« Filippo Belforti » : différence entre les versions
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| nom = Filippo Belforti |
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| titre = Évêque |
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'''Filippo Belforti''' ([[1319]] ou [[1320]]-† 20 août |
'''Filippo Belforti''' ([[1319]] ou [[1320]]-† {{date|20 août 1358}}) fut [[Liste des évêques de Volterra|évêque de Volterra]] du {{date|10 juillet 1348}} à sa mort. |
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== Biographie == |
== Biographie == |
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Filippo Belforti est né à [[Volterra]] en [[1319]] ou [[1320]]. Il était le fils d’[[Ottaviano Belforti]], qui appartenait à une [[Belforti|famille noble]] de la ville des plus importantes et des plus puissantes, et qui sera [[République de Volterra|seigneur de Volterra]] en [[1340]]. |
Filippo Belforti est né à [[Volterra]] en [[1319]] ou [[1320]]. Il était le fils d’[[Ottaviano Belforti]], qui appartenait à une [[Belforti|famille noble]] de la ville des plus importantes et des plus puissantes, et qui sera [[République de Volterra|seigneur de Volterra]] en [[1340]]. |
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Filippo embrassa l’état ecclésiastique. Il était dans les [[ordres majeurs]] quand, probablement grâce à l’influence de son père, il devint chanoine de la [[Cathédrale Santa Maria Assunta de Volterra|cathédrale de Volterra]]. Lorsque l’[[Liste des évêques de Volterra|évêque de la ville]] Rainuccio Allegretti, chef de la faction adverse des [[Belforti]], mourut au début de l’année [[1348]], Filippo fut amené à lui succéder. La [[Bulle pontificale|bulle]] de nomination promulguée par [[Clément VI]] le 10 août |
Filippo embrassa l’état ecclésiastique. Il était dans les [[ordres majeurs]] quand, probablement grâce à l’influence de son père, il devint chanoine de la [[Cathédrale Santa Maria Assunta de Volterra|cathédrale de Volterra]]. Lorsque l’[[Liste des évêques de Volterra|évêque de la ville]] Rainuccio Allegretti, chef de la faction adverse des [[Belforti]], mourut au début de l’année [[1348]], Filippo fut amené à lui succéder. La [[Bulle pontificale|bulle]] de nomination promulguée par [[Clément VI]] le {{date|10 août 1348}} loue sa ''scientia literarum'' et sa ''honestas vitae ac morum''. |
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Quand Filippo Belforti accéda à la dignité épiscopale, les anciens privilèges et pouvoirs temporels des [[Liste des évêques de Volterra|évêques]] sur la cité et le ''[[contado]]'' de [[République de Volterra|Volterra]], autrefois concédés par les [[Liste des souverains |
Quand Filippo Belforti accéda à la dignité épiscopale, les anciens privilèges et pouvoirs temporels des [[Liste des évêques de Volterra|évêques]] sur la cité et le ''[[contado]]'' de [[République de Volterra|Volterra]], autrefois concédés par les [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereurs]], n’étaient plus que théoriques. La ville et son territoire étaient organisés en une [[Commune (Moyen Âge)|république urbaine]] au sein de laquelle les factions et grandes familles se disputaient le pouvoir. La situation tant matérielle que spirituelle de l'Église de Volterra était désolante. |
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En [[1350]] Filippo revint d’[[Papauté d'Avignon|Avignon]], où se trouvait alors la [[Curie romaine|Curie pontificale]], et où selon toute vraisemblance il avait reçu la [[Ordre (sacrement)|consécration épiscopale]]. Il découvrit une [[Liste des évêques de Volterra|Église locale]] appauvrie. Il se plaignit dans plusieurs lettres du manque de prêtres et de l’état précaire dans lequel se trouvaient les finances du diocèse, à tel point que cette situation compromettait son action apostolique. La principale source de [[revenu]]s de l’Église de Volterra était les [[Mine (gisement)|mine]]s d’argent de Montieri, qui étaient à cette époque presque épuisées. Filippo Belforti dut user de toute son influence auprès de l’[[Liste des souverains |
En [[1350]] Filippo revint d’[[Papauté d'Avignon|Avignon]], où se trouvait alors la [[Curie romaine|Curie pontificale]], et où selon toute vraisemblance il avait reçu la [[Ordre (sacrement)|consécration épiscopale]]. Il découvrit une [[Liste des évêques de Volterra|Église locale]] appauvrie. Il se plaignit dans plusieurs lettres du manque de prêtres et de l’état précaire dans lequel se trouvaient les finances du diocèse, à tel point que cette situation compromettait son action apostolique. La principale source de [[revenu]]s de l’Église de Volterra était les [[Mine (gisement)|mine]]s d’argent de [[Montieri]], qui étaient à cette époque presque épuisées. Filippo Belforti dut user de toute son influence auprès de l’[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] [[Charles IV du Saint-Empire|Charles IV de Luxembourg]] pour que celui-ci renonce au paiement des 30 [[Marc (monnaie)|marc]]s annuels dus par les évêques de Volterra en échange de l’exploitation de ces mines (il obtiendra satisfaction le {{date|23 mai 1355}}). Pour remédier à ces difficultés financières chroniques, il institua des taxes spéciales sur le clergé diocésain. |
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En [[1352]], il |
En [[1352]], il entra en négociation avec Angelo di Lotto Buonaguidi, mandaté par la [[république de Volterra]], concernant le sort du château de Montecastelli, dont la propriété était revendiquée tant par les [[Liste des évêques de Volterra|évêques]] que par la Commune, et qui était source depuis plusieurs siècles de conflits entre les deux parties. Il renonça à toute propriété sur Montecastelli en échange de 16000 [[Livre (monnaie)|livre]]s en monnaie de Volterra. Comme exigé par la Commune, il écrivit au [[Liste détaillée des papes|pape]] [[Clément VI]] pour obtenir son autorisation à cette transaction. Dans cette lettre, après avoir exposé à ce dernier les troubles graves et répétés qui avaient eu lieu pour la possession de cette place dans le passé, et notamment les destructions et incendies de [[1306]], il lui présenta le progrès que constituerait un tel accord pour des relations apaisées entre Volterra et l’Église locale et lui demanda de souscrire à cet arrangement. Le pape donna sa bénédiction et Montecastelli passa ainsi définitivement et entièrement sous l’autorité communale<ref>''Notizie istoriche della città di Volterra'', page 137.</ref>. Cet accord eut le double avantage pour Filippo de le débarrasser d’une source régulière de litiges avec la Commune et de renflouer les caisses de son diocèse. |
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En [[1355]], l’[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] [[Charles IV du Saint-Empire|Charles IV]] était descendu en Italie. Celui-ci était à [[république de Pise|Pise]] quand il confirma le {{date-|21 février}} la juridiction impériale de l’[[Liste des évêques de Volterra|évêque de Volterra]] sur la cité et le diocèse. Le {{date-|3 mars}}, les autorités de la [[république de Volterra]] dépêchèrent des ambassadeurs pour lui prêter serment de fidélité. Filippo Belforti était présent à Pise. Le {{date-|10 mars}}<ref>Le 10 mars selon les ''Notizie istoriche della città di Volterra''. Le 9 mars selon le « ''[[Dizionario Biografico degli Italiani|Dizionario biografico degli italiani]]'' ».</ref> il protesta solennellement auprès de l’empereur au sujet de ce serment prêté par les envoyés de la Commune<ref>Filippo Belforti émit une protestation officielle devant l’[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] [[Charles IV du Saint-Empire|Charles IV]] pour garantir ses droits temporels contre les prétentions de la [[République de Volterra|Commune de Volterra]] alors même que ses propres frères [[Bocchino Belforti|Bocchino]] et Roberto gouvernaient la cité.</ref>. Il entendait par cette protestation rappeler que les droits seigneuriaux sur Volterra et sa région appartenaient non à la Commune mais aux évêques, par privilèges impériaux concédés par [[Frédéric Barberousse]] et [[Henri VI du Saint-Empire|Henri VI]] deux siècles auparavant. Lui seul en conséquence pouvait prêter serment de fidélité à l’empereur. Le serment prononcé par les ambassadeurs de la cité était donc indu et préjudiciable pour ses droits. Charles IV admit la « légitimité », c’est-à-dire la recevabilité, de cette plainte, mais ne se prononça pas sur le fond immédiatement. |
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En tant que [[fief|feudataire]] et [[vassalité|vassal]], Filippo Belforti suivit l’[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] à [[Rome]] où il assista le {{date|5 avril 1355}} à son [[Couronne (attribut)|couronnement]]. Le {{date-|23 mai}} suivant [[Charles IV du Saint-Empire|Charles IV]] confirma à l’évêque une large juridiction sur la cité de Volterra et sur les nombreuses châtellenies de son diocèse<ref>Le diocèse de Volterra recouvrait un territoire plus vaste que le ''[[contado]]'' de la république. Ainsi, il incluait par exemple également le ''contado'' de [[San Gimignano]].</ref>. Il lui confirma ou concéda également de nombreux autres privilèges. Ainsi, il interdit que des magistrats soient nommés notamment à Volterra sans son autorisation. Il lui permit en outre de construire dans son diocèse tous les châteaux, tours et forteresses qu’il désirerait, ceci dans tous les lieux qu’il voudrait<ref>Les ''Notizie istoriche della città di Volterra'' reproduisent en notes, pages 140 à 147, les principaux diplômes impériaux émis entre mars et juin [[1355]] qui confirment ou concèdent aux [[Liste des évêques de Volterra|évêques de Volterra]] la souveraineté sur leur diocèse.</ref>. Ces concessions ne permirent cependant pas plus à Filippo Belforti qu’à ses prédécesseurs de recouvrer un pouvoir temporel effectif sur le diocèse<ref>''Notizie istoriche della città di Volterra'', page 148.</ref>. |
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La fidélité de Filippo Belforti envers l’[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] ne l’empêcha pas d’entretenir de bonnes relations avec la [[Royaume de Naples|Cour de Naples]], et en particulier avec le roi [[Louis de Tarente|Louis]] et le Grand Sénéchal [[Niccolò Acciaiuoli]], qu’il tenait informés avec une certaine régularité des vicissitudes de la vie politique en [[Toscane]]. Cette position consistant à entretenir de bonnes relations tant avec l’empereur qu’avec son opposant le plus résolu dans la péninsule, le [[Liste des rois de Sicile|roi de Naples]], était à l’image de la politique que menait sa famille et notamment son frère [[Bocchino Belforti|Bocchino]], seigneur de Volterra. Ce dernier en effet, pour garantir son pouvoir sur la cité, menait une politique d’équilibre entre les cités [[Guelfes et gibelins|guelfes]] comme [[République florentine|Florence]] et les cités [[Guelfes et gibelins|gibelines]] comme [[république de Pise|Pise]]. |
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Le {{date|10 novembre 1356}}, Filippo Belforti organisa à [[Volterra]] un [[synode diocésain]], auquel assistèrent Paolo, évêque de [[Chalcédoine]], et tous les clercs du diocèse. À cette occasion, il promulgua les ''Constitutiones synodales Ecclesiae Volaterranae''. L’ouvrage, divisé en cinq livres, traite d’organisation et de discipline ecclésiastique. Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Guarnacci de Volterra avec le registre des lettres en latin et langue vulgaire écrites par Filippo pendant son épiscopat et avec un second registre contenant des brouillons de lettres, livres de dépenses, donations et actes divers relatifs à la [[Belforti|famille Belforti]] entre [[1340]] et [[1401]]. |
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Malgré des difficultés financières chroniques, Filippo Belforti parvint à terminer la construction de l’hôpital commencée sous l’épiscopat de son oncle [[Ranieri Belforti|Ranieri IV Belforti]]. Il fut dédié aux Saints Apôtres Jacques et Jean (''SS. Apostoli Iacopo e Giovanni''). |
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Filippo Belforti mourut à [[Volterra]] le {{date|20 août 1358}} et fut inhumé dans la [[Cathédrale Santa Maria Assunta de Volterra|cathédrale de la ville]]. |
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== Articles connexes == |
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* {{it}} Ottavio Banti, article « ''Filippo Belforti'' » ''in'' « ''[[Dizionario Biografico degli Italiani|Dizionario biografico degli italiani]]'' », 75 volumes en [[2011]] (volume 7 pour l'article), Istituto della Enciclopedia italiana, [[Rome]], [[1961]] ([[1970]] pour l'article) (article[http://www.treccani.it/enciclopedia/filippo-belforti_(Dizionario-Biografico)/ consultable en ligne]). |
* {{it}} Ottavio Banti, article « ''Filippo Belforti'' » ''in'' « ''[[Dizionario Biografico degli Italiani|Dizionario biografico degli italiani]]'' », 75 volumes en [[2011]] (volume 7 pour l'article), Istituto della Enciclopedia italiana, [[Rome]], [[1961]] ([[1970]] pour l'article) (article[http://www.treccani.it/enciclopedia/filippo-belforti_(Dizionario-Biografico)/ consultable en ligne]). |
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* {{it}} Lorenzo Fabbri, « ''{{lang|it|texte=Un esperimento di signoria familiare: i Belforti di Volterra (1340-1361)}}'' », étude publiée dans la ''Rassegna Volterrana'' LXXXVIII ([[2011]]), pages 161 à 184, éditée dans la ''Rivista d'arte et di cultura'' par l'''Accademia dei Sepolti'' (ouvrage [https://www.academia.edu/4541426/Un_esperimento_di_signoria_familiare_i_Belforti_di_Volterra_1340-1361_ consultable en ligne]). |
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* {{it}} Raffaello Maffei, dit ''il Provveditore'', « ''Storia volterrana'' », vers [[1670]], publié d'après l'ouvrage autographe conservé à la [[Musée Guarnacci|bibliothèque Guarnacci]] par Annibale Cinci ''in'' « ''Dall'archivio di Volterra, documenti inediti e rari di storia patria'' », Tipografia Sborgi, [[Volterra]], [[1887]] (ouvrage [https://ia601406.us.archive.org/30/items/dallarchiviodiv00unkngoog/dallarchiviodiv00unkngoog.pdf consultable en ligne]). |
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* {{it}} Lorenzo-Aulo Cecina, Flaminio dal Borgo, « ''Notizie istoriche della città di Volterra'' », Paolo Giovannelli e Compagni, [[Pise]], [[1758]] (ouvrage [http://grandtour.bncf.firenze.sbn.it/indici/libri-di-viaggio/UBOE023834 consultable en ligne]). |
* {{it}} Lorenzo-Aulo Cecina, Flaminio dal Borgo, « ''Notizie istoriche della città di Volterra'' », Paolo Giovannelli e Compagni, [[Pise]], [[1758]] (ouvrage [http://grandtour.bncf.firenze.sbn.it/indici/libri-di-viaggio/UBOE023834 consultable en ligne]). |
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[[Catégorie: |
[[Catégorie:Naissance à Volterra]] |
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[[Catégorie:Date de naissance non renseignée (XIVe siècle)]] |
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[[Catégorie:Décès en 1358]] |
[[Catégorie:Décès en 1358]] |
Dernière version du 9 juillet 2024 à 09:13
Filippo Belforti | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | 1319 ou 1320 Volterra |
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Père | Ottaviano Belforti | |||||||
Décès | Volterra |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Évêque de Volterra | ||||||||
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Filippo Belforti (1319 ou 1320-† ) fut évêque de Volterra du à sa mort.
Biographie
[modifier | modifier le code]Filippo Belforti est né à Volterra en 1319 ou 1320. Il était le fils d’Ottaviano Belforti, qui appartenait à une famille noble de la ville des plus importantes et des plus puissantes, et qui sera seigneur de Volterra en 1340.
Filippo embrassa l’état ecclésiastique. Il était dans les ordres majeurs quand, probablement grâce à l’influence de son père, il devint chanoine de la cathédrale de Volterra. Lorsque l’évêque de la ville Rainuccio Allegretti, chef de la faction adverse des Belforti, mourut au début de l’année 1348, Filippo fut amené à lui succéder. La bulle de nomination promulguée par Clément VI le loue sa scientia literarum et sa honestas vitae ac morum.
Quand Filippo Belforti accéda à la dignité épiscopale, les anciens privilèges et pouvoirs temporels des évêques sur la cité et le contado de Volterra, autrefois concédés par les empereurs, n’étaient plus que théoriques. La ville et son territoire étaient organisés en une république urbaine au sein de laquelle les factions et grandes familles se disputaient le pouvoir. La situation tant matérielle que spirituelle de l'Église de Volterra était désolante.
En 1350 Filippo revint d’Avignon, où se trouvait alors la Curie pontificale, et où selon toute vraisemblance il avait reçu la consécration épiscopale. Il découvrit une Église locale appauvrie. Il se plaignit dans plusieurs lettres du manque de prêtres et de l’état précaire dans lequel se trouvaient les finances du diocèse, à tel point que cette situation compromettait son action apostolique. La principale source de revenus de l’Église de Volterra était les mines d’argent de Montieri, qui étaient à cette époque presque épuisées. Filippo Belforti dut user de toute son influence auprès de l’empereur Charles IV de Luxembourg pour que celui-ci renonce au paiement des 30 marcs annuels dus par les évêques de Volterra en échange de l’exploitation de ces mines (il obtiendra satisfaction le ). Pour remédier à ces difficultés financières chroniques, il institua des taxes spéciales sur le clergé diocésain.
En 1352, il entra en négociation avec Angelo di Lotto Buonaguidi, mandaté par la république de Volterra, concernant le sort du château de Montecastelli, dont la propriété était revendiquée tant par les évêques que par la Commune, et qui était source depuis plusieurs siècles de conflits entre les deux parties. Il renonça à toute propriété sur Montecastelli en échange de 16000 livres en monnaie de Volterra. Comme exigé par la Commune, il écrivit au pape Clément VI pour obtenir son autorisation à cette transaction. Dans cette lettre, après avoir exposé à ce dernier les troubles graves et répétés qui avaient eu lieu pour la possession de cette place dans le passé, et notamment les destructions et incendies de 1306, il lui présenta le progrès que constituerait un tel accord pour des relations apaisées entre Volterra et l’Église locale et lui demanda de souscrire à cet arrangement. Le pape donna sa bénédiction et Montecastelli passa ainsi définitivement et entièrement sous l’autorité communale[1]. Cet accord eut le double avantage pour Filippo de le débarrasser d’une source régulière de litiges avec la Commune et de renflouer les caisses de son diocèse.
En 1355, l’empereur Charles IV était descendu en Italie. Celui-ci était à Pise quand il confirma le la juridiction impériale de l’évêque de Volterra sur la cité et le diocèse. Le , les autorités de la république de Volterra dépêchèrent des ambassadeurs pour lui prêter serment de fidélité. Filippo Belforti était présent à Pise. Le [2] il protesta solennellement auprès de l’empereur au sujet de ce serment prêté par les envoyés de la Commune[3]. Il entendait par cette protestation rappeler que les droits seigneuriaux sur Volterra et sa région appartenaient non à la Commune mais aux évêques, par privilèges impériaux concédés par Frédéric Barberousse et Henri VI deux siècles auparavant. Lui seul en conséquence pouvait prêter serment de fidélité à l’empereur. Le serment prononcé par les ambassadeurs de la cité était donc indu et préjudiciable pour ses droits. Charles IV admit la « légitimité », c’est-à-dire la recevabilité, de cette plainte, mais ne se prononça pas sur le fond immédiatement.
En tant que feudataire et vassal, Filippo Belforti suivit l’empereur à Rome où il assista le à son couronnement. Le suivant Charles IV confirma à l’évêque une large juridiction sur la cité de Volterra et sur les nombreuses châtellenies de son diocèse[4]. Il lui confirma ou concéda également de nombreux autres privilèges. Ainsi, il interdit que des magistrats soient nommés notamment à Volterra sans son autorisation. Il lui permit en outre de construire dans son diocèse tous les châteaux, tours et forteresses qu’il désirerait, ceci dans tous les lieux qu’il voudrait[5]. Ces concessions ne permirent cependant pas plus à Filippo Belforti qu’à ses prédécesseurs de recouvrer un pouvoir temporel effectif sur le diocèse[6].
La fidélité de Filippo Belforti envers l’empereur ne l’empêcha pas d’entretenir de bonnes relations avec la Cour de Naples, et en particulier avec le roi Louis et le Grand Sénéchal Niccolò Acciaiuoli, qu’il tenait informés avec une certaine régularité des vicissitudes de la vie politique en Toscane. Cette position consistant à entretenir de bonnes relations tant avec l’empereur qu’avec son opposant le plus résolu dans la péninsule, le roi de Naples, était à l’image de la politique que menait sa famille et notamment son frère Bocchino, seigneur de Volterra. Ce dernier en effet, pour garantir son pouvoir sur la cité, menait une politique d’équilibre entre les cités guelfes comme Florence et les cités gibelines comme Pise.
Le , Filippo Belforti organisa à Volterra un synode diocésain, auquel assistèrent Paolo, évêque de Chalcédoine, et tous les clercs du diocèse. À cette occasion, il promulgua les Constitutiones synodales Ecclesiae Volaterranae. L’ouvrage, divisé en cinq livres, traite d’organisation et de discipline ecclésiastique. Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Guarnacci de Volterra avec le registre des lettres en latin et langue vulgaire écrites par Filippo pendant son épiscopat et avec un second registre contenant des brouillons de lettres, livres de dépenses, donations et actes divers relatifs à la famille Belforti entre 1340 et 1401.
Malgré des difficultés financières chroniques, Filippo Belforti parvint à terminer la construction de l’hôpital commencée sous l’épiscopat de son oncle Ranieri IV Belforti. Il fut dédié aux Saints Apôtres Jacques et Jean (SS. Apostoli Iacopo e Giovanni).
Filippo Belforti mourut à Volterra le et fut inhumé dans la cathédrale de la ville.
Notes
[modifier | modifier le code]- Notizie istoriche della città di Volterra, page 137.
- Le 10 mars selon les Notizie istoriche della città di Volterra. Le 9 mars selon le « Dizionario biografico degli italiani ».
- Filippo Belforti émit une protestation officielle devant l’empereur Charles IV pour garantir ses droits temporels contre les prétentions de la Commune de Volterra alors même que ses propres frères Bocchino et Roberto gouvernaient la cité.
- Le diocèse de Volterra recouvrait un territoire plus vaste que le contado de la république. Ainsi, il incluait par exemple également le contado de San Gimignano.
- Les Notizie istoriche della città di Volterra reproduisent en notes, pages 140 à 147, les principaux diplômes impériaux émis entre mars et juin 1355 qui confirment ou concèdent aux évêques de Volterra la souveraineté sur leur diocèse.
- Notizie istoriche della città di Volterra, page 148.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- (it) Ottavio Banti, article « Filippo Belforti » in « Dizionario biografico degli italiani », 75 volumes en 2011 (volume 7 pour l'article), Istituto della Enciclopedia italiana, Rome, 1961 (1970 pour l'article) (articleconsultable en ligne).
- (it) Lorenzo Fabbri, « Un esperimento di signoria familiare: i Belforti di Volterra (1340-1361) », étude publiée dans la Rassegna Volterrana LXXXVIII (2011), pages 161 à 184, éditée dans la Rivista d'arte et di cultura par l'Accademia dei Sepolti (ouvrage consultable en ligne).
- (it) Raffaello Maffei, dit il Provveditore, « Storia volterrana », vers 1670, publié d'après l'ouvrage autographe conservé à la bibliothèque Guarnacci par Annibale Cinci in « Dall'archivio di Volterra, documenti inediti e rari di storia patria », Tipografia Sborgi, Volterra, 1887 (ouvrage consultable en ligne).
- (it) Lorenzo-Aulo Cecina, Flaminio dal Borgo, « Notizie istoriche della città di Volterra », Paolo Giovannelli e Compagni, Pise, 1758 (ouvrage consultable en ligne).