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{{Infobox Monnaie
La '''livre parisis''' (ou ''livre de Paris'', notée ''lp'') était une monnaie de compte utilisée en France à partir du Moyen Âge et jusqu'au {{XVIIe}} siècle, en référence aux espèces monétaires fabriquées par l'atelier de [[Paris]]. À partir du {{XIIIe}} siècle, elle coexiste avec la [[livre tournois]] avant d'être interdite en avril 1667.
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La '''livre parisis''' (ou ''livre de Paris'', notée ''lp'') était une [[Système monétaire|monnaie de compte]] utilisée en [[France]] à partir du [[Moyen Âge]] et jusqu'au {{s-|XVII}}, en référence aux espèces monétaires fabriquées par l'atelier de [[Paris]]. À partir du {{s-|XIII}}, elle coexiste avec la [[livre tournois]] avant d'être interdite en {{date-|avril 1667}}.


== La réforme carolingienne ==
== La réforme carolingienne ==
Succédant au système monétaire romain, la livre parisis devient la monnaie de compte officielle du domaine royal à compter du règne de [[Pépin le Bref]] qui, en 755, dans l’article 27 (« De moneta ») du « Capitula Synodi Vernensis », ordonne qu’il ne soit pas frappé plus de 22 [[sol (monnaie)|sol]]s dans une livre. En 779, [[Charlemagne]], son successeur, indique dans son [[capitulaire]] (« Decretale Precum Quoundam Episcoporum ») que la livre équivaut à 20 sols. Toutefois, il ne sera frappé durant cette période que des [[Denier (monnaie)|denier]]s en argent.
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Les premiers ateliers monétaires parisiens réellement productifs apparaissent sous [[Philippe Ier de France|Philippe {{Ier}}]]<ref>« Parisis, monnaie » par [[Jean Dérens]] in ''Encyclopaedia Universalis'', 2010.</ref>.


Le système de conversion [[Système duodécimal|duodécimal]] est le suivant : 1 livre parisis = 20 sols = 240 deniers, sachant que : 1 sol = 12 deniers.
Toutefois, les premiers ateliers monétaires parisiens réellement productifs apparaissent sous [[Philippe Ier de France|Philippe {{1er}}]]<ref>"Parisis, monnaie" par Jean Dérens in ''Encyclopaedia Universalis'', 2010.</ref>.


La livre carolingienne équivalait à +/- 409 g. La pièce de 1 denier en argent pesait 1,704 g. Le ratio d'argent fin contenu dans le denier était variable (25 à 50 % en moyenne), composant un alliage appelé [[billon (alliage)|billon]].
Le système de conversion [[Système duodécimal|duodécimal]] est le suivant : 1 livre parisis = 20 sols = 240 deniers et sachant que : 1 sol = 12 deniers.


== Double système ==
La livre carolingienne équivalait à 489,5058 g. La pièce de 1 denier en argent pesait 1,2748 g. Le ratio d'argent fin contenu dans le denier était variable (25 à 50% en moyenne), composant un alliage appelé [[billon (alliage)|billon]].
En 1203, la [[Touraine]] est rattachée au [[Domaine royal français|domaine royal]] de [[Philippe II Auguste|Philippe II]]. La monnaie officielle devient alors la livre tournois, frappée d'abord à [[Tours]]. Les deux livres vont coexister, sachant que la valeur de la livre parisis s'établit à 1,25 [[livre tournois]] (soit 1 lp = 25 sols tournois).


Entre 1263 et 1266, [[Louis IX de France|Saint Louis]] réévalue la livre tournois, celle-ci chassant l'ancienne monnaie qui toutefois persista dans le nord de la France ([[comté d'Artois|Artois]]) et en [[Flandre française|Flandre]]. La [[livre tournois]] devient l'équivalent de 80,88 g d'argent pur, et la livre parisis vaut alors l'équivalent de 101,1 g d'argent pur.
== Double système ==
En 1203, l'[[Anjou]] est rattaché au domaine royal de [[Philippe II de France|Philippe II]]. Le monnaie officielle devient alors la livre tournois, frappée d'abord à [[Tours]]. Les deux livres vont coexister, sachant que la valeur de la livre parisis s'établit à 1,25 livre tournois (soit 1 lp = 25 sols tournois).


En avril [[1667]], [[Louis XIV]], par une ordonnance (« Ordonnance civile touchant la [[Réformation (monnaie)|réformation]] de la justice », Saint-Germain-en-Laye, titre XXVII, art 18), donne l’obligation de compter dorénavant par livres, sous et deniers, mais sans distinction de système. Les anciennes valeurs parisis, temporairement admises, doivent être désormais réévaluées et converties en livres tournois.
Entre 1263 et 1266, [[Louis IX de France|Saint Louis]] réévalue la livre tournois, celle-ci chassant l'ancienne monnaie qui toutefois persista dans le nord de la France ([[Artois]]) et en [[Flandre française|Flandre]].


== Voir aussi ==
En avril [[1667]], [[Louis XIV]], par une ordonnance (« Ordonnance civile touchant la [[Réformation (monnaie)|réformation]] de la justice », Saint-Germain-en-Laye, titre XXVII, art 18), donne l’obligation de compter dorénavant par livres, sous et deniers, mais sans distinction de système. Les anciennes valeurs parisis, temporairement admises, doivent être désormais réévaluées et converties en livres tournois.
* Antiquité et haut Moyen Âge : [[Aureus]] et [[Solidus (monnaie)|Solidus]] et [[Nomisma]]
* Moyen Âge, Ancien Régime et époque contemporaine : Livre parisis, [[Livre tournois]], [[Livre (monnaie)]] [[sol (monnaie de l'ancien régime)|Sol ou Sou]], [[Teston]] et [[Denier (monnaie)|Denier]]
* Époque contemporaine : [[Franc (unité monétaire)|Franc]], [[Franc français]] et [[Centime]]
* [[Liste des anciennes monnaies]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
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Dernière version du 6 septembre 2024 à 09:05

livre parisis
Ancienne unité monétaire
Pays officiellement
utilisateurs
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Appellation locale livre parisis
Symbole local lp ou £[1]
Sous-unité sol, denier
Chronologie

La livre parisis (ou livre de Paris, notée lp) était une monnaie de compte utilisée en France à partir du Moyen Âge et jusqu'au XVIIe siècle, en référence aux espèces monétaires fabriquées par l'atelier de Paris. À partir du XIIIe siècle, elle coexiste avec la livre tournois avant d'être interdite en .

La réforme carolingienne

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Succédant au système monétaire romain, la livre parisis devient la monnaie de compte officielle du domaine royal à compter du règne de Pépin le Bref qui, en 755, dans l’article 27 (« De moneta ») du « Capitula Synodi Vernensis », ordonne qu’il ne soit pas frappé plus de 22 sols dans une livre. En 779, Charlemagne, son successeur, indique dans son capitulaire (« Decretale Precum Quorundam Episcoporum ») que la livre équivaut à 20 sols. Toutefois, il ne sera frappé durant cette période que des deniers en argent, lequel reste l'unité de compte courante.

Les premiers ateliers monétaires parisiens réellement productifs apparaissent sous Philippe Ier[2].

Le système de conversion duodécimal est le suivant : 1 livre parisis = 20 sols = 240 deniers, sachant que : 1 sol = 12 deniers.

La livre carolingienne équivalait à +/- 409 g. La pièce de 1 denier en argent pesait 1,704 g. Le ratio d'argent fin contenu dans le denier était variable (25 à 50 % en moyenne), composant un alliage appelé billon.

Double système

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En 1203, la Touraine est rattachée au domaine royal de Philippe II. La monnaie officielle devient alors la livre tournois, frappée d'abord à Tours. Les deux livres vont coexister, sachant que la valeur de la livre parisis s'établit à 1,25 livre tournois (soit 1 lp = 25 sols tournois).

Entre 1263 et 1266, Saint Louis réévalue la livre tournois, celle-ci chassant l'ancienne monnaie qui toutefois persista dans le nord de la France (Artois) et en Flandre. La livre tournois devient l'équivalent de 80,88 g d'argent pur, et la livre parisis vaut alors l'équivalent de 101,1 g d'argent pur.

En avril 1667, Louis XIV, par une ordonnance (« Ordonnance civile touchant la réformation de la justice », Saint-Germain-en-Laye, titre XXVII, art 18), donne l’obligation de compter dorénavant par livres, sous et deniers, mais sans distinction de système. Les anciennes valeurs parisis, temporairement admises, doivent être désormais réévaluées et converties en livres tournois.

Notes et références

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  1. « Bulletin de la Société historique de Compiègne », sur Gallica, (consulté le ).
  2. « Parisis, monnaie » par Jean Dérens in Encyclopaedia Universalis, 2010.