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L’année suivante naît sa fille Marguerite Nyst (1888-1958)<ref name=":3" />, qui épousera en 1907 le poète et romancier belge [[Franz Hellens]]<ref name=":2" />, puis le médecin et écrivain belge [[Max Deauville]]<ref>{{Lien web |langue= |titre=Biographie |url=https://www.maxdeauville.be/FR/biographie.php |date=2024 |site=Max Deauville |consulté le=17 septembre 2024}}.</ref>.
L’année suivante naît sa fille Marguerite Nyst (1888-1958)<ref name=":3" />, qui épousera en 1907 le poète et romancier belge [[Franz Hellens]]<ref name=":2" />, puis le médecin et écrivain belge [[Max Deauville]]<ref>{{Lien web |langue= |titre=Biographie |url=https://www.maxdeauville.be/FR/biographie.php |date=2024 |site=Max Deauville |consulté le=17 septembre 2024}}.</ref>.


Mais dès les premières années de son mariage, Ray Nyst reconnaît délaisser Elise, lui s’amusant de son côté et elle s’ennuyant chez eux. Les obligations du mariage lui pèsent, alors qu’il n’est avide que de liberté et d’indépendance. C’est ainsi qu’il écrit deux romans qui font écho au sentiment de privation de liberté et d’indépendance que représente son mariage. ''L’Histoire Bohémienne''<ref name=":9">{{Ouvrage |langue= |auteur1=Ray Nyst |illustrateur= [[Nestor Outer|Nestor Outer]] |titre=Histoire bohémienne |sous-titre= |lieu=Bruxelles |éditeur=[[Henry Kistemaeckers père|Henry Kistemaeckers]] |collection= |année=1889 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13238812 III 45.930 A] et [https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13238812 VI 2011 A]). Il est appelé aussi ''Le Bohémien'' ou encore ''Plaquette sans titre'', car il présente la particularité de n'avoir pas de titre en première de couverture mais un dessin dont tous les exemplaires portent une version différente et une épigraphe.</ref> (1889) narre une romance difficile entre deux jeunes Bohémiens ; le père du protagoniste lui décrit le mariage comme une prison, l’éloignant de tout ce qu’il aime, les bêtes, les forêts, les récoltes, la chasse. ''La Création du Diable''<ref name=":10">{{Ouvrage |langue= |auteur1=Ray Nyst |illustrateur= [[Willy Schlobach|Willy Schlobach]] |titre=La Création du Diable |sous-titre= |lieu=Bruxelles |éditeur=[[Henry Kistemaeckers père|Henry Kistemaeckers]] |collection= |année=1891 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13238758 VI 1923 A], [https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13216878 III 55.689 A]), aux AML ([https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/9404 MLA 10967]) et à l’ULB ([https://cibleplus.ulb.ac.be/permalink/32ULDB_U_INST/1hd430l/alma991008645759704066 LPE 1410]).</ref> (1891), est un œuvre sataniste écrite dans un style torturé, et dont l’intrigue prend place au sein d’un monde amoral, babylonien et luxuriant, également nourri par l’horreur que lui inspire son mariage. Ray Nyst pensait au départ intituler l’œuvre ''Dans la lumière du tentateur'', mais son éditeur [[Henry Kistemaeckers père|Henry Kistemaeckers]] souhaitait un titre plus parlant<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=460-475, 496-506}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=43-44}} et {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=66-67 (vol 1)}}.</ref>.
Mais dès les premières années de son mariage, Ray Nyst reconnaît délaisser Elise, lui s’amusant de son côté et elle s’ennuyant chez eux. Les obligations du mariage lui pèsent, alors qu’il n’est avide que de liberté et d’indépendance. C’est ainsi qu’il écrit deux romans qui font écho au sentiment de privation de liberté et d’indépendance que représente son mariage. ''L’Histoire bohémienne''<ref name=":9">{{Ouvrage |langue= |auteur1=Ray Nyst |illustrateur= [[Nestor Outer|Nestor Outer]] |titre=Histoire bohémienne |sous-titre= |lieu=Bruxelles |éditeur=[[Henry Kistemaeckers père|Henry Kistemaeckers]] |collection= |année=1889 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13238812 III 45.930 A] et [https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13238812 VI 2011 A]). Il est appelé aussi ''Le Bohémien'' ou encore ''Plaquette sans titre'', car il présente la particularité de n'avoir pas de titre en première de couverture mais un dessin dont tous les exemplaires portent une version différente et une épigraphe.</ref> (1889) narre une romance difficile entre deux jeunes Bohémiens ; le père du protagoniste lui décrit le mariage comme une prison, l’éloignant de tout ce qu’il aime, les bêtes, les forêts, les récoltes, la chasse. ''La Création du Diable''<ref name=":10">{{Ouvrage |langue= |auteur1=Ray Nyst |illustrateur= [[Willy Schlobach|Willy Schlobach]] |titre=La Création du Diable |sous-titre= |lieu=Bruxelles |éditeur=[[Henry Kistemaeckers père|Henry Kistemaeckers]] |collection= |année=1891 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13238758 VI 1923 A], [https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/13216878 III 55.689 A]), aux AML ([https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/9404 MLA 10967]) et à l’ULB ([https://cibleplus.ulb.ac.be/permalink/32ULDB_U_INST/1hd430l/alma991008645759704066 LPE 1410]).</ref> (1891), est un œuvre sataniste écrite dans un style torturé, et dont l’intrigue prend place au sein d’un monde amoral, babylonien et luxuriant, également nourri par l’horreur que lui inspire son mariage. Ray Nyst pensait au départ intituler l’œuvre ''Dans la lumière du tentateur'', mais son éditeur [[Henry Kistemaeckers père|Henry Kistemaeckers]] souhaitait un titre plus parlant<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=460-475, 496-506}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=43-44}} et {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=66-67 (vol 1)}}.</ref>.


=== Les salons artistiques et littéraires ===
=== Les salons artistiques et littéraires ===


==== La Rose+Croix, ''Pour l’Art'' et ''Le Mouvement Littéraire''<!-- <ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=519-531, 571-590, 602-603, 693-711, 718-719}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=44-45, 50-61}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=66-67, 92-93, 109-125, 150-151, 170-174, 182-184, 218-226 (vol 1), 349-365 (vol 2)}}, {{harvsp|Céline Brouwez|1999|texte=Mémoire de C. Brouwez|p=1, 11-12, 18-38, 57-58}}, {{harvsp|Stéphanie Mauroit|2009|texte=Mémoire de S. Mauroit|p=8-11, 71-88}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=37-38, 40-42}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=21, 24-25, 28-31}}, {{harvsp|Émilie Berger|Véronique Carpiaux|Sébastien Clerbois|Damien Delille|2014|texte=J. Delville Maître de l'idéal|p=18, 46, 64, 124, 132}} et {{harvsp|Pierre Montloin|Jean-Pierre Bayard|1971|texte=Les Rose+Croix|p=207-211}}.</ref> -->====
==== La Rose+Croix, ''Pour l’Art'' et ''Le Mouvement Littéraire''<!-- <ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=519-531, 571-590, 602-603, 693-711, 718-719}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=44-45, 50-61}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=66-67, 92-93, 109-125, 150-151, 170-174, 182-184, 218-226 (vol 1), 349-365 (vol 2)}}, {{harvsp|Céline Brouwez|1999|texte=Mémoire de C. Brouwez|p=1, 11-12, 18-38, 57-58}}, {{harvsp|Stéphanie Mauroit|2009|texte=Mémoire de S. Mauroit|p=8-11, 71-88}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=37-38, 40-42}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=21, 24-25, 28-31}}, {{harvsp|Émilie Berger|Véronique Carpiaux|Sébastien Clerbois|Damien Delille|2014|texte=J. Delville Maître de l'idéal|p=18, 46, 64, 124, 132}} et {{harvsp|Pierre Montloin|Jean-Pierre Bayard|1971|texte=Les Rose+Croix|p=207-211}}.</ref> -->====
En 1891, Ray Nyst envoie un exemplaire de ''La Création du Diable'' à [[Joséphin Peladan|Joséphin Péladan]], grand Sâr<ref>Sâr signifie Roi en assynien.</ref> de la [[Rose-Croix|Rose+Croix]]. J. Péladan venait de se séparer de l’[[Rose-Croix#L'ordre kabbalistique de la Rose-Croix (1888)|Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix]], dont il était cofondateur en 1888, pour créer l'[[Rose-Croix esthétique|Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal]]. Celui-ci trouvant en Ray Nyst un admirateur absolu, décidé à partager ses valeurs artistiques, symbolistes et occultistes en Belgique, le nomme Consul de la Rose+Croix en Belgique. Le côté chrétien de la Rose+Croix ne pose pas de problème à Ray Nyst, bien que lui-même se considère comme non-croyant et non-pratiquant, car, dit-il, {{Citation|l’œuvre de la R+C est noble à soutenir}}<ref name=":40">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=523-531}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=44-45}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=66-67, 92-93, 109-125 (vol 1)}}, {{harvsp|Céline Brouwez|1999|texte=Mémoire de C. Brouwez|p=11-12}}, {{harvsp|Stéphanie Mauroit|2009|texte=Mémoire de S. Mauroit|p=8-11}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=36-38}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=21, 24-25}} et {{harvsp|Pierre Montloin|Jean-Pierre Bayard|1971|texte=Montloin et Bayard, Les Rose+Croix|p=207-211}}.</ref>.
En 1891, Ray Nyst envoie un exemplaire de ''La Création du Diable'' à [[Joséphin Peladan|Joséphin Péladan]], grand Sâr<ref>Sâr signifie Roi en assynien.</ref> de la [[Rose-Croix|Rose+Croix]]. J. Péladan venait de se séparer de l’[[Rose-Croix#L'ordre kabbalistique de la Rose-Croix (1888)|Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix]], dont il était cofondateur en 1888, pour créer l'[[Rose-Croix esthétique|Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal]]. Celui-ci trouvant en Ray Nyst un admirateur absolu, décidé à partager ses valeurs artistiques, symbolistes et occultistes en Belgique, le nomme Consul de la Rose+Croix en Belgique. Le côté chrétien de la Rose+Croix ne pose pas de problème à Ray Nyst, bien que lui-même se considère comme non-croyant et non-pratiquant, car, dit-il, {{Citation|l’œuvre de la {{abréviation|R+C|Rose+Croix}} est noble à soutenir}}<ref name=":40">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=523-531}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=44-45}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=66-67, 92-93, 109-125 (vol 1)}}, {{harvsp|Céline Brouwez|1999|texte=Mémoire de C. Brouwez|p=11-12}}, {{harvsp|Stéphanie Mauroit|2009|texte=Mémoire de S. Mauroit|p=8-11}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=36-38}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=21, 24-25}} et {{harvsp|Pierre Montloin|Jean-Pierre Bayard|1971|texte=Montloin et Bayard, Les Rose+Croix|p=207-211}}.</ref>.


Début 1892, Ray Nyst fonde avec Fernand Roussel<ref>Fernand Roussel (1869-1900), avocat et poète belge.</ref> et Léon Donnay<ref name=":5">Léon Donnay (1864-1956), littérateur, philosophe, frère du peintre [[Auguste Donnay]].</ref> ''Le Mouvement Littéraire''<ref name=":26">{{Ouvrage |langue= |auteur1= |titre=Le Mouvement Littéraire |sous-titre=revue littéraire, critique et documentaire |nature ouvrage=bimensuelle |lieu=Malines |éditeur=L. & A. Godenne (Belgique) et {{Lien|langue=nl|Lucien Chamuel}} (France) |collection= |année=1892-1894 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/Library/doc/SYRACUSE/16070183/le-mouvement-litteraire MIC IMP 14]) et aux AML ([https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/217327 MLR 06480] et [https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/217082 ML 09865]).</ref>. Dès sa première parution le 8 février 1892, la revue affiche un programme de soutien aux manifestations symbolistes et occultistes. Placée sous le signe de l'ouverture intellectuelle, la revue devient le support de diffusion des différentes écoles littéraires contemporaines, et surtout l'organe Bruxellois de la Rose+Croix esthétique de Péladan<ref name=":41">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=519-522, 718-719}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=50-53}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=150-151 (vol 1)}}, {{harvsp|Céline Brouwez|1999|texte=Mémoire de C. Brouwez|p=1, 11-12, 57-58}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=40-42}} et {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=28-31}}.</ref>.
Début 1892, Ray Nyst fonde avec Fernand Roussel<ref>Fernand Roussel (1869-1900), avocat et poète belge.</ref> et Léon Donnay<ref name=":5">Léon Donnay (1864-1956), littérateur, philosophe, frère du peintre [[Auguste Donnay]].</ref> ''Le Mouvement Littéraire''<ref name=":26">{{Ouvrage |langue= |auteur1= |titre=Le Mouvement Littéraire |sous-titre=revue littéraire, critique et documentaire |nature ouvrage=bimensuelle |lieu=Malines |éditeur=L. & A. Godenne (Belgique) et {{Lien|langue=nl|Lucien Chamuel}} (France) |collection= |année=1892-1894 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/Library/doc/SYRACUSE/16070183/le-mouvement-litteraire MIC IMP 14]) et aux AML ([https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/217327 MLR 06480] et [https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/217082 ML 09865]).</ref>. Dès sa première parution le 8 février 1892, la revue affiche un programme de soutien aux manifestations symbolistes et occultistes. Placée sous le signe de l'ouverture intellectuelle, la revue devient le support de diffusion des différentes écoles littéraires contemporaines, et surtout l'organe Bruxellois de la Rose+Croix esthétique de J. Péladan<ref name=":41">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=519-522, 718-719}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=50-53}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=150-151 (vol 1)}}, {{harvsp|Céline Brouwez|1999|texte=Mémoire de C. Brouwez|p=1, 11-12, 57-58}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=40-42}} et {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=28-31}}.</ref>.


Le 10 mars 1892, Péladan ouvre le [[Rose-Croix esthétique#Premier Salon (1892)|premier Salon rosicrucien]] dans la galerie de [[Paul Durand-Ruel]] à Paris, où Ray Nyst choisit d’y exposer des œuvres des artistes belges : son ami [[Jean Delville]], [[Fernand Khnopff]],  [[Albert Ciamberlani]] et [[George Minne]]<ref name=":40" />.
Le 10 mars 1892, J. Péladan ouvre le [[Rose-Croix esthétique#Premier Salon (1892)|premier Salon rosicrucien]] dans la galerie de [[Paul Durand-Ruel]] à Paris, où Ray Nyst choisit d’y exposer des œuvres des artistes belges : son ami [[Jean Delville]], [[Fernand Khnopff]],  [[Albert Ciamberlani]] et [[George Minne]]<ref name=":40" />.


Dès son retour à Bruxelles en avril 1892, Jean Delville fonde le cercle artistique [[Pour l'art|''Pour l'Art'']] avec Ray Nyst, qui en sera également le secrétaire pendant deux ans. La particularité de ce cercle, qui s'inscrit dans la continuité du programme rosicrucien, est de mêler l’expression du symbolisme à un programme exclusivement occultiste. Ce programme, novateur en Belgique, tente ainsi de reproduire le modèle du premier Salon parisien de la Rose+Croix qui, en fusionnant symbolisme et occultisme, avait ainsi assuré son succès. La création de ce cercle est annoncée dès février 1892 dans les colonnes du ''Mouvement littéraire'', qui, en le soutenant et en l'accompagnant, se montre favorable à la constitution d'une esthétique nouvelle, inspirée du succès de J. Péladan à Paris. Celui-ci confère au cercle une charte ainsi que le titre de ''Collégiale belge de la Rose+Croix''<ref name=":42">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|p=571-590, 602-603|texte=Mémoires de Ray Nyst}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|p=50-53|texte=Mémoire de L. Petit}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|p=170-174, 182-184, 218-226 (vol 1)|texte=Thèse de S. Clerbois}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|p=40-42|texte=Mémoire I de F. Gautier}} et {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|p=28-31|texte=Mémoire II de F. Gautier}}.</ref>.
Dès son retour à Bruxelles en avril 1892, Jean Delville fonde le cercle artistique [[Pour l'art|''Pour l'Art'']] avec Ray Nyst, qui en sera également le secrétaire pendant deux ans. La particularité de ce cercle, qui s'inscrit dans la continuité du programme rosicrucien, est de mêler l’expression du symbolisme à un programme exclusivement occultiste. Ce programme, novateur en Belgique, tente ainsi de reproduire le modèle du premier Salon parisien de la Rose+Croix qui, en fusionnant symbolisme et occultisme, avait ainsi assuré son succès. La création de ce cercle est annoncée dès février 1892 dans les colonnes du ''Mouvement littéraire'', qui, en le soutenant et en l'accompagnant, se montre favorable à la constitution d'une esthétique nouvelle, inspirée du succès de J. Péladan à Paris. Celui-ci confère au cercle une charte ainsi que le titre de ''Collégiale belge de la Rose+Croix''<ref name=":42">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|p=571-590, 602-603|texte=Mémoires de Ray Nyst}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|p=50-53|texte=Mémoire de L. Petit}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|p=170-174, 182-184, 218-226 (vol 1)|texte=Thèse de S. Clerbois}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|p=40-42|texte=Mémoire I de F. Gautier}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|p=28-31|texte=Mémoire II de F. Gautier}} et {{harvsp|Émilie Berger|Véronique Carpiaux|Sébastien Clerbois|Damien Delille|2014|texte=J. Delville Maître de l'idéal|p=18, 46, 64, 124, 132}}.</ref>.


Le [[Pour l'art#Premier Salon|premier Salon Pour l'Art]] s’ouvre le 12 novembre 1892 et présente les œuvres de peintres et sculpteurs belges, ainsi que des artistes ayant exposé quelques mois auparavant à Paris chez Péladan<ref name=":42" />.
Le [[Pour l'art#Premier Salon|premier Salon Pour l'Art]] s’ouvre le 12 novembre 1892 et présente les œuvres de peintres et sculpteurs belges, ainsi que des artistes ayant exposé quelques mois auparavant à Paris chez J. Péladan<ref name=":42" />.


En 1894, Ray Nyst, Jean Delville et d’autres se désolidarisent du cercle ''Pour l'Art''<ref name=":42" />.
En 1894, Ray Nyst, Jean Delville et d’autres se désolidarisent du cercle ''Pour l'Art''<ref name=":42" />.
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En 1893 naît sa deuxième fille, Alice (dite Violette) Nyst (1893-1920), qui épousera l’[[architecte]] belge Georges Verlant en 1912<ref name=":3" />.
En 1893 naît sa deuxième fille, Alice (dite Violette) Nyst (1893-1920), qui épousera l’[[architecte]] belge Georges Verlant en 1912<ref name=":3" />.


En 1895 Joséphin Péladan et Ray Nyst coupent les ponts à la suite de l’écriture d’''Un Prophète''<ref name=":11">{{Ouvrage |langue= |auteur1=Ray Nyst |illustrateur= {{Lien|langue=nl|Georges-Marie Baltus}}|titre=Un Prophète … Rétorsion liminaire au sar Joséphin Péladan |sous-titre= |lieu=Paris |éditeur={{Lien|langue=nl|Lucien Chamuel}} |collection= |année=1895 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/16318190 FS XXVII 1485 A], [https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/11431433 III 88.092 A]), aux AML ([https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/190174 MLA 07134]) et à l’ULB ([https://cibleplus.ulb.ac.be/permalink/32ULDB_U_INST/1hd430l/alma991006679629704066 LPE 1412]).</ref>, car ce troisième roman de révolte, qui exprime clairement ses opinions anarchistes et reprend les grands principes de la [[Philosophie de Friedrich Nietzsche|philosophie nietzschéenne]], heurte la foi du grand Sâr. Dans son œuvre Ray Nyst participe à la problématique du déclin du monde en mettant en scène un [[messie]] dont le message se révèle être une exhortation au mal pour purifier l’humanité grâce à l’utilisation des passions humaines comme l’hypocrisie et l’orgueil. J. Péladan, qui avait promis à Ray Nyst de préfacer son livre, ne le fait donc pas en raison de son caractère qu’il juge [[Blasphème|blasphématoire]]. Reprenant les courriers échangés avec J. Péladan, Ray Nyst écrit lui-même la préface en la nommant "''Rétorsion liminaire au sâr Joséphin Péladan''"<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=693-711}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=44-45}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=349-365 (vol 2)}} et {{harvsp|Stéphanie Mauroit|2009|texte=Mémoire de S. Mauroit|p=71-88}}.</ref>.
En 1895 Joséphin Péladan et Ray Nyst coupent les ponts à la suite de l’écriture d’''Un Prophète''<ref name=":11">{{Ouvrage |langue= |auteur1=Ray Nyst |illustrateur= {{Lien|langue=nl|Georges-Marie Baltus}}|titre=Un Prophète … Rétorsion liminaire au sar Joséphin Péladan |sous-titre= |lieu=Paris |éditeur={{Lien|langue=nl|Lucien Chamuel}} |collection= |année=1895 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à la KBR ([https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/16318190 FS XXVII 1485 A], [https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/SYRACUSE/11431433 III 88.092 A]), aux AML ([https://www.aml-cfwb.be/catalogues/general/titres/190174 MLA 07134]) et à l’ULB ([https://cibleplus.ulb.ac.be/permalink/32ULDB_U_INST/1hd430l/alma991006679629704066 LPE 1412]).</ref>, car ce troisième roman de révolte, qui exprime clairement ses opinions anarchistes et reprend les grands principes de la [[Philosophie de Friedrich Nietzsche|philosophie nietzschéenne]], heurte la foi du grand Sâr. Dans son œuvre Ray Nyst participe à la problématique du déclin du monde en mettant en scène un [[messie]] dont le message se révèle être une exhortation au mal pour purifier l’humanité grâce à l’utilisation des passions humaines comme l’hypocrisie et l’orgueil. J. Péladan, qui avait promis à Ray Nyst de préfacer son livre, ne le fait donc pas en raison de son caractère qu’il juge [[Blasphème|blasphématoire]]. Reprenant les courriers échangés avec J. Péladan, Ray Nyst écrit lui-même la préface en la nommant "''Rétorsion liminaire au sâr Joséphin Péladan''"<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=693-711}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=44-45}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=349-365 (vol 2)}} et {{harvsp|Stéphanie Mauroit|2009|texte=Mémoire de S. Mauroit|p=71-88}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Académie |nom=française |titre=rétorsion {{!}} Dictionnaire de l’Académie française {{!}} 9e édition |url=https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9R2246 |site=www.dictionnaire-academie.fr |consulté le=2024-10-18}} </ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Académie |nom=française |titre=liminaire {{!}} Dictionnaire de l’Académie française {{!}} 9e édition |url=https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9L0853 |site=www.dictionnaire-academie.fr |consulté le=2024-10-18}}</ref>.


==== Les salons du mardi<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=326, 511-512, 534, 539, 574-575, 672-675, 1399-1441}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=55-74}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=30-32, 44-45, 112, 187-194 (vol 1)}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|2002|texte=S. Clerbois, L'influence de la théosophie sur les artistes en Belgique|p=}}, {{harvsp|Georges-Marie Baltus|9-11-1951|texte=Lettre de G.-M. Baltus à Marguerite Nyst|p=|id=Baltus1951a}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=37-38, 40-42}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=30-31, 37-38, 141}} et {{harvsp|Alexandra David-Néel|1972|texte=A. David-Néel, Le sortilège du mystère|p=104-105}}.</ref> ====
==== Les salons du mardi<!-- <ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=326, 511-512, 516-518, 534, 539, 574-575, 672-675, 750, 1399-1441}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=55-74}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=30-32, 44-45, 71, 112, 187-194 (vol 1), 932-937 (vol 4)}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|2002|texte=S. Clerbois, L'influence de la théosophie sur les artistes en Belgique|p=}}, {{harvsp|Georges-Marie Baltus|9-11-1951|texte=Lettre de G.-M. Baltus à Marguerite Nyst|p=|id=Baltus1951a}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=37-38, 40-42}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=30-31, 37-38, 141}} et {{harvsp|Alexandra David-Néel|1972|texte=A. David-Néel, Le sortilège du mystère|p=104-105}}.</ref> -->====
Dès la publication de ses deux romans (''L’histoire bohémienne'' et ''La Création du Diable''), Ray Nyst est invité dans les cénacles littéraires de son temps, notamment les salons d’[[Edmond Picard]], de [[Pierre d'Amor|Maurice Siville]], de [[Camille Lemonnier]], ou encore de [[Charles Van der Stappen]].
Dès la publication de ses deux romans (''L’Histoire bohémienne'' et ''La Création du Diable''), Ray Nyst est invité dans les [[Cénacle|cénacles]] littéraires de son temps, notamment les [[Salon littéraire|salons]] d’[[Edmond Picard]], de [[Pierre d'Amor|Maurice Siville]], de [[Camille Lemonnier]], ou encore de [[Charles Van der Stappen]]<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=511-512, 516-518, 534, 539, 750}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=55-61, 73}} et {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=44-45, 71 (vol 1)}}.</ref>.


C’est à la suite de ces soirées que les époux Nyst créent en 1891 ''Les Mardis'', ou plutôt que {{Citation|les mardis s’étaient créés tout seuls du désir des amis}}, dit Ray Nyst dans ses ''Mémoires''. Ce salon littéraire et pictural, hebdomadaire, qui rapidement prend de l’ampleur et acquiert une réputation quasi internationale, réunit pendant une décennie de nombreux artistes et personnalités belges et étrangers, en particulier symbolistes, occultistes, dont beaucoup de membres de ''Pour l'Art''.
C’est à la suite de ces soirées que les époux Nyst créent en 1891 ''Les Mardis'', ou plutôt que {{Citation|les mardis s’étaient créés tout seuls du désir des amis}}, dit Ray Nyst dans ses ''Mémoires''. Ce [[salon littéraire]] et pictural, hebdomadaire, qui rapidement prend de l’ampleur et acquiert une réputation quasi internationale, réunit pendant une décennie de nombreux artistes et personnalités belges et étrangers, en particulier symbolistes, occultistes, dont beaucoup de membres de ''Pour l'Art''<ref name=":43">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=326, 574-575, 672-675, 1399-1441}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=61-74}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=30-32, 71, 112, 187-194 (vol 1)}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|2002|texte=S. Clerbois, L'influence de la théosophie sur les artistes en Belgique|p=}}, {{harvsp|Georges-Marie Baltus|9-11-1951|texte=Lettre de G.-M. Baltus à Marguerite Nyst|p=|id=Baltus1951a}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2011|texte=Mémoire I de F. Gautier|p=37-38, 40-42}}, {{harvsp|Flaurette Gautier|2012|texte=Mémoire II de F. Gautier|p=30-31, 37-38, 141}} et {{harvsp|Alexandra David-Néel|1972|texte=A. David-Néel, Le sortilège du mystère|p=104-105}}.</ref>.


Parmi les habitués : Paul Artôt<ref>{{Ouvrage |langue= |auteur1=Dominique Wagneur |titre=Paul Artôt |sous-titre=dessinateur, lithographe et peintre bruxellois (1875-1958) |nature ouvrage=mémoire présenté sous la direction de M. Colman en vue de l’obtention du grade de licencié en Histoire de l’Art - Archéologie |lieu=Liège |éditeur=ULiège |collection= |année=1981 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à l’[https://explore.lib.uliege.be/permalink/32ULG_INST/1okoll2/alma990010326680502321 ULiège Library].</ref>, Georges-Marie Baltus, [[Omer Coppens]], [[Arthur Craco]], [[Jean Delville]], Léon Donnay<ref name=":5" />, Albert Duchastain, [[Jean-François Elslander|Jean-François Eslandeur]], Jacques Fauvelle, José Hennebicq<ref>José Hennebicq (1870-1941), poète, conteur, romancier, essayiste et avocat belge ([https://data.bnf.fr/fr/12731182/jose_hennebicq/ BnF]).</ref>, [[William Jelley]], [[Fernand Khnopff]], [[Henry Le Bœuf]], Fritz Lutens, Hippolyte Nyst, {{Lien|langue=nl|trad=Erasme_Raway|fr=Érasme Raway}}, Victor Remouchamps, [[Victor Rousseau]], le comte [[Jacques de Lalaing (1858-1917)|Jacques de La Laing]], [[Charles Van der Stappen]], Francis Vurgey<ref>Francis Vurgey, pseudonyme d’Auguste Bouillot, occultiste français.</ref> ; quelques hommes politiques : [[Louis Frank]], le [[Charles-Joseph d'Ursel|duc d’Ursel]].
Parmi les habitués : Paul Artôt<ref>{{Ouvrage |langue= |auteur1=Dominique Wagneur |titre=Paul Artôt |sous-titre=dessinateur, lithographe et peintre bruxellois (1875-1958) |nature ouvrage=mémoire présenté sous la direction de M. Colman en vue de l’obtention du grade de licencié en Histoire de l’Art - Archéologie |lieu=Liège |éditeur=ULiège |collection= |année=1981 |volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= |lire en ligne= }}, consultable à l’[https://explore.lib.uliege.be/permalink/32ULG_INST/1okoll2/alma990010326680502321 ULiège Library].</ref>, Georges-Marie Baltus, [[Omer Coppens]], [[Arthur Craco]], [[Jean Delville]], Léon Donnay<ref name=":5" />, Albert Duchastain, [[Jean-François Elslander|Jean-François Eslandeur]], Jacques Fauvelle, José Hennebicq<ref>José Hennebicq (1870-1941), poète, conteur, romancier, essayiste et avocat belge ([https://data.bnf.fr/fr/12731182/jose_hennebicq/ BnF]).</ref>, [[William Jelley]], [[Fernand Khnopff]], [[Henry Le Bœuf]], Fritz Lutens, Hippolyte Nyst, {{Lien|langue=nl|trad=Erasme_Raway|fr=Érasme Raway}}, Victor Remouchamps, [[Victor Rousseau]], le comte [[Jacques de Lalaing (1858-1917)|Jacques de La Laing]], [[Charles Van der Stappen]], Francis Vurgey<ref>Francis Vurgey, pseudonyme d’Auguste Bouillot, occultiste français.</ref> ; quelques hommes politiques : [[Louis Frank]], le [[Charles-Joseph d'Ursel|duc d’Ursel]]<ref name=":43" />.


Quelques rares femmes y participent : Hélène Cornette, [[Alexandra David-Néel]], [[Jeanne de Tallenay]], Léontine Joris (dite Léo Jo), Marie Mali, la Veuve Monnom, la princesse [[Marie-Lætitia Bonaparte-Wyse|Ratazzi de Rute]].
Quelques rares femmes y participent : Hélène Cornette, [[Alexandra David-Néel]], [[Jeanne de Tallenay]], Léontine Joris (dite Léo Jo), Marie Mali, la Veuve Monnom, la princesse [[Marie-Lætitia Bonaparte-Wyse|Ratazzi de Rute]]<ref name=":43" />.


Et occasionnellement : le [[Joséphin Peladan|Sâr Péladan]], le mage [[Papus]], ainsi que le sataniste [[Jules Bois]] et l’anarchiste [[Élisée Reclus]] ; quelques écrivains : [[Camille Lemonnier]], Henry Maubel<ref>Henry Maubel (1862-1917), de son vrai nom Maurice Belval, écrivain-journaliste, conférencier, critique littéraire et musical, conteur, dramaturge belge [https://data.bnf.fr/14346275/henry_maubel/ (BnF]).</ref>, [[Edmond Picard]] ; le philosophe {{Lien|langue=en|Georges Dwelshauvers}} ; et bien d’autres.
Et occasionnellement : le [[Joséphin Peladan|Sâr Péladan]], le [[mage]] [[Papus]], ainsi que le sataniste [[Jules Bois]] et l’anarchiste [[Élisée Reclus]] ; quelques écrivains : [[Camille Lemonnier]], Henry Maubel<ref>Henry Maubel (1862-1917), de son vrai nom Maurice Belval, écrivain-journaliste, conférencier, critique littéraire et musical, conteur, dramaturge belge [https://data.bnf.fr/14346275/henry_maubel/ (BnF]).</ref>, [[Edmond Picard]] ; le philosophe {{Lien|langue=en|Georges Dwelshauvers}} ; et bien d’autres<ref name=":43" />.


C'est dans le salon de Ray Nyst que se forme un Cercle théosophique, qui constitue très probablement le premier organe théosophique belge. Parmi ses membres : Nicolas Brossel (docteur en droit à Bruxelles), le chevalier Georges Le Clément de Saint-Marcq, Francis Vurgey. Les théosophes y débattent de physique, de chimie, d’évolutionnisme darwinien ou de philosophie.
C'est dans le salon de Ray Nyst que se forme un Cercle [[Théosophie|théosophique]], qui constitue très probablement le premier organe théosophique belge. Parmi ses membres : Nicolas Brossel (docteur en droit à Bruxelles), le chevalier Georges Le Clément de Saint-Marcq, Francis Vurgey. Les théosophes y débattent de physique, de chimie, d’évolutionnisme darwinien ou de philosophie<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=1394-1414}} et {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=188-189 (vol 1), 932-937 (vol 4)}}.</ref>.


Malgré la séparation du couple Soyer-Nyst en 1894, les salons du mardi se poursuivent jusqu’au début des années 1900.
Malgré la séparation du couple Soyer-Nyst en 1894, les salons du mardi se poursuivent jusqu’au début des années 1900.


=== L'enseignement ===
=== L'enseignement<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=631-653}}, {{harvsp|Ray Nyst|1920|texte=Ray Nyst, Malgré Tout !|p=43|id=Nyst1920M}} et {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=54-55}}.</ref> ===
En 1893, mettant à profit ses études au Conservatoire, Ray Nyst donne trois fois par semaine des cours de littérature et particulièrement de déclamation au pensionnat [[Constantin Héger#L'école et le pensionnat Héger|Héger-Parent]] à des jeunes filles de la haute bourgeoisie : il commente des textes littéraires et leur apprend à les apprécier et à les lire ou les réciter convenablement.
En 1893, mettant à profit ses études au Conservatoire, Ray Nyst donne trois fois par semaine des cours de littérature et particulièrement de [[déclamation]] au pensionnat [[Constantin Héger#L'école et le pensionnat Héger|Héger-Parent]] à des jeunes filles de la haute bourgeoisie : il commente des textes littéraires et leur apprend à les apprécier et à les lire ou les réciter convenablement<ref name=":44">{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=631-653}}, {{harvsp|Ray Nyst|1920|texte=Ray Nyst, Malgré Tout !|p=43|id=Nyst1920M}} et {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=54-55}}.</ref>.


Il enseigne aussi à l’Institut Robert, école de préparation à l’École Militaire, de 1893 à 1894. Il y donne un cours de rédaction française, dissertation et élocution, et un cours sur les doctrines sociales modernes, à des élèves de 15 à 17 ans.
Il enseigne aussi à l’Institut Robert, école de préparation à l’École Militaire, de 1893 à 1894. Il y donne un cours de [[rédaction]] française, [[dissertation]] et [[élocution]], et un cours sur les [[Doctrine|doctrines]] sociales modernes, à des élèves de 15 à 17 ans<ref name=":44" />.


À la même époque il donne un cours de littérature et d’élocution à un pensionnat de jeunes filles (pour la majeure partie des Anglaises) : il s’agissait seulement, dit-il dans ses ''Mémoires'', {{Citation|de leur orner l’esprit, de les initier à ce qui fait le charme des conversations, de leur apprendre à plaire par le charme et les jeux}}.
À la même époque il donne un cours de littérature et d’élocution à un pensionnat de jeunes filles (pour la majeure partie des Anglaises) : il s’agissait seulement, dit-il dans ses ''Mémoires'', {{Citation|de leur orner l’esprit, de les initier à ce qui fait le charme des conversations, de leur apprendre à plaire par le charme et les jeux}}<ref name=":44" />.


Ces leçons plaisent à Ray Nyst, car elles constituent un autre mode de la vocation qu’il manifeste pour le théâtre, et elles lui permettent de semer ses idées, ses principes moraux et sociaux, son amour des sciences. Avec le journalisme, cela lui fait ainsi deux moyens d’action, la parole et la plume.
Ces leçons plaisent à Ray Nyst, car elles constituent un autre mode de la vocation qu’il manifeste pour le théâtre, et elles lui permettent de semer ses idées, ses principes moraux et sociaux, son amour des sciences. Avec le journalisme, cela lui fait ainsi deux moyens d’action, la parole et la plume<ref name=":44" />.


À de fréquentes et longues périodes de sa vie, Ray Nyst donne des cours particuliers de physique, de chimie, de géographie, de diction, déclamation et lecture.
À de fréquentes et longues périodes de sa vie, Ray Nyst donne des cours particuliers de physique, de chimie, de géographie, de diction, déclamation et lecture<ref name=":44" />.


=== Les romans préhistoriques<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=267-269, 459i, 474, 714-715, 779-782, 817-821, 994-996, 1098, 1133-1134}}, {{harvsp|Ray Nyst|1919|texte=Ray Nyst, Procès du journal La Belgique|p=8-9, 33-34|id=Nyst1919P}}, {{harvsp|Ray Nyst|1920|texte=Ray Nyst, Malgré Tout !|p=44-46, 241-242|id=Nyst1920M}}, {{harvsp|Marc Guillaumie|2021|texte=M. Guillaumie, Le RP - Essai de définition d'un genre|p=40, 44, 55-66, 125-130, 144-151, 160-163, 172, 185-190, 218, 262, 359}}, {{harvsp|Marc Guillaumie|2009|texte=M. Guillaumie, Rêver la Préhistoire|p=}}, {{harvsp|Manon De Clercq|2018|texte=M. De Clercq, procédés narratifs dans les RP|p=17, 19, 22-28, 33, 103}}, {{harvsp|Georges-Marie Baltus|9-11-1951|texte=Lettre de G.-M. Baltus à Marguerite Nyst|p=|id=Baltus1951a}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=45-47, 73-74}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=511-512 (vol 2)}}, {{harvsp|Ray Nyst|s.d.|texte=Ray Nyst, Plan de ses mémoires|p=}}, {{harvsp|Joseph Chot|René Dethier|1910|texte=J. Chot & R. Dethier, Lettres françaises de Belgique|p=324-328}}.</ref> ===
=== Les romans préhistoriques<ref>{{harvsp|Ray Nyst|1935-1937|texte=Mémoires de Ray Nyst|p=267-269, 459i, 474, 714-715, 779-782, 817-821, 994-996, 1098, 1133-1134}}, {{harvsp|Ray Nyst|1919|texte=Ray Nyst, Procès du journal La Belgique|p=8-9, 33-34|id=Nyst1919P}}, {{harvsp|Ray Nyst|1920|texte=Ray Nyst, Malgré Tout !|p=44-46, 241-242|id=Nyst1920M}}, {{harvsp|Marc Guillaumie|2021|texte=M. Guillaumie, Le RP - Essai de définition d'un genre|p=40, 44, 55-66, 125-130, 144-151, 160-163, 172, 185-190, 218, 262, 359}}, {{harvsp|Marc Guillaumie|2009|texte=M. Guillaumie, Rêver la Préhistoire|p=}}, {{harvsp|Manon De Clercq|2018|texte=M. De Clercq, procédés narratifs dans les RP|p=17, 19, 22-28, 33, 103}}, {{harvsp|Georges-Marie Baltus|9-11-1951|texte=Lettre de G.-M. Baltus à Marguerite Nyst|p=|id=Baltus1951a}}, {{harvsp|Louise Petit|2021|texte=Mémoire de L. Petit|p=45-47, 73-74}}, {{harvsp|Sébastien Clerbois|1999|texte=Thèse de S. Clerbois|p=511-512 (vol 2)}}, {{harvsp|Ray Nyst|s.d.|texte=Ray Nyst, Plan de ses mémoires|p=}}, {{harvsp|Joseph Chot|René Dethier|1910|texte=J. Chot & R. Dethier, Lettres françaises de Belgique|p=324-328}}.</ref> ===

Version du 18 octobre 2024 à 12:47


Raymond Nyst
Description de cette image, également commentée ci-après
Ray Nyst 1929
Alias
Ray Nyst, Raymond de Sombrevalle, Cosmos
Naissance
Saint-Josse
Décès Document utilisé pour la rédaction de l’article (à 83 ans)
Uccle
Nationalité Drapeau de la Belgique Belge
Activité principale
homme de lettres,
peintre d’histoire naturelle
Conjoint
Élise Soyer, Marguerite Devos
Auteur
Mouvement symbolisme, idéalisme, occultisme, ésotérime, théosophie, anarchisme, rose+croix
Genres
roman, chronique, essai, étude, nouvelle,
aquarelle, dessin

Raymond (André Henri Alceste Hippolyte Louis Joseph) Nyst, mieux connu sous son nom de plume Ray Nyst, ou Raymond de Sombrevalle dans sa jeunesse, ou encore Cosmos, né le 24 septembre 1864 à Saint-Josse et décédé le 21 janvier 1948 à Uccle, est un écrivain-journaliste, chroniqueur d’art et peintre d’histoire naturelle, belge.

Ray Nyst a entièrement consacré sa carrière aux lettres et aux vulgarisations d’histoire naturelle en particulier et des sciences en général ; il a accompli pendant nombre d’années de longs voyages d’exploration et de chasse en Amérique, Asie et Afrique.

Ray Nyst a collaboré en tant que journaliste, fondateur, directeur, chroniqueur, écrivain ou critique d’art à plusieurs journaux et à de nombreuses revues littéraires et artistiques. Il est l’auteur de nombreux articles, chroniques, critiques, reportages, nouvelles, essais, études et poèmes en prose parus dans ces journaux et revues.

Ray Nyst a écrit une dizaine d’œuvres dont 4 romans préhistoriques, ainsi que plusieurs livres pour enfants.

Il s’inscrit dans les mouvances symboliste, idéaliste, occultiste, ésotérique, théosophique, anarchiste et rosicrucienne de son époque.

Sa vie, sa carrière

Généalogie

Raymond Nyst est le fils d’Arthur Nyst (1837-1904), chimiste, directeur des laboratoires de l’Hôtel des Monnaies, et de Marguerite de Madre des Oursins (1843-1903), issue de la noblesse lilloise[1],[2],[3],[4].

Son grand-père paternel est le paléontologue et conchyliologiste néerlandais Pierre-Henri Nyst (nl) (1813-1880), qui lui donna le goût des sciences et de l’histoire naturelle[1],[2],[3],[5],[6].

Son frère, Hippolyte Nyst (1873-1953), est sculpteur et médailleur[1],[3].

Il est un cousin de l'artiste peintre Georges-Marie Baltus (nl)[1],[2], avec qui il partage plusieurs activités culturelles.

Jeunesse, études, premiers articles et livres, mariage

Dès son enfance, Ray Nyst se passionne pour la nature, la faune et la flore, qu’il observe et admire dans les jardins, parcs et étangs de son quartier, mais aussi d’Auderghem et de la Forêt de Soignes, ainsi que dans les musées. Herbiers, collections entomologiques, construction de cages à insectes, semis de plantes exotiques font partie de ses distractions favorites[7].

Sa scolarité à l’école moyenne, puis à l’Athénée de Bruxelles, et ensuite à l’Institut Rachez, ne lui donne, dit-il, que les 26 lettres de l’alphabet et les 10 chiffres. Mais cela lui ouvre les portes de la curiosité et lui fait découvrir lui-même tout ce qu’il peut[7].

Son bref passage à l’ULB n’est pas plus fructueux et lui confirme qu’il apprend bien plus de choses, plus intéressantes, et en moins de temps, dans les bibliothèques de la maison[7].

Vers 18 ans il commence à écrire des articles pour des journaux et des revues : La Casserole[8], entre autres (à l’insu de son père, sous le pseudonyme de Raymond de Sombrevalle), L’Indépendance Belge, et les revues françaises Le Mercure de France, La Plume, et L’Ermitage[9].

Il s’intéresse aussi aux concerts, à la littérature, au théâtre et à la lecture à voix haute des classiques, ce qui lui donne l’idée de suivre quelques cours du soir de diction. Sur les conseils de son professeur Alphonse Vermandele[10], il entre au Conservatoire royal de Bruxelles en 1884. Il y suit les cours de déclamation chez Eugène Monrose[11] et de maintien chez son professeur de diction A. Vermandele[12],[13].

Au Conservatoire il rencontre Sarah Bernhardt ; lui vouant une grande admiration, il écrit un petit roman intitulé La Fanchon, qui raconte l’histoire d’un jeune peintre amoureux de la célèbre comédienne, et qui ne paraîtra qu’en 1890, dans la Revue_de_Belgique (nl)[13],[14].

C’est aussi au Conservatoire qu’il rencontre Élise Soyer, entrée en 1882, qui suit les cours de déclamation chez Jeanne Tordeus, et de maintien chez A. Vermandele[12]. Ray Nyst et Élise Soyer quittent le Conservatoire en 1887 et se marient le 3 août de la même année[1],[2],[13]. Élise Soyer (1862-1953), qui deviendra écrivaine et journaliste féministe[15], est la fille du général-major César Soyer (1833-1907) et de Clémence Le Louchier (1839-1924), tous deux originaires de Tournai.

1887 est l’année de la création du journal Le Soir et Ray Nyst y collabore dès ses débuts en contribuant à la Chronique Bruxelloise hebdomadaire[9],[16].

L’année suivante naît sa fille Marguerite Nyst (1888-1958)[1], qui épousera en 1907 le poète et romancier belge Franz Hellens[2], puis le médecin et écrivain belge Max Deauville[17].

Mais dès les premières années de son mariage, Ray Nyst reconnaît délaisser Elise, lui s’amusant de son côté et elle s’ennuyant chez eux. Les obligations du mariage lui pèsent, alors qu’il n’est avide que de liberté et d’indépendance. C’est ainsi qu’il écrit deux romans qui font écho au sentiment de privation de liberté et d’indépendance que représente son mariage. L’Histoire bohémienne[18] (1889) narre une romance difficile entre deux jeunes Bohémiens ; le père du protagoniste lui décrit le mariage comme une prison, l’éloignant de tout ce qu’il aime, les bêtes, les forêts, les récoltes, la chasse. La Création du Diable[19] (1891), est un œuvre sataniste écrite dans un style torturé, et dont l’intrigue prend place au sein d’un monde amoral, babylonien et luxuriant, également nourri par l’horreur que lui inspire son mariage. Ray Nyst pensait au départ intituler l’œuvre Dans la lumière du tentateur, mais son éditeur Henry Kistemaeckers souhaitait un titre plus parlant[20].

Les salons artistiques et littéraires

La Rose+Croix, Pour l’Art et Le Mouvement Littéraire

En 1891, Ray Nyst envoie un exemplaire de La Création du Diable à Joséphin Péladan, grand Sâr[21] de la Rose+Croix. J. Péladan venait de se séparer de l’Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix, dont il était cofondateur en 1888, pour créer l'Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal. Celui-ci trouvant en Ray Nyst un admirateur absolu, décidé à partager ses valeurs artistiques, symbolistes et occultistes en Belgique, le nomme Consul de la Rose+Croix en Belgique. Le côté chrétien de la Rose+Croix ne pose pas de problème à Ray Nyst, bien que lui-même se considère comme non-croyant et non-pratiquant, car, dit-il, « l’œuvre de la R+C est noble à soutenir »[22].

Début 1892, Ray Nyst fonde avec Fernand Roussel[23] et Léon Donnay[24] Le Mouvement Littéraire[25]. Dès sa première parution le 8 février 1892, la revue affiche un programme de soutien aux manifestations symbolistes et occultistes. Placée sous le signe de l'ouverture intellectuelle, la revue devient le support de diffusion des différentes écoles littéraires contemporaines, et surtout l'organe Bruxellois de la Rose+Croix esthétique de J. Péladan[26].

Le 10 mars 1892, J. Péladan ouvre le premier Salon rosicrucien dans la galerie de Paul Durand-Ruel à Paris, où Ray Nyst choisit d’y exposer des œuvres des artistes belges : son ami Jean Delville, Fernand Khnopff,  Albert Ciamberlani et George Minne[22].

Dès son retour à Bruxelles en avril 1892, Jean Delville fonde le cercle artistique Pour l'Art avec Ray Nyst, qui en sera également le secrétaire pendant deux ans. La particularité de ce cercle, qui s'inscrit dans la continuité du programme rosicrucien, est de mêler l’expression du symbolisme à un programme exclusivement occultiste. Ce programme, novateur en Belgique, tente ainsi de reproduire le modèle du premier Salon parisien de la Rose+Croix qui, en fusionnant symbolisme et occultisme, avait ainsi assuré son succès. La création de ce cercle est annoncée dès février 1892 dans les colonnes du Mouvement littéraire, qui, en le soutenant et en l'accompagnant, se montre favorable à la constitution d'une esthétique nouvelle, inspirée du succès de J. Péladan à Paris. Celui-ci confère au cercle une charte ainsi que le titre de Collégiale belge de la Rose+Croix[27].

Le premier Salon Pour l'Art s’ouvre le 12 novembre 1892 et présente les œuvres de peintres et sculpteurs belges, ainsi que des artistes ayant exposé quelques mois auparavant à Paris chez J. Péladan[27].

En 1894, Ray Nyst, Jean Delville et d’autres se désolidarisent du cercle Pour l'Art[27].

En février 1894, le Mouvement littéraire devient le Mouvement intellectuel[28], qui en est la continuation. Ray Nyst justifie le changement de titre en affirmant vouloir étendre plus généralement le cadre à toutes les idées avancées, art, philosophie, sociologie et sciences, distinguant dès lors les sciences et les arts. La revue cessera de paraître en août[26].

En 1893 naît sa deuxième fille, Alice (dite Violette) Nyst (1893-1920), qui épousera l’architecte belge Georges Verlant en 1912[1].

En 1895 Joséphin Péladan et Ray Nyst coupent les ponts à la suite de l’écriture d’Un Prophète[29], car ce troisième roman de révolte, qui exprime clairement ses opinions anarchistes et reprend les grands principes de la philosophie nietzschéenne, heurte la foi du grand Sâr. Dans son œuvre Ray Nyst participe à la problématique du déclin du monde en mettant en scène un messie dont le message se révèle être une exhortation au mal pour purifier l’humanité grâce à l’utilisation des passions humaines comme l’hypocrisie et l’orgueil. J. Péladan, qui avait promis à Ray Nyst de préfacer son livre, ne le fait donc pas en raison de son caractère qu’il juge blasphématoire. Reprenant les courriers échangés avec J. Péladan, Ray Nyst écrit lui-même la préface en la nommant "Rétorsion liminaire au sâr Joséphin Péladan"[30],[31],[32].

Les salons du mardi

Dès la publication de ses deux romans (L’Histoire bohémienne et La Création du Diable), Ray Nyst est invité dans les cénacles littéraires de son temps, notamment les salons d’Edmond Picard, de Maurice Siville, de Camille Lemonnier, ou encore de Charles Van der Stappen[33].

C’est à la suite de ces soirées que les époux Nyst créent en 1891 Les Mardis, ou plutôt que « les mardis s’étaient créés tout seuls du désir des amis », dit Ray Nyst dans ses Mémoires. Ce salon littéraire et pictural, hebdomadaire, qui rapidement prend de l’ampleur et acquiert une réputation quasi internationale, réunit pendant une décennie de nombreux artistes et personnalités belges et étrangers, en particulier symbolistes, occultistes, dont beaucoup de membres de Pour l'Art[34].

Parmi les habitués : Paul Artôt[35], Georges-Marie Baltus, Omer Coppens, Arthur Craco, Jean Delville, Léon Donnay[24], Albert Duchastain, Jean-François Eslandeur, Jacques Fauvelle, José Hennebicq[36], William Jelley, Fernand Khnopff, Henry Le Bœuf, Fritz Lutens, Hippolyte Nyst, Érasme Raway (nl), Victor Remouchamps, Victor Rousseau, le comte Jacques de La Laing, Charles Van der Stappen, Francis Vurgey[37] ; quelques hommes politiques : Louis Frank, le duc d’Ursel[34].

Quelques rares femmes y participent : Hélène Cornette, Alexandra David-Néel, Jeanne de Tallenay, Léontine Joris (dite Léo Jo), Marie Mali, la Veuve Monnom, la princesse Ratazzi de Rute[34].

Et occasionnellement : le Sâr Péladan, le mage Papus, ainsi que le sataniste Jules Bois et l’anarchiste Élisée Reclus ; quelques écrivains : Camille Lemonnier, Henry Maubel[38], Edmond Picard ; le philosophe Georges Dwelshauvers (en) ; et bien d’autres[34].

C'est dans le salon de Ray Nyst que se forme un Cercle théosophique, qui constitue très probablement le premier organe théosophique belge. Parmi ses membres : Nicolas Brossel (docteur en droit à Bruxelles), le chevalier Georges Le Clément de Saint-Marcq, Francis Vurgey. Les théosophes y débattent de physique, de chimie, d’évolutionnisme darwinien ou de philosophie[39].

Malgré la séparation du couple Soyer-Nyst en 1894, les salons du mardi se poursuivent jusqu’au début des années 1900.

L'enseignement

En 1893, mettant à profit ses études au Conservatoire, Ray Nyst donne trois fois par semaine des cours de littérature et particulièrement de déclamation au pensionnat Héger-Parent à des jeunes filles de la haute bourgeoisie : il commente des textes littéraires et leur apprend à les apprécier et à les lire ou les réciter convenablement[40].

Il enseigne aussi à l’Institut Robert, école de préparation à l’École Militaire, de 1893 à 1894. Il y donne un cours de rédaction française, dissertation et élocution, et un cours sur les doctrines sociales modernes, à des élèves de 15 à 17 ans[40].

À la même époque il donne un cours de littérature et d’élocution à un pensionnat de jeunes filles (pour la majeure partie des Anglaises) : il s’agissait seulement, dit-il dans ses Mémoires, « de leur orner l’esprit, de les initier à ce qui fait le charme des conversations, de leur apprendre à plaire par le charme et les jeux »[40].

Ces leçons plaisent à Ray Nyst, car elles constituent un autre mode de la vocation qu’il manifeste pour le théâtre, et elles lui permettent de semer ses idées, ses principes moraux et sociaux, son amour des sciences. Avec le journalisme, cela lui fait ainsi deux moyens d’action, la parole et la plume[40].

À de fréquentes et longues périodes de sa vie, Ray Nyst donne des cours particuliers de physique, de chimie, de géographie, de diction, déclamation et lecture[40].

Les romans préhistoriques[41]

Après Un Prophète en 1995, Ray Nyst ne publie plus de romans symbolistes et occultistes, il se dirige vers les romans préhistoriques, en vogue à son époque et nourris par les découvertes archéologiques et le rayonnement des théories darwiniennes. Il avait déjà en tête depuis 1890 d’en écrire un, car il était hanté par ce que devait être la beauté de la nature avant les massacres de l'homme moderne. Il était attiré par la nature vierge, c’est-à-dire très expressément débarrassée de tout l’acquis humain.

Selon le professeur agrégé et docteur ès Lettres Marc Guillaumie, le roman préhistorique (RP) est un récit de fiction en prose suffisamment important et autonome, dont l’action est censée se dérouler dans la Préhistoire, en référence à la science de l’époque où il a été écrit.

Bien qu’il reprenne des concepts darwiniens comme la lutte pour la survie, l’adaptation et la compétition sexuelle, le RP n’est pas darwinien, car il met en scène un monde qui évolue vers une finalité, essentielle au récit, et qui est une conception que l’on retrouve en revanche chez Lamarck. En vérité les auteurs de RP ont bien souvent été influencés par l’application sociale des théories de Darwin, à savoir le darwinisme social (ou spencérisme), dont Herbert Spencer est le principal représentant. Évolutionniste au sens spencérien du terme, et donc profondément lamarckien, le RP met en scène des races fictives ou prétendues, qui sont ses véritables personnages.

Bien que la science soit omniprésente dans ce type de récit, le RP est avant tout un roman : il n’a pas pour vocation d’expliquer un phénomène scientifique, mais de raconter une histoire, de fabuler ; il construit un récit mythique sur l’origine de l’homme en se basant sur des connaissances et des idéologies propres à une époque, et non sur des faits exclusivement scientifiques. La dimension spéculative est bien présente en raison de l’incertitude sur les coutumes et les modes de vie des hommes préhistoriques. La vulgarisation scientifique n’en est pas moins souvent présente dans les RP : elle s’exprime dans des préfaces, des introductions documentaires, des citations, des notes savantes de bas de page ou des illustrations. L’auteur rend ainsi compte du sérieux de ses recherches. Vulgarisation et fiction s’interpénètrent.

Pour écrire ses romans, Ray Nyst étudie la géologie, la paléontologie, l'anthropologie. Il contemple et étudie la forêt quaternaire dans les serres tropicales, la Forêt de Soignes ; l’action des ruisseaux et sources de la Woluwe sur la plasticité de la terre ; les fleuves et leurs inondations aux bords de la Lesse et de la Sambre ; les grottes dans la province de Namur à Furfooz ; les fauves dans les ménageries et zoos ainsi que dans les ouvrages d’histoire naturelle et les récits des grands chasseurs. Il aime partir dans la forêt vivre les choses à la manière de son héro préhistorique : il se vêt de peaux de bêtes ; à l’aide de pierres trouvées sur place, il taille des silex pour couper des branches ; il se nourrit de baies et de petits animaux pris au piège, cuits sur des branches qu’il allume en les frottant l’une contre l’autre, …

Le cadre, le décor de ses RP, c’est la forêt carnivore (celle des fauves) et nuptiale (le héros y conquiert une femme) ; le grand fleuve, meurtrier et nourricier ; la plaine ; la caverne (refuge, abri, lieu de sécurité et de détente qu’il faut conquérir) ; et parfois l’îlot assiégé. Ray Nyst y met en œuvre plusieurs éléments emblématiques, reflétant l’environnement naturel : la massue (arme absolue, exaltation de la puissance de l’homme et aussi symbole de virilité) ; la peau de bête, essentielle à l’image préhistorique ; le feu, qui symbolise la vie créatrice et destructrice, dompte le froid et effraie les bêtes féroces ; la pierre taillée (arme et outil). Les personnages qu’il met en scène sont des hommes primitifs, effrayants et colossaux, massifs, velus, proches de l’animalité mais dont l’évolution ultérieure est suggérée.

Ces romans, de toute évidence, prolongent la réflexion anarchiste et nietzschéenne de Ray Nyst : l'homme y apparaît dénué de toute contrainte sociale, c'est un être libre, qui vit en parfaite harmonie avec son environnement.

Son premier roman, annoncé en 1897 sous le titre Un Primitif dans Le Soir[42], paraît finalement en 1899 sous le titre Notre Père des Bois[43], choisi avec son éditeur, afin de créer un contraste avec le "Notre Père" chrétien. C’est une tentative de reconstitution de la nature et de l’homme au début du quaternaire et, selon sa propre expression, « l’histoire décorative d’un ancêtre ».

Sur sa lancée, il écrit la suite, La Forêt Nuptiale[44], qui paraîtra en 1900, dans laquelle l’homme primitif se met en route par la forêt pour chercher, parmi les petits groupes de ses semblables abrités dans les cavernes, la mère, la femme qui transmettra sa race, notre Mère des Bois en quelque sorte.

En raison des aléas de la vie, il lui faut ensuite près de 10 ans pour écrire la fin de son grand récit préhistorique, La Caverne, finalement publiée en 1908[45] et annoncée par une longue introduction documentaire séparée[46], puis rééditée un an plus tard, réunissant le roman et l’introduction documentaire remaniée[47]. Mais cette publication est précédée d’un incident significatif : un inconnu se présente chez lui pour acheter son manuscrit, visant par là la non-propagande des idées darwiniennes et donc la non-publication du roman. En réponse, Ray Nyst refuse et fait paraître son roman aux quatre coins de l’Europe ! Dans ce 3è roman, il reconstitue, avec un soin jaloux de la vérité, les péripéties de la vie quotidienne d'une famille préhistorique tertiaire s’abritant dans une caverne au bord du fleuve, composée du père, de la mère, et de vingt-sept enfants, pendant une durée de quinze ans dans la nature somptueuse et terrible de l’Europe centrale[48].

En 1915 Ray Nyst fait paraître l’annonce[49] d’un IVè Roman de Préhistoire, La Hurleuse qui rend pâle, dont il dit « avoir terminé le manuscrit depuis peu et en entreprendre l’édition ». Conscient de la période difficile pour une telle entreprise, il cite dans cette annonce plusieurs passages de son roman et multiplie ses efforts pour intéresser les lecteurs car il escompte la souscription de « 851 amis des livres à raison de 3 FB ». Dans ce petit roman, la Hurleuse hurle chaque soir pour appeler les mâles par toute la contrée ; dévastatrice et mortelle, c’est la courtisane des premiers âges. Ce manuscrit, qu’il dit avoir écrit d’un trait, et dont on a perdu la trace, ne sera probablement jamais édité.

Enfin, en 1944, il réunit ses 3 premiers RP dans une nouvelle édition intitulée Notre Père des Bois comme le premier, mais sous-titrée différemment, et précédée d’un très long avant-propos scientifique et d’une introduction documentaire[50].

Les voyages, la chasse[51]

Amoureux depuis sa prime jeunesse de nature et de liberté, Ray Nyst aime voyager dans des contrées où règne encore la nature. Depuis la fin des années 1890 jusqu’au début de la guerre, il mène passionnément la vie de chasseur naturaliste aux quatre coins du globe. Il chasse surtout l’ours et les fauves, en Europe Centrale dans les vastes forêts des Carpates (vers 1897) ; en Amérique du Nord dans les Montagnes Rocheuses du Wyoming ; dans les Antilles ; en Amérique du Sud : au Brésil sur les bords et dans les forêts du Rio Negro, et au Pérou (en 1912) ; en Asie : en Birmanie (à Rangoon et au Mont Popa) et en Inde ; en Afrique : dans le Nord, dans le Sahara, en Centrafrique, en Abyssinie, en Algérie et en Tunisie.

Plusieurs récits conservés aux AML et jamais publiés témoignent de sa passion :

  • Dans Animalités[52], il raconte son séjour dans les Carpates occidentales roumaines : ses chasses à l’ours dans les vastes forêts, ses sentiments pour une jeune et ravissante oursonne, les quelques jours passés avec une panthère « belle pour l’amour », et plus généralement la sensation d’amour entre animaux et êtres humains.
  • Son récit Malheureuse expérience d'amitié avec un ours sauvage[53] se passe en Amérique du Nord, dans les Montagnes Rocheuses du Wyoming. Espérant que, par instinct, un ours pourrait distinguer les bons sentiments émanant des attitudes, des gestes et de la voix d’un homme, et résigné à courir les dangers de l’expérience sur le vif, il essaye de trouver parmi eux un compagnon de solitude. Mais c'est un échec.

Ray Nyst contribue largement à la rubrique Chasse de la revue La Chasse Moderne[54], qui paraît d’octobre 1912 à septembre 1914 : il y présente et commente des récits de chasses d’explorateurs, de chasseurs, de personnalités et de lui-même. Il y écrit aussi des articles donnant sa vision de la chasse, pour l’homme en général, et pour lui en particulier :

« Grosso modo, la chasse est l’image de la guerre. […] La chasse est un de ces instincts ataviques, inextinguibles ; elle est née, non pas de l’homme fouaillé par la dure nécessité, mais avec l’homme, comme un plaisir qu’il a toujours porté dans ses sens. […] L’homme aime le sang et de donner la mort. Pour lui, c’est une ivresse de voir qu’il a dominé un corps, qu’il a arrêté soudain un organisme, immobilisé une vie. La guerre et la chasse entretiennent cet atavisme, légal. […]
Je n’ai jamais vu dans la chasse que le plaisir de la rencontre avec les animaux […] Le coup de fusil qui tue n’est qu’une triste nécessité ; tandis que les minutes précédentes constituent la plus belle partie du spectacle, quand le fauve ne soupçonnant pas ma présence, a livré sa beauté et sa psychologie aussi longtemps que possible à mon observation, dans le tableau toujours harmonieux de la grandiose nature. »

Il publie aussi dans cette revue le reportage qu’il fait sur le Pavillon des Eaux et Forêts à l’Exposition universelle de Gand de 1913.

Le journalisme, les chroniques[55]

Depuis environ 1882 jusqu’à la guerre, Ray Nyst multiplie progressivement ses contributions aux journaux et aux revues littéraires, artistiques et scientifiques de son époque.

Il devient rédacteur régulier du journal Le Soir, où il écrit de nombreuses chroniques hebdomadaires. En juin 1898, il part au Congo comme envoyé spécial pour y faire le reportage sur l’inauguration du chemin de fer d’Albert Thys reliant le port de Matadi à Léopoldville, ainsi que sur le Bas-Congo et les Stanley Falls au Haut-Congo.

Parmi ses plus importantes collaborations : Le Soir, La Belgique artistique et littéraire[56], La Chronique[57], La Chasse Moderne,[54] La Belgique[58], …
C'est dans La Belgique artistique et littéraire que, de février 1911 jusqu’à la fin, il assure l’imposante Chronique des Salons (et des Ateliers) ; sa chronique de juillet 1912 est consacrée à un essai Les Peintres Futuristes italiens à l’occasion de l'exposition des Futuristes de juin 1912 à la Galerie Giroux ; cet essai est réimprimé la même année en plein format (manifeste bilingue français-italien)[59]. Dans La Chronique, comme rédacteur scientifique, il écrit un reportage et feuilleton hebdomadaire Nouveautés scientifiques et industrielles, ainsi que des comptes rendus sur l’Exposition internationale de Gand 1913, et un rapport descriptif sur les travaux d’irrigation sous l’Équateur.

Vers 1909, Ray Nyst entretient une relation avec une Créole, Fidès Monbiot. De cette union naît un fils, Raymond, le 1er mars 1910, qui décédera après 6 mois. C’est à l’occasion de cette naissance qu’Élise Soyer accepte finalement le divorce, prononcé le 18 novembre 1910[1].

Le 29 juin 1914, Ray Nyst épouse en deuxièmes noces Marguerite Devos (1889-1978), union dont est né son fils Raymond H. Nyst (1914-2015), professeur de biologie[1].

La guerre et le procès du journal La Belgique[60]

Toujours soucieux de vulgarisation, dans ses activités tant de journaliste que d’écrivain de romans préhistoriques, la guerre n’en détourne pas Ray Nyst, qui veut alors faire de la vulgarisation d’idées de Droit. Habitué à mêler sa plume aux événements et surtout aux idées, sa ligne de conduite se trace toute seule : prendre le parti de la Civilisation et défendre, par ses moyens, les œuvres et les hommes, face à cette odieuse agression ; révéler et faire entrer dans la pratique les règles prévoyantes et sages de l’article 43 de la Convention de La Haye, sanctionnées par la Belgique, dans l’évident intérêt de ses nationaux.

Ray Nyst trouve sa tribune dans le nouveau quotidien La Belgique[58], qui vient d’être créé le 5 novembre 1914. C’est un journal complet qui informe sur la vie quotidienne, la guerre, qui analyse l’actualité à travers la presse étrangère, qui veut relancer l’activité économique du pays, en bref, qui a pour but d’accompagner la population belge pendant toute la durée de la guerre. Il commence à y écrire, en janvier 1915, la Chronique bruxelloise hebdomadaire, ainsi qu’à partir de mai 1915, sous le pseudonyme de Cosmos (dans le but de ne pas faire figurer le même nom deux fois la semaine), des articles dont l’objet est une actualité, présentée du côté pittoresque et n’abordant aucun des problèmes de sa Chronique signée. Il fait aussi une partie des reportages de la rubrique Petite Gazette où il écrit des articulets traitant de services, conseils et idées pratiques pour la population.

Peu après l’Armistice, des mandats d’amener sont lancés par la Justice belge à charge de rédacteurs et commanditaires de La Belgique et d’autres journaux censurés (Le Bruxellois[61], La Revue Internationale[62], L’Écho et De Tijd). S’ensuivent plusieurs arrestations, dont celle de Ray Nyst le 17 novembre 1918, écroué le jour même à la prison de Saint-Gilles.[63],[64]

Près d’un an plus tard, du 13 au 27 octobre 1919, neuf collaborateurs de La Belgique sont traînés devant les tribunaux de la Cour d’assises du Brabant : les frères Aimé et Auguste Hutt, Josse Moressée, et Martin Ghesquière (cofondateurs), Raymond Nyst, Pierre Grimberghs, André Moressée et Gustave Ledoux (journalistes), et Jean Hanneuse (employé).[64],[65]

Dans l’acte d’accusation du 19 juillet 1919, on reproche à Ray Nyst d’avoir méchamment servi la politique ou les desseins de l’ennemi, dans ses 200 Chroniques bruxelloises et la Petite Gazette :

  • par sa campagne travailliste dans le sens du Gouvernement général impérial allemand de Belgique qui avait comme principale préoccupation de restaurer au plus vite la vie économique et sociale dans tous ses domaines, depuis le professeur d’université jusqu’au facteur des postes.
  • et par sa longue campagne en faveur de la paix à tout prix, campagne évidemment défaitiste qui ne pouvait que sauver l’Allemagne d’un désastre complet et lui permettre de réparer ses forces pour de nouvelles agressions.

Dans sa longue plaidoirie du 24 octobre, Ray Nyst se défend, avec comme guide l’article 43 de la Convention de La Haye : « En cas d’occupation de guerre, et dans un esprit de prévoyance, d’ordre et d’humanité, la vie civile poursuit son cours et les administrations fonctionnent » :

  • Tout ce qui a paru dans ses articles fut conforme à sa pensée et ne fut influencé par la censure, soit directement soit via la direction du journal ; jamais un programme quelconque ne lui fut proposé, jamais on ne lui imposa un sujet d’article. Il n’a jamais soutenu la politique de l’ennemi, il n’a mené aucune action politique.
  • Il fallait travailler et stopper la généralisation du chômage, pour empêcher les industries de péricliter, pour éviter la misère ; et ce travail des Belges devait être strictement entre eux et pour eux, non pour favoriser l’occupant.
  • C’est devant la perspective des torrents de sang, des drames sociaux, de la famine, des maladies, de la mobilisation des enfants de seize ans, bref de la ruine totale du pays, en raison de sa situation stratégique dans la mêlée, qu’il a fait, aux ouvertures de paix, les appels répétés et urgents que l’on lui reproche ensuite sous le nom de défaitisme.

La défense de Ray Nyst est assurée par son ami et avocat Edmond Picard, qui, dans sa plaidoirie, répète et souligne que Ray Nyst est un artiste, un penseur intelligent et courageux, un pacifiste, qui n’a pas agi méchamment.

La Cour d’assises statue le 28 octobre 1919 à 3 h du matin : après onze mois de détention préventive et treize jours de débats, Ray Nyst est condamné, pour défaitisme et activisme, à dix années de détention ordinaire. Aimé et Auguste Hutt sont condamnés à 20 ans de détention extraordinaire, Josse Moressée à 15 ans de détention extraordinaire, Martin Ghesquière à 10 ans de travaux forcés, Pierre Grimberghs et Gustave Ledoux à 2 ans de détention ordinaire, Jean Hanneuse et André Moressée sont acquittés.[66]

L'après-guerre

Les suites, les réflexions[67]

La condamnation de Ray Nyst est suivie en octobre du traditionnel pourvoi en cassation, lequel est refusé en février 1920[68]. Mais par un arrêté royal du 11 avril 1921, sa peine de dix ans est réduite à cinq ans. Et comme, de ce fait, il a accompli plus d’un tiers de sa peine, le ministre de la Justice Émile Vandervelde lui accorde la libération conditionnelle : il est libéré le 15 août 1921[69].

Durant son emprisonnement et après sa libération, Ray Nyst continue à écrire, mais il a beaucoup de mal à se faire publier, car il est devenu un condamné politique[70]. Il parvient cependant à faire publier en 1919 sa plaidoirie dans son livre Procès du Journal La Belgique. Et un an plus tard sort son volumineux Malgré Tout !, qui raconte « Tout ce qu’il a vu durant les 13 jours du débat […], augmenté de l’apport réfléchi du temps », et qui vise d’une part à rétablir la vérité pour la vérité, pour sa famille et pour sa descendance, et d’autre part à laisser une version fidèle de ce procès d’homme de lettres à tous ceux que peut animer l’amour de la justice et la défense des idées. Dans sa conclusion, il écrit :

« La morale internationale, universelle et permanente, que j’ai défendue, est reconnue aujourd’hui par l’article 227 du Traité de Versailles ; et le respect des traités, dont la Convention de La Haye est un, est décrété officiellement par le Pacte de la Société des Nations. […] La morale et ma foi des traités sont des crimes en temps de guerre, et je les ai commis. Mon crime est d’avoir devancé de quatre années la déclaration officielle d’une morale internationale, inscrite maintenant au Traité de Versailles ; mon crime est d’avoir affirmé anticipativement les principes du Droit international que le Pacte de la Société des Nations prescrit aux gouvernements d’observer rigoureusement désormais. »

De 1918 à 1920, il écrit plusieurs histoires pour enfants[68],[71] : Les Histoires Javanaises de Ridingoliar[72], Les 7 Renards blancs[73], Le Bois des Oiseaux[74] et La Souris qui chante[75], qui ne seront publiées que bien plus tard, et sous l’anonymat. Monsieur Ridingoliar est un Européen vivant sur l’île de Java dans un grand domaine près du Bois des Oiseaux, du Bois des Singes et de la Montagne des Panthères, avec sa femme, son fils et ses domestiques, ainsi qu’avec ses éléphants, girafes, ânes blancs, panthères, oiseaux, poissons, …

En 1919 il écrit un conte, Ma Maîtresse, la Rose[68],[76], probablement non publié.

La guerre et l’après-guerre l’inspireront encore longtemps dans l’écriture de nombreuses de notes, conservées aux AML dans divers dossiers[77], ainsi que dans la participation à une conférence-débat sur la presse sous l’occupation.[78]

Le naturaliste et le peintre d’histoire naturelle[79]

Après sa libération en 1921, Ray Nyst se consacre surtout à l’histoire naturelle. Il dessine et peint d’après nature, avec un très grand talent, les insectes, les oiseaux, et autres animaux, pour des publications belges et étrangères. Il n'en est pas à son coup d'essai puisqu'à l’âge de 18 ans il avait déjà peint, sous forme de planches, les coléoptères de sa collection.

De 1922 à 1927, Ray Nyst séjourne avec son épouse Marguerite et son fils Raymond dans le midi de la France. Il peint des planches exécutées sur la nature vivante de la Provence, du Languedoc et du Roussillon, pour son atlas en couleurs déterminatif de la faune et de la flore de ces régions[80]. En avril 1928 il en fait une exposition "Figuræ Rerum Naturæ" dans plusieurs salles de Bruxelles et pose les bases d’un cours, du même nom, de dessin et de peinture d’histoire naturelle scientifique, destiné à former de futurs spécialistes de carrière[81],[82]. Plusieurs de ses aquarelles sont conservées aux AML[83].

En mars 1935, le directeur du Musée Royal d’Histoire Naturelle de Belgique, Victor Van Straelen, confie à Ray Nyst l’illustration de planches pour les monographies Genera Insectorum[84],[85] de réputation mondiale et dirigées à l’époque par Hélène Wytsman, alors la maîtresse de ce dernier, et qui a succédé à son père Philogène Wytsman.

En avril 1938, il fonde, dirige et rédige seul le journal Zoo-Monde[86]. En dessous du sous-titre de chaque numéro est écrit « Admire la Nature et partout fais toujours le possible pour la protéger et la conserver ». Il met fin à son journal après seulement 8 numéros vu le peu de succès rencontré.

Ray Nyst décède le 21 janvier 1948 à Uccle.

Son œuvre, ses activités professionnelles[87]

Les romans symbolistes et occultistes

  • Histoire bohémienne, 1889[18]
  • La Création du Diable, 1891[19]
  • Un Prophète, 1895[29]

Les romans préhistoriques

  • Notre Père des Bois, 1899[43]
  • La Forêt nuptiale, 1900[44]
  • La Caverne :
    • édition 1908[45] annoncée par une longue introduction documentaire séparée[46]
    • réédition 1909 incluant l’introduction documentaire remaniée[47]
  • La Hurleuse qui rend pâle, 1915[49], probablement perdu et jamais publié
  • Notre Père des Bois, 1944[50], trilogie réunissant ses trois premiers romans précédée d’un très long avant-propos scientifique et d’une introduction documentaire

Le procès

  • Procès du journal La Belgique, 1919[88]
  • Malgré Tout !, 1920[89]

Les livres pour enfants (Ridingoliar)

  • Les Histoires Javanaises de Ridingoliar, 1933[72]
  • Les 7 Renards blancs, 1937 et 1938[73]
  • Le Bois des Oiseaux, 1937 et 1944[74]
  • La Souris qui chante, 1937[75]

Journaux et revues[16],[90]

Ray Nyst a apporté sa collaboration et ses contributions littéraires et artistiques à de nombreux journaux et revues de l’époque. Il est l’auteur de nombreux articles, chroniques, critiques, reportages, nouvelles, essais, études et poèmes en prose parus dans ces journaux et revues.

  • L’Indépendance belge (1882-1896 ?) : articles et chroniques documentaires
  • La Casserole[8] (1883)
  • Les Tablettes littéraires[91] (1884) : 2 courtes nouvelles (Une misère et Idylles antiques)
  • Le Soir (1887-1914) :
    • comme rédacteur régulier : articles et nombreuses chroniques
    • comme envoyé spécial au Congo en 1898 : reportage sur l’inauguration du chemin de fer d’Albert Thys reliant le port de Matadi à Léopoldville, ainsi que sur le Bas-Congo et les Stanley Falls au Haut-Congo
    • dans La Patrie Belge 1830-1905[92], ouvrage illustré publié par Le Soir à l'occasion du 75ème anniversaire de l'indépendance nationale : articles
    • dans le VIIè volume de l’Encyclopédie illustrée du Soir[93] : articles
    • dans L'Exposition de Gand 1913[94], numéro spécial illustré du Soir : articles, dont Comment on fait une exposition[95]
  • L’Art moderne (1889 et 1911) : poème en prose intitulé L’Artiste par la revue et article sur le peintre hollandais Gérard Terborch[96]
  • La Plume (années 1890) : articles, proses
  • Le Mercure de France (années 1890) : articles, proses
  • La Revue Blanche, période française (années 1890) : articles
  • La Revue de Belgique (nl) (1890 et 1913) : en 1890 son premier petit roman, La Fanchon[14], écrit au Conservatoire ; en 1913 article L'élément national à l'Exposition
  • La Revue Libre[97] (1891) : poèmes en prose
  • Le Réveil[98] (1892-1893) : collaborateur d’août 1892 à avril 1893 ; prose Aux féminités errantes
  • L’Ermitage (1892-1896) : collaborateur ; critiques d’expositions artistiques
  • Le Mouvement Littéraire[25] (1892-1894) : cofondateur ; nombreux articles, études, critiques, poèmes en prose, …
  • Le Mouvement Intellectuel[28] (1894) : continuation du Mouvement Littéraire
  • La Revue Rouge[99] (1893) : collaborateur
  • Samtiden (en) (1896-1897) : articles Le mouvement littéraire en Belgique[100] et Étude sur Constantin Meunier[101]
  • Le Petit Bleu du matin[102] (1897) : articles
  • La Gerbe (1899) : comité de rédaction ; articles sur les sculpteurs Constantin Meunier et Auguste Rodin[103]
  • La Revue Mauve[104] (1899) : prose Son Profil de Lumière, essai La Planète Mars, essai de télescopie idéale, et chronique d’exposition
  • La Lumière[105] (1899-1900)
  • Le Musagète[106] (1902) : collaborateur
  • Le Jeune Effort[107] (1903-1905) : collaborateur
  • Le Samedi[108] (1904)
  • Le Thyrse (1904-1905) : chroniques Vie de Paria et L’Art Ancien Bruxellois[109]
  • La Vie intellectuelle[110] (1910-1913) : articles
  • La Belgique artistique et littéraire[56] (1911-14) : Chronique des Salons (et des Ateliers) mensuelle ; celle de juillet 1912 est consacrée à un essai Les Peintres Futuristes italiens, réimprimé la même année en plein format[59]
  • Le Masque[111] (1912) : collaborateur (direction des bureaux de la Critique Financière)
  • La Chasse Moderne[54] (1912 à 1914) : récits de chasses, articles et reportage
  • La Chronique[57] (1912 ? - 1914) : reportage et feuilleton hebdomadaire Nouveautés scientifiques et industrielles, comptes rendus sur l’Exposition internationale de Gand 1913, et rapport descriptif sur les travaux d’irrigation sous l’Équateur
  • La Belgique[58] (1915-1918) : Chronique bruxelloise hebdomadaire, articulets dans la rubrique Petite Gazette, et (sous le pseudonyme de Cosmos) des articles dont l’objet est une actualité
  • Zoo-Monde [86] (1938) : fondateur-directeur et seul rédacteur des 8 numéros.

Peintures et dessins

  • Nombreuses planches d’insectes dans la revue Genera Insectorum[84] (1935-1939)
  • Nombreux dessins et aquarelles réalisés en pleine nature, dans les musées, zoos et aquariums, dont les aquarelles réalisées dans le midi de la France[83]. Quelques exemples :
    • Gorille femelle : Moina était la femelle du couple de gorilles en provenance du Congo que la Gorilla House (en) de Londres avait été chargée d'héberger vers 1933. Dans le n°1 de son journal Zoo-Monde[86], Ray Nyst dit : « Elle n'habitait pas encore Gorilla House ; et ce n'est pas sans difficulté que j'ai pu étudier alors ses traits et essayer, aujourd'hui, d'en reproduire l'expression. »
    • Araignée (épeire anguleuse probablement) : aquarelle réalisée en 1926 dans le midi de la France

Divers

  • Animalités (≥ 1897)[52], récit manuscrit non publié
  • Malheureuse expérience d'amitié avec un ours sauvage (≥ 1897)[53], récit manuscrit non publié
  • Ma Maîtresse, la Rose (1919)[68],[76], conte manuscrit probablement non publié
  • Mémoires (1935-1937), manuscrit autobiographique non publié
  • Une série de notes, projets, réflexions, journaux, etc. conservés aux AML dans divers dossiers

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i (nl) Simon Johannes Nijst, Genealogie van de familie Nijst [« Généalogie de la famille Nijst/Nyst »], 's-Gravenhage (La Haye), S. J. Nijst, , 252 p. (présentation en ligne).
  2. a b c d et e « Rechercher des personnes », sur Les archives de l’État en Belgique.
  3. a b et c Office généalogique et héraldique de Belgique, Le Parchemin, 1985, p 130.
  4. Paul Denis du Péage, Recueil de Généalogies Lilloises, t. IV, Lille, Lefebvre-Ducrocq, (lire en ligne).
  5. Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Biographie Nationale, t. XVI, Bruxelles, Bruylant, (lire en ligne [PDF]), p. 41-46.
  6. Mémoires de Ray Nyst, p. 139-141 et Ray Nyst, Malgré Tout !, p. 4.
  7. a b et c Mémoires de Ray Nyst, p. 12-14, 37-105, 135-164 et Mémoire de L. Petit, p. 20-24.
  8. a et b La Casserole : Journal illustré, satirique, politique, littéraire, théâtral (hebdomadaire), Bruxelles, 1883-1888, consultable à la KBR (III 20.372 C)
  9. a et b Mémoires de Ray Nyst, p. 176-190, 395-397, 560 et Mémoire de L. Petit, p. 23-24.
  10. Alphonse Vermandele (1852-1914), professeur au Conservatoire.
  11. (Jean François) Eugène Barizain, dit Eugène Monrose (1817-1889), comédien français, de la famille de l'acteur Monrose.
  12. a et b Bibliothèque du Conservatoire Royal de Bruxelles : 1) Fichiers des étudiants et 2) État du personnel enseignant, 1833-1907.
  13. a b et c Mémoires de Ray Nyst, p. 198-219, 289-313, 319-348 et Mémoire de L. Petit, p. 23-24, 43.
  14. a et b Ray Nyst, « La Fanchon », La Revue de Belgique, Bruxelles, Veuve Parent et Fils (et aussi Weissenbruch), vol. XXII, 11, t. 66,‎ , p. 230-252, consultable à l’ULB (P.000784).
  15. « Statuts », sur Conseil des Femmes francophones de Belgique (CFFB), (consulté le ).
  16. a et b Ingrid Mayeur (sous la direction de Paul Aron), « Les écrivains-journalistes (1920-1960) », Textyles, revue des lettres belges de langue française, Bruxelles, OpenEdition, no 39,‎ (ISSN 0776-0116, e-ISSN 2295-2667, lire en ligne).
  17. « Biographie », sur Max Deauville, (consulté le ).
  18. a et b Ray Nyst (ill. Nestor Outer), Histoire bohémienne, Bruxelles, Henry Kistemaeckers, , consultable à la KBR (III 45.930 A et VI 2011 A). Il est appelé aussi Le Bohémien ou encore Plaquette sans titre, car il présente la particularité de n'avoir pas de titre en première de couverture mais un dessin dont tous les exemplaires portent une version différente et une épigraphe.
  19. a et b Ray Nyst (ill. Willy Schlobach), La Création du Diable, Bruxelles, Henry Kistemaeckers, , consultable à la KBR (VI 1923 A, III 55.689 A), aux AML (MLA 10967) et à l’ULB (LPE 1410).
  20. Mémoires de Ray Nyst, p. 460-475, 496-506, Mémoire de L. Petit, p. 43-44 et Thèse de S. Clerbois, p. 66-67 (vol 1).
  21. Sâr signifie Roi en assynien.
  22. a et b Mémoires de Ray Nyst, p. 523-531, Mémoire de L. Petit, p. 44-45, Thèse de S. Clerbois, p. 66-67, 92-93, 109-125 (vol 1), Mémoire de C. Brouwez, p. 11-12, Mémoire de S. Mauroit, p. 8-11, Mémoire I de F. Gautier, p. 36-38, Mémoire II de F. Gautier, p. 21, 24-25 et Montloin et Bayard, Les Rose+Croix, p. 207-211.
  23. Fernand Roussel (1869-1900), avocat et poète belge.
  24. a et b Léon Donnay (1864-1956), littérateur, philosophe, frère du peintre Auguste Donnay.
  25. a et b Le Mouvement Littéraire : revue littéraire, critique et documentaire (bimensuelle), Malines, L. & A. Godenne (Belgique) et Lucien Chamuel (nl) (France), 1892-1894, consultable à la KBR (MIC IMP 14) et aux AML (MLR 06480 et ML 09865).
  26. a et b Mémoires de Ray Nyst, p. 519-522, 718-719, Mémoire de L. Petit, p. 50-53, Thèse de S. Clerbois, p. 150-151 (vol 1), Mémoire de C. Brouwez, p. 1, 11-12, 57-58, Mémoire I de F. Gautier, p. 40-42 et Mémoire II de F. Gautier, p. 28-31.
  27. a b et c Mémoires de Ray Nyst, p. 571-590, 602-603, Mémoire de L. Petit, p. 50-53, Thèse de S. Clerbois, p. 170-174, 182-184, 218-226 (vol 1), Mémoire I de F. Gautier, p. 40-42, Mémoire II de F. Gautier, p. 28-31 et J. Delville Maître de l'idéal, p. 18, 46, 64, 124, 132.
  28. a et b Le Mouvement intellectuel (revue bimensuelle), Paris, Lucien Chamuel (nl) (France), , consultable à la KBR (MIC IMP 418) et aux AVB (P 960/38).
  29. a et b Ray Nyst (ill. Georges-Marie Baltus (nl)), Un Prophète … Rétorsion liminaire au sar Joséphin Péladan, Paris, Lucien Chamuel (nl), , consultable à la KBR (FS XXVII 1485 A, III 88.092 A), aux AML (MLA 07134) et à l’ULB (LPE 1412).
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  31. Académie française, « rétorsion | Dictionnaire de l’Académie française | 9e édition », sur www.dictionnaire-academie.fr (consulté le )
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  35. Dominique Wagneur, Paul Artôt : dessinateur, lithographe et peintre bruxellois (1875-1958) (mémoire présenté sous la direction de M. Colman en vue de l’obtention du grade de licencié en Histoire de l’Art - Archéologie), Liège, ULiège, , consultable à l’ULiège Library.
  36. José Hennebicq (1870-1941), poète, conteur, romancier, essayiste et avocat belge (BnF).
  37. Francis Vurgey, pseudonyme d’Auguste Bouillot, occultiste français.
  38. Henry Maubel (1862-1917), de son vrai nom Maurice Belval, écrivain-journaliste, conférencier, critique littéraire et musical, conteur, dramaturge belge (BnF).
  39. Mémoires de Ray Nyst, p. 1394-1414 et Thèse de S. Clerbois, p. 188-189 (vol 1), 932-937 (vol 4).
  40. a b c d et e Mémoires de Ray Nyst, p. 631-653, Ray Nyst, Malgré Tout !, p. 43 et Mémoire de L. Petit, p. 54-55.
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  47. a et b Ray Nyst (ill. Henrique Alvim Corrêa), La Caverne : Histoire pittoresque d'une Famille humaine de vingt-neuf personnes, Filles et Garçons, petits et grands, à l'Époque des luxuriantes Forêts tertiaires et des Saisons clémentes dans l'Europe centrale. Roman précédé d'une introduction documentaire, Bruxelles (et autre pays européens), impr. Veuve Monnom, , consultable à la KBR (III 13253 A et 9 A/2006/4.445), aux AML (MLA 18885 et MLA 21626), à l’ULB (Y.013285), à l’UCLouvain (A36929) et au Sudoc (067535186).
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  54. a b et c La Chasse Moderne : Revue des chasseurs et éleveurs (revue belge mensuelle illustrée), Forest-Bruxelles, O. De Rycker & Mendel, 1912-1914, consultable à la KBR (2.790 R).
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  56. a et b La Belgique artistique et littéraire : Revue mensuelle nationale du mouvement intellectuel (mensuelle, puis bimensuelle en octobre 1912), Bruxelles, Maison Veuve Ferdinand Larcier, 1905-1914 (lire en ligne), consultable à la KBR (1.558 R).
  57. a et b La Chronique : Gazette quotidienne, Bruxelles, 1868-1918, consultable à la KBR (MIC PERM 410 et J.B. 34).
  58. a b et c La Belgique : Journal quotidien, Bruxelles, Impr. Théophile Dewarichet, 1914-1918 (lire en ligne), consultable à la KBR (MIC PERM 462).
  59. a et b La Peinture futuriste en Belgique – La pittura futurista nel Belgio (manifeste bilingue français-italien), Milan (Italie), Éd. Direzione del Movimento futurista, , consultable à la KBR (LP 15.565 E).
  60. Ray Nyst, Procès du journal La Belgique, p. 9-10, 20-22, 46, Ray Nyst, Malgré Tout !, p. 62-66, 190.
  61. Le Bruxellois (journal quotidien indépendant), Bruxelles, Impr. Le Bruxellois, 1914-1918 (lire en ligne), consultable à la KBR (J.B. 28).
  62. La Revue internationale d'économie politique et de finances (hebdomadaire économique et financier créé avant-guerre sous le nom La Revue internationale des Valeurs mobilières), Bruxelles, 1917-1918.
  63. « Les traitres de La "Belgique" et du "Bruxellois" sont arrêtés », Le Journal de Bruxelles,‎ , p. 2 (lire en ligne), « Les traitres devant la justice », Le Journal de Bruxelles,‎ , p. 1 (lire en ligne), « L'épuration commence », La Dernière Heure,‎ , p. 1 (lire en ligne) et « L'arrestation des traitres et des vendus », Le Soir,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  64. a et b Michaël Amara et Hubert Roland (à l’initiative de Michel Dumoulin et José Gotovitch), Gouverner en Belgique occupée : Oscar von der Lancken-Wakenitz – Rapports d’activité 1915-1918 (Édition critique), Bruxelles / Bern / Berlin, éd. P.I.E. – Peter Lang, coll. « Comparatisme et société », (ISBN 978-90-5201-238-4, lire en ligne).
  65. « Les traitres de la "Belgique" en cour d'assises », Le Soir,‎ , p. 1 (lire en ligne) et « La "Belgique" en cour d'assises – L'acte d'accusation », Le Soir,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  66. « Cour d'assises du Brabant – Les traitres de la "Belgique" devant leurs juges », Le Soir,‎ , p. 2 (lire en ligne).
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  73. a et b Ray Nyst, Les 7 Renards blancs, Louvain (?), Rex,  ; publié également en 1938 dans les n°2 à 5 de son journal Zoo-Monde.
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  105. La Lumière : Journal hebdomadaire indépendant, social, scientifique, artistique et littéraire, Bruxelles, décembre 1897 - juillet 1899, consultable à la KBR (MIC IMP 436).
  106. Le Musagète : Revue d’Art, de Science et de Lettres, Bruxelles, mai 1902 - décembre 1902, consultable à la KBR (III 99.701 B).
  107. Le Jeune Effort : Mensuel d'art et de littérature, Bruxelles, juin 1903 - novembre 1905 (lire en ligne).
  108. Le Samedi : Littéraire, artistique, économique et mondain, Bruxelles, 1904-1907, consultable à la KBR (II 97.290 C).
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  110. La Vie intellectuelle : Revue mensuelle illustrée, Bruxelles, 1908-1925, consultable à la KBR (1.779 R).
  111. Le Masque : Revue mensuelle illustrée d’art & de littérature, Bruxelles, 1910-1914 (lire en ligne), consultable à la KBR (2.160 R).

Bibliographie

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Dans chaque partie, les sources sont classées selon l'ordre alphabétique des auteurs.

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  • Georges-Marie Baltus, Lettre à Marguerite Nyst : souvenirs de son père Ray Nyst, , consultable aux AML (ML 13066). Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • (en) Sébastien Clerbois, « In Search of the Forme-Pensée: The Influence of Theosophy on Belgian Artists, Between Symbolism and the Avant-Garde (1890–1910) » [« À la recherche d'une forme-pensée. L'influence de la théosophie sur les artistes en Belgique, entre symbolisme et avant-garde (1890-1910) »], Nineteenth-Century Art Worldwide (NCAW), Association of Historians of Nineteenth-Century Art (AHNCA), vol. 1, no 2,‎ (ISSN 1543-1002, lire en ligne, consulté le ). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Sébastien Clerbois (préface Daniel Guéguen), L'ésotérisme et le symbolisme belge, Wijnegem, Petraco-Pandora, coll. « Symbolisme », (ISBN 978-9053253472). Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • Marc Guillaumie, Le Roman préhistorique - Essai de définition d'un genre, essai d'histoire d'un mythe, Talence, Fedora, coll. « Détourages », (ISBN 979-10-96137-09-1). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Marc Guillaumie, Rêver la Préhistoire : pseudo-darwinisme, idéologies et fictions (document présenté au séminaire Littérature et darwinisme), Lyon, IFE (ex INRP), . Document utilisé pour la rédaction de l’article
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Dictionnaires et annuaires bio-bibliographiques

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Mémoires et thèses universitaires

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  • Sébastien Clerbois, Contribution à l'étude du mouvement symboliste : l'influence de l'occultisme français sur la peinture belge (1883-1905) (thèse présentée sous la direction de Michel Draguet en vue de l'obtention du titre de Docteur en Philosophie et Lettres - orientation Histoire de l’Art et Archéologie), Bruxelles, ULB, (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Manon De Clercq, Quels ont été les procédés narratifs mis en œuvre dans les romans préhistoriques d'Élie Berthet, de Rosny aîné et de Ray Nyst lorsqu'ils ont choisi de mettre en scène des thèmes, des échos, des idéologies en lien avec les théories évolutionnistes de Charles Darwin ? (mémoire présenté sous la direction de Laurence Brogniez en vue de l’obtention du titre de Master en Langues et Lettres françaises et romanes), Bruxelles, ULB, , consultable à l’ULB (MEM T55649). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Flaurette Gautier, L'écriture artiste de Jean Delville (1888-1900) (mémoire de Master I sous la direction de Pascal Rousseau), Tours, Université François Rabelais, (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Flaurette Gautier, Jean Delville et l’occulture fin de siècle (mémoire de Master II sous la direction de France Nerlich et Pascal Rousseau), Tours, Université François Rabelais, (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Caroline Lorge, Monographie de "La Belgique artistique et littéraire. Revue mensuelle nationale du mouvement intellectuel" (1905-1914) (mémoire présenté sous la direction de Paul Aron en vue de l’obtention du titre de Master en Langues et Lettres françaises et romanes), Bruxelles, ULB, , consultable à l’ULB (MEM T52831). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Stéphanie Mauroit, La Mission sociale de l’idéalisme littéraire belge (Jean Delville, Ray Nyst, Iwan Gilkin) : un faux paradoxe ? (mémoire présenté sous la direction de Pierre Piret en vue de l’obtention du titre de Master en Langues et Littératures romanes), Louvain-la-Neuve, UCLouvain, , consultable à l’UCLouvain (Lv 44653). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Louise Petit, Une autobiographie inachevée : Les Mémoires de Ray Nyst (mémoire présenté sous la direction de Paul Aron en vue de l’obtention du titre de Master en Langues et Lettres françaises et romanes), Bruxelles, ULB, , consultable aux AML (MLA 35852). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes

De nombreux documents relatifs directement ou indirectement à Ray Nyst (livres, manuscrits, journaux, courriers, …) sont consultables.

Voir aussi

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