fichier:The Soviet Union 1969 CPA 3769 stamp (Hands holding torch, flags of Bulgaria, USSR, Bulgarian arms).jpg|droite|vignette|Timbre soviétique commémorant la fraternité entre la Bulgarie et l'[[URSS]].]]

Après dix ans de [[terreur rouge]], [[Todor Jivkov]] devient premier secrétaire du [[parti communiste bulgare]] en 1954, puis président en 1962. S’ouvre alors une ère de plus de trente-cinq ans de domination d’un seul homme qui ne sera limogé qu’en 1989, à l’âge de 78 ans. La [[révolution hongroise de 1956]] (dite ''insurrection de Budapest'') et les tentatives d’instaurer un « [[socialisme à visage humain]] » en [[République populaire de Hongrie|Hongrie]] avec [[Imre Nagy]], en [[Printemps de Prague|Tchécoslovaquie]] avec [[Alexander Dubček]] et en [[République populaire de Pologne|Pologne]] avec [[Władysław Gomułka]] n’ont qu’un écho limité en Bulgarie, tant l’encadrement de la société par le régime [[Totalitarisme|totalitaire]] et la [[police politique]], la DS, y est strict.

Dans les années 1980, le régime mène une politique de {{citation|bulgarisation}} forcée des minorités [[musulman]]es appelé « [[Processus de régénération]] » : le problème ne trouve son règlement définitif qu’avec la [[Chute des régimes communistes en Europe|chute du régime communiste]], l’ouverture du [[rideau de fer]] séparant le pays de ses voisins méridionaux et l’autorisation, au début de 1990, d’un parti turcophone appelé ''[[Mouvement des droits et des libertés|Mouvement pour les droits et les libertés]]'', dirigés par [[Ahmed Dogan]]. Les relations avec les Turcs se sont normalisées depuis, et les nouvelles autorités bulgares ont montré la voie en refusant catégoriquement toute tentative de ségrégation entre populations chrétiennes et musulmanes, voire en redonnant à des localités bulgares où vit la [[Turcs de Bulgarie|minorité turque]], leurs noms turcs de la période ottomane, comme dans les cas de [[Hisarya (ville)|Toplitsa renommée Hissarya]] ou de Blatnitsa renommée [[Dourankoulak]].

==== Fin du régime communiste (1989-1990) ====

Les premières remises en question de l’économie socialiste en Bulgarie et de son alignement sur l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] apparaissent en 1984 lorsque le « grand frère soviétique » se met à appliquer les tarifs internationaux à ses exportations de pétrole. Ce fait, conjugué à une forte sécheresse qui a pour résultat de faire baisser le niveau des cours d’eau alimentant les barrages hydroélectriques, suscitent un fort mécontentement populaire. L’arrivée au pouvoir à Moscou de [[Mikhaïl Gorbatchev|Gorbatchev]] et sa volonté de ne plus soutenir les dirigeants communistes des pays de l’est obligent [[Todor Jivkov|Jivkov]] à tenter, dans un premier temps, de s’adapter à la nouvelle ligne politique de Moscou en adoptant sa propre [[perestroïka]], le ''Preustrojstvo''. Dès janvier 1988, l’économie privée à petite échelle est autorisée en Bulgarie, mais sans la libéralisation politique du régime souhaitée depuis si longtemps par la population. Comme dans les autres [[Bloc de l'Est|pays communistes]], la [[Géonomie|gestion environnementale]] est désastreuse et une grave pollution au [[chlore]] dans la région de [[Roussé|Ruse]], provenant d'une usine roumaine de [[Giurgiu]], est à l'origine de manifestations populaires qui débouchent sur la formation de groupes dissidents comme le ''club pour le soutien de la perestroïka et de la glasnost'' puis, en 1989, ''[[Confédération du travail Podkrepa|Podkrepa]]'' et ''Ekoglasnost''. Le lendemain de la [[chute du mur de Berlin]], le 10 novembre 1989, ces mouvements de protestation entraînent la chute de Jivkov et l’unification de tous les groupes dissidents et libéraux au sein du SDS ([[Union des forces démocratiques (Bulgarie)|Union des forces démocratiques]]) tandis qu’un grand enthousiasme s’empare du pays.

=== Bulgarie démocratique (depuis 1989) ===
{{Article détaillé|Élections constituantes bulgares de 1990|Politique en Bulgarie|procédure d'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne}}
[[Fichier:Flags of Nato, Bulgaria, European Union - Military club, Plovdiv, Bulgaria.JPG|vignette|Les drapeaux de l'OTAN, de la Bulgarie, et de l'Union européenne, côte à côte devant le Club militaire de Plovdiv, en Bulgarie : symbole d'une adhésion multiple aux alliances européennes.]]
L'intégration de la Bulgarie au monde démocratique a été plus longue que pour d'autres pays du [[pacte de Varsovie]]. Après une forte instabilité gouvernementale, due à l'instauration d'un régime parlementaire fort par la nouvelle constitution (sept gouvernements se sont succédé en sept ans entre 1991 et 1997), une coalition de droite, dominée par le [[Union des forces démocratiques (Bulgarie)|SDS]], arrive au pouvoir en 1997. Ces années de transition apportent l'expérience de l'[[alternance politique]] mais surtout l'enracinement croissant de l'[[État de droit]], malgré des lacunes importantes, essentiellement dues à la [[corruption]].

En décembre 2000, la levée de l'obligation de [[Visa (document)|visa]] pour les Bulgares souhaitant voyager dans les pays de l'[[Union européenne]] représente un premier pas concret vers son intégration. La crise du [[Kosovo]], au cours de laquelle la Bulgarie joue un grand rôle dans l'accueil et le transit des troupes de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], marque un tournant dans les relations politiques entre les alliés occidentaux et [[Sofia]], même si l'opinion bulgare est naturellement portée à une certaine solidarité avec les [[Serbie|Serbes]] slaves et [[Église orthodoxe|orthodoxes]].

La stabilisation économique et politique du pays est désormais incontestable. La [[Bulgarie]] rejoint l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] en 2004 et l'[[Union européenne]] en janvier 2007. Son intégration dans la [[zone euro]], initialement prévue pour 2009, n'a toujours pas eu lieu.

Le 23 juillet 2008, la [[Commission européenne]] rend public son troisième rapport sur l'évolution de la démocratie en Bulgarie, dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification qui vise à évaluer les progrès de nouveaux membres de l'[[Union européenne]]. Celui-ci révèle l'ampleur de la corruption qui sévit au sein des institutions bulgares et l'absence d'efforts pour y remédier. La Commission décide en conséquence de suspendre des aides financières d'une valeur de 800 millions d'euros tant que la Bulgarie n'aura pas pris de mesures anti-corruption<ref>{{article | langue=fr | titre=La Commission européenne dénonce la criminalité endémique en Bulgarie | auteur1=Philippe Ricard | jour=23 | mois=juillet | année=2008 | périodique=[[Le Monde]] | url texte=https://www.lemonde.fr/europe/article/2008/07/23/la-commission-europeenne-denonce-la-criminalite-endemique-en-bulgarie_1076319_3214.html}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/103/article_68942.asp "Bruxelles sanctionne la Bulgarie pour corruption et critique la Roumanie"]</ref>.

==== Galerie de dirigeants politiques récents ====
Présidence de la République
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Georgi Parvanov.jpg|[[Gueorgui Parvanov]]<br/>2002-2012
BG President Rosen Plevneliev.JPG|[[Rossen Plevneliev]]<br/>2012-2017
Rumen Radev official portrait (cropped).jpg|[[Roumen Radev]]<br/>2017-présent
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Vice-présidence
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Ангел Марин (12-12-2018).jpg|{{lien|langue=bg|trad=Ангел Марин|fr=Angel Marin}}<br/>2002-2012
Margarita popova.jpg|[[Margarita Popova]]<br/>2012-2017
Iliyana Yotova.jpg|[[Iliana Iotova]]<br/>2017-présent
</gallery>
Chef(fe) du gouvernement
<gallery>
Бойко Борисов (52111618357).jpg|[[Boïko Borissov]]<br/>2009-2013<br/>2014-2017<br/>2017-2021
Kiril Petkov 2021.jpg|[[Kiril Petkov]]<br/>2021-2022
Galab Donev full portrait, 2021.jpg|[[Galab Donev]]<br/>2022-2023
Nikolai Denkov official portrait.jpg|[[Nikolaï Denkov]]<br/>2023-présent
</gallery>

== La question turque ==
{{Article connexe|Pomaks|Islam en Bulgarie|Turcs de Bulgarie|Tatars de Crimée en Bulgarie|Processus de régénération}}
[[Image:Mosquée de Tombul - Cour intérieure.jpg|vignette|Cour intérieure de la mosquée de Tombul à [[Choumen]]. Construite entre 1740 et 1744, c'est aujourd'hui la plus grande mosquée de Bulgarie]]
En 1925, la Bulgarie signe avec la jeune [[Turquie|République turque]], un traité d'amitié, favorisant la liberté d'émigration entre les deux pays, et réaffirmant les droits des minorités tels qu'ils avaient été établis par le [[Traité de Neuilly]] en 1919.

En 1940, lorsque la Bulgarie récupère la [[Dobroudja du Sud]], la minorité turque augmente de 30 %, car la plupart des habitants de cette région sont turcs. Après la [[Seconde Guerre mondiale]], la Bulgarie entre dans la sphère d'influence de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] et devient elle-même un pays communiste en 1946, ce qui amène, avec l'instauration de la dictature totalitaire, des restrictions de circulation, sauf pour les Juifs, à partir de 1949, vers le nouvel État d'[[Israël]], et pour {{formatnum:150000}} Turcs vers la [[Turquie]] en 1950. En 1968, un nouveau contingent de {{formatnum:100000}} Turcs est autorisé à s'installer en Turquie. Le PC bulgare, renforcé dans son opinion par l'[[Invasion turque de Chypre|intervention turque à Chypre]] en 1974, accuse les Turcs de Bulgarie d'être ''{{citation|perméables à la propagande de la Turquie}}'' et de constituer ''{{citation|une cinquième colonne dans le tissu social du pays}}''.

Dans les [[années 1980]], la Bulgarie entreprend une vaste campagne de [[Processus de régénération|bulgarisation à outrance des populations turcophones]], qui sont au nombre de {{formatnum:900000}} sur une population de près de 9 millions. Ces populations se considérent elles-mêmes, comme authentiquement turques, de culture turque et de religion musulmane. {{formatnum:300000}} autres personnes, dites ''[[Pomaks]]'' sont considérées comme bulgaro-musulmanes.

Le pouvoir leur donne de fait à choisir entre une assimilation forcée et le départ. Cette politique débute vers la fin de l'année 1984 sur le principe : {{citation|L'État-nation bulgare ne comprend pas d'autre peuple que les Bulgares}}, mais en fait elle avait débuté dès la fin de la guerre. Une série de réformes sont entreprises : bulgarisation des noms turcs, interdiction de parler turc, interdiction de la circoncision, interdiction des mariages selon la tradition turque, instauration du vendredi comme jour unique d'ouverture des mosquées, assouplissement des règles d'obtention du passeport. Plus de {{nombre|250000|personnes}} profitèrent de l'ouverture des frontières pour émigrer vers la Turquie.

Des manifestations de protestation sont durement réprimées et font plus de 100 morts dans l'ensemble du pays. La domination communiste s'acheve en 1990, quand ont lieu les premières élections multipartites.

== Synthèse chronologique ==

* '''4600 av. J.-C.''' : La ''culture de [[Varna (Bulgarie)|Varna]]'' invente l'[[orfèvrerie]]
* '''2000 av. J.-C.''' : Les [[Thraces]] s’établissent sur le littoral de la mer Noir ([[Mer Noire|Pont-Euxin]])
* '''700 av. J.-C.''' : Les Grecs établissent des comptoirs à Messembria ([[Nessebar (ville)|Nessebar]]), Appolonia ([[Sozopol (ville)|Sozopol]]), Anhialo ([[Pomorie]]), Odessos ([[Varna (Bulgarie)|Varna]]). Arrivée des [[Cimmériens]] dans les Balkans où ils se mêlent aux Thraces pour former les Thraco-Cimmériens.
* '''359-336 av. J.-C.''' : [[Philippe II (roi de Macédoine)|Philippe II de Macédoine]] annexe la [[Thrace]]. Fondation de Philippolis ([[Plovdiv]])
* '''110 av. J.-C.''' : La Thrace subit la double influence romaine (au nord) et hellénistique (au sud)
* '''98-117''' : L’empereur [[Trajan]] combat les [[Goths]] et les [[Daces]], fonde [[Veliko Tarnovo|Tarnovo]] et installe des garnisons le long du [[Danube]] – Durostorum ([[Silistra]]), Novae ([[Svichtov]]). Le fleuve devient une importante voie commerciale et une route importante reliant la [[mer Noire]] au [[Rhin]] passe par Serdica ([[Sofia]])
* '''580-670''' : L'[[Ancienne Grande Bulgarie]] s’établit dans l’actuelle Ukraine
* '''681''' : Les Bulgares se séparent : un groupe fonde la [[Khanat bulgare de la Volga|Bulgarie de la Volga]], l’autre le [[Premier Empire bulgare|Premier royaume bulgare du Danube]], avec [[Pliska]] comme capitale
* '''855''' : Les frères [[Cyrille et Méthode]] créent l’[[alphabet cyrillique]] qui remplace le [[Alphabet glagolitique|glagolitique]] auparavant usité
* '''865''' : Le prince [[Boris Ier]] (852-907) se convertit officiellement au [[christianisme]], et est reconnu par les Byzantins comme [[tsar]] des Bulgares. Le [[slavon]] est depuis lors la [[langue liturgique]] des [[Église orthodoxe|églises orthodoxes]] des [[Balkans]]
* '''893 à 927''' : Règne du tsar [[Siméon Ier le Grand]], fils de [[Boris Ier]]. La Bulgarie est alors un grand royaume qui s’étend sur les [[Bulgarie]], [[Macédoine du Nord|Macédoine]], [[Serbie]] orientale, [[Roumanie]], [[Moldavie]] et [[Ukraine]] du sud-ouest
* '''1018''' : L’empereur [[Basile II|Basile II le Bulgaroctone]] conquiert les territoires bulgares au sud du Danube, qui redeviennent des provinces de l’[[Empire byzantin]]
* '''1185 à 1280''' : [[Rex Bulgarorum et Blachorum|Royaume des Bulgares et des Valaques]] fondé, à la suite de la révolte des [[valaques]], par les frères [[Pierre IV (tsar de Bulgarie)|Petar]] et [[Ivan Asen Ier|Asan {{Ier}}]], avec [[Veliko Tarnovo]] comme capitale
* '''1280 à 1396''' : Deuxième royaume de Bulgarie, puis division en plusieurs états (Tzarats de Vidin et Tarnovo, [[joupan]]ats de [[Macédoine (région)|Macédoine]], [[Voïvode|voïvodats]] de [[Principauté de Valachie|Valachie]] et [[Principauté de Moldavie|Moldavie]], [[despotat de Dobroudja]])
* '''1396''' : Début de la conquête [[Empire ottoman|ottomane]]
* '''1400-1870''' : pendant la longue période ottomane, il n’y a plus d’aristocratie bulgare, mais l’[[église orthodoxe bulgare]] (métropoles d’Ochrid, Vidin, Plovdiv, Tarnovo...) maintient la culture, la langue et le sentiment d’appartenance bulgare ; des [[haïdouk (brigand)|haïdouk]]s résistent contre les abus ottomans
* '''1870''' : Début du mouvement de [[renaissance bulgare]], sous l'influence du moine [[Païssii de Hilendar|Paissii]] du monastère d’[[Monastère de Hilandar|Hilendar]] (au [[Communauté monastique du mont Athos|Mont Athos]]) qui écrit sa fameuse « Histoire slavo-bulgare ». L’Église bulgare devient autocéphale
* '''1876''' : La révolte d’avril pour la libération des Bulgares est sévèrement réprimée par les autorités turques, mais pour la première fois l’opinion internationale s’indigne des pratiques de l’[[Empire ottoman]]
* '''1877-1878''' : guerre russo-turque pour la libération de la Bulgarie, à laquelle participe la [[Royaume de Roumanie|Roumanie]] et un grand nombre de volontaires bulgares
* '''3 mars 1878''' : selon les [[Traité de San Stefano|accords de paix de San Stefano]], la Bulgarie doit renaître comme royaume souverain sur la base des régions de [[Mésie]], [[Thrace]], [[Macédoine (région)|Macédoine]] et [[Dobroudja du Sud]], devenant le plus grand État [[Balkans|balkanique]]
* '''13 juillet 1878''' : au [[Traité de Berlin (1878)|traité de Berlin]], les puissances occidentales s’opposent aux accords de San Stefano et instituent une [[principauté de Bulgarie]] et la [[Roumélie]] orientale séparées et vassales de l’Empire ottoman. La [[Macédoine (région)|Macédoine]] et une importante partie des terres du sud de la Thrace restent provinces ottomanes
* '''16 avril 1879''' : La constitution de [[Veliko Tarnovo|Tarnovo]] est adoptée par l’Assemblée générale nationale
* '''26 juin 1879''' : [[Alexandre Ier de Bulgarie|Alexandre de Battenberg]] devient prince de Bulgarie et fait de [[Sofia]] la capitale du nouvel État bulgare
* '''6 septembre 1885''' : unification de la principauté de Bulgarie et de la [[Roumélie]] orientale, toujours vassales ottomanes mais formant désormais un seul état
* '''22 septembre 1908''' : Le roi [[Ferdinand Ier (roi des Bulgares)|Ferdinand {{Ier}}]] proclame l’indépendance totale de la Bulgarie, qui devient le [[Royaume de Bulgarie]], et la fin de la tutelle ottomane
* '''Oct. 1912''' : [[première guerre balkanique]]. La Bulgarie, la [[Royaume de Serbie|Serbie]] et la [[Royaume de Grèce|Grèce]] se dressent contre l'[[Empire ottoman]] : la Bulgarie porte l’essentiel de l’effort militaire, mais c’est la Serbie qui s’adjuge la plus grande partie de la [[Macédoine (région)#Macédoine ottomane|Macédoine]]
* '''1913''' : en raison de la controverse portant sur la Macédoine, [[deuxième guerre balkanique]] contre les anciens alliés : la [[Royaume de Serbie|Serbie]], le [[Royaume du Monténégro|Monténégro]] et la [[Royaume de Grèce|Grèce]], auxquels se joignent l’[[Empire ottoman]] et la [[Royaume de Roumanie|Roumanie]] (soit tous les États voisins en même temps). La Bulgarie obtient une partie de la Thrace avec accès à la [[Mer Égée]], mais n’obtient pas la Macédoine et perd la Dobroudja du sud au profit de la Roumanie
* '''1915''' pour tenter de récupérer la Macédoine et la Dobroudja, la Bulgarie s’allie à l’[[Empire allemand|Allemagne]] et à l’[[Autriche-Hongrie]] pendant la [[Première Guerre mondiale]]
* '''1918''' : à la fin de la [[Première Guerre mondiale]], la Bulgarie doit renoncer non seulement à la Macédoine et à la Dobroudja, mais aussi à son accès à l'Égée et à plusieurs villes de sa frontière occidentale, comme [[Strumica]] (''Stroumitsa'')
* '''1923 à 1924''' : à plusieurs reprises, des gouvernements démocratiquement élus son renversés par des coups d’État qui placent au pouvoir des régimes autoritaires
* '''1940''' : par les [[accords de Craiova]], la Roumanie rend à la Bulgarie la [[Dobroudja du Sud]]
* '''1941''' : pour les mêmes raisons qu'en 1915, la Bulgarie entre dans la [[Seconde Guerre mondiale]] aux côtés des forces de l’[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]]. Le roi [[Boris III de Bulgarie|Boris III]], comme le dictateur roumain [[Ion Antonescu|Antonescu]], refuse de livrer ses sujets [[juifs]] au [[Troisième Reich]], pour mettre lui-même en place sa propre « solution à la question juive » ({{Lien|langue=en|trad=The Holocaust in Bulgaria|fr=Shoah en Bulgarie}}) : mais à la différence du voisin roumain, Boris ne persécute pas les Juifs citoyens de son pays, et seuls les [[Romaniotes|juifs grecs]] du territoire [[Occupation de la Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale|occupé par la Bulgarie en Grèce]] furent livrés aux Allemands
* '''1943''' : Boris III meurt le 28 août : son fils [[Siméon II]], âgé de six ans, lui succède et son frère le prince [[Cyrille de Bulgarie|Cyrille]] assure la [[régence]]
* '''1944''' : en septembre, le lendemain de l'entrée de l’[[Armée rouge]] en Bulgarie, le royaume quitte l’Axe, se retire de Macédoine et de la Thrace grecque, et rejoint les Alliés
* '''1944-1945''' : aux conférences de [[Conférence de Yalta]] et de [[Conférence de Potsdam|Potsdam]] qui marquent la fin de la guerre, la Bulgarie est placée dans la sphère d’influence de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. Le régent Cyrille est exécuté le {{1er}} février 1945, pour collaboration avec l’Allemagne nazie
* '''1946''' : en février, arrestation du dirigeant démocrate Pastuhov. Début septembre, les Bulgares choisissent par référendum un régime républicain (92,7 % des suffrages). Le jeune roi [[Siméon II|Siméon]] part en exil. Mi-septembre, l’Assemblée élit, comme Président de la République, à titre provisoire, le communiste [[Vassil Kolarov]]. Le [[État communiste|régime communiste]] est proclamé. Le ''Front de la Patrie'' qui dirige le pays est purgé deux ans plus tard par le [[Parti communiste bulgare|parti communiste]] de ses éléments « bourgeois » et s’aligne totalement sur l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] ([[dictature]] du parti communiste, plans quinquennaux, [[Collectivisme économique|collectivisation]], adhésion au « [[Bloc de l'Est|camp socialiste]] »)
* '''1946''' : début juin 1947, {{lien|langue=bg|trad=Никола Петков|fr=Nikola Petkov}}, chef de l’opposition, est arrêté, condamné à mort le 16 août, et pendu le 23 septembre. En décembre, une nouvelle constitution, sur le modèle stalinien, est promulguée, et tout le pouvoir revient entre les mains du « ''Parti ouvrier bulgare'' » qui deviendra officiellement « ''[[Parti communiste bulgare|Parti communiste]]'' » un an plus tard. Mi-décembre 1947 : l’[[Armée rouge]] évacue la Bulgarie
* '''1953 – 1989''' : années de la [[république populaire de Bulgarie]], dirigée d’une main de fer par [[Todor Jivkov]] à la fois chef de l’État et du parti communiste pendant 36 ans
* '''1989''' : l'arrivée de [[Mikhaïl Gorbatchev]]  au pouvoir en URSS quatre ans plus tôt, en 1985, marque le début de la [[Perestroïka]] et de la [[Glasnost]] au sein du [[bloc de l'Est]]. En février 1989, un syndicat libre, [[Podkrepa]], est créé. En novembre, lors de la [[chute des régimes communistes en Europe]], [[Todor Jivkov]] est poussé à la démission : la Bulgarie s’engage alors dans la voie de la [[démocratie]]. En décembre, l’[[Union des forces démocratiques (Bulgarie)|Union des forces démocratiques]] est constituée sur la base des treize partis de l’opposition
* '''été 1990''' : premières élections libres du [[Parlement]]
* '''1991''' : adoption de la nouvelle [[constitution]] démocratique et premières élections locales libres
* '''janvier 1992''' : premières élections présidentielles libres. Élection de [[Jeliou Jelev]]
* '''3 novembre 1996''' : [[Petar Stoyanov]], représentant l’[[Union des forces démocratiques (Bulgarie)|Union des forces démocratiques]] est élu président de la République de Bulgarie
* '''19 avril 1997''' : l’[[Union des forces démocratiques (Bulgarie)|Union des forces démocratiques]] remporte les élections législatives. Un nouveau gouvernement est constitué sous la direction d’[[Ivan Kostov]], Premier ministre. Début de profondes réformes démocratiques
* '''1999''' : La Bulgarie est candidate à l’adhésion à l’[[Union européenne]] et à l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]
* '''15 février 2000''' : ouverture officielle à [[Bruxelles]] des négociations d’adhésion à l’Union européenne
* '''17 juin 2001''' : Le [[Mouvement national pour la stabilité et le progrès]] dit ''Mouvement national Siméon II'' remporte les élections législatives à une large majorité. [[Siméon II|Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha]] (l'ancien roi Siméon II) devient chef du gouvernement
* '''18 novembre 2001''' : [[Gueorgui Parvanov]] remporte l’élection présidentielle
* '''2004''' : adhésion de la Bulgarie à l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]
* '''25 juin 2005''' : la [[Parti socialiste bulgare|Coalition pour la Bulgarie]], formée autour du [[Parti socialiste bulgare]] de [[Sergueï Stanichev]] est arrivée en tête des suffrages aux élections législatives devant le Mouvement national Siméon II, avec lequel elle forme un gouvernement de coalition.
* '''{{1er}} janvier 2007''' : adhésion de la Bulgarie à l’[[Union européenne]]
* '''5 juillet 2009''' : les élections législatives sont remportées par le parti de centre-droit [[Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie]] : [[Boïko Borissov]] prend la tête du gouvernement le 27
* '''13 novembre 2016''' : à l’[[élection présidentielle bulgare de 2016]], les multiples signaux de faiblesse de l’Union européenne et de l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] (attitude [[Crise de la dette publique grecque|vis-à-vis de la Grèce]], non-intervention dans le [[Guerre russo-ukrainienne|drame ukrainien]], [[Référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne|Brexit]], passage de relais à la [[Russie]] en [[Guerre civile syrienne|Syrie]], [[Crise migratoire en Europe|accueil fait aux migrants]], déclarations [[Isolationnisme|isolationnistes]] de divers dirigeants européens et de [[Donald Trump]]...) donnent la victoire au candidat [[Euroscepticisme|eurosceptique]] et pro-russe [[Roumen Radev]]<ref>{{Article|titre=En Bulgarie, un pro-russe emporte l’élection présidentielle|périodique=lesechos.fr|date=2016-11-14|lire en ligne=https://www.lesechos.fr/monde/europe/0211491459760-en-bulgarie-un-pro-russe-emporte-lelection-presidentielle-2042538.php|consulté le=2016-11-14}}.</ref>.

Ici intervient une question de numérotation des États bulgares successifs car au {{s-|XIX}}, alors que l'histoire des Bulgares était encore mal connue, l'historiographie moderne a retenu le « [[Premier Empire bulgare]] » et le « [[Second Empire bulgare]] », alors qu'en fait la première Bulgarie est l'« [[Ancienne Grande Bulgarie]] » (630-680) : de ce fait le [[khanat bulgare du Danube]] (681-864) devenu « Premier Empire » (865-1018) est en réalité le ''deuxième'' État bulgare ou plus précisément l’''un des deux deuxièmes'' puisqu'il existait aussi à ce moment une [[Khanat bulgare de la Volga|Bulgarie de la Volga]] ; quant au « Second Empire » (1186-1422) c'est en fait le troisième, et la [[Bulgarie]] moderne (depuis 1878) est ainsi le quatrième<ref>{{de}} Rascho Raschev, ''Die Protobulgaren im 5.-7. Jahrhundert'', Orbel, Sofia, 2005 (en bulgare et allemand)</ref>{{,}}<ref>{{en}} John V.A. Fine, {{lang|en|texte=''The Early Medieval Balkans: A Critical Survey from the Sixth to the Late Twelfth Century'', University of Michigan Press}}, Ann Arbor, 1983 (réimpression 1991), {{ISBN|0-472-08149-7}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Bozhidar Dimitrov, ''Twelve Myths in Bulgarian History'', KOM Foundation, Sofia, 2005</ref>.

== Références ==
{{Références}}

== Annexes ==
{{Animation
 | upright = 1.0
 | float = right
 | titre = Évolution de la région des Balkans
|AtlBalk.a-660.jpg|660 avant notre ère
|AtlBalk.b-530.jpg|530 avant notre ère
|AtlBalk.c-430.jpg|430 avant notre ère 
|AtlBalk.d-330.jpg|330 avant notre ère
|AtlBalk.e-150.jpg|150 avant notre ère
|AtlBalk0.jpg|Époque du Christ
|AtlBalk200.jpg|200 de notre ère
|AtlBalk400.jpg|400 de notre ère
|AtlBalk500.jpg|500 de notre ère
|AtlBalk550.jpg|550 de notre ère
|AtlBalk680.jpg|680 de notre ère
|AtlBalk800.jpg|800 de notre ère
|AtlBalk865.jpg|865 de notre ère
|AtlBalk965.jpg|965 de notre ère
|AtlBalk1020.jpg|1200
|Historic map of Balkan peninsula around 1150 AD - French.jpg|1150
|AtlBalk1250.jpg|1250
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|AtlBalk1942.jpg|1942
|AtlBalk1945-90.jpg|1945
|AtlBalk2010.jpg|2015
|AtlBalklang.jpg|Langues en 2015
|AtlBalkrelig.jpg|Traditions religieuses en 2015}}


=== Bibliographie ===
* Histoire générale de la Bulgarie :
** {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dimitrina|nom1=Aslanian|titre=Histoire de la Bulgarie|sous-titre=de l'Antiquité à nos jours|lieu=Versailles|éditeur=Trimontium|année=2004|numéro d'édition=2|pages totales=510|isbn=2-9519946-1-3}}, 126 illustrations couleur
** {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=bg|prénom1=Ivan|nom1=Iltchev|titre=La Rose des Balkans|sous-titre=histoire de la Bulgarie des origines à nos jours|lieu=Sofia/Paris|éditeur=Colibri/Ophrys|année=2002|pages totales=376|isbn=954-529-260-1}}
** {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Georges|nom1=Castellan|prénom2=Marie|nom2=Vrinat-Nikolov|titre=Histoire de la Bulgarie|sous-titre=Au pays des Roses|lieu=Brest|éditeur=Armeline|année=2008|mois=mai|pages totales=351|isbn=978-2-910878-32-0|isbn2=2-910878-32-5}}
** {{Ouvrage|langue=en|prénom1=R.J.|nom1=Crampton|titre=A Concise History of Bulgaria|éditeur=Cambridge University press|année=2006|numéro d'édition=2|année première édition=1997|pages totales=287|isbn=0-521-61637-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Ylz4fe7757cC&printsec=frontcover}}
* La Bulgarie dans la Seconde Guerre mondiale :
** Hans Werner Neulen, ''Dans le ciel d'Europe'', Collection "Histoire de Guerre", Éditions Histopresse, 2005
** Christian-Jacques Ehrengardt, ''La Guerre aérienne, 1939-1945'', Éditions Talandier, 1996 {{ISBN|2-235-02157-3}}
* Divers :
** ''Le Prisme bulgare''. Nadège Ragaru, Politique internationale {{numéro|87}} printemps 2000

=== Articles connexes ===
* [[Histoire de l'Europe]], [[Europe du Sud-Est]]
* [[Culture de la Bulgarie]], [[langues en Bulgarie]], [[bulgare]], [[:Catégorie:Groupe ethnique en Bulgarie|groupes ethniques en Bulgarie]]
** [[Littérature bulgare]], [[cinéma bulgare]]
* [[Liste du patrimoine mondial en Bulgarie]]
* [[Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en Bulgarie]]
* {{Lien|lang=bg|trad=Държавна агенция „Архиви“|fr=Archives nationales de Bulgarie}}
* [[Registre_international_Mémoire_du_monde#Bulgarie|Registre international Mémoire du monde (Bulgarie)]]
* [[Religion en Bulgarie]]

==== Préhistoire et protohistoire ====
* [[Préhistoire des Balkans]]
* [[Proto-Indo-Européens]], langage [[indo-européen commun]], [[migrations indo-iraniennes]]
* [[Culture Yamna]] (3600-2300)
* [[Balkans#Chronologie|Chronologie des Balkans]], [[:Catégorie:Histoire des Balkans|Histoire des Balkans (rubriques)]], [[:Catégorie:Ancien pays des Balkans|Anciens pays des Balkans]]
** [[:Catégorie:Site archéologique en Bulgarie|Sites archéologiques en Bulgarie]]
** [[:Catégorie:Musée archéologique en Bulgarie|Musées archéologiques en Bulgarie]], dont [[Musée archéologique national (Bulgarie)]]
** {{Lien|langue=en|trad=Category:Treasure troves in Bulgaria|fr=Trésors découverts en Bulgarie}}

==== Avant 500 ====
* [[Thraces]], [[langues paléo-balkaniques]], [[mythologie thraco-dace]]
** [[Liste des rois de Thrace]]
** [[Liste des nations daces, gètes et thraces]], dont  {{Lien|lang=en|trad=Sapaeans|fr=Sapéens}}
* [[Campagne scythe de Darius Ier]] (513 AEC), Empire des [[Achéménides]]
* [[Royaume des Odryses]] (490/450 AEC - 46), [[Bessi]]
* [[Péonie]] (''Paeonians, Paionians, Παίονες, Paíones''), avec Bylazora pour capitale du royaume
* [[Gètes]], [[Massagètes]]
* [[Émergence de la Macédoine]] sous Philippe II (359-336 AEC)
* [[Chronologie des campagnes d'Alexandre le Grand]] (336-323)
* [[Grande Expédition]] (280-279) de peuples celtiques dans l'Europe du Sud-Est
** [[Royaume de Tylis]], [[Scordiques]], [[Serdes]] 
* Colonisation romaine
** {{Lien|lang=en|trad=Thracian kingdom (Roman vassal state)|fr=Royaume thrace sapéen (État vassal romain)}} (50 AEC - 46)
*** [[Rhémétalcès Ier]], [[Rhescuporis III]], [[Cotys VIII]], [[Rhémétalcès III]]
** [[Romanisation (histoire)]], [[Thraco-Romains]]
** {{Lien|langue=en|trad=Category:Roman sites in Bulgaria|fr=Sites romains en Bulgarie}}
** [[Liste des noms latins des villes des Balkans#Bulgarie|Liste des noms latins des villes]]
* Grandes migrations (250c-650c), [[invasions barbares]]

==== 500 ====
* [[Moyen Âge|Histoire médiévale]], [[Ligne Jireček]] (influences latine vs grecque)
* [[Empire byzantin]] (''Empire romain d'Orient'', 395/610–1204, 1261–1453), [[Histoire de l'Empire byzantin]] (395c-1453)
* [[Proto-Bulgares]], de langue [[proto-bulgare]]
* [[Ancienne Grande Bulgarie]] (632-668, dont Ukraine et Sud-Russie, [[khanat bulgare de la Volga]], islamisation, tatarisation)
* {{Lien|lang=en|trad=Early Slavs|fr=Slaves anciens}}, [[Antes]]
* [[Sklavinies]]
* [[Avars]], [[khaganat avar]] (560c-805)
* [[Khanat bulgare du Danube]] (681-864)
* [[Premier Empire bulgare]] (864-1018), [[liste des souverains de Bulgarie]], dont le fondateur [[Boris Ier]] (864-889)
** [[Culture de Pliska et Preslav]], [[école littéraire de Preslav]]
** [[Gouvernement et société du Premier Empire bulgare]], [[religions du Premier Empire bulgare]]
** [[Culture et civilisation du Premier Empire bulgare]], [[trésor de Perechtchepina]], [[cavalier de Madara]]
** [[Guerres byzantino-bulgares]] (680-1355)
** [[Siméon Ier le Grand]], tsar de 893 à 927, ''âge d'or bulgare''
** [[Guerre byzantino-bulgare de 970-1018]]
** [[Maison des Comitopouloï]], dernière dynastie

==== 1000 ====
* [[Archevêché d'Ohrid]]
* [[Bataille de la passe de Kleidion]] (1014, victoire de Byzance sur les peuples bulgares)
** [[Domination byzantine sur les terres bulgares]] (''Bulgarie byzantine'', 1018-1185), [[Bulgarie (thème)|thème byzantin de Bulgarie]]
* [[Second Empire bulgare]] (1185-1396), dynastie des [[Assénides]]
** [[Ivan Assen II]], tsar de 1218 à 1241, ''second âge d'or bulgare''
** [[Patriarcat de Tărnovo]] (1235-1393)
* [[Invasion mongole de l'Europe]] (1223-1242c), [[Darman et Kudelin]], [[Coumans]]
* [[Empire ottoman]] (1299-1922), dont un premier siècle de conflits avec le voisin bulgare
** [[Soulèvement de Pierre Deljan]] (1040-1041)
* [[Rex Bulgarorum et Blachorum]] = [[Second Empire bulgare]] (1185-1396), [[liste des souverains de Bulgarie]]
* {{Lien|lang=en|trad=Bulgarian–Ottoman wars|fr=Guerres bulgaro-ottomanes}} (1345-1396)
* [[Tsarat de Vidin]] (1369-1396), {{Lien|lang=en|trad=Despotate of Lovech|fr=Despotat de Lovech}} (1330-1446), [[Despotat de Dobroudja]] (1350c-1395)
* [[Bulgarie ottomane]] (1396-1877/1878)
** [[Haïdouk_(brigand)#En_Bulgarie|Brigandage haïdouk]]
** [[Islam en Bulgarie]]
** [[Longue Guerre]] (1591-1606), [[premier soulèvement de Tarnovo]] (1598)
* [[Liste des seigneurs et princes de Tarnovo]] (1393-1946)

==== 1800 ====
* [[Renaissance bulgare]] (1750c-1878), [[libération de la Bulgarie]]
* {{Lien|lang=en|trad=List of massacres in Ottoman Bulgaria|fr=Liste de massacres en Bulgarie sous domination ottomane}}
* [[Grande Idée]] (1844, nationalisme grec)
* [[Printemps des peuples]] (1848), [[nationalisme romantique]], [[nationalisme ethnique]], [[irrédentisme bulgare]]
* [[Comité central révolutionnaire bulgare]] (1869)
* {{Lien|lang=en|trad=Bulgarian Exarchate|fr=Exarchat bulgare}} (1872), renaissance de l'[[Église orthodoxe bulgare]]
* [[Insurrection bulgare d'avril 1876]], [[massacre de Batak]], [[conférence de Constantinople]] (1876-1877)
* [[Guerre russo-turque de 1877-1878]], [[Grande Crise Orientale]], [[Question d'Orient]]
* [[Roumélie orientale]] (1878-1885), province autonome de l'Empire ottoman
* [[République de Tamrach]] (1878-1886)
* [[Principauté de Bulgarie]] (1878-1908)
* [[Traité de San Stefano]] (1878), [[Congrès de Berlin]], [[irrédentisme bulgare]]
* [[Guerre serbo-bulgare]] (1885-1886)
* [[Rivalité bulgaro-gréco-serbe en Macédoine]]
** [[Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne]] (1893-1934)
* [[Maison de Saxe-Cobourg et Gotha (Bulgarie)]] (1887)

==== 1900 ====
* [[République de Strandja]] (1903), [[Insurrection d'Ilinden]]
* [[Royaume de Bulgarie]] (1908-1946)
* [[Poudrière des Balkans]], [[guerres balkaniques]], [[première guerre balkanique]] (1912-1913), [[deuxième guerre balkanique]] (1913)
** ''{{Lien |lang=en|trad=Destruction of the Thracian Bulgarians in 1913|fr=La Destruction des Bulgares thraces}}'' (1913, {{Lien|lang=en|trad=Lyubomir Miletich|fr=Lyubomir Miletich}})
* [[Histoire de la Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale]]
** [[Campagne de Serbie (1915)]], [[occupation bulgare de la Serbie pendant la Première Guerre mondiale]]
* {{Lien |lang=en|trad=Fascism in Bulgaria|fr=Fascisme en Bulgarie}}, [[Mouvement social national]], [[Union des légions nationales bulgares]]
* [[Histoire de la Bulgarie pendant la Seconde Guerre mondiale]] (1941-1945)
** [[Bombardement de la Bulgarie pendant la Seconde Guerre mondiale]]
** [[Histoire des Juifs en Bulgarie]], [[sauvetage des Juifs de Bulgarie]], {{Lien |lang=en|trad=The Holocaust in Bulgaria|shoah en Bulgarie}}
** [[Histoire des Juifs en Macédoine du Nord#La Shoah|Shoah en Macédoine du Nord]], [[shoah en Grèce sous occupation bulgare]], [[pogroms de Thrace]]
* {{Lien |lang=en|trad=History of Bulgaria (1990–present)|fr=Histoire de la Bulgarie depuis 1990}}

==== 2000 ====
* [[Élargissement de l'Union européenne]] (Bulgarie, 2007)
* [[Démographie de la Bulgarie]], [[Économie de la Bulgarie]], [[Tourisme en Bulgarie]]
* [[Politique en Bulgarie]], [[élections en Bulgarie]], [[Assemblée nationale (Bulgarie)]] (1879)
** [[Président de la république de Bulgarie]], [[liste des présidents bulgares]], [[Vice-président de la république de Bulgarie]]
** [[Premier ministre de Bulgarie]], [[liste des chefs du gouvernement bulgare]] (depuis 1879)
** [[Politique étrangère de la Bulgarie]], [[Forces armées bulgares]]

{{Autres projets|commons=:category:History of Bulgaria|commons titre=l'histoire de la Bulgarie}}

=== Lien externe ===
* [http://www.international.icomos.org/monumentum/vol23-24/ ICOMOS] Conseil international des monuments et des sites.

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{{Portail|histoire|Balkans|Bulgarie|Empire ottoman}}

[[Catégorie:Histoire de la Bulgarie| ]]

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[[wa:Bulgåreye#Istwere]]