Voir la source de Joséphine Baker

{{voir homonymes|Baker|MacDonald}}
{{Infobox Biographie2
 | charte   = chanteur
 | conjoint = Willie Wells <small>(1919 div 1919)</small>,<br> William Baker <small>(1921 div 1925)</small>,<br>[[Jean Lion (résistant)|Jean Lion]] <small>(1937 div 1940)</small>,<br>[[Jo Bouillon]] <small>(1947 div 1961)</small>,<br>Robert Brady <small>(1973 div 1974)</small>
 | enfant = -
}}
'''Freda Josephine McDonald''', [[Nom de scène|dite]] '''Joséphine Baker''', est une [[chanteur|chanteuse]], [[danse]]use, [[acteur|actrice]], [[meneuse de revue]] et [[Résistance française|résistante]] [[France|française]] d’origine [[États-Unis|américaine]], née le {{Date de naissance|3 juin 1906}} à [[Saint-Louis (Missouri)|Saint-Louis]] ([[Missouri (État)|Missouri]], États-Unis) et morte le {{Date de décès|12 avril 1975}} à [[Paris]] (France).

[[Vedette (personnalité)|Vedette]] du [[music-hall]] et [[Icône culturelle|icône]] des [[années folles]], elle devient [[Nationalité française|française]] en 1937 après son mariage avec [[Jean Lion (résistant)|Jean Lion]], un [[courtier]] en sucre industriel. Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], elle est une [[honorable correspondant]]e des services secrets français et se produit souvent gratuitement en [[Afrique du Nord]] devant les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|troupes alliées]] et termine la guerre comme lieutenante de l'[[Armée française de la Libération]]. En 1946, elle reçoit la [[médaille de la Résistance française]].

Elle utilise ensuite sa grande popularité au service de la lutte contre le [[racisme]] et pour l’émancipation des [[Noir (humain)|Noirs]], en particulier en soutenant le [[mouvement américain des droits civiques]]. Le {{date|28 août 1963}}, lorsque [[Martin Luther King]] prononce son discours ''{{lang|en|[[I have a dream]]}}'' lors de la [[marche sur Washington pour l'emploi et la liberté]], elle se tient à ses côtés en uniforme de l'[[armée de l'air et de l'espace (France)|armée de l'air française]] et sera la seule femme à prendre la parole depuis le [[Lincoln Memorial]].

Le {{date|18 août 1961}}, dans le parc du [[château des Milandes]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]], Joséphine Baker est décorée de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d’honneur]] et de la [[Croix de guerre 1939-1945 (France)|Croix de guerre]].

En 2021, près de cinquante ans après sa mort, elle entre au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]], devenant ainsi la sixième femme et la première femme noire à rejoindre le « temple » républicain.

== Biographie ==
=== Jeunesse ===
[[Fichier:Joséphine Baker enfant - médaillon.jpg|vignette|gauche|redresse|Freda Josephine McDonald enfant.]]
Freda Josephine McDonald, appelée plus tard de son [[nom de scène]] Joséphine Baker, naît le {{date|3 juin 1906}}, aux États-Unis, dans le [[Missouri (État)|Missouri]]<ref name="U">{{Universalis}} (consulté le 6 juillet 2024)</ref>. Sa mère, Carrie McDonald, est une musicienne et danseuse ayant des origines [[afro-Américains|afro-américaine]] et [[Autochtones d'Amérique|amérindienne]]<ref name="U"/>{{,}}<ref name=":0">{{Lien web|titre=Joséphine Baker, la châtelaine arc-en-ciel |url=https://www.telerama.fr/scenes/josephine-baker-la-chatelaine-arc-en-ciel,130300.php |site=[[Telerama.fr]] |consulté le=2019-10-16}}.</ref>{{,}}<ref name="uni">{{Lien web |titre=Biographie de Josephine Baker |url=https://web.archive.org/web/20191016111257/https://www.universalmusic.fr/artiste/15862-josephine-baker/bio |site=Universal Music France |consulté le=1 septembre 2021|description=page web archivée sur ''[[internet Archive]]''}}.</ref>. Son père probable, Eddie Carson, est un [[Spectacle de rue|musicien de rue]] itinérant aux origines espagnoles<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Bryan Hammond |auteur2=Patrick O'Connor |titre=Josephine Baker |éditeur=Cape |année=1988 |passage=2 |isbn=}}.</ref>. Tous deux ont monté ensemble un numéro de chant et de danse, mais le père abandonne sa famille en 1907<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Phyllis Rose |titre=Jazz Cleopatra |sous-titre=Josephine Baker in Her Time |éditeur=[[Doubleday]] |année=1989 |passage=26 |isbn=}}.</ref>, sans avoir reconnu Joséphine<ref name="U"/>. Sa mère se marie ensuite avec un ouvrier, Arthur Martin, avec qui elle a trois enfants : Richard, Margaret et Willie Mae<ref name="rose"/>{{,}}<ref name="U"/>.

La jeune Joséphine passe une partie de son enfance à alterner l'école et les [[Travail domestique|travaux domestiques]] pour des gens aisés chez qui sa mère l'envoie travailler<ref>{{harvsp|Sauvage|2006|p=40-41}}.</ref>. Sa famille étant très pauvre, son salaire aide à nourrir la [[fratrie]] dont elle est l’aînée<ref name="rose">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Phyllis Rose |titre=Jazz Cleopatra |sous-titre=Josephine Baker in Her Time |lieu=New York |éditeur=[[Doubleday]] |année=1989 |passage=11 |isbn=}}.</ref>. Finalement, Joséphine quitte l’école à {{nobr|13 ans}}, en {{date|février 1920}}, et s'engage dans un mariage qui ne dure que quelques mois, durant lequel le couple est hébergé dans la famille Martin<ref name="U"/>{{,}}<ref name="Rose_p48">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Phyllis Rose |titre=Jazz Cleopatra |sous-titre=Josephine Baker in Her Time |lieu=New York |éditeur=[[Doubleday]] |année=1989 |passage=48 |isbn=}}.</ref>.

=== Débuts au music-hall ===
==== Artiste de rue ====
Joséphine {{incise|qui danse depuis qu’elle est toute petite<ref>{{harvsp|Sauvage|2006|p=39}}.</ref>}} rejoint en 1920, à l'issue de son mariage, un trio d'[[Artiste de rue|artistes de rue]] appelé le Jones Family Band<ref name="Rose_p48"/>{{,}}{{Note|texte=Le Jones Family Band est ensuite intégré dans la troupe itinérante des Dixie Steppers.|groupe=alpha}}. Au moment où leur tournée s'arrête à [[Philadelphie]], Joséphine fait la rencontre de William Howard Baker<ref name="rose50">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Phyllis Rose |titre=Jazz Cleopatra |sous-titre=Josephine Baker in Her Time |lieu=New York |éditeur=[[Doubleday]] |année=1989 |passage=50 |isbn=}}.</ref>. Elle l'épouse en 1921, s'installe avec lui et en prend le nom<ref name="rose50"/>. Pour gagner sa vie, elle danse au Standard Theater où elle gagne dix dollars par semaine<ref>{{harvsp|Sauvage|2006|p=46}}.</ref>.

==== Danseuse à Broadway ====
Mais Joséphine Baker voit grand, et l’envie de danser à [[Broadway (théâtres)|Broadway]] la pousse {{incise|tout juste âgée de {{nombre|16|ans}}}} à quitter son second mari pour aller tenter sa chance à [[New York]]. Une fois sur place, elle met peu de temps à se présenter au [[music-hall]] de Broadway, sur la {{63e|Rue}}, le {{Lien|Daly's 63rd Street Theatre}}. Là, elle essuie plusieurs refus de la part du directeur avant d’enfin se voir offrir un rôle sommaire. Elle rejoint donc la troupe de la [[comédie musicale]] ''[[Shuffle Along]]'', un spectacle populaire à la distribution entièrement [[Noir (humain)|noire]]. Au bout de deux ans de [[tournée]], elle change d’allégeance et s’associe aux ''{{Lien |langue=en |trad=The Chocolate Dandies |texte=Chocolate Dandies}}''<ref>{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=[[d:Q62027910|White Studio]] |titre=Josephine Baker and unidentified actor in the Sissle and Blake stage production The Chocolate Dandies |url=https://digitalcollections.nypl.org/items/a63cbf2b-83cb-c969-e040-e00a18065858 |site=[[NYPL Digital Collections]] |lieu=New York |année=1924 |consulté le=30 octobre 2022 }}.</ref>, qu’elle quitte à leur tour pour entrer au Plantation Club où elle fait la rencontre de [[Caroline Dudley|Caroline Dudley Reagan]]. Cette [[Mondain|mondaine]], épouse de l’attaché commercial de l’[[ambassade américaine à Paris]], Donald J. Reagan, voit en Joséphine Baker un grand potentiel. Elle lui offre donc un salaire de {{unité|250|dollars}} par semaine si celle-ci accepte de la suivre en France où Reagan veut monter un spectacle dont Joséphine Baker sera la [[Vedette (personnalité)|vedette]] et qui fera d’elle une star : la ''[[Revue nègre]]''<ref>{{harvsp|Sauvage|2006|p=48-52}}.</ref>.

=== Carrière française ===
[[Fichier:Manuel - Josephine Baker.jpg|vignette|redresse|gauche|Joséphine Baker photographiée dans les années 1920 par [[Henri Manuel]].]]
L'année 1925 révèle l'artiste aux yeux du public français<ref name="L">{{Larousse|mot=Joséphine Baker|numéro=98787|encyclopédie=personnage|consulté le=7 juillet 2024}}</ref>{{,}}<ref name="B">{{Britannica}} (consulté le 7 juillet 2024)</ref>. Pour jouer la ''[[Revue nègre]]'' au [[théâtre des Champs-Élysées]], Joséphine Baker et sa troupe effectuent la traversée New-York-Cherbourg du 15 au {{date|22 septembre 1925-}} sur le ''[[Imperator (paquebot)|Berengaria]]''<ref>{{harvsp|Sauvage|2006|p=53}}.</ref>{{,}}<ref name="comedia">{{Lien web |titre=Petites nouvelles théâtrales |sous-titre=nouvelles diverses |url={{Gallica |id=bpt6k76498757/f2 |url seulement=oui}} |site=[[Gallica]] |périodique=[[Comœdia (journal)|Comœdia]] |lieu=Paris |date=23 septembre 1925 |consulté le=15 novembre 2022 |page=2 }}.</ref>. La première représentation du spectacle a lieu le {{Date|2|octobre|1925}}<ref name="uni"/>{{,}}<ref name="comedia"/>. Joséphine Baker y interprète un tableau baptisé ''La Danse sauvage''<ref name="Gastaut_2021_08_31"/> :  dans un décor de [[savane]], elle apparaît dansant le [[Charleston (danse)|charleston]] quasiment nue, vêtue de sa désormais célèbre ceinture de bananes<ref name="uni"/>{{,}}<ref>{{Lien web|prénom=Agence Julien |nom=Riou |titre=Joséphine Baker |url=https://www.milandes.com/josephine-baker/ |site=Le Château et jardins des Milandes |consulté le=2021-03-10}}.</ref>. Pour elle, cette arrivée en France sera vécu comme une libération. Elle dira à ce sujet : « Un jour, j’ai réalisé que j’habitais dans un pays où j’avais peur d’être noire. C’était un pays réservé aux Blancs. Il n’y avait pas de place pour les Noirs. J’étouffais aux États-Unis. Beaucoup d’entre nous sommes partis, pas parce que nous le voulions, mais parce que nous ne pouvions plus supporter ça… Je me suis sentie libérée à Paris »<ref name="gouv">{{lien web |titre=Joséphine Baker, un destin français |url=https://www.culture.gouv.fr/Actualites/Josephine-Baker-un-destin-francais |date=29 janvier 2021 |site=Ministère de la Culture |consulté le=2 février 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Joséphine Baker en 5 citations inspirantes |url=https://www.vogue.fr/culture/article/josephine-baker-en-5-citations-inspirantes-danseuse-paris |site=Vogue Paris |consulté le=2021-03-10}}; plusieurs développements sur ces questions dans Dominique Chathuant, ''Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race. Histoire(s) d'un siècle de doute sur le racisme en France'', Paris, Le Félin, 2021, p. 15-20, 23, 38, 46, 65, 67, 69, 71-74, 85-89, 94, 111, 114, 116, sq. et index.</ref>.
[[Fichier:The Original Charleston - Roger de Valerio.jpg|vignette|''{{lang|en|The Original [[Charleston (danse)|Charleston]]}}'' : couverture de partition illustrée par [[Roger de Valerio]], 1926.]]
Joséphine, après plus d’une centaine de représentations en France et à l’étranger, casse son contrat et accepte de signer, en 1927, pour la première fois avec le théâtre des [[Folies Bergère]] pour une revue où elle joue un des premiers rôles. Dans « La Folie du Jour », tandis que le danseur sénégalais [[Féral Benga]] joue du tam-tam<ref name="Ahiha">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Anne Décoret-Ahiha |titre=Les danses exotiques en France (1880-1940) |sous-titre=Benga, Féral. Du Sénégal aux scènes parisiennes |url=http://cadic.cnd.fr/exl-php/vues/commun/util/ViewerJS/?zoom=1.3#/exl-html/vues/commun/documents/201601/benga-feral.pdf |format=pdf |site=cadic.cnd.fr |éditeur=[[Centre national de la danse]] |mois=juin |année=2004 |isbn=2-914124-22-8 |oclc=57164921 |consulté le=8 janvier 2022 }}.</ref>, elle porte plumes roses et ceinture de bananes, visible aujourd’hui au [[château des Milandes]]. Elle est accompagnée d’un [[guépard]] dont l’humeur fantasque terrorise l’orchestre et fait frémir le public. Cette même année, la jeune star se lance dans la chanson et, suivant les conseils de son nouvel [[impresario]] et amant, Giuseppe Abattino (dit « Pepito »), elle participe au film ''[[La Sirène des tropiques]]''. Giuseppe ouvre le club « Chez Joséphine » et organise la tournée mondiale de la chanteuse en 1928.

Giuseppe Abattino était un tailleur de pierre originaire de [[Sicile]]. Il fut souvent qualifié de « gigolo ». Sa liaison avec Joséphine Baker durera dix ans, de 1926 à 1936<ref>{{Lien web |titre=Il “conte” siciliano che scoprì la cantante-ballerina Joséphine Baker |url=https://www.lasicilia.it/news/archivio/4275/il-conte-siciliano-che-scopri-la-cantante-ballerina-josephine-baker.html |langue=it |date=1 décembre 2014 |site=lasicilia.it |consulté le=4 décembre 2021 |auteur=Antonio Fiasconaro}}.</ref>. En plus d’être son impresario, il jouera le rôle de [[manager]] et sera son [[Mentorat|mentor]] pendant toute la période de son ascension.

Dans le même temps, elle devient l’[[égérie]] des [[cubisme|cubistes]] qui vénèrent son style et ses formes, et suscite l’enthousiasme des [[Parisiens]] pour le [[jazz]] et les [[Musique noire|musiques noires]]. À cette époque, elle rencontre [[Georges Simenon]], qu’elle engage comme secrétaire et qui sera son amant<ref>{{Article|langue=fr |auteur1=Xavier de La Porte |titre=« Même désir de goûter à l’existence » |sous-titre=le coup de foudre de Georges Simenon et Joséphine Baker |périodique=[[L'Obs]] |date=26 novembre 2021 |lire en ligne=https://www.nouvelobs.com/histoire/20211126.OBS51440/meme-desir-de-gouter-a-l-existence-le-coup-de-foudre-de-georges-simenon-et-josephine-baker.html |consulté le=29 novembre 2021 }}.</ref>.

==== Actrice du mouvement de la Renaissance de Harlem ====
{{Article détaillé|Renaissance de Harlem}}
La carrière de Joséphine Baker était intimement liée au mouvement de la [[Renaissance de Harlem]] dont elle fut une militante acharnée<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.womenshistory.org/education-resources/biographies/josephine-baker|titre=Josephine Baker|site=womenshistory.org|date=2017|auteur=Arlisha R. Norwood|consulté le=22 août 2021}}.</ref>. Mouvement d’abord littéraire qui a pris sa source à [[Harlem]], le [[Renaissance (historiographie)|mouvement de renouveau]] de la [[culture afro-américaine]], dans l’[[entre-deux-guerres]], prônait l’émancipation des Noirs américains confrontés à la [[Ségrégation raciale aux États-Unis|ségrégation raciale]] depuis l’[[abolition de l'esclavage|abolition de l’esclavage]] en 1865. Il regroupait des intellectuels et écrivains comme [[Alain Locke]] ou [[Marcus Garvey]], des [[mécènes]] tels qu’[[Arturo Alfonso Schomburg|Arthur Schomburg]], surnommé le « père de l’[[Histoire des Noirs américains|histoire noire américaine]] », des photographes et sculpteurs, ainsi que des musiciens comme [[Louis Armstrong]], [[Duke Ellington]] ou [[Fats Waller]].

Les lieux emblématiques du mouvement de Renaissance de Harlem comptaient le [[Cotton Club]] ou l'[[Apollo Theater]]<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.1920s-fashion-and-music.com/Harlem-Renaissance-Cotton-Club.html|titre=Pearl of the Harlem Renaissance Cotton Club|site=1920s-fashion-and-music.com|consulté le=22 août 2021}}.</ref>.

==== Danseuse vedette de la ''Revue nègre'' ====
[[Fichier:NPG 95 105 Baker.jpg|vignette|Joséphine Baker dansant le [[Charleston (danse)|charleston]] aux [[Folies Bergère]] à Paris lors de la ''[[Revue nègre]]'' en 1926 (photo de [[Stanisław Julian Ignacy Ostroróg|Waléry]]).]]
{{Article détaillé|Revue nègre}}
Après la [[Première Guerre mondiale]], le regard porté sur les [[Noir (humain)|Noirs]] en France se modifie, et dans le Paris des [[années folles]], la lumière commence à briller sur les femmes noires, l'[[esthétique]] nègre devient à la mode. En 1919, est ainsi organisée la première exposition d’[[Art africain traditionnel|art nègre]]<ref>{{lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1173278x|titre=Première exposition d'art nègre et d'art océanien : organisée... du 10 au 31 mai 1919 : catalogue |site=[[Gallica]]|auteur=Henri Clouzot|consulté le=22 août 2021}}.</ref>, un ensemble d'œuvres artistiques non occidentales, sources d'inspiration pour les [[Fauvisme|Fauves]] et les [[Cubisme|Cubistes]]<ref>{{article|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1999_num_39_155_1765|titre=De l'art primitif à l'art premier|périodique=[[Cahiers d'études africaines]]|date=1999|auteur=Jean-Luc Aka-Evy|numéro=155-156|passage=563-582|consulté le=2 septembre 2021}}.</ref>, dès 1907, à travers le [[musée d'Ethnographie du Trocadéro]]<ref>{{Lien web|auteur=Valérie Oddos|titre=Picasso et l'art dit "primitif", son compagnon d'atelier, au Quai Branly|jour=5|mois=avril|année=2017|éditeur=[[France Info (offre globale)|France Info]]|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/picasso-et-l-art-dit-primitif-son-compagnon-d-atelier-au-quai-branly_3363231.html|consulté le=4 septembre 2021}}.</ref>.

Sur les conseils du peintre [[Fernand Léger]], [[André Daven]], administrateur du [[théâtre des Champs-Élysées]], décide de monter un spectacle entièrement exécuté par des Noirs : la ''[[Revue nègre]]''. L’Américaine [[Caroline Dudley]] compose la troupe à [[New York]], constituée de treize danseurs et douze musiciens, dont [[Sidney Bechet]], et Joséphine Baker en devient la vedette parisienne<ref name=":2">{{Lien web|auteur=Alexandre Sumpf|titre=Joséphine Baker et la Revue Nègre|url=https://histoire-image.org/fr/etudes/josephine-baker-revue-negre?i=742&d=31&musee=Mus%C3%A9e%20national%20de%20la%20Coop%C3%A9ration%20Franco-am%C3%A9ricaine|site=L'Histoire par l'image|éditeur=[[Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées]]|date=octobre 2006 |consulté le=5 décembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref name=":1">{{Lien web|titre=La Revue nègre, 1925 |url=https://museefrancoamericain.fr/collection/objet/la-revue-negre-1925 |éditeur=[[Musée franco-américain du château de Blérancourt]]|consulté le=5 décembre 2021}}.</ref>. La prestation initiale du groupe d'artistes noirs étant jugée « pas assez nègre » par les commanditaires du spectacle, il est proposé à la danseuse américaine de se présenter nue sur scène. D'abord indignée, Joséphine Baker, âgée de {{nobr|19 ans}}, se résigne à se produire [[seins nus]], une ceinture de plumes à la taille, conformément à l'imagerie du [[bon sauvage]] africain en vogue dans l'[[Empire colonial français]]<ref name="Leprince_2021_08_25">{{Lien web|auteur=Chloé Leprince|titre=Seins nus, bananes et métissage : derrière Joséphine Baker, l'histoire d'une préférence coloniale|jour=25|mois=août|année=2021|url=https://www.franceculture.fr/histoire/seins-nus-bananes-et-metissage-derriere-josephine-baker-lhistoire-dune-preference-coloniale|éditeur=France Culture|consulté le=5 décembre 2021}}.</ref>. L'incarnation par Joséphine Baker de cette femme noire, érotique et sauvage comme l'exigent les stéréotypes coloniaux et l'[[exotisme]] fantasmé du public français des années 1920, assure à la ''Revue nègre'' un succès immédiat. Le spectacle se déroule à guichets fermés<ref name="Leprince_2021_08_25"/>.
L’artiste [[Paul Colin (affichiste)|Paul Colin]] réalise l’affiche de la revue, visible au [[Musée de l'Histoire de l'immigration|musée national de l’histoire de l’immigration]]<ref>{{Lien web |titre="La Revue nègre au Music-hall des Champs-Élysées" {{!}} Musée national de l'histoire de l'immigration |url=https://www.histoire-immigration.fr/collections/la-revue-negre-au-music-hall-des-champs-elysees |site=histoire-immigration.fr |consulté le=2021-07-11}}.</ref> : {{Citation|Joséphine Baker y apparaît dans une robe blanche ajustée, les poings sur les hanches, les cheveux courts et gominés, entre deux hommes noirs, l’un portant un chapeau incliné sur l’œil et un nœud papillon à carreaux, l’autre arborant un large sourire}}. L’œuvre, à l’esthétique [[Art déco]], un peu [[Caricature|caricaturale]] dans ses traits, parvient néanmoins au moyen de ses déformations cubistes à rendre perceptible le rythme syncopé du [[jazz]], d’apparition récente en France à l’époque<ref name=":1"/>{{,}}<ref name=":2"/>.

De nombreux artistes afro-américains séjournent alors en Europe, à l’instar des peintres [[Lois Mailou Jones]] ou [[Henry Ossawa Tanner]], des sculpteurs [[Augusta Savage]] ou [[Nancy Elizabeth Prophet]], des poètes comme [[Langston Hughes]] ou des romanciers comme [[Claude McKay]], et trouvent à Paris le lieu idéal pour prolonger la [[Renaissance de Harlem]], appréciant une société plus libérale et l'absence de [[Ségrégation raciale aux États-Unis|ségrégation]]<ref name=":1"/>.

<gallery mode="packed" heights="200" caption="Joséphine Baker en tenue de scène" >
Joséphine Baker - photo Waléry.jpg|<center>Joséphine Baker portant une ceinture de bananes en 1926<br> (photo de Waléry).</center>
Josephine Baker 4.jpg|<center>Joséphine Baker en costume [[burlesque]] dans ''La Revue des Revues'' en 1927.</center>
Joséphine Baker par Pierre Payen.jpg|<center>Joséphine Baker croquée par Pierre Payen.</center>
</gallery>

==== De la chanson ''J'ai deux amours'' à la Seconde Guerre mondiale ====
[[Fichier:Louis Gaudin - Casino de Paris - Josephine Baker 1930.jpg|vignette|gauche|Joséphine Baker et son guépard au [[Casino de Paris]]<br>(affiche de [[Zig (affichiste)|Zig]], 1930).]]
[[Henri Varna]], directeur du [[Casino de Paris]] par l’intermédiaire de son imprésario [[Émile Audiffred]], l’engage pour [[Meneuse de revue|mener la revue]] de la saison 1930-1931 et lui achète un guépard, nommé Chiquita<ref name="Moller_2017_06_02">{{Lien web |auteur=Nathalie Moller|titre=10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur Joséphine Baker |url=https://www.francemusique.fr/jazz/10-petites-choses-que-vous-ne-savez-peut-etre-pas-sur-josephine-baker-34996 |site=France Musique |date=2017-06-02 |consulté le=2021-06-03}}.</ref>. En [[1931]], elle remporte un succès inoubliable avec la chanson ''[[J'ai deux amours (chanson)|J'ai deux amours]]'' composée par [[Vincent Scotto]]<ref name="Hunzinger">{{lien web|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/j-ai-deux-amours-mon-pays-et-paris-josephine-baker-va-entrer-au-pantheon-2221303.html|titre="J’ai deux amours, mon pays et Paris", Joséphine Baker va entrer au Panthéon|site=francetvinfo.fr|date=22 août 2021|auteur=Emmanuelle Hunzinger|consulté le=22 août 2021}}.</ref>.

Entre 1928 et 1947, elle vit dans la villa « Le Beau-Chêne » au [[Le Vésinet#Personnalités liées à la commune|Vésinet]].
[[Fichier:Joséphine Baker lors d'une distribution de vivres.jpg|vignette|Joséphine Baker lors d'une distribution de [[pot-au-feu]] en 1932.]]

Après la [[Grande Dépression]] de 1929, le chômage explose en France dès 1931 : elle tient durant cette période un engagement social en participant à des [[Soupe populaire|soupes populaires]] pour les clochards de Paris<ref name=":4">{{Lien web|auteur=Cyprien Caddeo|titre=Brian Bouillon-Baker : "Pour ma mère, le communisme était la plus belle des idées" |url=https://www.humanite.fr/brian-bouillon-baker-pour-ma-mere-le-communisme-etait-la-plus-belle-des-idees-729278 |site=L'Humanité |date=2021-11-29 }}.</ref> ; dans le {{18e arrondissement de Paris}}, en 1932, elle est la marraine du Pot-au-feu des Vieux, œuvre qui distribue des [[pot-au-feu]]<ref>{{Article |titre=Joséphine Baker va distribuer des pot-au-feu aux vieux de Montmartre |périodique=[[Paris-Soir]]|lieu=Paris|date=20 décembre 1930 |pages=3|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k7639518w/f3|url seulement=oui}} |consulté le=15 août 2022 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Le Pot-au-feu des Vieux |sous-titre=fondation de {{Mme|Duchoiselle}} |url={{Gallica|id=bpt6k69644316|url seulement=oui}} |site=[[Gallica]] |date=31 octobre 1936 |consulté le=15 août 2022 }}.</ref> aux personnes âgées dans le besoin — un précurseur des [[Les Restaurants du Cœur|Restaurants du Cœur]]<ref>{{Lien web |auteur=Romain Icard|titre=La France de l'entre-deux-guerres, 1929-1939, la course à l'abîme (16ème minute)|url=https://mobile.france.tv/france-2/la-france-de-l-entre-deux-guerres/890869-1929-1939-la-course-a-l-abime.html|site=France TV5|date=28/11/2021|consulté le=30/11/2021}}.</ref>.

Quelques rôles lui sont proposés au [[cinéma]] par des cinéastes, tel [[Marc Allégret]]. Elle tourne ensuite dans deux films qui lui sont consacrés et dont Abattino écrit le scénario : ''[[Zouzou (film, 1934)|Zouzou]]'', avec [[Jean Gabin]] et [[Yvette Lebon]], puis [[Illa Meery]], qui sera, un temps, la maîtresse du chef de la [[Gestapo française de la rue Lauriston|Gestapo française]], [[Henri Lafont]], et la fameuse chanson ''Fifine'' (composée par Vincent Scotto, [[Henri Varna]] et [[Émile Audiffred]]) puis ''[[Princesse Tam Tam]]'' qui ne rencontrent pas le succès espéré. Sur les planches du [[music-hall]], en revanche, elle rassemble un plus large public en chantant et en dansant même le tango ''Voluptuosa'' de [[José Padilla Sánchez]].

En {{date|octobre 1935}}, elle s'embarque à bord du paquebot ''[[Normandie (paquebot)|Normandie]]'' pour une tournée d'un an aux [[États-Unis]]. Elle n'y rencontre pas la réussite escomptée. L'Amérique est sceptique et certains lui reprochent de parler parfois en français, ou en anglais avec un accent français. Pepito et Joséphine Baker se séparent après l’échec de ces ''[[Ziegfeld Follies]]''.

Elle rentre en France en {{date|mai 1936}}, à nouveau à bord du ''Normandie'', où elle se fait beaucoup d’amis. Elle acquiert la [[nationalité française]]<ref name="Hunzinger"/> en épousant, le {{date|30 novembre 1937}} à [[Crèvecœur-le-Grand]], le jeune courtier en sucre Jean Lion<ref>{{Ouvrage|auteur=Limore Yagil|titre=Au nom de l'art, 1933-1945 |sous-titre=Exils, solidarités et engagements |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2015 |pages totales=590 |isbn=978-2213680897 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ruWyBgAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_31">{{Lien web|auteur=[[Yvan Gastaut]]|titre=Joséphine Baker ou les chemins complexes de l’exemplarité|jour=31|mois=août|année=2021|éditeur=[[The Conversation (média)|The Conversation]]|url=https://theconversation.com/josephine-baker-ou-les-chemins-complexes-de-lexemplarite-167062|consulté le=1 septembre 2021}}.</ref> (la société Jean Lion et Compagnie existe encore), Giuseppe Abattino étant mort d'un [[cancer]] à l'automne 1936. Jean Lion est [[Juifs|juif]] et aura à souffrir des persécutions [[Antisémitisme|antisémites]]. En 1937, le nouveau couple s'installe au [[château des Milandes]] à [[Castelnaud-Fayrac]] (aujourd'hui [[Castelnaud-la-Chapelle]]) en [[Dordogne (département)|Dordogne]]. Elle surnomme la demeure son {{citation|château de la Belle au Bois dormant}}. {{refnec|Elle reprend les tournées organisées par [[Émile Audiffred]] sous le label Audiffred & [[Charley Marouani|Marouani]]}}.

<gallery mode="packed" heights="200" caption="Portraits" >
Joséphine Baker - photo Paul Nadar.jpg|<center>Joséphine Baker en 1930 (photo de [[Paul Nadar]]).</center>
Joséphine Baker par Jean Chassaing.jpg|<center>Joséphine Baker par Jean Chassaing (affiche, 1931).</center>
Joséphine Baker - photographie Nadar.jpg|<center>Joséphine Baker vers 1930 (photo de Paul Nadar).</center>
</gallery>

=== Seconde Guerre mondiale ===
[[Fichier:Baker Harcourt 1939 4.jpg|vignette|Joséphine Baker en 1939<ref>Photo [[studio Harcourt]].</ref>.]]
Au début de la [[Seconde Guerre mondiale]], en {{date|septembre 1939|guerre mondiale}}, par le biais du frère de son imprésario Daniel Marouani, Joséphine Baker rencontre un officier de la section Allemagne des services de contre-espionnage français, Jacques Abtey, dont elle devient  [[honorable correspondant]]. Elle rapporte donc à Abtey, devenu son [[officier traitant]], les informations qu’elle peut glaner dans les soirées mondaines. Par exemple, une semaine après son engagement, elle lui fait savoir qu’elle a appris à l'[[ambassade d'Italie en France|ambassade d'Italie]] que [[Benito Mussolini]] vient de décider de jouer [[Adolf Hitler]] contre la France<ref name="Penaud21">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Éditions Les livres de l’îlot, 2023, pp.21-29 </ref>. Selon [[Guy Penaud]], il ne semble pas qu’elle ait réussi à collecter des renseignements de très grande valeur<ref name="Penaud33">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Éditions Les livres de l’îlot, 2023, pp.33-37 </ref>. Elle met également son talent musical à contribution en chantant pour les soldats alors au front<ref name="Penaud33"/>. Joséphine participe également en tant qu’[[Infirmières pilotes secouristes de l'air|IPSA]] (infirmière pilote secouriste de l’air), affectée à la [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|Croix-Rouge]] à la réception de réfugiés belges et hollandais<ref>Jacques Abtey, ''La Guerre secrète de Joséphine Baker'', Éditions Siboney, 1948.</ref>.

Après la [[bataille de France]], elle reste en lien avec Jacques Abtey, dont la position est souvent trouble, mais qui a gardé des liens avec les services de contre-espionnage dirigés par [[Paul Paillole]]. En raison de l'occupation allemande et de l'[[armistice du 22 juin 1940]], ces services sont camouflés en [[Société de travaux ruraux (Service de renseignement)|Travaux ruraux]]<ref name="Baker220-259">Joséphine Baker avec Marcel Sauvage, ''Mémoires'', {{1ère}} édition, 1949, Phébus, 2022, pp. 220-259</ref>{{,}}<ref name="Paillole">Paul Paillole, ''Services spéciaux (1935-1945)'', Robert Laffont, 1975 pp.</ref>{{,}}<ref name="Penaud39">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.39-46 </ref>. [[Jean-Luc Barré]] a pu écrire que Joséphine Baker a travaillé « avec les services secrets de la [[France Libre]] »<ref name="barré">{{Chapitre|prénom1=Jean-Luc|nom1=Barré|lien auteur1=Jean-Luc Barré|titre chapitre=Baker, Joséphine (1906-1975)|auteurs ouvrage=[[Claire Andrieu]], [[Philippe Braud (sociologue)|Philippe Braud]] et [[Guillaume Piketty]] (dir.)|titre ouvrage=Dictionnaire De Gaulle|lieu=Paris|éditeur=Robert Laffont|collection=Bouquins|année= 2006|pages totales={{XI}}-1265|isbn=2-221-10280-0|passage=}}.</ref>, formulation nécessairement erronée, les services secrets de la [[Régime de Vichy|France de Vichy]] et le [[Bureau central de renseignements et d'action]] de la France Libre n'ayant fusionné {{Incise|péniblement}} qu'à partir de 1943<ref>Dictionnaire historique de la Résistance, dir.François Marcot, Robert Laffont, 2006, articles ''BCRA'', p.96 de Sébastien Albertelli et Guillaume Piketty, et ''Services spéciaux militaires'', p.211-213 d'Olivier Forcade</ref>. Guy Penaud a montré qu'aucun contact n'a existé avant 1943 entre Jacques Abtey et la France libre devenue en 1942 la « France combattante »<ref name="Penaud49">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l'îlot, 2023, pp.49-57 </ref>. Il n'en est pas moins vrai qu'Abtey restera aux côtés de Joséphine Baker jusqu’à la [[Libération de la France|Libération]] en France puis en [[Afrique du Nord]]<ref name="barré"/>.

Après l'armistice du 22 juin 1940, Joséphine regagne son château des Milandes où Abtey la rejoint avant de renouer avec Paillole, établi à Marseille<ref name="Penaud39"/>. Le {{date|25 novembre 1940}}, Joséphine part pour le Portugal en compagnie de Jacques Abtey. Paillole a remis à ce dernier un faux passeport au nom de Jacques Hébert « exerçant la profession d’artiste ». Le couple est censé être en transit pour le Brésil, où Joséphine Baker aurait un contrat à honorer. En fait, Abtey est missionné pour prendre contact avec l'[[Secret Intelligence Service|Intelligence Service]] à [[Lisbonne]]. Paillole a évoqué un contact avec [[Wilfred Dunderdale|« Bill » Dunderdale]]<ref name="Paillole"/>{{,}}<ref name="Baker220-259"/>. En fait, ce dernier était à Londres et c'est le représentant du [[Secret Intelligence Service|MI6]] à Lisbonne, un certain Bacon, alias Joseph Richmond Stopford, que le couple Baker-Abtey rencontre<ref name="Penaud49"/>. Abtey aurait remis à Bacon un ensemble d'informations écrits à l'encre sympathique, concernant les unités militaires allemandes en France<ref>Jacques Abtey, ''La Guerre secrète de Joséphine Baker'', Éditions Siboney, 1948, reedition 2000 pp.51-53</ref>.

À son retour de Lisbonne, Joséphine Baker revient à [[Marseille]], où elle donne une série de galas organisés par [[Émile Audiffred]], et du 24 décembre au {{date|17 janvier 1941}}, elle joue le rôle de Dora dans ''[[La Créole]]'' à l’opéra de Marseille<ref name="Penaud59">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.59-62</ref>. Le {{date|17 janvier 1941}}, elle s'embarqua sur un paquebot à destination d’Alger avec 28 malles et cages (pour ses divers animaux (chien, singes, oiseaux …)<ref name="Penaud65">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.65-73</ref>. On ne sait pas clairement si cette migration en Afrique du Nord fut motivée par des considérations professionnelles<ref name="Penaud59"/> ou si le couple Baker-Abtey y aurait été missionné par Paillole<ref>Jacques Abtey, ''La Guerre secrète de Joséphine Baker'', Éditions Siboney, 1948, reedition 2000 pp.85-87</ref>.

Le temps de donner quelques galas à Alger, Joséphine partit pour [[Casablanca]], au Maroc, pour obtenir un visa auprès du consulat du Portugal où elle projetait de faire une tournée. Finalement, elle s’installe à [[Marrakech]], d’abord à [[La Mamounia]], puis dans un [[riad]] de la Médina. À Marrakech, elle fréquente assidûment Si Mohammed Menebhi, fils de l’ex-grand vizir<ref name="Penaud65"/>.

De son côté, Abtey, dont on ne sait pas vraiment s’il travaille pour Paillole ou pour les Anglais, s’installe à Casablanca comme employé à la Compagnie chérifienne d’armement<ref name="Penaud65"/>. Comme l’écrit Guy Penaud<ref name="Penaud65"/>:
{{Citation bloc|À vrai dire, Jacques Abtey qui avait suivi sa « protégée » en Afrique du Nord, cherchait à l’accompagner lors d’une tournée de galas ou à contacter des services, fussent-ils étrangers, pour être rémunéré, ce que l’on comprend...}}
Fin mars début avril, Joséphine Baker entreprend une tournée dans la péninsule ibérique, Portugal et Espagne. Abtey, qui n’a pas pu obtenir de visa, ne l’accompagne pas<ref name="Penaud75">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Éditions Les livres de l’îlot, 2023, pp. 75-83.</ref>. Elle aurait été porteuse de documents que lui a remis Abtey, documents dont on ne connaît pas le contenu et la provenance<ref name="Penaud75"/>. Sa tournée en Espagne dura trois semaines. Abtey a raconté que son voyage en Espagne  a été l’occasion de glaner des renseignements dans les ambassades et qu’elle aurait dissimulé ses notes dans ses sous-vêtements<ref>Rémy, ''J.A., Épisodes de la vie d’un agent du S.R. et du contre-espionnage français'', Editions Galic, 1961</ref> ; Abtey semble avoir maintenu quelques contacts avec Paillole,  sans que l’on sache exactement pour qui il travaille<ref name="Penaud75"/>.
{{Citation bloc|Jacques Abtey était-il alors un « électron libre » ne dépendant plus d’aucun service secret ? On a vu qu’il fréquentait des officiels américains mais n’apparaissait plus dans l’organigramme des services spéciaux français et qu’il était fâché avec les Anglais qui ne voulaient plus le payer. Quel jeu jouait-il alors ?}}

Du mois de juillet 1941 jusqu'en décembre 1942, Joséphine Baker a séjourné à la clinique Mers Sultan à Casablanca, à la suite d'une péritonite assortie de multiples complications. Elle reçut à la clinique de nombreuses visites, dont celles des vice-consuls américains Sydney L. Barrett d'abord et {{Lien|langue=en|trad=Kenneth Pendar|Kenneth W. Pendar}} ensuite<ref name="Penaud85">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Éditions Les livres de l’îlot, 2023, pp.85-91</ref>. Pendant son long séjour au Maroc, Joséphine s’était liée à un certain nombre de personnalités marocaines<ref name="Baker220-259"/>. 
{{Citation bloc|J’ai trois amis marocains merveilleux et profrançais. L’un est le premier calife et cousin germain du sultan, Moulay Larbi. L’autre est son riche beau-frère Mohammed Menebhi ; le troisième est [[Thami El Glaoui]], le pacha de Marrakech.}}
Si Mohammed Menebhi l’accompagnera lors de sa tournée en Jeep à travers toute l’Afrique du Nord et honorera de sa présence, en 1947, le mariage de Joséphine avec Jo Bouillon<ref name="Penaud99">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.99-118</ref>. Après sa maladie, Joséphine Baker se produit sur scène pour la première fois le 20 mars 1943, à Casablanca, lors de l’inauguration des clubs de la Croix-Rouge ouverts aux soldats alliés présents en Afrique du Nord à la suite du [[Opération Torch|débarquement de novembre 1942]]. Le club dans lequel Joséphine a donné ce premier gala était réservé aux soldats américains de couleur car la [[Ségrégation raciale aux États-Unis|ségrégation raciale]]  régnait alors au sein des armées américaines. Le soir même, elle fut reçue à [[Anfa]] par le général américain [[Mark Wayne Clark]]<ref name="Penaud99"/>. 

À la suite de ce premier spectacle, Joséphine est engagée au célèbre cinéma-théâtre de Casablanca le Rialto, pour une série de concerts payants qui permettent de renflouer les caisses de la danseuse et ainsi de survivre jusqu’à la fin de la guerre car désormais, toutes les représentations qu’elle va donner seront bénévoles, comme  le dernier gala qu’elle donne au Rialto, le 30 avril 1943, au bénéfice de la Croix-Rouge, ou la tournée qu’elle effectue ensuite dans les camps de G.I.s américains en Algérie<ref name="Penaud99"/>. En fait, il semble bien qu’elle a aussi chanté dans un certain nombre de galas payants<ref name="Penaud119">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.119-132</ref>. 

Fin mai 1943, après un certain nombre de galas donnés en Algérie pour les troupes alliées, elle chante pour la première fois depuis 1941 à Alger, sur la scène du Colisée<ref name="Penaud119"/>. Le 13 août 1943, Joséphine participa à un grand gala à l’Opéra d’Alger sous la présidence effective du général de Gaulle. À la fin de la représentation, de Gaulle lui fit parvenir une petite croix de Lorraine en or. Elle aurait revendu cette médaille aux enchères quelques semaines plus tard au bénéfice de la Résistance<ref name="Penaud119"/>. Peut-être ce cadeau était-il la conséquence de l’accord qu’elle avait donné à la fin du mois de juin au colonel [[Pierre Billotte]] d’effectuer une tournée de propagande auprès des troupes françaises<ref name="Penaud119"/>.

La [[campagne de Tunisie]] s’étant achevée le 13 mai, à partir de cette date toute l’Afrique du Nord est donc aux mains des Alliés. Jusqu’en mai 1944, Joséphine sillonne l’Afrique du Nord et le Proche-Orient dans une longue tournée en [[jeep]], de [[Marrakech]] au [[Le Caire|Caire]], puis au [[Moyen-Orient]], de [[Beyrouth]] à [[Damas]], accompagnée de Jacques Abtey, de Mohammed Mennebhi et d'un certain Fernand Zimmer, très proche d'Abtey depuis novembre 1942. Cette tournée est chapeautée par le commandant Brousset, chef du 2{{e}} bureau de la [[1re division française libre|{{1ère}} division française libre]]<ref name="Penaud119"/>. Comme l'ensemble des {{Quoi|unités des V}}, à partir d'août 1943, la {{1ère}} division française libre a fusionné avec l'[[Armée d'Afrique (France)|Armée d'Afrique]] pour devenir l'[[Armée française de la Libération]], sous l'égide du [[Comité français de libération nationale]]. À la fin de l’année 1943, elle doit suspendre ses activités patriotiques et artistiques pendant quelques semaines pour se faire à nouveau soigner à Marrakech<ref name="Penaud119" />

À la suite d'un gala donné à Alger le 19 mai 1944 au bénéfice de l'Entr'aide de l'Aviation en présence du général [[René Bouscat]], Joséphine Baker est officiellement engagée le 23 mai 1944 dans l'Armée de l'Air, comme « officier de propagande » avec le grade de sous-lieutenant. Cet engagement dans l'armée de l'air est à mettre en relation avec le fait qu'elle avait passé un brevet de pilote en 1938. Elle signe une déclaration d'abandon de sa solde au profit de l'hôpital complémentaire d'Alger. Avec une autorisation du général Bouscat de « revêtir une tenue bourgeoise », elle apparait pendant cette période aussi bien en uniforme qu'en tenue de scène. Sa supérieure directe est [[Alla Dumesnil]]<ref name="Penaud133">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.133-141</ref>.

Le 6 juin 1944, le [[Caudron C.440|Goéland C.445]] qui la transporte en Corse, libérée depuis septembre 1943, dut effectuer un amerrissage forcé près du port de [[Chiavari]]. Les naufragés réfugiés sur le plan de l'appareil sont secourus par un détachement de [[Tirailleurs sénégalais]]<ref name="Penaud133"/>.

Elle débarque à [[Marseille]] en {{date|octobre 1944|guerre mondiale}}<ref name="barré" />{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_312">{{Lien web|auteur=[[Yvan Gastaut]]|titre=Joséphine Baker ou les chemins complexes de l’exemplarité|url=https://theconversation.com/josephine-baker-ou-les-chemins-complexes-de-lexemplarite-167062|éditeur=[[The Conversation (média)|The Conversation]]|jour=31|mois=août|année=2021|consulté le=1 septembre 2021}}.</ref>. Elle chante à [[Belfort]] le {{date|20 novembre 1944}} pour les troupes du général de Lattre de Tassigny<ref>[http://museedelaresistanceenligne.org/media11205-JosA Joséphine Baker à Belfort le 20 novembre 1944].</ref>.

À la [[Libération de la France|Libération]], elle poursuit ses activités pour la [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|Croix-Rouge]] et chante pour les soldats et résistants près du front, suivant avec ses musiciens la progression de la [[1re armée (France, 1944-1945)|{{1re|armée}} française]]<ref name="barré"/>. Elle est finalement démobilisée le 1ᵉʳ septembre 1945<ref name="Penaud143">Guy Penaud, ''Joséphine Baker, La Résistance en chantant'', Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.143-154</ref>. 

Ses activités durant la guerre lui vaudront, après les hostilités, la [[médaille de la Résistance française]] avec [[Rosette (décoration)|rosette]] (par décret du 5 octobre 1946)<ref>{{Lien web |titre=Cf. site de l'Ordre de la Libération : |url=https://www.ordredelaliberation.fr/fr/medailles?fulltext=Baker&items_per_page=10&sort_bef_combine=nom+ASC#resultats-medailles}}.</ref> - remise le 8 octobre 1946 vers 18 heures, alors hospitalisée à l'[[Hôpital américain de Paris|hôpital américain de Neuilly]], par le colonel [[Guy Baucheron de Boissoudy]]<ref>Magazine 'Pour Tous' du 15 octobre 1946 - n°27.</ref> et, le {{Date|19 août 1961}}, les insignes de [[Ordre national de la Légion d'honneur|chevalier de la Légion d’honneur]] et la [[Croix de guerre 1939-1945 (France)|croix de guerre 1939-1945]] avec palme qu’elle reçoit des mains du général [[Martial Valin]]<ref>{{Lien web|auteur=Marjorie Michel |titre=L'éphéméride du 19 août : en 1961, Joséphine Baker recevait la légion d'honneur aux Milandes |url=https://www.sudouest.fr/redaction/ephemeride/l-ephemeride-du-19-aout-en-1961-josephine-baker-recevait-la-legion-d-honneur-aux-milandes-1876549.php |site=SudOuest.fr |date=13/08/2020 |consulté le=2021-08-24}}.</ref>, à la suite de l'intervention du ministre de la Défense [[Jacques Chaban-Delmas]]<ref>{{Lien web |titre=Joséphine Baker (1906-1975) {{!}} Service historique de la Défense |url=https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/dossier-individuel/josephine-baker-1906-1975 |site=servicehistorique.sga.defense.gouv.fr |consulté le=2021-11-29}}.</ref>.

<gallery mode="packed" heights="200">
Josephine Baker sings the National Anthem.jpg|<center>Joséphine Baker sur scène à [[Oran]] en 1943.</center>
JBaker Alger 1944.jpg|<center>Joséphine Baker à [[Alger]] en 1944.</center>
Baker Harcourt 1948.png|<center>Joséphine Baker portant son uniforme de l'[[Armée de l'air et de l'espace (France)|Armée de l'air française]] en 1948.</center>
</gallery>

=== Ambassadrice de la haute couture française ===
Joséphine Baker est l’une des premières ambassadrices de la [[haute couture]] française, « spécialement après la Seconde Guerre mondiale. La France était très pauvre, il n’y avait donc pas beaucoup d’argent pour promouvoir la haute couture française. Cependant, Joséphine Baker était une très bonne amie de [[Christian Dior]] et de [[Pierre Balmain]] et ils adoraient l’habiller. Revenue des États-Unis en 1949-1950, Joséphine a porté {{incise|dans un spectacle, sur scène}} ces robes fabuleuses »<ref>{{Lien web |langue=en |titre=How Josephine Baker Helped Save Post-War French Fashion |url=https://www.huffpost.com/entry/josephine-baker-fashion-h_n_601072 |site=huffpost.com |date=6 juillet 2010}}.</ref>.

=== Rêve d’une fraternité universelle ===
[[Fichier:Chateau des milandes ancienne demeure de Joséphine Baker.jpg|vignette|left|350px|[[Château des Milandes]], demeure de Joséphine Baker à compter de 1937.]]
[[Fichier:Josephine Baker - Milandes 025.jpg|vignette|redresse|Couverture du livre pour enfants ''La Tribu arc-en-ciel'', 1957.]]
Après une grossesse à l’issue de laquelle Joséphine Baker accouche d’un enfant mort-né, elle contracte une grave infection [[post-partum]] et doit subir une [[hystérectomie]] à [[Casablanca]] en 1941<ref>{{harvsp|Jules-Rosette|2007|p=290}}.</ref>.

Avec [[Jo Bouillon]], qu’elle épouse en [[1947]], elle achète le [[château des Milandes]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]], qu’elle loue depuis 1937 et où elle vivra jusqu’en 1969<ref>Claire Bommelaer, « Des trésors patrimoniaux aux allures de carte postale », ''[[Le Figaro]]'', encart « [[Le Figaro et vous]] », samedi 6/ dimanche 7 mai 2017, page 28.</ref>. Elle y accueille douze enfants de toutes origines<ref group=alpha>Teruya et Akio ramenés du Japon, Jari de Finlande, Luis de Colombie, Jean-Claude, Moïse et Noël de France, Brahim - devenu Brian - et Marianne d'Algérie, Koffi de Côte d'Ivoire, Mara du Venezuela, Stellina du Maroc.</ref>, qu’elle a adoptés et qu’elle appelle sa « tribu arc-en-ciel »<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Marie-Odile Mergnac|titre=La famille arc-en-ciel de Joséphine Baker|année=2006|mois=juin|url=https://archive.vn/imLCm|éditeur=[[Bayard presse]]|description=document archivé sur ''[[Archive.today]]''|consulté le=29 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>Yves Denéchère, [http://www.canal-u.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/vivre_un_ideal_de_fraternite_universelle_la_tribu_arc_en_ciel_de_josephine_baker_yves_denechere.10368 Vivre un idéal de fraternité universelle : la « Tribu Arc-en-ciel » de Joséphine Baker].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/23/les-milandes-le-paradis-perdu-de-josephine-baker_6103199_3224.html |titre=Les Milandes, le paradis perdu de Joséphine Baker |date=23 novembre 2021 |auteur= Anne Vidalie |consulté le=26 novembre 2021 |site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=4. Le château de ma mère |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/grandes-traversees-josephine-baker/4-le-chateau-de-ma-mere-3615964 |site=France Culture |date=2022-08-11 |consulté le=2022-08-11}}.</ref>.

Séparée de Jo Bouillon en 1957 (le couple divorce en 1961), elle engloutit toute sa fortune dans le domaine des Milandes, où elle emploie un personnel nombreux, et doit multiplier les concerts pour poursuivre son œuvre<ref>{{Lien web |titre=Joséphine Baker (1906 - 1975) - Amoureuse de la France - Herodote.net |url=https://www.herodote.net/Amoureuse_de_la_France-synthese-2959.php |site=www.herodote.net |consulté le=2023-05-10}}.</ref>.

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Afhalen van Josephine Baker in Frankrijk Josephine in haar tuin Les Milandes, Bestanddeelnr 912-6479.jpg|<center>Joséphine Baker en 1961 au château des Milandes.</center>
Josephine Baker met haar 10 kinderen bezoekt Rotterdam, Bestanddeelnr 910-5757.jpg|<center>La « tribu arc-en-ciel » en 1959.</center>
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=== Cause des Afro-Américains ===
Elle retourne aux États-Unis en 1947 et 1951 pour tenter de renouer avec le succès. Elle y est victime de [[Ségrégation raciale aux États-Unis|ségrégation raciale]], notamment lors de l'incident du [[Stork Club]], le {{date|16 octobre 1951}} : alors qu’elle accuse le journaliste présent, [[Walter Winchell]], de ne pas l'avoir défendue, ce dernier, agacé, décide de briser sa [[réputation]], la traitant de [[Communisme|communiste]], d’ennemie du [[Noir (humain)|peuple noir]]<ref>{{harvsp|Onana|2006|p=118}}.</ref>.

En 1955, elle amplifie en Europe la vague d’indignation soulevée par le meurtre (dans le [[comté de Tallahatchie]] au [[Mississippi (État)|Mississippi]], États-Unis) du jeune Afro-Américain [[Emmett Till]], suivi de l'[[Acquittement (droit)|acquittement]] des deux assassins, puis de leurs aveux cyniques après le jugement, une fois assurés de l'[[impunité]]<ref>Selon le film documentaire allemand de 2006, ''Une diva noire dans un monde de Blancs'', de Annette von Wangenheim, diffusé le {{date|11 janvier 2009}} sur [[Arte]].</ref>.

Dans les années 1960, elle milite contre la politique d'[[apartheid]] instaurée en [[Afrique du Sud]] et retourne aux États-Unis pour soutenir le [[Mouvement américain des droits civiques|mouvement des droits civiques]] du pasteur [[Martin Luther King]]. Elle participe, en 1963, à la [[Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté|Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté]] organisée par Martin Luther King, lors de laquelle elle prononce un discours, vêtue de son ancien uniforme de l'[[Armée de l'air et de l'espace (France)|Armée de l'air française]] et de ses médailles de résistante<ref name="Roger Faligot_2014_02">{{Article|auteur=[[Roger Faligot]]|titre=Joséphine Baker, notre agent à La Havane|périodique=[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]]|numéro=8|date=février 2014|pages=148-157}}.</ref>{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. À cette époque, elle est engagée dans l'action de la Ligue internationale contre l'antisémitisme (LICA, qui deviendra la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]] en 1980){{Note|texte=La déclaration et l'annonce sont de novembre 1979 mais seule la LICA Marseille change de nom en 1979. L'association-mère ne devient officiellement LICRA que le {{date|24 janvier 1980}} mais la mention du terme « racisme » était déjà effective avant-guerre et systématique peu après celle-ci<ref>Dominique Chathuant, ''Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race ...'', ''op. cit.'', {{p.|385-386}}.</ref>.|groupe=alpha}}{{,}}<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. Son rapprochement, en 1938, de la LICA traduit sa sensibilité au [[Antisémitisme|sort des Juifs]], notamment son mari, confrontés à un [[antisémitisme]] croissant<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>.

=== Cuba ===
[[Fichier:Josephine Baker 1950.jpg|vignette|Josephine Baker à La Havane, Cuba en 1950, par Rudolf Suroch.]]
En 1931, l'écrivain [[Alejo Carpentier]] publie un article où il rend compte de l’influence de la [[rumba]] cubaine sur les chansons de Joséphine Baker. Lors de ses tournées en [[Amérique latine]], la chanteuse se produit à [[Cuba]] en 1950, en {{date|janvier 1951}} puis en janvier 1952, mais lors de cette dernière date, elle est confrontée au [[racisme]] quand on lui refuse une chambre à l’[[Hotel Nacional de Cuba|hôtel Nacional]]. Deux mois plus tard, [[Fulgencio Batista]] revient au pouvoir par un [[coup d’État]]. Joséphine Baker s’était alors engagée à créer une organisation en Amérique latine contre le racisme : proche du couple présidentiel argentin, [[Juan Perón|Juan]] et [[Eva Perón]], elle ouvre une antenne à [[Buenos Aires]] et cherche à essaimer dans le sous-continent, notamment à Cuba. Elle est reçue par Batista, mais celui-ci, mis en garde par le [[Federal Bureau of Investigation]] (FBI) et la [[mafia]], la traite avec mépris. Le fait que des militants anti-Batista assistent à ses shows n’aide pas sa situation. Le {{date|13 février 1953}}, alors qu’elle est de nouveau en tournée à [[La Havane]], se tient une manifestation étudiante sur le [[Malecón (La Havane)|Malecón]], violemment réprimée par le régime, et un jeune homme est tué. Sa dépouille est déposée dans le grand amphithéâtre de l’université et Joséphine s’y rend afin d’assister à la [[veillée funèbre]]. Le lendemain, le corps est emmené au cimetière lors d’un défilé de plusieurs dizaines de milliers de manifestants, conduit par [[Fidel Castro]]. Joséphine Baker aurait ensuite décidé d’offrir les bénéfices d’un concert au parti castriste. Le {{date|18 février}}, elle est arrêtée par les services de renseignement militaire de Batista, interrogée et finalement relâchée grâce à des [[Diplomatie Française|diplomates français]]. Questionnée sur son prétendu communisme, elle nie, même si le FBI indique qu’elle s’était produite pour la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] pendant le [[Front populaire (France)|Front populaire]] et qu’elle avait effectué une tournée en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] en 1936. Si elle finit sa tournée le même mois au Teatro Campoamor, elle promet de ne plus revenir à Cuba tant que le régime de Batista ne sera pas tombé<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

De {{date|décembre 1965}} à {{date|janvier 1966}}, elle est invitée à Cuba par Castro, qui a pris le pouvoir quelques années plus tôt. D’autres personnalités sont présentes, comme les écrivains [[Alberto Moravia]] et [[Mario Vargas Llosa]] et le couple [[Régis Debray]] et [[Elizabeth Burgos]]. Il se tient alors à [[La Havane]] un événement d’importance, un rassemblement de dirigeants du [[tiers monde]] (d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine), la [[Conférence tricontinentale]], qui vise à émanciper ces pays des sphères d’influence soviétique et chinoise. Le FBI de [[J. Edgar Hoover]], qui dispose d’un dossier sur Joséphine Baker à cause de son soutien aux Afro-Américains<ref group=alpha>Il y est notamment indiqué au début : {{Citation|Top secret – Objet : rassembler les informations du Bureau [le FBI] concernant la chanteuse et artiste de music-hall nègre Joséphine Baker, présentement à Cuba pour la conférence dite Tricontinentale. Baker est une danseuse, citoyenne expatriée des États-Unis, qui a établi résidence en France. Par le passé, elle a été pro-communiste dans ses déclarations et a publiquement dénoncé les États-Unis en de nombreuses occasions}}.</ref>, pourrait avoir pensé qu’elle y était l’envoyée du général de Gaulle, dans un contexte où [[Relations entre la France et l'OTAN|la France envisage de faire sortir]] son pays de l’[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]. De même, le contre-espionnage cubain cultive des doutes. En réalité, sa présence est, elle l’affirme, la poursuite de ses engagements [[Antiracisme|antiracistes]]. Elle déclare ainsi, dans une interview au quotidien ''[[Granma (journal)|Granma]]'' : {{Citation|La Tricontinentale, c'est formidable avec ces gens de tous les pays, toutes les langues, toutes les couleurs. C'est une chance inouïe d'avoir un public pareil. Toute la race humaine réunie en une seule famille.}} Avant le début de la conférence, elle rencontre Fidel Castro, et le met en garde sur le fait qu’on va essayer de l’assassiner<ref>[https://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=4916 Site cubacoop.org, article de Roger Faligot "Joséphine Baker : notre agent à La Havane"], consulté le 24 août 2021.</ref>. On ne sait pas de qui elle tient cette information, mais il est à noter qu’au même moment, des réseaux anti-Castro et des tentatives d’[[attentats|attentat]] sont neutralisés. Elle se fait remarquer pour son enthousiasme politique, chantant au siège de la délégation du [[République démocratique du Viêt Nam|Nord-Vietnam]], se faisant acclamer place de la Révolution et jouant au [[Grand Théâtre de La Havane|Teatro Garcia Lorca]] devant Castro. L’une de ses prestations est même diffusée en direct à la [[Cubavisión|télévision cubaine]] et elle enregistre un disque. Avant son départ, Castro l’invite à se rendre à la [[baie des Cochons]], où un [[Débarquement de la baie des Cochons|débarquement]] soutenu par les États-Unis avait échoué en 1961. Devant les journalistes, elle déclare : {{Citation|Je suis heureuse d'avoir été le témoin du premier grand échec de l'impérialisme américain !}}<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

Elle quitte l’île à la fin du mois, mais promet de revenir en juillet, invitée par Castro à y passer ses vacances avec ses enfants. Victime de problèmes de santé à l’intestin, elle est hospitalisée à son retour à l’[[hôpital américain de Paris]]. De Gaulle lui envoie une immense gerbe de fleurs. L’été, elle retourne donc à Cuba et retrouve le chef de l’État cubain. On lui remet un brevet de [[Lieutenant (grade militaire)|lieutenant]] des forces armées révolutionnaires cubaines. En 1967, après la mort de [[Che Guevara]], elle écrit une lettre de condoléance à Castro<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

Son fils, Brian Bouillon-Baker, rapporte que Joséphine Baker voyait le communisme comme « la plus belle des idées » et s’intéressait particulièrement à Cuba « parce que c’est un pays qui mettait un point d’honneur à l’éducation et aux soins des plus jeunes. De plus, c’était une société métisse et fraternelle. Pour Joséphine Baker, cela répondait à l’idéal communiste et à l’idée qu’elle s’en faisait<ref name=":4"/>. »

=== Franc-maçonnerie ===
Joséphine Baker est initiée, le {{date|6 mars 1960}}, au sein de la [[loge maçonnique]] « La Nouvelle Jérusalem » de la [[Grande Loge féminine de France]]. Elle en est radiée en {{date |décembre 1964}} pour défaut d'assiduité aux réunions et de paiement de la cotisation<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Karen Benchetrit |auteur2=Carina Louart |titre=La Franc-maçonnerie au féminin |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Belfond|Belfond]] |année=1994 |pages totales=339 |isbn=2-7144-3172-0 |bnf=cb35700680d |lire en ligne={{Google Livres |id=c8NXDwAAQBAJ |page=PT61 }} |accès url=limité |consulté le=9 novembre 2022 |numéro chapitre=1 |titre chapitre=De l'exclusion à l'émancipation}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Daniel Ligou]] |directeur1=oui |titre=Dictionnaire de la franc-maçonnerie |lieu=Paris |éditeur=[[Presses universitaires de France]] |année=1991 |mois=novembre |numéro d'édition=3 |année première édition=1974 |pages totales=1322 |passage=104 |isbn=2-13-044241-2 |bnf=cb35492205c}}.</ref>.

=== Années difficiles ===
[[Fichier:Grand Gala du Disque in Concertgebouw Uitreiking Edisons vlnr Adamo, Lou v, Bestanddeelnr 916-9670.jpg|vignette|gauche|[[Salvatore Adamo]], {{Lien|langue=nl|Lou van Rees}} et {{incise|en [[costume de scène]]}} Joséphine Baker au {{Lien |langue=nl |trad=Edisons 1964 |fr=Grand Gala du disque 1964 |texte= Grand Gala du disque}}, le {{date|4 octobre 1964}}, au [[Concertgebouw]] à [[Amsterdam]].]] 
[[Fichier:Franse zangeres Josephine Baker arriveert op Schiphol, Bestanddeelnr 922-7783.jpg|vignette|Le {{date|10 septembre 1969}} à l’[[aéroport d'Amsterdam-Schiphol]].]]
En {{date|juin 1964}}, Joséphine Baker, criblée de dettes et ayant des problèmes avec le [[fisc]], lance un appel pour sauver sa propriété de Dordogne, où vivent ses enfants ; la mise en vente aux [[enchère]]s du château est annoncée<ref>{{lien web|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/dordogne/il-y-40-ans-disparaissait-josephine-baker-son-chateau-en-perigord-conserve-ses-souvenirs-703159.html|titre=Il y a 40 ans disparaissait Joséphine Baker, son château en périgord conserve ses souvenirs|site=France3|date=12 avril 2015|auteur=Candrine Algo|consulté le=22 août 2021}}.</ref>.

Émue et bouleversée par sa détresse, [[Brigitte Bardot]] participe immédiatement dans les médias au sauvetage et envoie un chèque important à cette collègue qu’elle ne connaissait pourtant pas directement<ref>Brigitte Bardot, ''Initiales B.B. : Mémoires'', Grasset, 1996 {{ISBN|978-2-2465-2601-8}}, {{p.|340}}.</ref>{{,}}<ref>[[José-Louis Bocquet]] et [[Catel Muller]], ''Joséphine Baker''.</ref>.

Lors de [[Mai 68]], elle participe en tête de cortège à la grande manifestation de soutien à de Gaulle sur l’[[avenue des Champs-Élysées]]<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

Cependant, le château est finalement vendu pour un dixième de sa valeur en 1968. Après avoir dû vivre dans la seule cuisine et même passer une nuit dehors devant la porte, elle obtient un sursis qui lui permet de rester dans les lieux jusqu’au {{date|15 mars 1969}}.

[[Jean-Claude Brialy]] la produit dans son [[cabaret]] ''La Goulue'' régulièrement à Paris. À la suite de son expulsion du château des Milandes<ref>{{Article|auteur1=Clément Bouynet|titre=Joséphine Baker au Panthéon : comment elle a été chassée des Milandes en Dordogne|périodique=Sud-Ouest|date=23/11/2021|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/dordogne/castelnaud-la-chapelle/josephine-baker-au-pantheon-l-annee-ou-elle-a-ete-chassee-des-milandes-6822641.php}}.</ref>, elle est hospitalisée, mais trouve rapidement les forces nécessaires pour assurer le spectacle. Le lundi, son jour de relâche, elle honore des engagements à Bruxelles, Copenhague, Amsterdam ou Berlin.

Alors que Joséphine Baker est pratiquement ruinée, la princesse [[Grace Kelly|Grace de Monaco]], amie de la chanteuse, d’origine américaine et artiste comme elle, lui avance les fonds nécessaires à l'acquisition d'une grande maison à [[Roquebrune-Cap-Martin|Roquebrune]]<ref>[[Stéphane Bern]], « Joséphine Baker, la fleur au fusil... », émission ''[[Secrets d'histoire]]'' sur France 2, {{date|29 novembre 2021}}.</ref>. Elle l'invite à [[Monaco]] pour des [[Gala de charité|spectacles de charité]]<ref>[[Stéphane Bern]], « Monaco et les princes de Grimaldi », émission ''[[Secrets d'histoire]]'' sur France 2, {{date|11 septembre 2012}}.</ref>{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. Aidée aussi par la [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|Croix-Rouge]], Joséphine Baker remonte sur la scène parisienne de l’[[Olympia (Paris)|Olympia]] en 1968, puis à [[Belgrade]] en 1973, au [[Carnegie Hall]] en 1973, au Royal Variety Performance, au Palladium de Londres en 1974. À Paris, elle est au Gala du cirque en 1974.
 
Le {{date|24 mars 1975}}, pour célébrer ses cinquante ans de carrière, elle inaugure la rétrospective ''Joséphine à Bobino'', dont le prince [[Rainier III]] et la princesse Grace figurent parmi les [[mécènes]]. Dans la salle se trouvaient, entre autres, [[Alain de Boissieu]], gendre de [[Charles de Gaulle]], [[Sophia Loren]], [[Mick Jagger]], [[Mireille Darc]], [[Alain Delon]], [[Jeanne Moreau]], [[Tino Rossi]], [[Pierre Balmain]] et la princesse Grace de Monaco, invitée d’honneur. Le spectacle, pour lequel toutes les places avaient été vendues des semaines à l’avance, ne recueillit pratiquement que {{Référence nécessaire|des critiques extasiées}}. Après le spectacle, deux cent cinquante personnes étaient invitées à souper au [[Le Bristol Paris|Bristol]].

Elle retrouve son appartement parisien le {{date|9 avril 1975}} alors que le rideau vient de tomber devant une salle enthousiaste pour sa quatorzième représentation<ref>{{Lien web |auteur=[[Thomas Snégaroff]] |titre=Josephine Baker |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-fin-mot-de-l-histoire/josephine-baker_1782941.html |site=Francetvinfo.fr |périodique=Franceinfo |date=09-07-2015 |consulté le=15-07-2020}}.</ref>. Le lendemain matin, {{date|10 avril}}, Joséphine Baker, victime d’une [[attaque cérébrale]] ([[hémorragie]]), est transportée dans un [[coma]] profond à l’[[Hôpital de la Salpêtrière|hôpital de la Pitié-Salpêtrière]], où elle meurt le {{date|12 avril}} à l'âge de {{nobr|68 ans}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Chassaigne|titre=Les années 1970|sous-titre=fin d'un monde et origine de notre modernité|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|collection=U. Histoire|année=2012|numéro d'édition=2|année première édition=2008|pages totales=397|isbn=978-2-200-27625-6|bnf=427463300|présentation en ligne={{Google Livres|tc7N8wrsR-8C}}}}.</ref>.

[[Fichier:HC BAKER J CIM-Monaco 2023-03.jpg|vignette|Sépulture de Joséphine Baker au cimetière de Monaco.]]
Elle reçoit les honneurs militaires et des funérailles catholiques{{Note|Joséphine Baker s'était convertie au judaïsme, lors de son mariage avec l'industriel Jean Lion en [[1937]], mais cette conversion de pure forme n'avait pas duré<ref> Margot Ford McMillen, Heather Roberson, ''Into the spotlight: four Missouri women'', University of Missouri Press, 2004, {{ISBN|0826215564}}, {{p.|74}}.</ref>.|group=alpha}} sont célébrées le {{date|15 avril 1975}} à l’[[église de la Madeleine]], à Paris. Après des obsèques, le {{date|19 avril 1975}}, à l’[[église Saint-Charles de Monte-Carlo]], elle est enterrée au [[cimetière de Monaco]]<ref>Pierre-Bloch, ''Le Temps d'y penser encore'', J.-C. Simoën, 1977, 273 pages, {{p.|16}}.</ref>{{,}}<ref>Joséphine Baker et Jo Bouillon, ''Joséphine'', Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1976.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Jules-Rosette|2007|p=70}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |format électronique=Pdf |titre=Joséphine Baker |url=https://journaldemonaco.gouv.mc/content/download/68609/1600810/file/JO_1975_J_6135.pdf |périodique=[[Journal de Monaco]] |lieu=Monaco |date=25 avril 1975 |consulté le=22 juin 2020 |page=367}}.</ref>.

== Artiste ==
[[Fichier:JosephineBakerBurlesque.JPG|vignette|gauche|Joséphine Baker en 1927.]]
Bien qu’initialement, Joséphine Baker ait été perçue comme une sensation [[Exotisme|exotique]], une charmante Afro-Américaine au déhanchement incroyable<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Brian B. Baker|auteur2=Gilles Trichard|titre=Joséphine Baker|sous-titre=le regard d'un fils|lieu=Paris|éditeur=Patrick Robin Éditions|année=2006|pages totales=189|passage=18|isbn=2-35228-005-2|bnf=401673968}}.</ref>, elle a su se forger une solide réputation dans les hautes sphères de la société parisienne, pour qui elle en vint à incarner le personnage d’une [[Vénus (mythologie)|Vénus]] d’ébène<ref>{{harvsp|Jules-Rosette|2007|p=2-3}}.</ref>. Elle a su intelligemment se servir de cette image et la manipuler à sa guise, façonnant elle-même son personnage public synonyme d’[[Émancipation (droit)|émancipation]], symbolisant toute forme de liberté (du ''[[swing (musique)|swing]]'' jusqu’aux [[droits civiques]], en passant par la lutte contre le [[fascisme]]) et ne définissant sa destinée qu’à sa façon<ref>{{harvsp|Jules-Rosette|2007|p=2}}.</ref>.

[[Jean-Gabriel Domergue]] la peignit nue dans un tableau (1936)<ref>{{Lien web|titre=Jean-Gabriel Domergue 1936 Josephine Baker, Nude |url=https://hprints.com/fr/item/69778/Jean-Gabriel-Domergue-1936-Josephine-Baker-Nude |site=hprints.com |consulté le=2020-05-31}}.</ref> qui passa en vente publique à [[Lille]] le {{date|28 mars 1999}}<ref>Reproduction dans ''[[La Gazette de l'Hôtel Drouot]]'' {{n°|11}} du {{date|12 mars 1999}}, {{p.|177}}.</ref>.

Contrairement à son pays d’origine, les États-Unis, où la [[ségrégation raciale]] a contrarié ses ambitions artistiques, Joséphine Baker a bénéficié, en France, d’une [[négrophilie]] ancienne et répandue durant l’[[entre-deux-guerres]]<ref name="Cakpo_2020_10_30">{{Lien web|auteur=Erick Cakpo|titre=Auto-essentialisation : quand Joséphine Baker retournait le racisme contre elle-même|date=30 octobre 2020|éditeur=[[The Conversation (média)|The Conversation]]|url=https://theconversation.com/auto-essentialisation-quand-josephine-baker-retournait-le-racisme-contre-elle-meme-148280|consulté le=1 septembre 2021}}.</ref>. Dans ses prestations scéniques, elle a projeté un [[imaginaire]] [[Colonialisme|colonial]] dans lequel le corps de la femme noire est [[Érotisme|érotisé]], conformément aux [[stéréotype]]s raciaux européens de l’époque.

À l’[[exotisme]], attendu par son public et dont elle a assumé la promotion, la danseuse a cependant ajouté des facéties, dans la lignée de ses prédécesseurs [[Miss Lala]], une [[artiste]] de [[cirque]], et le clown [[Chocolat (clown)|Chocolat]]<ref name="Cakpo_2020_10_30"/>. Restituant dans ses [[Danse|danses]] les qualités supposées propres aux peuples dits « primitifs », tout en tournant en dérision un [[symbole]] raciste comme la [[banane]], la {{citation|première icône noire}} a construit une personnalité [[Ambivalence|ambivalente]], répondant aux clichés du public, et critiquée par des personnalités telle l’intellectuelle noire [[Paulette Nardal]] qui lui reproche de conforter les poncifs raciaux [[Essentialisme|essentialisant]] la femme noire<ref name="Cakpo_2020_10_30"/>.

== Vie amoureuse ==
[[Fichier:Baker Harcourt 1940.jpg|vignette|Joséphine Baker en 1940 (photo [[studio Harcourt]]).]]
[[Fichier:Josephine Baker in Amsterdam, Bestanddeelnr 906-3468.jpg|vignette|Joséphine Baker et [[Jo Bouillon]] à Amsterdam en 1954.]]
Mariée cinq fois<ref name="Moller_2017_06_02"/>, la vie amoureuse de Joséphine Baker fut assez tumultueuse. Parmi les différents « hommes de sa vie », on peut évoquer :
* Willie Wells : 1919-1920 (séparation). Elle se marie, à treize ans, avec cet ouvrier [[Fonderie|fondeur]] et travaille comme serveuse. Leur union se termine avec la bouteille que Joséphine lui fracasse sur la tête.
* William Howard Baker : 1921-1923 (séparation). Suivant dans le nord des [[États-Unis]] la troupe des Dixie Steppers, elle épouse, à quinze ans, William Baker, garçon chez [[Pullman Hotels and Resorts|Pullman]], à [[Philadelphie]]. Elle le quitte pour partir pour [[Paris]], conservant son nom qui passe ainsi à la postérité.
* Giuseppe (dit « Pepito ») Abatino : 1926-1936. L’union entre l’actrice et ce [[tailleur de pierre]] italien se prétendant [[comte]] n’a jamais eu de fondement légal. Il organise pour elle une tournée mondiale qui débute en {{date|mars 1928}}. [[Autriche]], [[Hongrie]], [[Yougoslavie]], [[Danemark]], [[Roumanie]], [[Tchécoslovaquie]], [[Allemagne]], [[Pays-Bas]], [[Argentine]], [[Chili]], [[Uruguay]], [[Brésil]] : partout, son passage suscite la [[controverse]], aiguisant sa popularité et contribuant fortement à la vente de ses [[Disque phonographique|disques]] et de ses [[Mémoires]]. L’échec des ''[[Ziegfeld Follies]]'' précipite leur rupture.
* En 1929, sur le bateau qui les ramenait du [[Brésil]], l’architecte [[Le Corbusier]] eut un coup de foudre pour Joséphine Baker. Il reste de leur rencontre des dessins de Joséphine réalisés par l’architecte, encore célibataire à cette date, mais il semble bien qu’une éventuelle liaison reste du domaine de la légende.
* Jean Lion : 1937-1940 (divorce). En épousant, le {{date|30 novembre 1937}} à [[Crèvecœur-le-Grand]], ce jeune [[courtier]] [[Juifs|juif]] de vingt-sept ans qui a fait fortune dans le sucre raffiné, Joséphine reçoit la [[nationalité française]].
* [[Jo Bouillon]] : 1947-1961 (séparation en 1957, divorce en 1961). Ce [[chef d'orchestre]] originaire de [[Montpellier]] accompagne [[Georgius]], [[Mistinguett]], [[Maurice Chevalier]] et Joséphine à Paris et en tournée. Elle vit avec lui aux [[Château des Milandes|Milandes]]. En 1941, elle avait été victime d'une [[fausse couche]], suivie d'une [[hystérectomie]]<ref>{{Lien web |titre=Joséphine Baker, une icône française |url=https://www.lepoint.fr/culture/josephine-baker-une-icone-francaise-03-06-2017-2132523_3.php |site=Le Point |date=03 juin 2017 |consulté le=24 janvier 2022}}.</ref>. Alors, ils forment et réalisent ensemble leur projet d’[[Adoption|adopter]] des enfants de nationalités différentes, afin de prouver que la cohabitation de « [[Race humaine|races]] » différentes peut fonctionner. Ils adoptent douze enfants, qui deviendront sa « tribu arc-en-ciel »<ref>{{Lien web |titre=lepoint.fr/culture/la-tribu-de-josephine-baker-29-11-2021 |url=https://www.lepoint.fr/culture/la-tribu-de-josephine-baker-29-11-2021-2454251_3.php}}.</ref> : 
**Marianne (née en [[France]]) ;
**Stellina (née en France d'origine [[maroc]]aine) ;
**Jeannot (né en [[Corée]]) ;
**Akio (né au [[Japon]]) ;
**Luis (né en [[Colombie]]) ;
**Jarry (né en [[Finlande]]) ;
**Jean-Claude (né en France) ;
**Noël (né en France) ;
**Moïse (né en France) ;
**Brian (né Brahim en [[Algérie]]) ;
**Koffi (né en [[Côte d'Ivoire]]) ;
**Mara (né au [[Venezuela]]).
* Robert Brady : 1973-1974. Elle fait la connaissance de cet artiste et [[Collectionneur d'art|collectionneur d’art]] américain durant un de ses séjours aux États-Unis. Vu les échecs de ses quatre mariages précédents, ils décident d’échanger leurs vœux de mariage dans une église vide à [[Acapulco]] ([[Mexique]]) mais se séparent un an plus tard<ref>{{Lien web |titre=Josephine Baker Biography |url=https://www.biography.com/performer/josephine-baker |langue=en |date=2014-04-02 |site=biography.com |consulté le=19 mars 2021 |auteur=Biography.com Editors}}.</ref>{{,}}<ref name="Theile_2009_10_02">{{Article |titre=Adopting the World: Josephine Baker's Rainbow Tribe |périodique=''[[Der Spiegel|Spiegel International Online]]'' |date=2 octobre 2009 |langue=en |auteur=Merlind Theile |lire en ligne=https://www.spiegel.de/international/zeitgeist/adopting-the-world-josephine-baker-s-rainbow-tribe-a-652613.html}}.</ref>{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>.

Joséphine Baker était [[Bisexualité|bisexuelle]]<ref name="Theile_2009_10_02"/>{{,}}<ref name="bi">{{en}} « Josephine Baker », [[glbtq.com]], ''An Encyclopaedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender and Queer Culture'', {{p.|2}}, 2006 ([<!--http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.glbtq.com/arts/baker_josephine,2.html-->http://www.glbtqarchive.com/arts/baker_josephine_A.pdf lire en ligne] {{pdf}}).</ref>{{,}}<ref>{{en}} « In 1925, the year Gatsby was published, Josephine Baker—who, like many women blues singers of the day, was known to be bisexual—expatriated to Paris, which offered greater racial and sexual emancipation than the United States (Smith 198). », dans ''Jordan Baker, Gender Dissent, and Homosexual Passing in The Great Gatsby'' par Maggie Gordon Froehlich, [[université d'État de Pennsylvanie]] ([https://www.academia.edu/640038/_Jordan_Baker_Gender_Dissent_and_Homosexual_Passing_in_The_Great_Gatsby_ lire en ligne]).</ref>. Mariée à plusieurs hommes, elle a également eu des relations amoureuses avec des femmes tout au long de sa vie d’adulte<ref name="bi"/>. Elle n’a cependant jamais révélé au grand public cette [[orientation sexuelle]]<ref name="bi"/>. Parmi ses amantes célèbres figurent l’écrivaine française [[Colette]]<ref name="bi"/> ou encore [[Frida Kahlo]]<ref>{{en}} Maev Kennedy, « Frida Kahlo's love letters to José Bartoli to be auctioned in New York », ''[[The Guardian]]'', {{date|9 avril 2015}} ([https://www.theguardian.com/artanddesign/2015/apr/09/frida-kahlo-love-letters-to-jose-bartoli-auction-new-york lire en ligne]).</ref>. {{Lien|Jean-Claude Baker}}{{Note|groupe=alpha|texte={{Lien|Jean-Claude Baker}} (1943-2015)<ref name="Theile_2009_10_02"/>{{,}}<ref name="glreview"/> ne doit pas être confondu avec l'enfant adoptif de Joséphine Baker, Jean-Claude Bouillon-Baker, toujours vivant<ref>{{Lien brisé |titre=Jean-Claude Bouillon-Baker tells about the shattered dream |url=https://www.zphysician.com/jean-claude-bouillon-baker-tells-about-the-shattered-dream/ |langue=en |date=2021-11-26 |site=zphysician.com |consulté le=29 novembre 2021}}.</ref>.}}, un ami et confident de Joséphine<ref name="glreview"/>, mentionne, dans la biographie de son amie, six amantes qu’elle a rencontrées au cours de ses premières années sur scène aux États-Unis : [[Clara Smith]], Evelyn Sheppard, Bessie Allison et Mildred Smallwood, sa compatriote [[Afro-Américains|afro-américaine]] expatriée [[Ada « Bricktop » Smith|Bricktop]] et la romancière française Colette après son déménagement à Paris<ref  name="glreview">{{Lien web |langue=en |auteur=Lester Q. Strong |titre=Josephine Baker’s Hungry Heart |url=https://glreview.org/article/article-959/ |site=The Gay & Lesbian Review Worldwide |jour=1 |mois=septembre |année=2006 |consulté le=7 octobre 2018}}.</ref>.

Malgré sa propre bisexualité et son engagement contre le racisme (notamment avec sa participation à certaines actions du [[mouvement américain des droits civiques]]<ref name="Theile_2009_10_02"/>), elle a fait preuve d’[[homophobie]]<ref name="bi"/> en chassant de son foyer un de ses fils, Jarry Bouillon Baker, pour l’envoyer chez son père parce qu'il était [[homosexualité|homosexuel]]<ref name="Theile_2009_10_02"/>. Selon celui-ci, elle craignait qu’il ne « contamine » ses frères<ref name="Theile_2009_10_02"/>.

== Filmographie ==
[[Fichier:Smithsonian - NPG - Baker - NPG 86 66.jpg|vignette|Affiche du film ''[[La Sirène des tropiques]]'', [[1927 au cinéma|1927]].]]
* [[1927 au cinéma|1927]] : ''[[La Folie du jour]]'' de [[Joe Francis (réalisateur)|Joe Francis]]
* 1927 : ''Die Frauen von Folies Bergères'' de Joe Francis et [[Max Obal]] (version allemande du film précédent)
* 1927 : ''[[La Revue des revues]]'' de Joe Francis et [[Alex Nalpas]]
* 1927 : ''[[La Sirène des tropiques]]'' d'[[Henri Étiévant]] et Mario Nalpas : Papitou
* [[1928 au cinéma|1928]] : ''{{Lien|Le Pompier des Folies Bergères|lang=en}}'' (court métrage - réalisation anonyme)
* [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[Zouzou (film, 1934)|Zouzou]]'' de [[Marc Allégret]] : Zouzou
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Princesse Tam Tam]]'' d'[[Edmond T. Gréville]] : Aouïna
* [[1940 au cinéma|1940]] : ''[[Moulin-Rouge (film, 1941)|Moulin-Rouge]]'' d'[[Yves Mirande]] et [[André Hugon]]
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Fausse Alerte (film)|Fausse Alerte]]'' de [[Jacques de Baroncelli]] : Zazou Clairon
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[An jedem Finger zehn]]'' d'[[Erik Ode]] : une chanteuse
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Carrousel des variétés]]'' (''Carosello del varietà'') d'Aldo Bonaldi et Aldo Quinti

== Opérettes et comédies musicales ==
*[[1935 en musique classique|1935]] : ''[[La Créole]]'', [[opérette]] en trois actes de [[Jacques Offenbach]], adaptation française d’[[Albert Willemetz]], reprise au [[théâtre Marigny]]<ref>{{Gallica|id=bpt6k76310675/f6.item.r=baker|t=Le Journal '' du 15 décembre 1934''}}.</ref>{{,}}<ref>{{Gallica|id=bpt6k56218410/f5.item.r=baker|t=Le Ménestrel '' du 21 décembre 1934''}}.</ref>.

== Chansons ==
Joséphine Baker se réfère dans ses chansons à divers décors exotiques et ses origines, reprenant quelques standards de l'époque. Elle commence à enregistrer en 1926 d'abord en anglais puis en français. L'orchestre du [[Casino de Paris]], [[Wal-Berg]] puis [[Jo Bouillon]] l'accompagneront<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Josephine Baker |url=https://www.discogs.com/fr/artist/378436-Josephine-Baker |site=Discogs |consulté le=2021-12-18}}.</ref>.

=== Grands succès ===
* [[1930 en musique|1930]] : ''[[J'ai deux amours (chanson)|J'ai deux amours]]'', paroles de [[Géo Koger]] et [[Henri Varna]] sur une musique de [[Vincent Scotto]]. En écoutant attentivement les enregistrements de l'époque, on se rend compte qu'elle modifia le premier vers du refrain de sa chanson fétiche ({{citation|J'ai deux amours, mon pays et Paris…}}), qui devint après la guerre {{citation|J'ai deux amours, mon pays, c'est Paris…}}.
* 1930 : ''[[La Petite Tonkinoise]]'', adaptation de la chanson créée par [[Polin]] en [[1906 en musique|1906]], paroles de Georges Villard, musique d'[[Henri Christiné]] et Vincent Scotto.
* Et aussi : ''Dis-moi Joséphine'' (adaptation française par [[Marc-Cab]]<ref name="Sacem BnF">[[Pseudonyme|Nom de plume]] de Marcel Cabridens. Sources : [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|œuvres-droits d'auteur Sacem]] et [[Bibliothèque nationale de France|catalogue général BnF]] {{BNF|11914372}}.</ref>, [[Léo Lelièvre]] et [[Henri Varna]] de la chanson hongroise ''Gyere Josephine'' (paroles de {{Lien |langue=hu |trad=Szilágyi László (író) |fr=Szilágyi László |texte= Szilágyi László}} et musique de {{Lien |langue=hu |trad=Zerkovitz Béla |fr=Zerkovitz Béla |texte= Zerkovitz Béla}}), ''Chant d'amour de Tahiti'', ''Doudou'', ''Mon cœur est un oiseau des îles'', ''Nuit d’Alger'', ''Sans amour'', ''[[Bye Bye Blackbird]]'', ''Dans mon village'', ''C'est si facile de vous aimer'', ''Paris… Paris'', ''De temps en temps'', ''Vous faites partie de moi'' (''[[I've Got You Under My Skin]]), C’est un nid charmant'', ''Si j’étais blanche'', ''[[Parlez-moi d'amour (chanson)|Parlez-moi d’amour]]'', ''Sur deux notes'','' [[J'attendrai (chanson)|J'attendrai]]'', ''La Conga Blicoti'', ''Chiquita Madame'', ''Sérénade Céleste'', '' Donnez-moi la main'', ''[[Paris mes amours (chanson)|Paris mes amours]]'', ''[[Bésame mucho]]'', ''You're driving me crazy'', ''Voulez-vous de la canne à sucre ?'', ''Mayari, Madiana'', etc<ref>{{Lien web|titre=Encyclopédisque - Discographie : Joséphine BAKER |url=http://www.encyclopedisque.fr/artiste/333.html|site=encyclopedisque.fr |consulté le=2021-12-18}}.</ref>.

=== Bandes originales ===
* [[1934 en musique|1934]] : ''C’est lui'', tirée du film ''[[Zouzou (film, 1934)|Zouzou]]''.
* 1934 : ''Haïti'', tirée du film ''Zouzou''. Musique : [[Vincent Scotto]], auteur : [[Émile Audiffred]].
* [[1935 en musique|1935]] : ''Sous le ciel d’Afrique'', paroles d’[[André de Badet]] et musique de Jacques Dallin, tirée du film ''[[Princesse Tam Tam]]'', avec les [[Comedian Harmonists]].
* 1935 : ''Rêves'', tirée du film ''Princesse Tam Tam''.
* 1935 : ''Le Chemin du bonheur'', tirée du film ''Princesse Tam Tam''.
* 1935 : ''Pourquoi ? Comment ?'', tirée du film ''Princesse Tam Tam''.
* 1935 : ''Ahé ! la Conga'', tirée du film ''Princesse Tam Tam''.
* [[1940 en musique|1940]] : ''Non, Nina'', Wal-Berg du film ''[[Fausse Alerte (film)|Fausse Alerte]]''.

== Hommages ==
=== Dans les arts ===
* [[Alexander Calder]] réalise vers [[1928]] une œuvre en [[fil de fer]] la représentant, ''[[Joséphine Baker IV]]'', exposée au [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Pompidou]] à Paris<ref>{{Lien web |titre=Joséphine Baker IV |url=https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cdndy9 |site=Centre Pompidou |consulté le=2021-07-11}}.</ref>.
* L’[[auteur-compositeur-interprète]] [[Royaume-Uni|britannique]] et [[francophilie|francophile]] [[Bill Pritchard]] rend hommage à Joséphine Baker dans deux de ses chansons : ''The Invisible State'' ([[1986 en musique|1986]]) et ''Sheltered Life'' ([[1987 en musique|1987]]), notamment pour son combat contre le [[racisme aux États-Unis]] et pour avoir courageusement assumé sa vie de femme libérée, bien en avance sur son temps.
* Le chanteur-auteur-compositeur italo-belge [[Salvatore Adamo]] rend hommage à Joséphine Baker dans la chanson ''Noël sur les Milandes'' (album ''Petit Bonheur'', 1970)<ref>{{lien web|url=https://www.paroles.net/adamo/paroles-noel-sur-les-milandes|titre=Paroles de la chanson Noël Sur Milandes (A Joséphine Baker) par Salvatore Adamo|site=paroles.net|consulté le=22 août 2021}}.</ref>.
* Le {{date|3 juin 2006}}, pour célébrer le centenaire de sa naissance, une statue en bronze est inaugurée en bas du [[château des Milandes]], à [[Castelnaud-la-Chapelle]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]], en présence de son fils aîné Akio et de [[Sonia Rolland]]. Cette statue fut commandée par l’association Opération Joséphine à la sculptrice Chouski. Cette association voulait rendre hommage à trois aspects de la personnalité de Joséphine Baker : son action de résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, sa lutte contre le racisme et l’adoption de ses {{nombre|douze|enfants}}.
* {{date|Juillet 2006}} : au [[Festival d'Avignon]], création d’un spectacle de Pierrette Dupoyet : ''Joséphine Baker, un pli pour vous…'' retraçant l’épisode douloureux de l’expulsion des Milandes<ref>Pierrette Dupoyet, ''[http://www.pierrette-dupoyet.com/spectacles_Josephine_BAKER.php Création 2006 Joséphine BAKER, un pli pour vous… Création de Pierrette DUPOYET]'', 2006.</ref>.
* En 2007 et 2008, la comédie musicale ''Jo et Joséphine'' lui est consacrée. Dirigée par [[Jacques Pessis]], les têtes d’affiches sont [[Grégori Baquet]] et [[Aurélie Konaté]]. Celle-ci est nommée pour le [[Les Marius|Marius]] de la meilleure interprétation féminine dans un rôle principal<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Léa Rozental|titre=Aurélie Konaté – Osez Joséphine…|date=1 novembre 2007|url=https://archive.vn/gFP46|site=Regard en Coulisse|description=document archivé sur ''[[Archive.today]]''|consulté le=29 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Nominations pour les Marius annoncées |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.regardencoulisse.com%2Fnominations-pour-les-marius-annoncees%2F |date=8 juillet 2008|site=Regard en Coulisse|consulté le=10 décembre 2021 |auteur=Stéphane Ly-Cuong |description=document archivé sur [[Wikiwix]]}}.</ref>.
* Le film ''L’Autre Joséphine'' coécrit par Philip Judith-Gozlin et Brian Bouillon-Baker, fils de Joséphine Baker, réalisé par Philip Judith-Gozlin, est sorti en 2009, il a été produit par la société audiovisuelle Golda Production<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un film retraçant la vie de Joséphine Baker sera tourné en 2023 - France Bleu |url=https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/un-film-retracant-la-vie-de-josephine-baker-sera-tourne-en-2023-1667514462 |site=ici par France Bleu et France 3 |date=2022-11-03 |consulté le=2024-08-12}}</ref>.
* L’opérette ''Simenon et Joséphine'', composée par [[Patrick Laviosa]], prend le prétexte de la rencontre (réelle) de Joséphine Baker et de Georges Simenon pour retracer la carrière des deux personnages. Elle a été créée à l’Opéra de Liège et financée par la [[Région wallonne]].
* Joséphine Baker est un personnage récurrent de la série de bande dessinée ''[[Odilon Verjus]]'' écrite par [[Yann (auteur)|Yann Le Pennetier]] et dessinée par [[Laurent Verron]]. Elle apparaît dans les {{nobr|tomes 4}}, 6 et 7<ref>{{lien web|url=https://www.lelombard.com/bd/odilon-verjus-les-exploits-d/adolf|titre= Les Exploits d'Odilon Verjus, Tome 4 |site=lelombard.com|consulté le=22 août 2021}}.</ref>.
* La belle agent Joé est un personnage récurrent de la série de bande dessinée ''[[Les Brigades du temps]]'' écrite par [[Kris (scénariste)|Kris]] et dessinée par [[Bruno Duhamel]]. Outre son nom et son aspect physique qui en fait le sosie de Joséphine Baker, le personnage lui-même est l'un des meilleurs agents des Brigades du temps, référence indirecte au rôle historique joué par Joséphine Baker dans les services secrets durant la guerre<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Alexis De-Angelis|url=https://clubarthurdent.com/josephine-baker-idole-pop-figure-culturelle|titre=Joséphine Baker : Idole pop, figure culturelle|accès url=libre|site=clubarthurdent.com|date=27 août 2021|consulté le=26 novembre 2021}}.</ref>.
* Dans la vidéo ''[[Les Chansons rétros]]'' du groupe d'humoristes [[Les Inconnus]], la chanson de Joséphine Baker [[J'ai deux amours (chanson)|''J'ai deux amours'']] est parodiée par [[Pascal Légitimus]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pascal Legitimus, un homme sain de corps et d'esprit ! |url=https://www.rtbf.be/article/pascal-legitimus-un-homme-sain-de-corps-et-d-esprit-9902386 |site=RTBF |consulté le=2022-08-25}}.</ref>.

=== Lieux ===
[[Fichier:Place Joséphine Baker (Paris) - panneau.JPG|vignette|[[Place Joséphine-Baker]] à Paris, dans le {{14e|arrondissement}}.]]
Depuis 1994, un [[Liste des cratères de Vénus|cratère vénusien]] est nommé [[Baker (cratère)|''Baker'']] en son honneur<ref>{{Lien web |titre=Planetary Names: Crater, craters: Baker on Venus |url=https://planetarynames.wr.usgs.gov/Feature/564 |site=planetarynames.wr.usgs.gov |consulté le=2020-05-04}}.</ref>.

En 2000, une place dans le [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}} de Paris]] prend le nom de [[place Joséphine-Baker]] en son hommage<ref>{{Lien web |auteur=Par F. S. |titre=Une place Joséphine-Baker |url=https://www.leparisien.fr/paris-75/une-place-josephine-baker-02-02-2001-2001930118.php |site=leparisien.fr |date=2001-02-01 |consulté le=2021-07-11}}.</ref>.

[[Bertrand Delanoë]], maire de [[Paris]], décide en {{date|juin 2006}} (un siècle après la naissance de l’artiste) de donner son nom à la piscine publique flottante sur la [[Seine]], la [[piscine Joséphine-Baker]], inaugurée en {{date|juillet 2006}} dans le [[13e arrondissement de Paris|{{13e|arrondissement}}]], au pied de la nouvelle [[passerelle Simone-de-Beauvoir]].

Depuis 2008, l’allée Joséphine-Baker à [[Nantes]], une voie secondaire du [[boulevard de la Prairie-au-Duc]], dans le quartier de l’[[île de Nantes]], lui rend hommage<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Allée Joséphine Baker, Nantes (44109) - Base Adresse Nationale |url=https://adresse.data.gouv.fr/ |site=adresse.data.gouv.fr |consulté le=2024-08-12}}</ref>.

Une crèche Joséphine-Baker a ouvert à [[Montpellier]] en 2012<ref>{{Lien web |titre=La crèche municipale Joséphine Baker à Montpellier est inaugurée |url=https://occitanie.mutualite.fr/actualites/la-creche-municipale-josephine-baker-a-montpellier-est-inauguree/ |site=Mutualité Française Occitanie |consulté le=2020-05-31}}.</ref> et un espace Josephine-Baker à [[Bourg-la-Reine]] en 2021<ref>https://www.leparisien.fr/etudiant/sortir/li-espace-josephine-baker-bourg-la-reine/</ref>. 

En 2021, avec son entrée au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]], il est proposé que le nom de celle-ci soit ajouté à la station de métro [[Gaîté (métro de Paris)|Gaîté]], en raison de la proximité avec [[Bobino]], le dernier théâtre où elle s'est produite<ref>
{{Lien web|titre=Paris : l'Elysée veut ajouter le nom de l'artiste Joséphine Baker à la station de métro Gaîté|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/paris-l-elysee-veut-ajouter-le-nom-de-l-artiste-josephine-baker-a-la-station-de-metro-gaite_4859109.html|site=francetvinfo.fr|consulté le=2021-11-27}}.</ref>, et avec la [[place Joséphine-Baker]]. L'inauguration, qui consiste à accoler le nom de l'artiste de music-hall à côté de celui de « Gaîté », a lieu le 30 novembre de la même année<ref>{{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/culture/paris-sur-la-ligne-13-une-station-rebaptisee-gaite-josephine-baker-20211129 |titre=Paris : sur la ligne 13, une station rebaptisée «Gaîté-Joséphine Baker» |date=29 novembre 2021 |auteur=Dounia Hadni |consulté le=30 novembre 2021|site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]]}}.</ref>.

En 2022 :
* le {{date|22 mars}}, les membres du conseil municipal de [[Couches]] (Saône-et-Loire) votent à l'unanimité pour que l'école élémentaire de la commune porte le nom de Joséphine Baker<ref>{{Lien web |langue=FR-fr|auteur=Michel Juggery|titre=Couches. Pourquoi l’école portera le nom de Joséphine Baker |url=https://www.lejsl.com/education/2022/03/25/pourquoi-l-ecole-portera-le-nom-de-josephine-baker |date=25 mars 2022|site=www.lejsl.com |consulté le=2023-12-13}}.</ref> ;
* le {{date|28 mars}}, une délibération du [[conseil municipal (France)|conseil municipal]] de [[Grenoble]] donne le nom de l'actrice à son [[Jardin des plantes Joséphine Baker|jardin des plantes]], situé près du [[Muséum d'histoire naturelle de Grenoble|muséum d'histoire naturelle]]<ref>« [https://www.ades-grenoble.org/wordpress/2022/03/18/a-grenoble-cinq-lieux-vont-prendre-le-nom-de-femmes-qui-ont-marque-lhistoire/ A Grenoble, cinq lieux vont prendre le nom de femmes qui ont marqué l’histoire] », ''www.ades-grenoble.org''.</ref> ;
* le {{date|22 mai}}, la mairie de [[Souillac]] annonce l'ouverture prochaine du premier musée au monde consacré à l'artiste<ref>{{article|langue=fr |périodique=La Vie Quercynoise |titre=Le premier musée au monde consacré à Joséphine Baker, bientôt à Souillac ? |date=23 mai 2022 |lire en ligne=https://actu.fr/occitanie/souillac_46309/lot-le-premier-musee-au-monde-consacre-a-josephine-baker-bientot-a-souillac_51171568.html }}.</ref> ;
* le {{date|3 septembre}}, le conseil municipal de ville de [[Bergerac (Dordogne)|Bergerac]] inaugure la « Maison des associations Joséphine Baker » en présence de son fils Akio Bouillon. Située rue Saint-Esprit, elle abrite une vingtaine d'associations de la commune ;
* le {{date|19 novembre}}, le conseil municipal de  la ville de La Rochelle inaugure la « passerelle Joséphine Baker » en présence de l'un des fils de Joséphine Baker.

En 2024 :
* le {{date-|8 mars}}, une [[rue]] Joséphine Baker est inaugurée à [[Dugny]]. Elle est située dans le Village des Médias, construit pour les [[Jeux olympiques d'été de 2024|Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024]]<ref>{{Lien web|url=https://leparisien.fr/jo-paris-2024/jo-paris-2024-gisele-halimi-ou-josephine-baker-les-rues-du-village-des-medias-auront-des-noms-feminins-12-03-2024-Y62PXXX3ZJGSNBT32SMB4NQ5NA.php?xtor=AD-366|titre=JO Paris 2024 : Gisèle Halimi ou Joséphine Baker, les rues du village des médias auront des noms féminins |date=12 mars 2024|consulté le=12 avril 2024|site=[[Le Parisien]]}}.</ref>.

Une école à Nantes prévue pour 2025 portera son nom<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Stéphanie |nom=LAMBERT |titre=Une nouvelle école en 2025 quartier République sur l’île de Nantes |url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/une-nouvelle-ecole-en-2025-quartier-republique-sur-l-ile-de-nantes-b506812e-a0d2-11ed-be8f-4d2939631a03 |site=Ouest-France.fr |date=2023-01-31 |consulté le=2024-08-12}}</ref>.

D’autres [[Odonymie|odonymes]] lui rendent également hommage{{ref nécessaire}} : 
* en France : des routes à [[Saint-Crépin-d'Auberoche]] et [[Villefranche-de-Lonchat]], des avenues à [[Sarlat-la-Canéda]] et [[Vézac (Dordogne)]], une résidence universitaire à [[Pessac]], des rues à [[Brive-la-Gaillarde]], [[Couzeix]], [[Bourges]] et [[Bergerac (Dordogne)|Bergerac]], un square à [[Athis-Mons]], une allée à [[Feytiat]].
* aux Pays-Bas : une rue à [[Almere]] ([[Pays-Bas]]) ;
* aux États-Unis : un boulevard dans sa ville natale de [[Saint-Louis (Missouri)]] .

=== Divers ===
En {{date|juin 2021}}, une des promotions d’élèves de l’[[École nationale d'administration (France)|ENA]] (tour extérieur et cycle d’intégration des officiers) choisit le nom de Joséphine Baker<ref>{{Lien web |langue=FR |auteur institutionnel=[[École nationale d'administration (France)|ENA]] |titre=La promotion des administrateurs civils reçus au tour extérieur a pour nom Joséphine Baker |url=https://www.ena.fr/Ecole/L-ENA-dans-l-actualite/Les-actualites-de-l-Ecole/La-promotion-des-administrateurs-civils-recus-au-tour-exterieur-a-pour-nom-Josephine-Baker |site=ENA |consulté le=2022-07-15}}.</ref>. En 2024, les élèves du nouvel INSP prennent la suite, en choisissant également pour leur promotion le nom de Joséphine Baker<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La promotion 2023-2024 s’appelle "Joséphine Baker" |url=https://insp.gouv.fr/actualites/la-promotion-2023-2024-sappelle-josephine-baker |site=Institut national du service public {{!}} INSP |date=2024-01-17 |consulté le=2024-01-17}}.</ref>. 

En {{date|mars 2024}}, la [[Monnaie de Paris]] annonce qu'elle va mettre en circulation en été 2024, une pièce de {{nobr|20 centimes}} d'euros à son effigie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Simone Veil, Joséphine Baker et Marie Curie: voici les nouvelles pièces de 10, 20 et 50 centimes |url=https://www.bfmtv.com/economie/simone-veil-josephine-baker-et-marie-curie-voici-les-nouvelles-pieces-de-10-20-et-50-centimes_AN-202403060562.html |site=BFM BUSINESS |consulté le=2024-03-07}}.</ref>. 

=== Vidéographie ===

* ''Frères d'armes - Joséphine Baker'', série ''[[Frères d'armes (série française)|Frères d'armes]]'', film-portrait raconté par [[Elsa Zylberstein]], co-réalisé par [[Pascal Blanchard (historien)|Pascal Blanchard]] et [[Rachid Bouchareb]], 2016, 2 minutes. {{Voir en ligne|lien=https://www.youtube.com/watch?v=60eEox_3oig&pp=ygUVYWNoYWMgam9zZXBoaW5lIGJha2Vy}}

=== Entrée au Panthéon ===
[[Fichier:Joséphine Baker au Panthéon - illustration de JipéDan.jpg|vignette|Joséphine Baker au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]], illustration de JipéDan, 2021.]]
[[Fichier:Tomb of Joséphine Baker in Panthéon, Agust 2023.JPG|vignette|Tombe de Joséphine Baker au Panthéon (crypte XIII).]]

Reprenant une idée de [[Régis Debray]]<ref>{{Lien web |titre=Régis Debray verrait bien Josephine Baker au Panthéon |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/spectacles/regis-debray-verrait-bien-josephine-baker-au-pantheon_3359675.html |site=Franceinfo |date=2013-12-18 |consulté le=2021-07-02}}.</ref>{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>, une pétition « Osez Joséphine » lancée à l’initiative de l’essayiste Laurent Kupferman soutient l’entrée au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]] de cette {{Citation|artiste, résistante, féministe et militante antiraciste}}<ref>{{Lien web|titre=Une pétition pour que Joséphine Baker, star des années folles et résistante, entre au Panthéon|jour=13|mois=mai|année=2021|éditeur=[[France Info (offre globale)|France Info]]|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/une-petition-pour-que-josephine-baker-star-des-annees-folles-et-resistante-entre-au-pantheon_4621503.html|consulté le=1 septembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. Elle rassemble {{unité|37920|signatures}}<ref>{{Lien web|titre=Osez Joséphine Baker au Panthéon ! |url=https://www.change.org/p/monsieur-le-président-de-la-république-française-joséphine-baker-au-panthéon |site=Change.org |consulté le=2021-08-24}}.</ref>{{,}}<ref name="Info_22082021"/>.

Le {{Date|22 août 2021}}, le journal ''[[Le Parisien]]'' annonce l’accord d’[[Emmanuel Macron]] pour son entrée au Panthéon le {{Date|30 novembre 2021-}}<ref name="Info_22082021">{{Lien web |titre=La chanteuse franco-américaine Joséphine Baker entrera au Panthéon le 30 novembre |date=22/08/2021 |url=https://www.francetvinfo.fr/societe/debats/pantheon/la-chanteuse-franco-americaine-josephine-baker-entrera-au-pantheon-le-30-novembre_4745031.html |site=[[France Info|francetvinfo.fr]] |consulté le=22 août 2021}}.</ref>, jour anniversaire de sa naturalisation française, {{nb|84 ans}} auparavant (en 1937)<ref>{{Lien web|titre=Vu de l’étranger. Joséphine Baker au Panthéon, “la consécration d’un destin exceptionnel” |url=https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-letranger-josephine-baker-au-pantheon-la-consecration-dun-destin-exceptionnel |site=Courrier international |date=2021-08-23 |consulté le=2021-08-23}}.</ref>. Le 23 août, l'Élysée fait l'annonce officielle<ref>{{Lien web |titre=Joséphine Baker, Gisèle Halimi et le Panthéon : le bonneteau de Macron |url=https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/230821/josephine-baker-gisele-halimi-et-le-pantheon-le-bonneteau-de-macron |site=mediapart.fr |date=23 août 2021}}.</ref>. Elle restera cependant inhumée au cimetière de Monaco<ref>{{Article|titre=Pourquoi le cercueil de Joséphine Baker arrive vide au Panthéon|périodique=[[Sud Ouest]]|date=2021-11-30|issn=1760-6454|lire en ligne=https://www.sudouest.fr/societe/pourquoi-le-cercueil-de-josephine-baker-arrive-vide-au-pantheon-7173706.php|consulté le=2021-11-30}}.</ref>, de sorte que le Panthéon ne sera pas son tombeau mais son [[cénotaphe]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Joséphine Baker : quand un cercueil (presque) vide entre au Panthéon |url=https://www.lci.fr/societe/video-josephine-baker-quand-un-cercueil-entre-vide-ou-presque-au-pantheon-2203231.html |site=LCI |consulté le=2021-12-01}}.</ref>.

Joséphine Baker entre au Panthéon le {{date|30 novembre 2021}}, devenant ainsi la sixième femme et la première femme noire à rejoindre le « temple » républicain<ref>{{Lien web |titre=Joséphine Baker au Panthéon : qui sont les cinq autres femmes déjà présentes ?|url=https://www.cnews.fr/culture/2021-11-26/josephine-baker-au-pantheon-qui-sont-les-cinq-autres-femmes-inhumees-avant-elle|site=[[CNews]]|date=26 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Joséphine Baker est entrée au Panthéon |url=https://www.france24.com/fr/france/20211130-en-direct-suivez-l-entr%C3%A9e-de-jos%C3%A9phine-baker-au-panth%C3%A9on |site=France 24 |date=2021-11-30 |consulté le=2021-12-01}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Jacques Pessis]] |titre=Joséphine Baker : sa vraie dernière au Panthéon |url=https://www.lefigaro.fr/culture/josephine-baker-sa-vraie-derniere-au-pantheon-20211130 |site=[[Le Figaro]]|date=2021-11-30 |consulté le=2021-12-01}}.</ref>. Dans cette nécropole laïque nationale, elle repose désormais symboliquement{{Note|Le corps de Joséphine Baker est enterré à [[Monaco]]. Le cercueil au nom de l'artiste, installé au Panthéon, contient de la terre provenant du [[Missouri (État)|Missouri]], dont elle est originaire, de France, son pays d'adoption, et de Monaco<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Sylvie Corbet|auteur2=Jeffrey Schaeffer|auteur3=Jamey Keaten|auteur4=Arno Pedram|auteur5=Bishr Eltouni|titre=Josephine Baker Becomes First Black Woman Inducted Into France's Pantheon|année=2021|mois=novembre|jour=30|url=https://time.com/6124826/josephine-baker-france-pantheon/|site=[[Time (magazine)|Time]]|consulté le=5 décembre 2021}}.</ref>.|group=alpha}} auprès de deux autres Français noirs : l'écrivain [[Alexandre Dumas]] et le [[Résistance française|résistant]] et homme politique [[Félix Éboué]]<ref name="Gillett_2021_12_03">{{Lien web|langue=en|auteur= Rachel Anne Gillett|titre=What Josephine Baker’s induction to the French Panthéon reveals — and obscures|jour=3|mois=décembre|année=2021|url=https://www.washingtonpost.com/outlook/2021/12/03/what-josephine-bakers-induction-panthon-reveals-obscures/|éditeur=[[The Washington Post]]|consulté le=5 décembre 2021}}.</ref>.

La panthéonisation d'une descendante d'esclaves noirs américains et d'[[autochtones d'Amérique]] suscite une quasi-unanimité en France. Pour ''Le Figaro'', cet engouement s'explique par l'[[universalisme républicain]] dont l'artiste, récipiendaire de la [[Croix de guerre 1939-1945 (France)|Croix de guerre]], est considérée être une figure exemplaire, a contrario d'un {{citation|fort courant venu d'Amérique}} qui cherche à {{citation|assigner chacun à sa race, son sexe}}. Pour Chloé Leprince, sur [[France Culture]], « dire que sa consécration dans la cathédrale républicaine du Panthéon fait consensus, c’est dire qu’elle fut à la fois celle qu’on assigna dans une posture fondamentalement façonnée par un regard raciste ; et aussi, celle qui s’est imposée en déjouant l’imagerie du bon sauvage, pour en faire son tremplin… et triompher<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Chloé Leprince |titre=Seins nus, bananes et métissage : derrière Joséphine Baker, l'histoire d'une préférence coloniale |url=https://www.franceculture.fr/histoire/seins-nus-bananes-et-metissage-derriere-josephine-baker-lhistoire-dune-preference-coloniale |site=franceculture.fr |date=2021-08-25 |consulté le=2021-12-21}}.</ref>. »

Aux États-Unis, l'hebdomadaire ''[[The Nation]]'' soutient que la célébration nationale d'une femme noire par la France masque un passé colonial et la persistance de discriminations raciales, la France étant ainsi accusée de perpétuer l'affirmation d'une supériorité d'un modèle social qu'elle prétend universaliste sur le [[Communautarisme (idéologie)|modèle communautariste]] américain<ref>{{Lien web|langue=fr |titre=Dans la presse - Entrée de Joséphine Baker au Panthéon : "Oser Joséphine" |url=https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/dans-la-presse/20211130-entr%C3%A9e-de-jos%C3%A9phine-baker-au-panth%C3%A9on-oser-jos%C3%A9phine |site=[[France 24]] |date=2021-11-30 |consulté le=5 décembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="Pedram_2021_11_29">{{Lien web|langue=en|auteur=Arno Pedram|auteur institutionnel=[[Associated Press]]|titre=French honors for U.S. born Josephine Baker prompts criticism over racism|jour=29|mois=novembre|année=2021|url=https://www.pbs.org/newshour/arts/french-honors-for-u-s-born-josephine-baker-prompts-criticism-over-racism|éditeur=[[PBS NewsHour]]|consulté le=5 décembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="Gillett_2021_12_03"/>.

== Décorations ==
* {{Déco|CLH|1961}} Le {{date|30 juin 1947}}, les membres de la Commission de liquidation et de règlement de la Résistance du ministère de l'Air, rejettent à l'unanimité le dossier d'attribution de la Légion d'Honneur pour Joséphine Baker. Dix ans plus tard, le dossier est rouvert et le {{date|9 décembre 1957}}, Joséphine Baker est nommée au grade de chevalier dans l'[[ordre national de la Légion d'honneur]]. Puis le {{date|18 août 1961}}, dans le parc de son château des Milandes, la distinction lui est remise par le général [[Martial Valin]]<ref>
{{Lien web
 |url=https://museedelaresistanceenligne.org/expo.php?expo=135&sstheme=1945
 |titre=La Légion d'honneur pour Joséphine Baker
 |site=un site de la [[fondation de la Résistance]]
 |consulté le= 27 mai 2024
}}.</ref>.
* {{Déco|CG39-45PB|1961}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>
* {{Déco|OMR|1946}}<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>
* {{Déco MCFL}}
* {{Déco MC39}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Joséphine Baker|q=Joséphine Baker}}
=== Sources primaires ===
* {{Ouvrage |auteur1=Joséphine Baker |auteur2=[[Jo Bouillon]] |champ libre=avec la collaboration de Jacqueline Cartier |titre=Joséphine |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]] |collection=Vécu |année=1976 |pages totales=413 |isbn=}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marcel Sauvage |titre=Les Mémoires de Joséphine Baker |lieu=Paris |éditeur=Dilecta |année=2006 |pages totales=298 |isbn=2-916275-05-3}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Brian Bouillon-Baker |auteur2=Gilles Trichard |titre=Joséphine Baker |sous-titre=le regard d'un fils |lieu=Paris |éditeur=Patrick Robin |année=2006 |pages totales=189 |isbn=2-35228-005-2}}
* Brian Bouillon-Baker, ''Joséphine Baker, l'universelle'', éditions du Rocher, 2021, 234 p.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Claude Bouillon-Baker |titre=Un château sur la lune |sous-titre=le rêve brisé de Joséphine Baker |lieu=Paris |éditeur=Hors Collection |année=2012 |pages totales=271 |isbn=978-2-258-09279-2}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Guy Penaud |titre=Joséphine Baker |sous-titre=La Résistance en chantant |lieu=Neuvic-sur-l'Isle/24-Neuvic-sur-l'Isle |éditeur=Les Livres de l'Îlot |année=2023 |pages totales=223 |isbn=979-10-92474-73-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Pessis|titre=Joséphine Baker|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=[[Folio (Gallimard)|Folio]]. Biographies|numéro dans collection=34|année=2007|pages totales=249|isbn=978-2-07-030883-5}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Angélique de Labarre |titre=Visiter le Château des Milandes |lieu=Bordeaux |éditeur=Sud Ouest |année=2006 |pages totales=31 |isbn=2-8790-1667-3}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Emmanuel Bonini |titre=La Véritable Joséphine Baker |lieu=Paris |éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]] |année=2000 |pages totales=365 |isbn=978-2-8570-4616-5}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Jean-Marc Loubier |titre=Joséphine, un amour de Simenon |lieu=Paris |éditeur=Durante |année=2003 |pages totales=170 |isbn=978-2-9124-0044-4}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Jean-Claude Bonnal |titre=Joséphine Baker et le Village des enfants du Monde en Périgord |éditeur=P.L.B |année=1993-2003 |pages totales=230 |isbn=978-2-8695-2042-4}}.
* {{Ouvrage |auteur1=Pascal Rannou |titre=Noire, la neige |éditeur=Parenthèses | année=2008 |pages=292 |isbn=978-2-8636-4648-9}}. Biofiction consacrée à la trompettiste et chanteuse Valaida Snow, amie, collègue de revue puis rivale de J. Baker<ref>cf. ''High hat, Trumpet and Rhythm'', de Mark Miller, op. cit.</ref>, qui est un des personnages principaux de ce roman.
* {{Ouvrage |auteur=Mark Miller |titre=High Hat, Trumpet and Rhythm, the life and music of Valaida Snow |éditeur=The Mercury Press, Toronto |année=2007 |pages totales=187 | isbn=978-1-5512-8127-8}}. L'auteur évoque les relations de travail de J. Baker et de V. Snow, et leur rivalité: p.8, 38, 44-45, 52, 57, 61, 94, 107, 120-121.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marianne Stjepanovic |illustrateur=Pauline Sciot |titre=Joséphine Baker, la danse libérée |lieu=Paris |éditeur=À dos d'âne |année=2011 |pages totales=45 |isbn=978-2-919372-00-3}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Charles Onana |titre=Joséphine Baker contre Hitler |sous-titre=la star noire de la France libre |lieu=Paris |éditeur=Duboiris |année=2006 |pages totales=160 |isbn=2-9522315-7-5}} {{BNF|401752403}}.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Michèle Barbier]] |titre=Tumpie, dite Joséphine Baker |éditeur=[[Éditions Alan Sutton]] |année=2005 |pages totales=158 |isbn=978-2849102367}}.
* {{Ouvrage |langue=it |auteur1=Gianni Lucini |titre=Luci, lucciole e canzoni sotto il cielo di Parigi : Storie di Chanteuses nella Francia del primo Novecento) |lieu=Novare |éditeur=Segni e Parole |année=2014 |pages totales=160 |isbn=978-88-908494-4-2}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Mae G. Henderson |directeur1=oui |auteur2=Charlene B. Regester |directeur2=oui |titre=The Josephine Baker Critical Reader |sous-titre=Selected Writings on the Entertainer and Activist |lieu=Jefferson |éditeur=[[McFarland & Company]] |année=2017 |pages totales=380 |isbn=978-1-47666-581-8 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=q20pDwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.
* {{Chapitre |titre chapitre=Joséphine Baker, danseuse, résistante, mère de famille |auteurs ouvrage=[[Pénélope Bagieu]] |titre ouvrage=[[Culottées]] 1 - Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |année=2016 |pages totales=141 |isbn=978-2-07-060138-7}}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Bennetta |nom1=Jules-Rosette |titre=Josephine Baker in Art and Life |sous-titre=the icon and the image |lieu=Champaign |éditeur=[[University of Illinois Press]] |année=2007 |pages totales={{XXI}}-368 |isbn=978-0-252-07412-7 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Hc-gM1YFjRoC&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Matthew Pratt |nom1=Guterl |titre=Josephine Baker and the Rainbow Tribe |éditeur=[[Harvard University Press]] |année=2014 |pages totales=288 |isbn=978-0-67404-755-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qRpuAwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Terri Simone |nom1=Francis |titre=Josephine Baker's Cinematic Prism |lieu=Bloomington |éditeur=[[Indiana University Press]] |année=2021 |pages totales=216 |isbn=978-0-25322-338-8 |isbn2=978-0-25335-653-6}}.
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Gérard Bonal]]|titre=Joséphine Baker|sous-titre=Du music-hall au Panthéon|lieu=Paris/14-Condé-sur-Noireau|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|année=2021|pages totales=336|isbn=979-1-0210-4140-0}}.

==== Bande dessinée ====
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=José-Louis|nom1=Bocquet|postnom1=(scénario)|lien auteur1=José-Louis Bocquet|prénom2=Catel|nom2=Muller|postnom2=(dessins)|lien auteur2=Catel Muller|champ libre=conseiller historique : Jean-Claude Bouillon-Baker|titre=Joséphine Baker|lieu=Bruxelles/ Paris|éditeur=[[Casterman]]|collection=Écritures|année=2017|année première édition=2016|pages totales=566|isbn=978-2-203-12429-5|présentation en ligne=https://journals.openedition.org/miranda/10723}}.

==== Ouvrage jeunesse ====
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Patricia Hruby Powell|nom2=Laurana Serres-Giardi (Adaptation)|illustrateur=Christian Robinson|titre=Joséphine|sous-titre=Joséphine Baker, la danse, la Résistance et les enfants|lieu=Voisins-le-Bretonneux|éditeur=[[Rue du monde]]|date=16 avril 2015|pages totales=101|isbn=978-2355043697}}.{{commentaire biblio|« Mention Spéciale » Non Fiction Award, à la [[Foire du livre de jeunesse de Bologne|Foire internationale du livre de jeunesse de Bologne]] 2014.}}

=== Audio ===
* {{de}} {{aud}} ''Das fabelhafte Leben der Joséphine Baker'' (« ''La Vie fabuleuse de Joséphine Baker'' »), collage audio de Peter Eckhart Reichel, [[Disque compact|CD]] Duophon, 2006.

=== Liens externes ===
{{catégorie principale}}
* {{mul|fr|en}} [http://www.milandes.com Château et jardins des Milandes], son ancienne demeure, aujourd’hui lieu touristique.
* {{mul|fr|en}} {{Lien web |titre=La Revue nègre, 1925 |url=https://museefrancoamericain.fr/objet/la-revue-negre-1925 |site=museefrancoamericain.fr - Musée Franco-Américain de Blérancourt |consulté le=13 mars 2021}}.
* {{mul|fr|en}} {{Lien web |auteur=Alexandre Sumpf |titre=Joséphine Baker et la Revue nègre |url=https://histoire-image.org/fr/etudes/josephine-baker-revue-negre?i=742&d=31&musee=Mus%C3%A9e%20national%20de%20la%20Coop%C3%A9ration%20Franco-am%C3%A9ricaine |site=histoire-image.org - L'histoire par l'image |date=octobre 2006 |consulté le=13 mars 2021}}.
* {{mul|fr|en|es}} {{Lien web |auteur=Olivier Roueff |titre=Politiques d’une « culture nègre » La Revue Nègre (1925) comme événement public |url=https://www.erudit.org/fr/revues/as/2006-v30-n2-as1445/014114ar/ |site=erudit.org - Anthropologies et Sociétés |date=2006 |consulté le=28 novembre 2021}}.
* [http://www.museedelaresistanceenligne.org/expo.php?expo=135 Joséphine Baker, une résistante atypique], sur le site du musée de la Résistance en ligne (site de la [[Fondation de la Résistance]]), novembre 2021.
* [https://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/dossier-individuel/josephine-baker-1906-1975 Joséphine Baker (1906-1975)], sur le site du Service historique de la Défense.

==== Bases de données et dictionnaires ====
{{Liens}}

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|group=alpha}}

=== Références ===
{{Crédit d'auteurs|interne|Giuseppe Abatino|112783347|note=oui}}
{{Références}}

{{Palette|
 |Personnalités enterrées au Panthéon de Paris
 |Burlesque Hall of Fame
}}
{{Portail|Jazz|Danse|Cinéma français|Spectacle|Afro-Américains|Résistance française|Renseignement|USA|Femmes|LGBT}}

{{CLEDETRI:Baker, Joséphine}}
[[Catégorie:Joséphine Baker|*]]
[[Catégorie:Chanteuse américaine du XXe siècle]]
[[Catégorie:Chanteuse française du XXe siècle]]
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[[Catégorie:Actrice française de cinéma]]
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[[Catégorie:Agent d'un service de renseignement français]]
[[Catégorie:Personnalité de la France libre]]
[[Catégorie:Résistante française]]
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[[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1961]]
[[Catégorie:Titulaire de la médaille de la Résistance française avec rosette]] 
[[Catégorie:Femme dans l'armée française]]
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[[Catégorie:Naissance en juin 1906]]
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[[Catégorie:Décès à l'hôpital de la Salpêtrière]]
[[Catégorie:Décès à 68 ans]]
[[Catégorie:Mort d'une hémorragie cérébrale]]
[[Catégorie:Personnalité ayant eu des obsèques nationales en France]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée à Monaco]]
[[Catégorie:Personnalité transférée au Panthéon de Paris]]
[[Catégorie:Actrice afro-américaine]]
[[Catégorie:Chanteuse afro-américaine du XXe siècle]]