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'''Woomera''' est un village d'environ 300 habitants<ref>{{lien web|url=http://www.censusdata.abs.gov.au/ABSNavigation/prenav/LocationSearch?collection=Census&period=2006&areacode=UCL429600&producttype=QuickStats&breadcrumb=PL&action=401|titre=Redirect to Census data page|premier=c=AU; o=Commonwealth of Australia; ou=Australian Bureau of|nom=Statistics|site=www.censusdata.abs.gov.au}}</ref> de l'[[outback]], situé en plein cœur de l'[[Australie-Méridionale]] à près de 500&nbsp;km au nord-ouest d'[[Adélaïde (Australie)|Adélaïde]] sur la "Stuart Highway".
'''Woomera''' est un village d'environ 300 habitants<ref>{{lien web|url=http://www.censusdata.abs.gov.au/ABSNavigation/prenav/LocationSearch?collection=Census&period=2006&areacode=UCL429600&producttype=QuickStats&breadcrumb=PL&action=401|titre=Redirect to Census data page|auteur institutionnel=Australian Bureau of Statistics|site=www.censusdata.abs.gov.au}}</ref> de l'[[outback]], situé en plein cœur de l'[[Australie-Méridionale]] à près de {{unité|500 km}} au nord-ouest d'[[Adélaïde (Australie)|Adélaïde]] sur la {{lang|en|[[Stuart Highway]]}}.
Son nom provient d'un mot aborigène "Eora" qui désigne une arme de chasse. Cette identité a été choisie en raison de l'installation d'activités militaires en limite de la ville: la Base de lancement de Woomera.


Son nom provient d'un mot aborigène « Eora » qui désigne une arme de chasse. Cette identité a été choisie en raison de l'installation d'un site d'activités militaires en limite de la ville, la [[zone interdite de Woomera]].
== Histoire ==
Le « {{lang|en|Woomera Rocket Range}} », (''base de lancement de Woomera'') a été établi en 1947, comme projet commun entre la Grande-Bretagne et l'Australie. Au début des années 50, c'était le deuxième site de lancement le plus occupé au monde, après [[Cap Canaveral]], en Floride)<ref>{{Lien web|url=http://www.abc.net.au/science/articles/2007/07/18/1980913.htm|titre=Woomera recognised for historic value|auteur=Dani Cooper — ABC|lien auteur=Australian Broadcasting Corporation|date=18 juillet 2007|consulté le=21 mai 2010}}</ref>. Le premier missile a été lancé de Woomera en 1949<ref>{{lien web|url=http://homepage.powerup.com.au/~woomera/history.htm|titre=A History Of Woomera|premier=Mark T.|nom=Rigby|site=homepage.powerup.com.au}}</ref>. Au cours des années 1960, le [[Royaume-Uni]] effectue sur la base de lancement de Woomera les premiers essais des fusées [[Royaume-Uni|britanniques]] [[Blue Streak]] et [[Black Arrow]]. Tous les tirs de la fusée européenne [[Europa (fusée)|Europa]] sauf le dernier sont également réalisés depuis cette base entre 1964 et 1970. En 1967, un lanceur [[Sparta (fusée)|Sparta]] lance le premier satellite australien, construit par Australian Weapons Research et l'[[université d'Adélaïde]], depuis Woomera<ref>{{lien web|url=http://www.adelaide.edu.au/news/print23081.html|titre=40th anniversary of Australia's first satellite|site=www.adelaide.edu.au}}</ref>


== Histoire ==
La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis ce dernier tir en 1971, bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation se poursuit sur place<ref name="space-100325" />.
{{Article principal|Zone interdite de Woomera}}
Le ''{{lang|en|Woomera Rocket Range}}'', (« [[base de lancement]] de Woomera ») est établi en 1947, comme projet commun entre la Grande-Bretagne et l'Australie. Au début des années 1950, c'est le deuxième site de lancement le plus actif au monde, après [[Cap Canaveral]] en Floride<ref>{{Lien web |auteur= Dani Cooper |titre= Woomera recognised for historic value |éditeur= [[Australian Broadcasting Corporation|ABC]] |date= 18 juillet 2007 |url= http://www.abc.net.au/science/articles/2007/07/18/1980913.htm |consulté le= 04/2022 }}.</ref>. Le premier missile a été lancé de Woomera en 1949<ref>{{lien web |lang= en |prénom= Mark T. |nom= Rigby |titre= A History Of Woomera |site= homepage.powerup.com.au |url= http://homepage.powerup.com.au/~woomera/history.htm |consulté le= |brisé le= 04/2022 }}.</ref>. Au cours des années 1960, le [[Royaume-Uni]] effectue sur la base de lancement de Woomera les premiers essais des fusées britanniques {{lang|en|[[Blue Streak]]}} et {{lang|en|[[Black Arrow]]}}. Tous les tirs de la fusée européenne [[Europa (fusée)|Europa]] sauf le dernier sont également réalisés depuis cette base entre 1964 et 1970. En 1967, un lanceur [[Sparta (fusée)|Sparta]] emporte le premier satellite australien, construit par {{lang|en|Australian Weapons Research}} et l'[[université d'Adélaïde]], depuis Woomera<ref>{{lien web |lang= en |titre= 40th anniversary of Australia's first satellite |site= adelaide.edu.au |date= 29/11/2007 |url= http://www.adelaide.edu.au/news/print23081.html |consulté le= 04/2022 }}.</ref>.


À l'heure actuelle, le village est un centre touristique de l'[[Outback]] australien et la base est contrôlée par le [[Royal Australian Air Force]] (RAAF)<ref>http://www.woomera.com.au/index.htm</ref>.
La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis ce dernier tir en 1971, bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation se poursuive sur place<ref name="space-100325"/>. À l'heure actuelle, le village est un centre touristique de l'[[Outback]] australien et la base est contrôlée par le {{lang|en|[[Royal Australian Air Force]]}} (RAAF)<ref>{{lien web |titre= Woomera |site= woomera.com.au |url= http://www.woomera.com.au/index.htm |brisé le= 04/2022 }} (page accessible par "Archive.is").</ref>.


== Base de lancement de Woomera ==
== Base de lancement de Woomera ==
=== Polygone de tirs britanniques ===
=== Polygone de tirs britanniques ===
L'importance historique de Woomera se résume principalement au fait que dès la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], la [[Grande-Bretagne]], alors à la recherche d'un champ de tir pour tester ses nouveaux engins téléguidés loin des zones habitées, porta son dévolu sur cet endroit durant l'année 46 (consensus avec le gouvernement australien). À noter que la France suivra une démarche similaire avec son centre saharien de [[Béchar|Colomb-Béchar]].
L'importance historique de Woomera se résume principalement au fait que dès la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], la [[Grande-Bretagne]], alors à la recherche d'un champ de tir pour tester ses nouveaux engins téléguidés loin des zones habitées, porta son dévolu sur cet endroit durant l'année 1946 (consensus avec le gouvernement australien). La France suivra une démarche similaire avec son centre saharien de [[Béchar|Colomb-Béchar]].


Le sol de ce site à une très forte teneur en sel ''(14 fois supérieures à celle de l'eau de mer)'', cependant, dans le cadre d'essais d'engins en toute sécurité, à plus ou moins longue portée, les responsables ne pouvaient prétendre à trouver meilleur emplacement dans les pays d'obédience britannique ([[Commonwealth]])<ref name="compil">Compilation réalisée au travers des revues aérospatiales des années 60 (Air et Cosmos, Intéravia) et de divers livres traitant le programme Europa.</ref>.
{{référence insuffisante|Malgré la très forte teneur en sel du site (14 fois supérieure à celle de l'eau de mer), dans le cadre d'essais sécurisés d'engins à plus ou moins longue portée, les responsables ne peuvent trouver meilleur emplacement dans les pays d'obédience britannique ([[Commonwealth]])<ref name="compil">Compilation réalisée au travers des revues aérospatiales des années 1960 (Air et Cosmos, Intéravia) et de divers livres traitant le programme Europa.</ref>.}}


=== Port spatial avancé des Européens ===
=== Port spatial avancé des Européens ===
Au début, rien n'indiquait que Woomera, située à plus de {{unité|18000|km}} de [[Londres]], allait devenir le centre d'intérêt des pays européens désireux d'accéder à l'espace dans les années 1960.
{{refnec|Au début, rien n'indique que Woomera, située à plus de {{unité|18000|km}} de [[Londres]], va devenir le centre d'intérêt des pays européens désireux d'accéder à l'espace dans les années 1960.


Woomera possédait déjà l'infrastructure de lancement du missile de dissuasion ''Blue Streak'' et, comme ce dernier allait devenir la pièce maîtresse d’''Europa'', l’''[[ELDO]]'' (une des composantes de la future [[Agence spatiale européenne|ESA]]) se retrouvait liée pour s'efforcer de mettre au point le '''premier lanceur européen''' à partir de ce site.
Woomera possède déjà l'infrastructure de lancement du missile balistique de dissuasion {{lang|en|[[Blue Streak]]}} et, comme ce dernier devient la pièce maîtresse d'[[Europa (fusée)|Europa]], le [[Centre européen pour la construction de lanceurs d'engins spatiaux]] (une des composantes de la future [[Agence spatiale européenne]]) se voit contraint de mettre au point le premier lanceur européen à partir de ce même site.


Mais son attrait ne se limitait pas à cette spécificité; L'aire de lancement d'Europa était une zone égale aux deux tiers de la France. La base offrait la possibilité d'effectuer des tirs de 2000&nbsp;km à travers le désert, ce qui satisfaisait pleinement les équipes de protection. En revanche, sa position n'était pas idéale pour accomplir des missions autres que scientifiques.
Mais son attrait ne se limite pas à cette spécificité ; L'aire de lancement d'Europa est une zone égale aux deux tiers de la France. La base permet d'effectuer des tirs de {{unité|2000|km}} à travers le désert, ce qui satisfait pleinement les équipes de protection. En revanche, sa position n'est pas idéale pour accomplir des missions autres que scientifiques.}}


À une quarantaine de kilomètres à l'est de celle-ci, on édifia une base de vie indispensable à l'accompagnement d'un programme de cette ampleur. Semblant surgir du désert, elle se présentait sous la forme d'une bourgade moderne ''dotée de toutes les commodités'' pouvant accueillir 5 à 6000 âmes<ref name="compil" />.
{{référence insuffisante|À une quarantaine de kilomètres à l'est de l'aire de lancement, on édifie une base de vie indispensable à l'accompagnement d'un programme de cette ampleur. Semblant surgir du désert, c'est à l'époque une bourgade moderne ''dotée de toutes les commodités'', pouvant accueillir 5 à {{unité|6000|âmes}}<ref name="compil"/>.}}


=== Désengagement progressif du site par les Britanniques ===
=== Désengagement progressif du site par les Britanniques ===
Les expatriés européens, en dehors de l'exotisme ''touristique'', ne conserveront pas un très bon souvenir de ce séjour dans l'hémisphère sud car, malgré toute leur bonne volonté, ils ne purent réussir le moindre lancement. La promesse faite d'attribuer à Woomera le titre de ''Port de l'espace'', dès le premier succès orbital, embarrassait leurs auteurs.
{{refnec|Les expatriés européens, en dehors de l'exotisme touristique, ne conservent pas un très bon souvenir de ce séjour dans l'hémisphère sud car, malgré toute leur bonne volonté, ils ne réussissent pas le moindre lancement. La promesse faite d'attribuer à Woomera le titre de ''Port de l'espace'', dès le premier succès orbital, embarrasse ses auteurs.


En 1966, le choix de la Guyane française (Kourou) désengageait déjà l'ELDO. Elle espérait trouver dans ce lieu, pour ses futurs desseins, un site beaucoup mieux adapté aux tirs équatoriaux. Mais avant d'en arriver là, le pire pour cette organisation était à venir.
En 1966, le choix de la Guyane française (Kourou) désengage déjà l'{{quoi|ELDO}}. Elle espère trouver dans ce lieu un site beaucoup mieux adapté aux tirs équatoriaux. Mais avant d'en arriver là, le pire pour cette organisation est à venir : après cinq succès consécutifs du Blue Streak, (seul ou avec une partie supérieure mannequin), elle accumule autant de lancements désastreux.


La déception des acteurs du site est donc très forte lorsqu'ils rejoignent la base de Kourou dans la forêt amazonienne. Malheureusement, l'échec de la {{11e|mission}} d'Europa conduit à l'abandon de ce programme et ouvre une voie royale à [[Ariane (fusée)|Ariane]] (tout au moins pour ce qu'il ne fallait pas faire).}}
Après cinq succès consécutifs du Blue Streak, ''(seul ou avec une partie supérieure mannequin)'', elle accumulait autant de lancements désastreux.


{{référence insuffisante|Cependant l'Australie n'attend pas l'Europe pour accomplir une satellisation à partir de son sol. Elle profite de la présence à Woomera des américains chargés de mettre en œuvre dix missiles Redstone (programme de réentrée Sparta). Après négociations, elle réussit à obtenir le dernier du lot et elle parvient en {{date-|novembre 1967}} à injecter son premier satellite (Wresat 1) à l'aide de cette Redstone adaptée<ref name="compil"/>.}}
La déception des acteurs du site était donc très forte lorsqu'ils ont rejoint la base de Kourou dans la forêt amazonienne. Malheureusement, l'échec de la {{11e|mission}} d'Europa conduisait à l'abandon de ce programme et ouvrait une voie royale à [[Ariane (fusée)|Ariane]] (tout au moins sur ce qu'il ne fallait pas faire).


=== Abandon définitif du site par les britanniques ===
Cependant l'Australie n'attendit pas l'Europe pour accomplir une satellisation à partir de son sol. Elle profitait de la présence des Américains à Woomera chargés de mettre en œuvre dix missiles Redstone (programme de réentrée Sparta). Après négociations, elle réussissait à obtenir le dernier du lot et elle parvenait en novembre 1967 à injecter son premier satellite (Wresat 1) à l'aide de cette Redstone adaptée<ref name="compil" />.
{{refnec|Les européens travaillant sous d'autres cieux n'empêchent pas les britanniques de continuer leurs études de lanceurs sous la forme de leur programme national Black Arrow. La maigreur du projet (quatre tirs de 1969 à 71) ne peut bercer d'illusions les autorités locales. Néanmoins l'ultime lancement (mise en orbite du satellite [[Prospero X-3]]), offre à Woomera une sortie un peu plus glorieuse.}}


{{référence insuffisante|En 1976, à son tour le Royaume-Uni abandonne définitivement la base australienne après une présence s'étalant sur une trentaine d'années. Par la suite, en dépit de quelques tirs sporadiques de fusées de moindre importance et du maintien de la présence d'une station sol de suivi de satellites (fermée en 1999), "Woomera Village" s'enfonce dans une sorte de léthargie, bien loin de sa splendeur d'antan<ref name="compil" />.}}
=== Abandon définitif du site par les Britanniques ===
Les Européens travaillant sous d'autres cieux n'empêchèrent pas les Britanniques de continuer leurs études de lanceurs sous la forme de leur programme national Black Arrow. La maigreur du projet (quatre tirs de 1969 à 71) ne pouvait bercer d'illusions les autorités locales. Néanmoins l'ultime lancement (mise en orbite du satellite [[Prospero]]), permettait d'offrir à Woomera une sortie un peu plus glorieuse.


=== Depuis les années 1970 ===
En 1976, le Royaume-Uni devait à son tour abandonner définitivement la base australienne après une présence s'étalant sur une trentaine d'années. Par la suite, en dépit de quelques tirs sporadiques de fusées de moindre importance et du maintien de la présence d'une station sol de suivi de satellites (fermée en 1999), "Woomera Village" devait s'enfoncer dans une sorte de léthargie, bien loin de sa splendeur d'antan<ref name="compil" />.
{{refnec|L'absence de programme spatial national et l'arrêt des activités spatiales étrangères sur le territoire marginalisent au début des années 1970 l'activité spatiale en Australie. La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis 1971, bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation s'y poursuivent<ref name="space-100325"/>. Les lancements les plus récents ont été faits par une société australienne appelée AUSROC, pour montrer les possibilités de lancement de fusées dans l'espace à partir de l'Australie et par la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] pour des universités américaines qui, en utilisant des fusées {{lnobr rom|Black Brant IX}}, ont voulu étudier l'espace stellaire. Ces fusées ont lancé des télescopes hors de l'atmosphère terrestre.}}


En 1996, l'agence spatiale japonaise [[NASDA]] étudie la viabilité des systèmes de débarquement automatisés de leur [[véhicule spatial]] réutilisable expérimental [[ALFLEX]]<ref>{{Lien web |langue= en |titre= History of Woomera Meteorological Office |site= bom.gov.au |éditeur= Gouvernement australien |url= http://www.bom.gov.au/sa/woomera/history.shtml |consulté le= 21 mai 2010 |brisé le= 04/2022 }} (page accessible par "Archive.is").</ref>. Le {{date-|13 juin 2010}}, la capsule de rentrée de la [[sonde spatiale]] japonaise [[Hayabusa (sonde spatiale)|Hayabusa]] revient sur Terre à Woomera<ref>{{Lien web |langue= en |auteur= Malcolm Farr |titre= Unmanned Japanese spacecraft Hayabusa to land at Woomera |site= adelaidenow.com.au |editeur= The Daily Telegraph |date= 21 avril 2010 |url= https://www.adelaidenow.com.au/news/unmanned-japanese-spacecraft-hayabusa-to-land-at-woomera/news-story/20b93764b20fb5d5c67f53a77d02bd98 |consulté le= 21 mai 2010 }}.</ref>. Et le {{date-|5 décembre 2020}}, la capsule de rentrée de la seconde sonde [[Hayabusa 2]] y atterrit, elle aussi chargée d'échantillons d'un astéroïde<ref>{{Lien web |langue=en |titre= JAXA’s Hayabusa2 asteroid sample return capsule lands in Australia |site= nasaspaceflight.com |date= 5 décembre 2020 |url= https://www.nasaspaceflight.com/2020/12/hayabusa2-returns-to-australia/ |consulté le= 04/2022 }}.</ref>.
=== Depuis les années 1970 ===
L'absence de programme spatial national et l'arrêt des activités spatiales étrangères sur le territoire marginalisent au début des années 1970 l'activité spatiale en Australie. La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis 1971, bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation se poursuivent sur place<ref name="space-100325" />. Les lancements les plus récents ont été faits par une société australienne appelée AUSROC, pour montrer les possibilités de lancements de fusées dans l'espace à partir de l'Australie et par la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] pour des universités américaines qui, en utilisant des fusées [[Black Brant IX]], ont voulu étudier l'espace stellaire. Ces fusées ont lancé des télescopes hors de l'atmosphère terrestre. En 1996, l'agence spatiale japonaise [[NASDA]] a étudié la viabilité des systèmes de débarquement automatisés de leur véhicule spatial réutilisable expérimental [[ALFLEX]]<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.bom.gov.au/sa/woomera/history.shtml|titre=History of Woomera Meteorological Office|auteur=Gouvernement australien|consulté le=21 mai 2010}}</ref>. La capsule de rentrée de la sonde spatiale japonaise [[Hayabusa (sonde spatiale)|Hayabusa]] revint sur Terre à Woomera le 13 juin 2010<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.adelaidenow.com.au/unmanned-japanese-spacecraft-hayabusa-to-land-at-woomera/story-e6frea6u-1225856457975|titre=Unmanned Japanese spacecraft Hayabusa to land at Woomera|auteur=The Daily Telegraph|date=21 avril 2010|consulté le=21 mai 2010}}</ref>.


== Références ==
== Références ==
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* [[Centre de réception et de traitement de l'immigration de Woomera]]
* [[Centre de réception et de traitement de l'immigration de Woomera]]


{{Portail|Australie-Méridionale}}
{{Portail|Australie-Méridionale|astronautique}}


[[Catégorie:Ville en Australie-Méridionale]]
[[Catégorie:Ville en Australie-Méridionale]]
[[Catégorie:Base de lancement]]
[[Catégorie:Programme spatial australien]]

Dernière version du 17 avril 2023 à 18:10

Woomera
Woomera
Le parc à fusées sud de Woomera
Administration
Pays Drapeau de l'Australie Australie
Maire Australian Department of Defence Administration
Code postal SA 5720
Démographie
Population 295 hab. (2006)
Géographie
Coordonnées 31° 12′ 00″ sud, 136° 49′ 00″ est
Altitude 169 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Australie
Voir sur la carte topographique d'Australie
Woomera

Woomera est un village d'environ 300 habitants[1] de l'outback, situé en plein cœur de l'Australie-Méridionale à près de 500 km au nord-ouest d'Adélaïde sur la Stuart Highway.

Son nom provient d'un mot aborigène « Eora » qui désigne une arme de chasse. Cette identité a été choisie en raison de l'installation d'un site d'activités militaires en limite de la ville, la zone interdite de Woomera.

Le Woomera Rocket Range, (« base de lancement de Woomera ») est établi en 1947, comme projet commun entre la Grande-Bretagne et l'Australie. Au début des années 1950, c'est le deuxième site de lancement le plus actif au monde, après Cap Canaveral en Floride[2]. Le premier missile a été lancé de Woomera en 1949[3]. Au cours des années 1960, le Royaume-Uni effectue sur la base de lancement de Woomera les premiers essais des fusées britanniques Blue Streak et Black Arrow. Tous les tirs de la fusée européenne Europa sauf le dernier sont également réalisés depuis cette base entre 1964 et 1970. En 1967, un lanceur Sparta emporte le premier satellite australien, construit par Australian Weapons Research et l'université d'Adélaïde, depuis Woomera[4].

La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis ce dernier tir en 1971, bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation se poursuive sur place[5]. À l'heure actuelle, le village est un centre touristique de l'Outback australien et la base est contrôlée par le Royal Australian Air Force (RAAF)[6].

Base de lancement de Woomera

[modifier | modifier le code]

Polygone de tirs britanniques

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L'importance historique de Woomera se résume principalement au fait que dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne, alors à la recherche d'un champ de tir pour tester ses nouveaux engins téléguidés loin des zones habitées, porta son dévolu sur cet endroit durant l'année 1946 (consensus avec le gouvernement australien). La France suivra une démarche similaire avec son centre saharien de Colomb-Béchar.

Malgré la très forte teneur en sel du site (14 fois supérieure à celle de l'eau de mer), dans le cadre d'essais sécurisés d'engins à plus ou moins longue portée, les responsables ne peuvent trouver meilleur emplacement dans les pays d'obédience britannique (Commonwealth)[7].[source insuffisante]

Port spatial avancé des Européens

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Au début, rien n'indique que Woomera, située à plus de 18 000 km de Londres, va devenir le centre d'intérêt des pays européens désireux d'accéder à l'espace dans les années 1960.

Woomera possède déjà l'infrastructure de lancement du missile balistique de dissuasion Blue Streak et, comme ce dernier devient la pièce maîtresse d'Europa, le Centre européen pour la construction de lanceurs d'engins spatiaux (une des composantes de la future Agence spatiale européenne) se voit contraint de mettre au point le premier lanceur européen à partir de ce même site.

Mais son attrait ne se limite pas à cette spécificité ; L'aire de lancement d'Europa est une zone égale aux deux tiers de la France. La base permet d'effectuer des tirs de 2 000 km à travers le désert, ce qui satisfait pleinement les équipes de protection. En revanche, sa position n'est pas idéale pour accomplir des missions autres que scientifiques.

À une quarantaine de kilomètres à l'est de l'aire de lancement, on édifie une base de vie indispensable à l'accompagnement d'un programme de cette ampleur. Semblant surgir du désert, c'est à l'époque une bourgade moderne dotée de toutes les commodités, pouvant accueillir 5 à 6 000 âmes[7].[source insuffisante]

Désengagement progressif du site par les Britanniques

[modifier | modifier le code]

Les expatriés européens, en dehors de l'exotisme touristique, ne conservent pas un très bon souvenir de ce séjour dans l'hémisphère sud car, malgré toute leur bonne volonté, ils ne réussissent pas le moindre lancement. La promesse faite d'attribuer à Woomera le titre de Port de l'espace, dès le premier succès orbital, embarrasse ses auteurs.

En 1966, le choix de la Guyane française (Kourou) désengage déjà l'ELDO[Quoi ?]. Elle espère trouver dans ce lieu un site beaucoup mieux adapté aux tirs équatoriaux. Mais avant d'en arriver là, le pire pour cette organisation est à venir : après cinq succès consécutifs du Blue Streak, (seul ou avec une partie supérieure mannequin), elle accumule autant de lancements désastreux.

La déception des acteurs du site est donc très forte lorsqu'ils rejoignent la base de Kourou dans la forêt amazonienne. Malheureusement, l'échec de la 11e mission d'Europa conduit à l'abandon de ce programme et ouvre une voie royale à Ariane (tout au moins pour ce qu'il ne fallait pas faire).

Cependant l'Australie n'attend pas l'Europe pour accomplir une satellisation à partir de son sol. Elle profite de la présence à Woomera des américains chargés de mettre en œuvre dix missiles Redstone (programme de réentrée Sparta). Après négociations, elle réussit à obtenir le dernier du lot et elle parvient en à injecter son premier satellite (Wresat 1) à l'aide de cette Redstone adaptée[7].[source insuffisante]

Abandon définitif du site par les britanniques

[modifier | modifier le code]

Les européens travaillant sous d'autres cieux n'empêchent pas les britanniques de continuer leurs études de lanceurs sous la forme de leur programme national Black Arrow. La maigreur du projet (quatre tirs de 1969 à 71) ne peut bercer d'illusions les autorités locales. Néanmoins l'ultime lancement (mise en orbite du satellite Prospero X-3), offre à Woomera une sortie un peu plus glorieuse.[réf. nécessaire]

En 1976, à son tour le Royaume-Uni abandonne définitivement la base australienne après une présence s'étalant sur une trentaine d'années. Par la suite, en dépit de quelques tirs sporadiques de fusées de moindre importance et du maintien de la présence d'une station sol de suivi de satellites (fermée en 1999), "Woomera Village" s'enfonce dans une sorte de léthargie, bien loin de sa splendeur d'antan[7].[source insuffisante]

Depuis les années 1970

[modifier | modifier le code]

L'absence de programme spatial national et l'arrêt des activités spatiales étrangères sur le territoire marginalisent au début des années 1970 l'activité spatiale en Australie. La base de Woomera n'est plus utilisée pour lancer des satellites depuis 1971, bien que la recherche sur les fusées et les technologies spatiale et de l'aviation s'y poursuivent[5]. Les lancements les plus récents ont été faits par une société australienne appelée AUSROC, pour montrer les possibilités de lancement de fusées dans l'espace à partir de l'Australie et par la NASA pour des universités américaines qui, en utilisant des fusées Black Brant IX, ont voulu étudier l'espace stellaire. Ces fusées ont lancé des télescopes hors de l'atmosphère terrestre.[réf. nécessaire]

En 1996, l'agence spatiale japonaise NASDA étudie la viabilité des systèmes de débarquement automatisés de leur véhicule spatial réutilisable expérimental ALFLEX[8]. Le , la capsule de rentrée de la sonde spatiale japonaise Hayabusa revient sur Terre à Woomera[9]. Et le , la capsule de rentrée de la seconde sonde Hayabusa 2 y atterrit, elle aussi chargée d'échantillons d'un astéroïde[10].

Références

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  1. Australian Bureau of Statistics, « Redirect to Census data page », sur www.censusdata.abs.gov.au
  2. Dani Cooper, « Woomera recognised for historic value », ABC, (consulté en ).
  3. (en) Mark T. Rigby, « A History Of Woomera »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur homepage.powerup.com.au.
  4. (en) « 40th anniversary of Australia's first satellite », sur adelaide.edu.au, (consulté en ).
  5. a et b Denise Chow, « New Hypersonic Rocket Test Launched in Australia », sur Space.com, (consulté le )
  6. « Woomera »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur woomera.com.au (page accessible par "Archive.is").
  7. a b c et d Compilation réalisée au travers des revues aérospatiales des années 1960 (Air et Cosmos, Intéravia) et de divers livres traitant le programme Europa.
  8. (en) « History of Woomera Meteorological Office »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur bom.gov.au, Gouvernement australien (consulté le ) (page accessible par "Archive.is").
  9. (en) Malcolm Farr, « Unmanned Japanese spacecraft Hayabusa to land at Woomera », sur adelaidenow.com.au, The Daily Telegraph, (consulté le ).
  10. (en) « JAXA’s Hayabusa2 asteroid sample return capsule lands in Australia », sur nasaspaceflight.com, (consulté en ).

Articles connexes

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