« Accolade (geste) » : différence entre les versions
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== Etymologie == |
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Le substantif français "accolade" dérive du latin ''ad collum'', au cou, auquel s'ajoute le suffixe dérivationnel -ade. ''Ad collum'' fait référence au coup de poing à la base du cou, donné à la fin du Moyen Âge, comme geste d'admisson des chevaliers. |
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Elle se distingue du [[câlin]] par l'absence de [[caresse]]s. |
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=== L'accolade romaine === |
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Le mouvement international des [[Free Hugs]] consiste à faire des accolades à des inconnus dans la rue afin de souligner l'indifférence des acteurs des sociétés modernes. |
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L'accolade est attesté dès l'époque romaine comme signe d'alliane et d'allegéance. Un témoignage artistique de cet accolode est donné dans le groupe en porphyre des [[Tétrarque|Tétraques]] de Venise.<ref>{{Lien web |langue=it-IT |prénom=Valentina |nom=Cognini |titre=I Tetrarchi, simbolo della continuità del potere imperiale |url=https://www.frammentirivista.it/tetrarchi-basilica-san-marco-venezia-analisi/ |site=Frammenti Rivista |date=2021-03-02 |consulté le=2024-02-15}}</ref> Les Tétrarques s'embrassent par paires et symbolisent donc la ''fraternitas'' entre les Césars et les Augustes qui garantissait la paix et la succession de l'Empire suite aux affrontements dramatiques survenus après la mort de l'Empereur au cours du siècle dernier: "à l'accolade des empereurs correspond l'étrainte de la puissance romaine".<ref>{{Article|prénom1=Marie-Claude|nom1=L'Huillier|titre=La figure de l'empereur et les vertus impériales. Crise et modèle d'identité dans les Panégyriques latins|périodique=Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité|volume=329|numéro=1|pages=580|date=1986|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_1986_act_329_1_1689|consulté le=2024-02-15}}</ref> |
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=== La colée des chevaliers et l'accolade militaire === |
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De l’adoubement au {{s-|XI}} par la « collée », coup de poing à la base du cou, ou l'« accolade » à la fin du [[Moyen Âge]], le geste d'admisson des chevaliers s'est progressivement ritualisé, et devenant plus liturgique dans la mesure où il s'intégrait dans les rites de l'[[Église catholique|Eglise catholique]], il a pris une forme plus canonique. |
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Barack Obama embraces his great uncle Charles Payne.jpg|[[Barack Obama]] et [[Charles Payne]], accolade d'un grand-oncle éloigné qui est un [[Ancien combattant|vétéran]] de la Seconde Guerre mondiale pour la commémoration du « D-day » en France en 2009. |
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L'accolade à l'origine est un coup donné du plat de l’épée sur l’épaule du chevalier nouvellement adoubé.<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Académie française |prénom= |nom= |titre=Accolade |url=http://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9A0257 |site=Dictionnaire de l’Académie française |éditeur=9e édition |consulté le=2024-02-15}}</ref> L'adoubé reçoit ce coup sur le sommet du crâne, sur la nuque ou sur l'épaule pour tester son endurance ou marquer douloureusement ce [[rite de passage]]<ref>{{Ouvrage|auteur=Christian Montésinos|titre=Éléments de mythologie sacrée aux XIIe et XIIIe siècles en France|éditeur=Éditions de la Hutte|année=2011|passage=226}}.</ref>. |
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Finale de la Coupe du monde de football 1938, Giuseppe Meazza reçoit l'accolade de Vittorio Pozzo.jpg|[[Giuseppe Meazza]] reçoit l'accolade de [[Vittorio Pozzo]], finale de la Coupe du monde de football 1938. |
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'FREE HUGS'; Seoul.jpg|Free Hug à Séoul en 2007. |
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Aujourd’hui, à la remise d’une décoration militaire suite un geste ébauchant une embrassade. Ce geste issu de la chevalerie est maintenu notamment dans la remise de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'Honneur]] depuis le XIXe siècle.<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Journal militaire officiel: 1852,1|éditeur=Dumaine|date=1852|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=_Z9DAAAAcAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA202&dq=militaire+remise+decoration+accolade&hl=km|consulté le=2024-02-15|numéro chapitre=IV.8.|titre chapitre=Code de la Légion d'Honneur}}</ref> <blockquote>L’officier qui lui épingle la décoration et lui donne l’accolade procède à une forme d’adoubement qui fait du soldat un héros, un brave, un guerrier. <ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Xavier|nom1=Boniface|prénom2=Hervé|nom2=Pierre|titre=L’envers de la médaille|périodique=Inflexions|volume=23|numéro=2|pages=153–162|date=2013|issn=1772-3760|doi=10.3917/infle.023.0153|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-inflexions-2013-2-page-153.htm|consulté le=2024-02-15}}</ref></blockquote> |
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2019 - Pol’and’Rock (109) Free Hugs - Alek Suseł.jpg|Free Hug pendant un festival de musique en Pologne en 2019. |
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=== L'accolade liturgique === |
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{{Article principal|Baiser de paix}} |
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L'accolade romaine a aussi influencé la liturgie chrétienne et notamment le ''signum pacis.'' Une double tradition existe, aussi bien d'un ''osculum pacis'' que l'on retrace au "saint baiser" mentionné dans les lettres de Saint Paul, que d'une accolade qui peut être retracé à l'accolade donnée au [[fils prodigue]] dans la parabole du père miséricordieux dans l'Evangile selon saint Luc (Lc 15,20). |
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Jusqu'au XIIIe siècle, le geste de paix était décernée en précisant que « les joues gauches devaient être rapprochées ».<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Robert|nom1=Lesage|titre=Vestments and Church Furniture|éditeur=Hawthorn Books|date=1960|passage=79|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Hgk9AAAAIAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=accolade+liturgy+kiss+of+peqce&q=accolade+liturgy+kiss+of+peqce&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> Dans la liturgie romaine actuelle, et ce depuis au moins le Concile de Trente et la réforme du Missel romain, le baiser de paix est donné dans les rangs du clergé lors de la [[Messe solennelle|grand-messe]] comme une étreinte légère, ''sinistris genis sibi invicem appropinquantibus.'' L'accolade pouvait aussi être donné aux laïcs de haut rang, commes les "grands princes".<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Théophile|nom1=Bernard|titre=Cours de liturgie romaine, ou Explication historique, littérale et mystique des cérémonies de l'Église, à l'usage des séminaires et du clergé (missel, bréviaire, rituel)|éditeur=Berche et Tralin|date=1884|passage=216|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=duRPJoPvBrsC&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA216&dq=accolade+romaine&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> Bien que différente du baiser de paix qui aurait pu être associé à la ''pax'', la distinction liturgique « a préservé une tradition déjà vieille de plusieurs siècles d'administration ordonnée ».<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Uwe Michael|nom1=Lang|titre=The Fullness of Divine Worship: The Sacred Liturgy and its Renewal|éditeur=CUA Press|date=2018-07-11|passage=114|isbn=978-0-8132-3139-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=T0NxDwAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA115&dq=accolade+liturgy+kiss+of+peqce&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> L'accolade liturgique est ainsi ritualisée en plusieurs étapes: |
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# avant que la paix ne soit donnée, le diacre s'incline respectueusement devant le prêtre |
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# pour donner la paix, le prêtre de rang supérieur place ses avant-bras au-dessus des avant-bras du diacre, celui du bas tenant chacun juste autour de ses coudes |
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# les deux inclinent la tête vers la gauche en se rapprochant sans vraiment se toucher ("''sine tactu reali''") |
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# après avoir échangé ce signe de paix, tous deux s'inclinent l'un devant l'autre, et le diacre passe au sous-diacre, et éventuellement aux fidèles de la même manière, en disant "''Pax tecum''" auquel celui qui reçoit dit "''Et cum spiritu tuo''"<ref>{{Ouvrage|langue=la|nom1=Herdt|titre=Sacrae liturgiae praxis, juxta ritum Romanum, in missae celebratione, officii recitatione et sacramentorum administratione servanda|éditeur=Vanlinthout et Socii|date=1863|passage=416|lire en ligne=https://books.google.com.kh/books?id=JCKLZmXXk_8C&pg=PA416&lpg=PA416&dq=sinistris+genis+sibi+invicem+appropinquantibus&source=bl&ots=Y-Pbmfw8xL&sig=ACfU3U0EUHdKAvp3rhm3iQiT79u44qjPNw&hl=km&sa=X&ved=2ahUKEwjfvMO2p6yEAxVjdmwGHZRtAGgQ6AF6BAgIEAM#v=onepage&q=sinistris%20genis%20sibi%20invicem%20appropinquantibus&f=false|consulté le=2024-02-15|titre chapitre=Quomodo clericis pax est danda?}}</ref> |
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Dans le rite d'[[ordination sacerdotale]], l'ordinand reçoit l'accolade de l'évêque puis des prêtres selon un geste prescrit: "l’accolade et le baiser des mains consacrées, symbolisant l’entrée dans la communauté sacerdotale".<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Giovanni Malaspina |nom= |titre=Ordinations sacerdotales: «être pasteurs et non mercenaires» |url=https://www.custodia.org/fr/news/ordinations-sacerdotales-etre-pasteurs-et-non-mercenaires |site=Custodia Terrae Sanctae |date=2019-12-07 |consulté le=2024-02-15}}</ref> |
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Ce geste liturgique ainsi ritualisé est, selon [[Jean Raspail]], "le plus beau et le plus achevé des gestes de fraternité chétienne".<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Raspail|titre=Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée: roman|éditeur=France loisirs|date=1993|passage=104|isbn=978-2-7242-7545-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7ipRmgEACAAJ&newbks=0&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> Pour [[Julien Green]], ce geste antique donne une profondeur accrue au geste de paix:<blockquote>Les deux novices sont allés ensuite donner l'accolade à chacun des religieux, dans un geste plein de tendresse et qui demeurait à la fois spirituel et humain, ressuscitant à mes yeux tout un Moyen âge que je croyais aboli.<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Julien|nom1=Green|titre=Journal: 1946-1950|éditeur=Plon|date=1951|passage=10|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Hu7vAAAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=Julien+Green,+Journal,1946&q=Julien+Green,+Journal,1946&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> </blockquote>L’une des mises à jour les plus significatives des réformes liturgiques du XXe siècle a été la réintroduction, venue des rites orientaux, d’un échange de paix, sous des formes culturellement appropriées, entre l’ensemble de l’assemblée plutôt que seulement les clercs au choeur.<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Wainwright|titre=Doxology: A Systematic Theology|éditeur=OUP USA|date=1984|passage=31|isbn=978-0-19-520433-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qH2IO6Y458YC&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA31&dq=accolade+liturgy+kiss+of+peqce&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> Tout en démocratisant le geste de paix, la [[Réforme liturgique de 1969|réforme liturgique du Concile Vatican II]] a aussi fait que l'accolade des pays latins soit souvent été remplacée par une poignée de main entre laïcs qui peut être « une simple formalité », même si elle vise à exprimer une réalité théologique plus profonde.<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Johannes H.|nom1=Emminghaus|titre=The Eucharist: Essence, Form, Celebration|éditeur=Liturgical Press|date=1978|passage=193|isbn=978-0-8146-1010-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=tFNTvW0oFQYC&newbks=0&printsec=frontcover&dq=accolade+liturgy+kiss+of+peqce&q=accolade+liturgy+kiss+of+peqce&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> Tandis que certains appellent à revenir à l'accolade pour éviter la banalité de la poignée de mains,<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Henrik Lindell |titre=Le geste de paix à la messe ne doit pas être un acte banal |url=https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/le-geste-de-paix-a-la-messe-ne-doit-pas-etre-un-acte-banal-85727.php |site=La Vie.fr |date=2022-12-13CET14:20:32+01:00 |consulté le=2024-02-15}}</ref> d'autres s'interrogent sur le retour du baiser liturgique.<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Aymeric Christensen |titre=Faut-il s'embrasser à la messe ? |url=https://www.lavie.fr/idees/debats/faut-il-sembrasser-agrave-la-messenbsp-19201.php |site=La Vie.fr |date=2014-11-07 |consulté le=2024-02-15}}</ref> |
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Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, certaines mesures ont été prises, aussi bien par la Conférence des Evêques de France<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Conférences des Evêques de France |titre=Ordinations et crise sanitaire : dispositions pratiques en vue de la célébration du sacrement de l’ordre |url=https://liturgie.catholique.fr/actualites/303507-post-confinement-dispositions-pratiques-vue-de-celebration-sacrement-ordre/ |site=Liturgie & Sacrements |date=2020-06-18 |consulté le=2024-02-15}}</ref> que par des autorités civiles comme le gouvernement de la République du Bénin<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Conditions de réouverture des lieux de culte dès le mardi 2 juin 2020 en période de Covid19 |url=https://www.gouv.bj/article/697/ |site=Gouvernement de la République du Bénin |consulté le=2024-02-15}}</ref> pour limiter la pratique de l'accolade lors des liturgies. |
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Les accolades liturgiques peuvent aussi prendre une dimension historique quand elles sont données dans des espaces publics. Ainsi de l'accolade historique en 1964 entre le Pape [[Paul VI]] et le Patriarche [[Athénagoras Ier de Constantinople|Athénagoras]] de Constantinople<ref>{{Article|langue=fr|titre=La rencontre Paul VI-Athénagoras a divisé la presse turque|périodique=Le Monde.fr|date=1964-01-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1964/01/10/la-rencontre-paul-vi-athenagoras-a-divise-la-presse-turque_2111624_1819218.html|consulté le=2024-02-15}}</ref>, geste depuis renouvelé le plus récemment en 2014 par le pape [[François (pape)|François]] et le patriarche [[Bartholomée Ier de Constantinople|Bartholomée]],<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=François et Bartholomeos renouvellent l’accolade de la Paix à Jérusalem|périodique=La Croix|date=2014-05-25|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Francois-et-Bartholomeos-renouvellent-l-accolade-de-la-Paix-a-Jerusalem-2014-05-25-1156009|consulté le=2024-02-15}}</ref> ou encore l'accolade historique entre le pape Jean-Paul II et le chef de l'Eglise luthérienne de Suède L'oecuménisme à petits pas de Jean-Paul II.<ref>{{Article|langue=fr|titre=Accolade historique entre le pape et le chef de l'Eglise luthérienne de Suède L'oecuménisme à petits pas de Jean-Paul II|périodique=Le Monde.fr|date=1989-06-11|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/06/11/religions-accolade-historique-entre-le-pape-et-le-chef-de-l-eglise-lutherienne-de-suede-l-oecumenisme-a-petits-pas-de-jean-paul-ii_4142743_1819218.html|consulté le=2024-02-15}}</ref> |
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=== Accolade politique === |
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L'accolade fraternelle chrétienne a réciproquement influencé l'accolade civile, et notamment en politique. Ainsi, le syntagme "accolade fraternelle" avait cours dans les premières années de la Révolution française pour désigner "un baiser que le président d'un corps constitué ou d'une société patriotique accordait à quelqu'un en signe de fraternité ou d'amitié."<ref>{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=Louis-Nicolas|nom1=Bescherelle|titre=Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française.|date=1856|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50452b|consulté le=2024-02-15|titre chapitre=Accolade}}</ref>Ce geste est repris comme un geste d'allégeance, ou du moins d'alliance. Ainsi, la longue accolade du président argentin Milei au président ukrainien Zelensky est vu comme la réaffirmation d'un soutien clair.<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre="Pas d'argent": le nouveau président ultralibéral Milei annonce à l'Argentine un "choc" d'austérité|périodique=La Croix|date=2023-12-10|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/argentine-milei-investi-president-le-pays-attend-un-choc-ultraliberal-20231210|consulté le=2024-02-15}}</ref> |
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=== Accolade academique === |
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Dans les milieux universitaires, l'accolade ou ''abbraccio accademico'' est utilisé comme signe d'accueil parmi des pairs, notamment après une soutenance de thèse de doctorat ou bien pour siginier un accueil au sein d'une certaine élite, comme à l'Académie française,<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alexis|nom1=Lemaistre|titre=L'Institut de France et nos grands établissements scientifiques: Collège de France, Muséum, Institut Pasteur, Sorbonne, Observatoire. Ouvrage illustré de 83 gravures, d'après les dessins de l'auteur|éditeur=Hachette et Cie|date=1896|passage=35|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=QypAAQAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA35&dq=accolade+academique&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> où le rite de l'accolade va de pair avec celui de l'épee académique. Ces gestes se rappellent ainsi de leur origine chevalresque.<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=L'esprit des journaux|éditeur=J. J. Tutot|date=1817|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=NpEUAAAAQAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PA297&dq=accolade+academique&hl=km|consulté le=2024-02-15}}</ref> |
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Plus récemment, l'Académie de Montpellier a mis en place un intranet collaboratif académique auquel seuls les agents (enseignants, administratifs) de l'Education nationale ont accès: ce réseau est appelé ACCOLAD en référence à l'accolade académique. . |
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== Notes et références == |
== Notes et références == |
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Version du 15 février 2024 à 16:50
Une accolade est un geste consistant à serrer quelqu'un dans ses bras, notamment au cours d'une cérémonie officielle historique, chevalresque, liturgique, politique ou même académique. Elle se distingue du câlin par l'absence de caresses.
Etymologie
Le substantif français "accolade" dérive du latin ad collum, au cou, auquel s'ajoute le suffixe dérivationnel -ade. Ad collum fait référence au coup de poing à la base du cou, donné à la fin du Moyen Âge, comme geste d'admisson des chevaliers.
Histoire
L'accolade romaine
L'accolade est attesté dès l'époque romaine comme signe d'alliane et d'allegéance. Un témoignage artistique de cet accolode est donné dans le groupe en porphyre des Tétraques de Venise.[1] Les Tétrarques s'embrassent par paires et symbolisent donc la fraternitas entre les Césars et les Augustes qui garantissait la paix et la succession de l'Empire suite aux affrontements dramatiques survenus après la mort de l'Empereur au cours du siècle dernier: "à l'accolade des empereurs correspond l'étrainte de la puissance romaine".[2]
La colée des chevaliers et l'accolade militaire
De l’adoubement au XIe siècle par la « collée », coup de poing à la base du cou, ou l'« accolade » à la fin du Moyen Âge, le geste d'admisson des chevaliers s'est progressivement ritualisé, et devenant plus liturgique dans la mesure où il s'intégrait dans les rites de l'Eglise catholique, il a pris une forme plus canonique.
L'accolade à l'origine est un coup donné du plat de l’épée sur l’épaule du chevalier nouvellement adoubé.[3] L'adoubé reçoit ce coup sur le sommet du crâne, sur la nuque ou sur l'épaule pour tester son endurance ou marquer douloureusement ce rite de passage[4].
Aujourd’hui, à la remise d’une décoration militaire suite un geste ébauchant une embrassade. Ce geste issu de la chevalerie est maintenu notamment dans la remise de la Légion d'Honneur depuis le XIXe siècle.[5]
L’officier qui lui épingle la décoration et lui donne l’accolade procède à une forme d’adoubement qui fait du soldat un héros, un brave, un guerrier. [6]
L'accolade liturgique
L'accolade romaine a aussi influencé la liturgie chrétienne et notamment le signum pacis. Une double tradition existe, aussi bien d'un osculum pacis que l'on retrace au "saint baiser" mentionné dans les lettres de Saint Paul, que d'une accolade qui peut être retracé à l'accolade donnée au fils prodigue dans la parabole du père miséricordieux dans l'Evangile selon saint Luc (Lc 15,20).
Jusqu'au XIIIe siècle, le geste de paix était décernée en précisant que « les joues gauches devaient être rapprochées ».[7] Dans la liturgie romaine actuelle, et ce depuis au moins le Concile de Trente et la réforme du Missel romain, le baiser de paix est donné dans les rangs du clergé lors de la grand-messe comme une étreinte légère, sinistris genis sibi invicem appropinquantibus. L'accolade pouvait aussi être donné aux laïcs de haut rang, commes les "grands princes".[8] Bien que différente du baiser de paix qui aurait pu être associé à la pax, la distinction liturgique « a préservé une tradition déjà vieille de plusieurs siècles d'administration ordonnée ».[9] L'accolade liturgique est ainsi ritualisée en plusieurs étapes:
- avant que la paix ne soit donnée, le diacre s'incline respectueusement devant le prêtre
- pour donner la paix, le prêtre de rang supérieur place ses avant-bras au-dessus des avant-bras du diacre, celui du bas tenant chacun juste autour de ses coudes
- les deux inclinent la tête vers la gauche en se rapprochant sans vraiment se toucher ("sine tactu reali")
- après avoir échangé ce signe de paix, tous deux s'inclinent l'un devant l'autre, et le diacre passe au sous-diacre, et éventuellement aux fidèles de la même manière, en disant "Pax tecum" auquel celui qui reçoit dit "Et cum spiritu tuo"[10]
Dans le rite d'ordination sacerdotale, l'ordinand reçoit l'accolade de l'évêque puis des prêtres selon un geste prescrit: "l’accolade et le baiser des mains consacrées, symbolisant l’entrée dans la communauté sacerdotale".[11]
Ce geste liturgique ainsi ritualisé est, selon Jean Raspail, "le plus beau et le plus achevé des gestes de fraternité chétienne".[12] Pour Julien Green, ce geste antique donne une profondeur accrue au geste de paix:
Les deux novices sont allés ensuite donner l'accolade à chacun des religieux, dans un geste plein de tendresse et qui demeurait à la fois spirituel et humain, ressuscitant à mes yeux tout un Moyen âge que je croyais aboli.[13]
L’une des mises à jour les plus significatives des réformes liturgiques du XXe siècle a été la réintroduction, venue des rites orientaux, d’un échange de paix, sous des formes culturellement appropriées, entre l’ensemble de l’assemblée plutôt que seulement les clercs au choeur.[14] Tout en démocratisant le geste de paix, la réforme liturgique du Concile Vatican II a aussi fait que l'accolade des pays latins soit souvent été remplacée par une poignée de main entre laïcs qui peut être « une simple formalité », même si elle vise à exprimer une réalité théologique plus profonde.[15] Tandis que certains appellent à revenir à l'accolade pour éviter la banalité de la poignée de mains,[16] d'autres s'interrogent sur le retour du baiser liturgique.[17]
Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, certaines mesures ont été prises, aussi bien par la Conférence des Evêques de France[18] que par des autorités civiles comme le gouvernement de la République du Bénin[19] pour limiter la pratique de l'accolade lors des liturgies.
Les accolades liturgiques peuvent aussi prendre une dimension historique quand elles sont données dans des espaces publics. Ainsi de l'accolade historique en 1964 entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras de Constantinople[20], geste depuis renouvelé le plus récemment en 2014 par le pape François et le patriarche Bartholomée,[21] ou encore l'accolade historique entre le pape Jean-Paul II et le chef de l'Eglise luthérienne de Suède L'oecuménisme à petits pas de Jean-Paul II.[22]
Accolade politique
L'accolade fraternelle chrétienne a réciproquement influencé l'accolade civile, et notamment en politique. Ainsi, le syntagme "accolade fraternelle" avait cours dans les premières années de la Révolution française pour désigner "un baiser que le président d'un corps constitué ou d'une société patriotique accordait à quelqu'un en signe de fraternité ou d'amitié."[23]Ce geste est repris comme un geste d'allégeance, ou du moins d'alliance. Ainsi, la longue accolade du président argentin Milei au président ukrainien Zelensky est vu comme la réaffirmation d'un soutien clair.[24]
Accolade academique
Dans les milieux universitaires, l'accolade ou abbraccio accademico est utilisé comme signe d'accueil parmi des pairs, notamment après une soutenance de thèse de doctorat ou bien pour siginier un accueil au sein d'une certaine élite, comme à l'Académie française,[25] où le rite de l'accolade va de pair avec celui de l'épee académique. Ces gestes se rappellent ainsi de leur origine chevalresque.[26]
Plus récemment, l'Académie de Montpellier a mis en place un intranet collaboratif académique auquel seuls les agents (enseignants, administratifs) de l'Education nationale ont accès: ce réseau est appelé ACCOLAD en référence à l'accolade académique. .
Notes et références
- (it) Valentina Cognini, « I Tetrarchi, simbolo della continuità del potere imperiale », sur Frammenti Rivista, (consulté le )
- Marie-Claude L'Huillier, « La figure de l'empereur et les vertus impériales. Crise et modèle d'identité dans les Panégyriques latins », Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, vol. 329, no 1, , p. 580 (lire en ligne, consulté le )
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