Aller au contenu

« Prison d'Abou Ghraib » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédente
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
Hercule (discuter | contributions)
448 635 modifications
Aucun résumé des modifications
Shadow Argos (discuter | contributions)
36 483 modifications
mAucun résumé des modifications
 
(34 versions intermédiaires par 24 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Établissement pénitentiaire
{{Coord|33|17|30|N|44|03|56|E|display=title}}
| nom = Prison d'Abou Ghraib
| image = Abu Ghraib cell block.jpg
| légende =
| localité = [[Abou Ghraib]]
| région = [[Al-Anbar (province)|Al-Anbar]]
| pays =
| latitude =
| longitude =
| géolocalisation = Irak
| type =
| superficie =
| capacité =
| opérateur =
| effectif =
| date effectif =
| date d'ouverture =
| date de fermeture =
| nom local = سجن أبو غريب
| langue du nom local = ar
| afficher nom local = Non
⚫
}}
[[Fichier:Iraq map Abu Ghraib.png|vignette|droite|Localisation approximative d'[[Abou Ghraib]].]]
[[Fichier:Iraq map Abu Ghraib.png|vignette|droite|Localisation approximative d'[[Abou Ghraib]].]]



La '''prison d'Abou Ghraib''' ({{lang-ar|سجن أبو غريب}} ''{{transl|ar|Sijn Abū Ghurayb}}''), aujourd'hui connue sous le nom de '''prison centrale de Bagdad'''<ref name=rfi-nouveau-nom/>{{,}}<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.nydailynews.com/news/world/baghdad-abu-ghraib-scene-torture-iraqi-captives-made-model-prison-article-1.366485|titre=Baghdad's Abu Ghraib, scene of torture of Iraqi captives, made over into model prison|date=21 février 2009|auteur=Stephanie Gaskell|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>, est un [[prison|complexe pénitentiaire]] [[irak]]ien, situé dans la ville d'[[Abou Ghraib]], à {{Unité|32|km}} à l'ouest du centre de [[Bagdad]]. Ouverte dans les [[années 1960]], la prison devient dans les [[années 1980]], un lieu de détention, de torture et d'exécution de prisonniers politiques entre les mains de la police politique de [[Saddam Hussein]], jusqu'à sa fermeture à l'automne [[2002]]. Le {{Date|4|août|2003}}, l'armée américaine rouvre le complexe pénitentiaire qui devient le « Baghdad Central Detention Center ». En 2004, la diffusion de photographies montrant des détenus irakiens torturés et humiliés par des militaires américains déclenche le [[scandale d'Abou Ghraib]]. En 2006, après le transfert des détenus, la prison est remise aux autorités irakiennes. Une évasion de masse de prisonniers a lieu en [[2013]], pendant la [[deuxième guerre civile irakienne]], et la prison est fermée par le gouvernement irakien en [[2014]].
La '''prison d'Abou Ghraib''' ({{lang-ar|سجن أبو غريب}} ''{{transl|ar|Sijn Abū Ghurayb}}''), aujourd'hui connue sous le nom de '''prison centrale de Bagdad'''<ref name=rfi-nouveau-nom/>{{,}}<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.nydailynews.com/news/world/baghdad-abu-ghraib-scene-torture-iraqi-captives-made-model-prison-article-1.366485|titre=Baghdad's Abu Ghraib, scene of torture of Iraqi captives, made over into model prison|date=21 février 2009|auteur=Stephanie Gaskell|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>, est un [[prison|complexe pénitentiaire]] [[irak]]ien, situé dans la ville d'[[Abou Ghraib]], à {{Unité|32|km}} à l'ouest du centre de [[Bagdad]]. Ouverte dans les [[années 1960]], la prison devient dans les [[années 1980]], un lieu de détention, de torture et d'exécution de prisonniers politiques entre les mains de la police politique de [[Saddam Hussein]], jusqu'à sa fermeture à l'automne [[2002]]. Le {{Date|4|août|2003}}, l'armée américaine rouvre le complexe pénitentiaire qui devient le « Baghdad Central Detention Center ». En 2004, la diffusion de photographies montrant des détenus irakiens torturés et humiliés par des militaires américains déclenche le [[scandale d'Abou Ghraib]]. En 2006, après le transfert des détenus, la prison est remise aux autorités irakiennes. Une évasion de masse de prisonniers a lieu en [[2013]], pendant la [[deuxième guerre civile irakienne]], et la prison est fermée par le gouvernement irakien en [[2014]].


== Histoire ==
== Histoire ==
⚫
[[Fichier:Abu-ghraib-map.jpg|vignette|gauche|Plan de la prison d'Abou Ghraib fin 2003.]]
⚫
{{article détaillé|Scandale d'Abou Ghraib}}
⚫
[[Fichier:Abu-ghraib-map.jpg|vignette|gauche|Plan de la prison d'Abou Ghraib.]]


Construite dans les [[années 1960]], par des entreprises [[Royaume-Uni|britanniques]] pour le compte de la junte militaire dirigeant la [[République d'Irak (1958-1968)|République d'Irak]]. La prison a une superfie de {{Unité|115|ha}}, délimitée par un périmètre de sécurité de {{Unité|4|km}} ponctuée par 24 [[Mirador (surveillance)|miradors]]. Sous le régime de [[Saddam Hussein]], la prison d'Abou Ghraib était placée sous l'autorité de la « Direction de la sécurité générale » (en [[anglais]] : ''{{lang|en|Directorate of General Security}}'', connue en [[arabe]] sous le nom de ''al-Amn al-‘Amm''), c'est-à-dire la [[police secrète]]. Elle fut un lieu de torture et d'exécutions, dont des milliers de prisonniers politiques furent les victimes. On estime à {{formatnum:4000}} le nombre des exécutions pour la seule année 1984<ref>{{en}} {{lien web|site=GlobalSecurity |url=http://www.globalsecurity.org/intell/world/iraq/abu-ghurayb-prison.htm|titre=Abu Ghurayb Prison|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>. L'organisation de défense des droits de l'homme [[Amnesty International]] a réuni des informations sur plusieurs exécutions de masse dans les [[années 1990]], au cours desquelles des centaines de prisonniers furent tués. Pendant la [[Guerre du Golfe|deuxième guerre du Golfe (1990-1991)]], des prisonniers de guerre des troupes de la coalition, notamment des membres du [[Special Air Service|SAS]] britannique, furent détenus et torturés à Abou-Ghraib.
Construite dans les [[années 1960]], par des entreprises [[Royaume-Uni|britanniques]] pour le compte de la junte militaire dirigeant la [[République d'Irak (1958-1968)|République d'Irak]]. La prison a une superficie de {{Unité|115|ha}}, délimitée par un périmètre de sécurité de {{Unité|4|km}} ponctuée par 24 [[Mirador (surveillance)|miradors]]. Sous le régime de [[Saddam Hussein]], la prison d'Abou Ghraib était placée sous l'autorité de la « Direction de la sécurité générale » (en [[anglais]] : ''{{lang|en|Directorate of General Security}}'', connue en [[arabe]] sous le nom de ''al-Amn al-‘Amm''), c'est-à-dire la [[police secrète]]. Elle fut un lieu de torture et d'exécutions, dont des milliers de prisonniers politiques furent les victimes. On estime à {{formatnum:4000}} le nombre des exécutions pour la seule année 1984<ref>{{en}} {{lien web|site=GlobalSecurity |url=http://www.globalsecurity.org/intell/world/iraq/abu-ghurayb-prison.htm|titre=Abu Ghurayb Prison|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>. L'organisation de défense des droits de l'homme [[Amnesty International]] a réuni des informations sur plusieurs exécutions de masse dans les [[années 1990]], au cours desquelles des centaines de prisonniers furent tués. Pendant la [[Guerre du Golfe|première guerre du Golfe (1990-1991)]], des prisonniers de guerre des troupes de la coalition, notamment des membres du [[Special Air Service|SAS]] britannique, furent détenus et torturés à Abou-Ghraib.


En [[2001]], le nombre de prisonniers à Abou-Ghraib était estimé à {{formatnum:15000}}, dont un grand nombre de [[Kurdes]] irakiens, de [[chiisme|chiites]], ainsi que d'Irakiens d'origine [[iran]]ienne. Certains d'entre eux étaient détenus depuis 1980, année marquant le début de la [[Guerre Iran-Irak|première guerre du Golfe]], opposant l'Irak à l'Iran. La plupart des détenus n'avaient jamais été inculpés ou condamnés et étaient maintenus en isolement. Des indications non confirmées évoquent des essais d'armes chimiques et bactériologiques réalisés sur ces derniers dans le cadre du programme d'armement irakien. Au printemps 2002, un agrandissement du complexe pénitentiaire fut entrepris, visant à porter de quatre à six le nombre de blocs de cellules. Mais la prison fut abandonnée avant le début de la [[Guerre d'Irak|troisième guerre du Golfe]], en 2003. Après une amnistie générale en {{Date||octobre|2002}} et la libération de la plupart des détenus<ref>{{fr}} {{lien web|auteur=Amnesty International|url=http://web.archive.org/web/20090601170407/http://www.amnesty.org/fr/library/asset/MDE14/017/2002/fr/MDE140172002fr.html|titre=Document - Irak : La libération de prisonniers politiques est encourageante, mais beaucoup reste à faire|date=21 octobre 2002}}.</ref>, les forces de sécurité irakiennes détruisirent la quasi-totalité des documents de la prison, qui fut par la suite entièrement pillée et en partie incendiée.
En [[2001]], le nombre de prisonniers à Abou-Ghraib était estimé à {{formatnum:15000}}, dont un grand nombre de [[Kurdes]] irakiens, de [[chiisme|chiites]], ainsi que d'Irakiens d'origine [[iran]]ienne. Certains d'entre eux étaient détenus depuis 1980, année marquant le début de la [[Guerre Iran-Irak|première guerre du Golfe]], opposant l'Irak à l'Iran. La plupart des détenus n'avaient jamais été inculpés ou condamnés et étaient maintenus en isolement. Des indications non confirmées évoquent des essais d'armes chimiques et bactériologiques réalisés sur ces derniers dans le cadre du programme d'armement irakien. Au printemps 2002, un agrandissement du complexe pénitentiaire fut entrepris, visant à porter de quatre à six le nombre de blocs de cellules. Mais la prison fut abandonnée avant le début de la [[Guerre d'Irak|troisième guerre du Golfe]], en 2003. Après une amnistie générale en {{Date||octobre|2002}} et la libération de la plupart des détenus<ref>{{fr}} {{Lien archive|auteur=Amnesty International|horodatage archive=20090601170407|url=http://www.amnesty.org/fr/library/asset/MDE14/017/2002/fr/MDE140172002fr.html|titre=Document - Irak : La libération de prisonniers politiques est encourageante, mais beaucoup reste à faire|date=21 octobre 2002}}.</ref>, les forces de sécurité irakiennes détruisirent la quasi-totalité des documents de la prison, qui fut par la suite entièrement pillée et en partie incendiée.


Après la chute du régime de [[Saddam Hussein]], plusieurs fosses communes furent découvertes aux abords de la prison. À Al-Zahedi, à l'ouest de Bagdad, l'une d'entre elles contenait les corps d'un millier de prisonniers politiques<ref>{{fr}} {{pdf}} {{lien web<!--|auteur=Ulrike Löw-->|titre=Mass grave sites in Iraq|auteur=Archaeologists for Human Rights|lieu=[[Münster]]|année=2003|page=11|url=http://afhr.org/download/english.pdf}}.</ref>. Selon un témoin, 10 à 15 corps étaient transportés à chaque fois de la prison d'Abou Ghraib et étaient enterrés par des habitants. Le {{Date|10|décembre|1999}}, 101 personnes furent exécutées à Abou Ghraib en un seul jour ; le {{Date|9|mars|2000}}, 58 prisonniers furent tués en une seule fois.
Après la chute du régime de [[Saddam Hussein]], plusieurs fosses communes furent découvertes aux abords de la prison. À Al-Zahedi, à l'ouest de Bagdad, l'une d'entre elles contenait les corps d'un millier de prisonniers politiques<ref>{{fr}} {{pdf}} {{lien web<!--|auteur=Ulrike Löw-->|titre=Mass grave sites in Iraq|auteur=Archaeologists for Human Rights|lieu=[[Münster]]|année=2003|page=11|url=http://afhr.org/download/english.pdf}}.</ref>. Selon un témoin, 10 à 15 corps étaient transportés à chaque fois de la prison d'Abou Ghraib et étaient enterrés par des habitants. Le {{Date|10|décembre|1999}}, 101 personnes furent exécutées à Abou Ghraib en un seul jour ; le {{Date|9|mars|2000}}, 58 prisonniers furent tués en une seule fois.
Ligne 17 : Ligne 36 :
[[Fichier:Abu Ghraib cell block.jpg|vignette|Bloc de cellules en 2006.]]
[[Fichier:Abu Ghraib cell block.jpg|vignette|Bloc de cellules en 2006.]]


Le complexe est surtout connu à l'étranger à la suite du tollé suscité par la publication de photos prises par des soldats américains montrant des [[Torture aux États-Unis|prisonniers torturés]], attachés à des [[câble électrique|câbles électriques]], obligés de poser nus ou bien menacés par des chiens de garde voire désacralisés après leur mort<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.nytimes.com/2006/03/22/politics/22abuse.html?_r=0|titre=Army Dog Handler Is Convicted in Detainee Abuse at Abu Ghraib|auteur=Eric Schmitt|date=22 mars 200|consulté le=30 avril 2014|site=New York Times}}.</ref>. Entre le 24 et le {{date|27|août|2005}}, l'[[Forces armées des États-Unis|armée américaine]] annonce la libération d'un millier de détenus<ref>{{en}} {{lien web|url=http://iipdigital.usembassy.gov/st/english/texttrans/2005/08/20050827125821attocnich0.8001825.html|titre=U.S. Announces Release of 1,000 Iraqi Detainees from Abu Ghraib|date=27 août 2005|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>. Le 26 septembre 2005, ce sont 507 prisonniers qui sont libérés à l'occasion du jeûne du [[Ramadan]]{{refnec}}. Le 9 mars 2006, l'armée américaine annonce la fermeture de la prison d'Abou Ghraib. Les {{formatnum:4500}} détenus{{refnec}} furent transférés vers d'autres centres de détention en Irak. Le {{Date|2|septembre|2006}}, le site passa sous le contrôle du gouvernement irakien.
Le complexe est surtout connu à l'étranger à la suite du tollé suscité par la publication de photos prises par des soldats américains montrant des [[Torture aux États-Unis|prisonniers torturés]], attachés à des [[câble électrique|câbles électriques]], obligés de poser nus ou bien menacés par des chiens de garde, voire profanés après leur mort<ref>{{en}} {{lien web|url=https://www.nytimes.com/2006/03/22/politics/22abuse.html?_r=0|titre=Army Dog Handler Is Convicted in Detainee Abuse at Abu Ghraib|auteur=Eric Schmitt|date=22 mars 200|consulté le=30 avril 2014|site=New York Times}}.</ref>. Entre le 24 et le {{date|27|août|2005}}, l'[[Forces armées des États-Unis|armée américaine]] annonce la libération d'un millier de détenus<ref>{{en}} {{lien web|url=http://iipdigital.usembassy.gov/st/english/texttrans/2005/08/20050827125821attocnich0.8001825.html|titre=U.S. Announces Release of 1,000 Iraqi Detainees from Abu Ghraib|date=27 août 2005|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>. Le {{date-|26|septembre|2005}}, ce sont {{nombre|507|prisonniers}} qui sont libérés à une semaine du [[Ramadan]]<ref>{{Lien web |titre=Libération de 507 détenus d'Abou Ghraïb |url=https://www.ledevoir.com/monde/91265/liberation-de-507-detenus-d-abou-ghraib |périodique=[[Le Devoir]] |date=27 septembre 2005 |consulté le=22 septembre 2023}}</ref>. Le {{Date-|9|mars |2006}}, l'armée américaine annonce la fermeture de la prison d'Abou Ghraib. Les {{nombre|4500|détenus}}{{refnec}} furent transférés vers d'autres centres de détention en Irak. Le {{Date|2|septembre|2006}}, le site passa sous le contrôle du gouvernement irakien.


Pendant la [[deuxième guerre civile irakienne]], de nombreux rebelles sunnites, y compris des membres d'[[Al-Qaïda]] sont détenus à Abou Ghraib. Dans la soirée du {{Date|21|juillet|2013}}, quelque cinq cents détenus, dont de hauts responsables d'Al-Qaïda, parviennent à s'évader à la suite de l'attaque de la prison par un groupe de rebelles sunnites<ref>{{Lien web|auteur= |titre=Irak: 500 détenus s'évadent des prisons d'Abou Ghraib et de Taji après une attaque |url=http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/irak-500-detenus-s-evadent-des-prisons-d-abou-ghraib-et-de-taji-apres-une-attaque_1268239.html |date=22 juillet 2013 |site=lexpress.fr |consulté le=25 novembre 2016}}</ref>.
Pendant la [[deuxième guerre civile irakienne]], de nombreux rebelles sunnites, y compris des membres d'[[Al-Qaïda]] sont détenus à Abou Ghraib. Dans la soirée du {{Date|21|juillet|2013}}, quelque cinq cents détenus, dont de hauts responsables d'Al-Qaïda, parviennent à s'évader à la suite de l'attaque de la prison par un groupe de rebelles sunnites<ref>{{Lien web|auteur= |titre=Irak: 500 détenus s'évadent des prisons d'Abou Ghraib et de Taji après une attaque |url=http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/irak-500-detenus-s-evadent-des-prisons-d-abou-ghraib-et-de-taji-apres-une-attaque_1268239.html |date=22 juillet 2013 |site=lexpress.fr |consulté le=25 novembre 2016}}</ref>.
Ligne 23 : Ligne 42 :
Mi-[[avril 2014]], le ministère de la Justice irakien annonce la fermeture de la prison, pour raisons de sécurité<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.liberation.fr/monde/2014/04/15/l-irak-ferme-la-prison-d-abou-ghraib_997987|titre=L'Irak ferme la prison d'Abou Ghraïb|site=Libération.fr|date=15 avril 2014|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>.
Mi-[[avril 2014]], le ministère de la Justice irakien annonce la fermeture de la prison, pour raisons de sécurité<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.liberation.fr/monde/2014/04/15/l-irak-ferme-la-prison-d-abou-ghraib_997987|titre=L'Irak ferme la prison d'Abou Ghraïb|site=Libération.fr|date=15 avril 2014|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>.


== Témoignages ==
== Détenus notables ==
{{catégorie détaillée|Prisonnier à la prison d'Abou Ghraib}}
* [[Younes Bahri]], voyageur, journaliste, animateur, présentateur et écrivain, incarcéré à la suite du [[Révolution irakienne|coup d'État du {{date-|14|juillet|1958}}]] ;
* [[Rifat Chadirji]], architecte et plasticien, incarcéré à la fin des années 1970 ;
* [[Adnan al-Zourfi]], homme politique, incarcéré de 1988 à 1991<ref>{{Lien web |langue=ar |titre="حُكم بالمؤبد وفرّ من أبو غريب".. من هو عدنان الزرفي المكلف بتشكيل الحكومة العراقية |traduction titre=« Il a été condamné à la prison à vie et s'est enfui d'Abou Ghraib » Qui est Adnan al-Zourfi, chargé de former le gouvernement irakien ? |url=https://www.alhurra.com/iraq/2020/03/17/%D8%AD%D9%8F%D9%83%D9%85-%D8%A8%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%A4%D8%A8%D8%AF-%D9%88%D9%81%D8%B1%D9%91-%D8%A3%D8%A8%D9%88-%D8%BA%D8%B1%D9%8A%D8%A8-%D9%87%D9%88-%D8%B9%D8%AF%D9%86%D8%A7%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%B2%D8%B1%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%83%D9%84%D9%81-%D8%A8%D8%AA%D8%B4%D9%83%D9%8A%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D9%83%D9%88%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%B1%D8%A7%D9%82%D9%8A%D8%A9 |éditeur=[[Al-Hurra]] |date=17 mars 2020 |consulté le=22 septembre 2023}}</ref> ;
* [[Manadel al-Jamadi]], torturé et assassiné par les Américains en 2003 ;
* [[Maher Abd al-Rachid]], militaire, incarcéré de 2003 à 2004 ;
* [[Abou Ali al-Anbari]], [[émir]] [[Naib|adjoint]] d'[[Al-Qaïda en Irak]], incarcéré en 2005 ;
* [[Oussama Atar]], terroriste, incarcéré en 2005<ref>{{Ouvrage|auteur1=Soren Seelow|auteur2=Kévin Jackson|auteur3=Nicolas Otero|titre=La Cellule|sous-titre=Enquête sur les attentats du 13 novembre 2015|passage=92|lieu=Paris|éditeur=[[Les Arènes]]|collection=Les Arènes BD|date=2021|pages totales=237|isbn=978-2-7112-0196-9|oclc=1275369341}}</ref> ;
* [[Ghazwan al-Zawbaï]], terroriste, incarcéré de 2011 à 2013.

== Scandale d'Abou Ghraib ==
⚫
{{article détaillé|Scandale d'Abou Ghraib}}
[[Fichier:AbuGhraibScandalBrown55.jpg|vignette|Sévice subi par un prisonnier [[irak]]ien à Abou Ghraib.]]
[[Fichier:AbuGhraibScandalBrown55.jpg|vignette|Sévice subi par un prisonnier [[irak]]ien à Abou Ghraib.]]


Le scandale d'Abou Ghraib est une affaire durant laquelle des militaires de l'[[armée américaine]] et des agents de la [[Central Intelligence Agency|CIA]] ont été accusés de [[violation des droits de l'Homme]] à l'encontre de prisonniers, entre 2003 et 2004, lors de la [[guerre en Irak]], dans la prison d'Abou Ghraib<ref>{{lien web|nom=Greenwald |prénom=Glenn |url=http://www.salon.com/news/abu_ghraib/2006/03/14/chapter_5/index.html |titre=Other government agencies |périodique=Salon.com |consulté le=3 avril 2012}}.</ref>. Ces prisonniers étaient [[agression physique|physiquement]] et [[abus sexuel|sexuellement]] abusés, [[torture|torturés]]<ref name='New Yorker 2004-05-17'>{{lien web| prénom = Seymour M. | nom = Hersh | titre = Chain of Command | date = 17 mai 2004 | url = http://www.newyorker.com/archive/2004/05/17/040517fa_fact2?currentPage=all | série = The New Yorker | consulté le =13 septembre 2011 | extrait = NBC News later quoted U.S. military officials as saying that the unreleased photographs showed American soldiers “severely beating an Iraqi prisoner nearly to death, having sex with a female Iraqi prisoner, and ‘acting inappropriately with a dead body.’ The officials said there also was a videotape, apparently shot by U.S. personnel, showing Iraqi guards raping young boys.”}}</ref>{{,}}<ref name="Benjamin2009" />{{,}}<ref name="hersh2007" />, [[viol]]és<ref name='New Yorker 2004-05-17' />{{,}}<ref name="Benjamin2009">{{Lien archive|prénom=Mark|nom=Benjamin|titre=Taguba denies he's seen abuse photos suppressed by Obama: The general told a U.K. paper about images he saw investigating Abu Ghraib – not photos Obama wants kept secret.|horodatage archive=20090611145722|série=Salon.com|date=30 mai 2008|consulté le=6 juin 2009|extrait=The paper quoted Taguba as saying, "These pictures show torture, abuse, rape and every indecency." [...] The actual quote in the Telegraph was accurate, Taguba said – but he was referring to the hundreds of images he reviewed as an investigator of the abuse at Abu Ghraib prison in Iraq|url=http://www.salon.com/news/feature/2009/05/30/taguba/}}.</ref>, [[sodomie|sodomisés]]<ref name="hersh2007">{{lien web|extrait=Taguba said that he saw "a video of a male American soldier in uniform sodomizing a female detainee".|prénom=Seymour Myron|nom=Hersh|titre=The general's report: how Antonio Taguba, who investigated the Abu Ghraib scandal, became one of its casualties.|url=http://www.newyorker.com/reporting/2007/06/25/070625fa_fact_hersh?printable=true|série=The New Yorker|date=25 juin 2007|consulté le=17 juin 2007}}.</ref> et [[homicide|exécutés]]<ref name="walsh2006">{{Lien archive|prénom=Joan|nom=Walsh|auteur2=Michael Scherer|auteur3=Mark Benjamin|auteur4=Page Rockwell|auteur5=Jeanne Carstensen|auteur6=Mark Follman|auteur7=Page Rockwell|auteur8= Tracy Clark-Flory|titre=Other government agencies|horodatage archive=20080212035108|série=The Abu Ghraib files|périodique=salon.com|date=14 mars 2006|consulté le=24 février 2008|extrait=The Armed Forces Institute of Pathology later ruled al-Jamadi's death a homicide, caused by "blunt force injuries to the torso complicated by compromised respiration."|url=http://www.salon.com/news/abu_ghraib/2006/03/14/chapter_5/index.html}}.</ref>.
La soldate [[Lynndie England]] est aperçue sur plusieurs photos aux côtés de prisonniers [[irak]]iens dénudés subissant sévices et [[humiliation sexuelle|humiliations sexuelles]]. Dans une interview accordée à la chaîne américaine {{Lien|langue=en|fr=KCNC-TV}} de [[Denver]], elle affirme avoir agi sur instruction et contre sa volonté lors de séances de pose pour des photos destinées à exercer des pressions psychologiques sur les détenus<ref name=cbsnews/>. À la question de savoir qui avait donné ces ordres, elle se contente de répondre : {{citation|des personnes dans ma chaîne de commandement<ref name=cbsnews>{{en}} {{lien web|url=http://www.cbsnews.com/news/female-gi-in-abuse-photos-talks/|titre=Female GI In Abuse Photos Talks|date=12 mai 2004|site=CBS News|consulté le=30 avril 2014}}</ref>.}} {{citation|J'ai reçu l'instruction de personnes gradées de “me mettre debout là, tenir cette laisse, regarder l'appareil photo”, et ils ont pris des photos pour les PsyOPs}} (Opérations psychologiques), dit-elle<ref name=cbsnews/>. {{citation|Nous avions le sentiment de faire notre travail. Ce qui veut dire que l'on faisait ce qu'on nous demandait de faire et qu'ils obtenaient les résultats qu'ils souhaitaient.}} Selon elle, ses supérieurs se montrèrent ravis des photos, disant {{citation|vous vous en sortez très bien, continuez}}. Elle affirme : {{citation|Je ne voulais vraiment pas être sur quelque photo que ce soit}}, ajoutant qu'elle trouvait tout cela {{citation|plutôt bizarre}}<ref name=cbsnews/>.


⚫
Durant l'[[guerre d'Irak|occupation américaine]], Abou Ghraib a aussi été utilisé en tant que [[centre de détention]] hébergeant des {{citation|[[détenus fantômes]]<ref>{{en}} {{lien web|url=https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A25239-2005Mar10.html|titre=Army, CIA Agreed on 'Ghost' Prisoners|site=[[The Washington Post]]|date=10 mars 2005|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>.}} Outre Abou Ghraib, l'Irak compte plus de 400 centres de détention, certains étant sous administration américaine ou irakienne, d'autres sous administration mixte, américaine et irakienne (centres d'Al-Dial, d’Al-Karmiya et de Sahat al-Usur)<ref>{{fr}} {{lien web|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-monde/20081104.RUE6610/400-prisons-secretes-en-irak-un-depute-irakien-accuse.html|titre=400 prisons secrètes en Irak : un député irakien accuse|site=[[Rue89]], nouvelobs.com|auteur=Carole Vann|date=4 novembre 2008|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>.
Le soldat [[Jeremy Sivits]], qui prit des photos des sévices dans la prison d'Abou Ghraïb, sera le premier à comparaître en cour martiale à Bagdad<ref name=bbcnews>{{en}} {{lien web|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/3727289.stm|titre=US soldier jailed for Iraq abuse|date=19 mai 2004|site=BBC News|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>. Il décrit les soldats rigolant et plaisantant alors qu'ils frappaient, déshabillaient et humiliaient sexuellement les détenus, selon ses déclarations rapportées par la presse américaine<ref name=bbcnews/>{{,}}<ref name=bostondotcom>{{en}} {{lien web|url=http://www.boston.com/news/nation/articles/2004/05/15/abu_ghraib_guard_tells_of_beatings/|site=boston.com|titre=Abu Ghraib guard tells of beatings|auteur=Associated Press|date=15 mai 2004|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>. Aux enquêteurs militaires, il a décrit par exemple un prisonnier blessé par balles et menotté à un lit, en train de supplier en hurlant, alors que le caporal de la police militaire Charles A. Graner, qu'il décrit comme l'un des chefs des tortionnaires, le frappait avec un bâton. {{citation|Certaines choses qu'on leur faisait faire me faisaient rire. D'autres choses me dégoûtaient}}, a-t-il déclaré. (Les transcriptions des déclarations de Sivits ont été fournies au ''{{lang|en|[[The Washington Post|Washington Post]]}}'' par l'avocat d'un des autres soldats impliqués)<ref name=bostondotcom/>. Selon Sivits, Graner s'amusait beaucoup à ces sévices, et a une fois frappé un détenu si violemment à la tête que ce dernier s'est évanoui. Quant au sergent Ivan Frederick, il forçait les détenus à se [[masturbation|masturber]], et semblait prendre plaisir à les regarder se faire frapper, ajoute Sivits dans ses déclarations<ref name=bostondotcom/>. Quant au sergent Javal Davis, il s'est jeté sur une pyramide de détenus, puis {{citation|a marché sur leurs doigts ou orteils}}, les faisant hurler de douleur<ref name=bostondotcom/>{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Fallgirls: Gender and the Framing of Torture at Abu Ghraib|url=http://books.google.fr/books?id=mb3XL6qAJGMC&pg=PA160&lpg=PA160&dq=Javal+Davis+fingers+toes&source=bl&ots=X4ZHRJX0K9&sig=2e-pwldeHDuP88NQQQ1EMakjxis&hl=fr&sa=X&ei=zsxgU-abOeeX1AXxxYG4Cw&ved=0CC4Q6AEwAA|isbn=1409429695|auteur=Ryan Ashley Caldwell|année=2012|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>. Davis, dans un appel téléphonique à la chaîne [[ABC News|ABC]] depuis le camp militaire de Bagdad où il est aux arrêts, a reconnu ces faits. Il affirme que s'il avait refusé de maltraiter les prisonniers, il {{citation|aurait alors désobéi à un ordre}} venant des hommes du renseignement militaire ({{lang|en|Military Intelligence}}). Sivits, qui coopère avec les enquêteurs et compte plaider coupable, risque des peines moins lourdes que ses collègues. Ses récits sont les plus détaillés parmi ceux des militaires mis en cause, et les avocats des autres soldats incriminés parlent de déclarations {{citation|fabriquées}}, et douteuses du seul fait qu'il a passé un accord avec les procureurs. Alors que les autres gardes affirment avoir agi sur ordre de leurs supérieurs ou des responsables du renseignement militaire, Sivits a affirmé que ces mauvais traitements n'étaient pas autorisés par la hiérarchie, qui n'était pas au courant.


⚫
[[Fichier:AbuGhraibAbuse-standing-on-box.jpg|vignette|droite|Torture d'un prisonnier, immobile sur une boîte, des fils électriques accrochés à ses mains.]]
⚫
Durant l'[[guerre d'Irak|occupation américaine]], Abou Ghraib a aussi été utilisé en tant que [[centre de détention]] hébergeant des {{citation|[[détenus fantômes]]<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A25239-2005Mar10.html|titre=Army, CIA Agreed on 'Ghost' Prisoners|site=[[The Washington Post]]|date=10 mars 2005|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>.}} Outre Abou Ghraib, l'Irak compte plus de 400 centres de détention, certains étant sous administration américaine ou irakienne, d'autres sous administration mixte, américaine et irakienne (centres d'Al-Dial, d’Al-Karmiya et de Sahat al-Usur)<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.rue89.com/2008/11/04/400-prisons-secretes-en-irak-un-depute-irakien-accuse|titre=400 prisons secrètes en Irak : un député irakien accuse|site=[[Rue89]]|date=4 novembre 2008|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>.


⚫
En 2006, onze soldats américains ont été jugés et condamnés dans le cadre du scandale des tortures d'Abou Ghraib<ref>{{fr}} {{lien web|titre=Un sergent reconnu coupable évite la prison|site=Le Nouvel Obs|date=2 juin 2006|url=http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060602.OBS0049.html|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>. En {{date-|mai 2006}}, le président américain [[George W. Bush]] déclare que la prison était la {{citation|plus grosse erreur}} des Américains en Irak<ref>{{fr}} {{lien web|auteur=Jean-Louis Turlin|titre=Bavures en Irak : le mea culpa de George Bush et de Tony Blair|site=Le Figaro|date=27 mai 2006|url=http://www.lefigaro.fr/international/20060527.FIG000000411_bavures_en_irak_le_mea_culpa_de_george_bush_et_de_tony_blair.html|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>. Mais d'après le général [[Janis Karpinski]]{{refnec}}, jugée coupable et dégradée, les ordres de torture seraient venus de [[Donald Rumsfeld]] ; ils seraient intervenus dans le cadre général de l'utilisation de la torture en Irak et Afghanistan et auraient suivi l'arrivée à Abou Ghraib du major général [[Geoffrey D. Miller]]{{refnec}}. Celui-ci avait déjà organisé les interrogatoires et la [[torture aux États-Unis|torture]] infligée dans le [[camp de Guantánamo|centre de détention de Guantánamo]]. En {{Date||février|2009}}, la prison a été rouverte après rénovation sous le nom de Prison centrale de Bagdad<ref name=rfi-nouveau-nom>{{fr}} {{lien web|url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/109/article_77732.asp|site=rfi.fr|titre=Un nouveau nom pour la prison d'Abou Ghraïb|date=25 janvier 2009|auteur=RFI|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>, et doit pouvoir accueillir jusqu'à {{formatnum:15000}} détenus<ref>{{en}} {{lien web|auteur=BBC|titre=New jail opens at Abu Ghraib|date=21 février 2009|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/7903052.stm|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>.
⚫
[[Fichier:AbuGhraibAbuse-standing-on-box.jpg|vignette|droite|Abus d'un prisonnier, immobile sur une boîte, des fils électriques accrochés à ses mains.]]

⚫
En 2006, onze soldats américains ont été jugés et condamnés dans le cadre du scandale des tortures d'Abou Ghraib<ref>{{fr}} {{lien web|titre=Un sergent reconnu coupable évite la prison|site=Le Nouvel Obs|date=2 juin 2006|url=http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20060602.OBS0049.html|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>. En mai 2006, le président américain [[George W. Bush]] déclare que la prison était la {{citation|plus grosse erreur}} des Américains en Irak<ref>{{fr}} {{lien web|auteur=Jean-Louis Turlin|titre=Bavures en Irak : le mea culpa de George Bush et de Tony Blair|site=Le Figaro|date=27 mai 2006|url=http://www.lefigaro.fr/international/20060527.FIG000000411_bavures_en_irak_le_mea_culpa_de_george_bush_et_de_tony_blair.html|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref>. Mais d'après le général [[Janis Karpinski]]{{refnec}}, jugée coupable et dégradée, les ordres de torture seraient venus de [[Donald Rumsfeld]] ; ils seraient intervenus dans le cadre général de l'utilisation de la torture en Irak et Afghanistan et auraient suivi l'arrivée à Abou Ghraib du major général [[Geoffrey D. Miller]]{{refnec}}. Celui-ci avait déjà organisé les interrogatoires et la [[torture aux États-Unis|torture]] infligée dans le [[camp de Guantánamo|centre de détention de Guantánamo]]. Rumsfeld aurait annoté sur un ordre de mauvais traitements : {{citation|Personnellement, je reste debout huit à dix heures par jour. Pourquoi limiter les stations de position debout à quatre heures ?}}<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/18/irak-janis-karpinski-lex-commandante-dabou-ghraib-se-rebiffe/#comment-3580|titre=Irak : Janis Karpinski, l'ex-commandante d'Abou Ghraib se rebiffe|site=Liberté internets, d'après Le Monde|consulté le=10 novembre 2008}}.</ref> En {{Date||février|2009}}, la prison a été rouverte après rénovation sous le nom de Prison centrale de Bagdad<ref name=rfi-nouveau-nom>{{fr}} {{lien web|url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/109/article_77732.asp|site=rfi.fr|titre=Un nouveau nom pour la prison d'Abou Ghraïb|date=25 janvier 2009|auteur=RFI|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>, et doit pouvoir accueillir jusqu'à {{formatnum:15000}} détenus<ref>{{en}} {{lien web|auteur=BBC|titre=New jail opens at Abu Ghraib|date=21 février 2009|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/7903052.stm|consulté le=30 avril 2014}}.</ref>.


== Médias ==
== Médias ==
La prison d'Abou Ghraib est évoquée dans ''Le Poing de Dieu'', un roman de l'écrivain britannique [[Frederick Forsyth]] publié en [[1994]].
La prison d'Abou Ghraib est évoquée dans ''[[Le Poing de Dieu]]'', un roman de l'écrivain britannique [[Frederick Forsyth]] publié en [[1994]]. Elle est également au cœur du récit intitulé ''[[Absent de Bagdad]]'' de l'écrivain belge [[Jean-Claude Pirotte]]. Ancien avocat, Pirotte avait choisi la cavale afin d'échapper à une condamnation à son encontre qu'il considérait injuste. Son roman est avant tout un texte de colère.


En 2006, l'artiste [[colombie]]n [[Fernando Botero]] expose une série d'œuvres sur les tortures commis par des soldats américains dans la prison d'Abou Ghraib dans une galerie [[New York|new-yorkaise]], puis en janvier 2007 à l'[[Université de Californie à Berkeley]]<ref>[http://www.zombietime.com/botero_abu_ghraib/ Quelques-unes des toiles de Fernando Botero sur les abus de militaires américains à la prison d'Abu Ghraïb]</ref>{{,}}<ref>[http://www.iht.com/articles/ap/2007/01/29/america/NA-GEN-US-Tortured-Art.php Article sur l'exposition de Botero sur l'International Herlad Tribune]</ref>.
En 2006, l'artiste [[colombie]]n [[Fernando Botero]] expose une série d'œuvres sur les tortures commises par les soldats américains dans la prison d'Abou Ghraib dans une galerie [[New York|new-yorkaise]], puis en {{date-|janvier 2007}} à l'[[université de Californie à Berkeley]]<ref>[http://www.zombietime.com/botero_abu_ghraib/ Quelques-unes des toiles de Fernando Botero sur les abus de militaires américains à la prison d'Abou Ghraïb]</ref>{{,}}<ref>[http://www.iht.com/articles/ap/2007/01/29/america/NA-GEN-US-Tortured-Art.php Article sur l'exposition de Botero sur l{{'}}''International Herald Tribune'']</ref>.


Dans le film ''[[Mise à prix 2|Mi$e à prix 2]]'', ce serait McTeague (dit {{citation|le chirurgien}}) qui serait responsable de quelques actes de tortures à Abu Ghraib. Le scandale d'Abou Ghraib est évoqué dans la série américaine ''Homeland'' (saison 1, épisode 12).
Selon le film ''[[Mise à prix 2|Mi$e à prix 2]]'', ce serait McTeague (dit {{citation|le chirurgien}}) qui serait responsable des actes de tortures à Abu Ghraib. Le scandale d'Abou Ghraib est évoqué dans la série américaine ''Homeland'' (saison 1, épisode 12).


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 50 : Ligne 79 :
* [[Torture aux États-Unis]]
* [[Torture aux États-Unis]]
* [[Guerre d'Irak]]
* [[Guerre d'Irak]]
* [[Expérience de Stanford]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Autres projets
{{Autres projets
| commons = Category:Abu Ghraib prisoner abuse
| commons = Category:Baghdad Central Prison
}}{{Liens externes}}
⚫
}}

* [http://wikimapia.org/#lat=33.2918306&lon=44.0658188&z=16&l=2&m=a&v=2 Prison d'Abu Ghraib] sur WikiMapia
* [http://wikimapia.org/#lat=33.2918306&lon=44.0658188&z=16&l=2&m=a&v=2 Prison d'Abu Ghraib] sur WikiMapia
* {{en}} ''[http://www.historycommons.org/project.jsp?project=us_torture_abuse Prisoner abuse in Iraq, Afghanistan and elsewhere]''
* {{en}} ''[http://www.historycommons.org/project.jsp?project=us_torture_abuse Prisoner abuse in Iraq, Afghanistan and elsewhere]''
* {{en}} [http://wais.stanford.edu/War/war_05152004.htm Ronald Hilton: Mauvais comportement des soldats US et Expérience de Stanford]
* {{en}} [http://wais.stanford.edu/War/war_05152004.htm Ronald Hilton: Mauvais comportement des soldats US et Expérience de Stanford]
* {{en}} [http://www.slate.com/id/2100419/ Slate.com: Positionnement éthique: l'expérience de Stanford n'explique pas Abu Ghraib], par William Saletan
* {{en}} [http://www.slate.com/id/2100419/ Slate.com: Positionnement éthique: l'expérience de Stanford n'explique pas Abu Ghraib], par William Saletan
* {{en}} [http://www.imdb.com/title/tt0420293/ IMDB: Projet non-intitulé, ''Expérience de la Prison de Stanford'']
* {{en}} [https://www.imdb.com/title/tt0420293/ IMDB: Projet non-intitulé, ''Expérience de la Prison de Stanford'']


{{Portail|prison|Irak|forces armées des États-Unis}}
{{Portail|prison|Irak|forces armées des États-Unis|droits de l'homme}}


⚫
[[Catégorie:Torture]]
⚫
[[Catégorie:Centre de détention sous contrôle du gouvernement des États-Unis]]
⚫
[[Catégorie:Bâtiment en Irak]]
[[Catégorie:Prison en Irak]]
[[Catégorie:Prison en Irak]]
⚫
[[Catégorie:Bâtiment en Irak]]
⚫
[[Catégorie:Torture en Irak]]
⚫
[[Catégorie:Centre de détention sous contrôle du gouvernement des États-Unis]]
[[Catégorie:Article à référence nécessaire]]
[[Catégorie:Article à référence nécessaire]]
[[Catégorie:Portail:Asie/Articles liés]]
[[Catégorie:Portail:Asie/Articles liés]]
Ligne 75 : Ligne 104 :
[[Catégorie:Portail:Monde arabe/Articles liés]]
[[Catégorie:Portail:Monde arabe/Articles liés]]
[[Catégorie:Guerre contre le terrorisme]]
[[Catégorie:Guerre contre le terrorisme]]
[[Catégorie:Prison d'Abou Ghraib| ]]

Dernière version du 12 mars 2024 à 22:41

Prison d'Abou Ghraib
(ar) سجن أبو غريب
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de l'Irak Irak
Région Al-Anbar
Localité Abou Ghraib
Coordonnées 33° 17′ 33″ nord, 44° 03′ 54″ est
Géolocalisation sur la carte : Irak
(Voir situation sur carte : Irak)
Prison d'Abou Ghraib
Architecture et patrimoine
Construction Années 1950
Démolition
Installations
Type Prison, prison militaire (en) et ancienne prison (d)
Superficie 1,15 km2
Fonctionnement
Date de fermeture
modifier - modifier le code - voir Wikidata 
Localisation approximative d'Abou Ghraib.

La prison d'Abou Ghraib (arabe : سجن أبو غريب Sijn Abū Ghurayb), aujourd'hui connue sous le nom de prison centrale de Bagdad[1],[2], est un complexe pénitentiaire irakien, situé dans la ville d'Abou Ghraib, à 32 km à l'ouest du centre de Bagdad. Ouverte dans les années 1960, la prison devient dans les années 1980, un lieu de détention, de torture et d'exécution de prisonniers politiques entre les mains de la police politique de Saddam Hussein, jusqu'à sa fermeture à l'automne 2002. Le , l'armée américaine rouvre le complexe pénitentiaire qui devient le « Baghdad Central Detention Center ». En 2004, la diffusion de photographies montrant des détenus irakiens torturés et humiliés par des militaires américains déclenche le scandale d'Abou Ghraib. En 2006, après le transfert des détenus, la prison est remise aux autorités irakiennes. Une évasion de masse de prisonniers a lieu en 2013, pendant la deuxième guerre civile irakienne, et la prison est fermée par le gouvernement irakien en 2014.

Histoire

[modifier | modifier le code]
Plan de la prison d'Abou Ghraib fin 2003.

Construite dans les années 1960, par des entreprises britanniques pour le compte de la junte militaire dirigeant la République d'Irak. La prison a une superficie de 115 ha, délimitée par un périmètre de sécurité de 4 km ponctuée par 24 miradors. Sous le régime de Saddam Hussein, la prison d'Abou Ghraib était placée sous l'autorité de la « Direction de la sécurité générale » (en anglais : Directorate of General Security, connue en arabe sous le nom de al-Amn al-‘Amm), c'est-à-dire la police secrète. Elle fut un lieu de torture et d'exécutions, dont des milliers de prisonniers politiques furent les victimes. On estime à 4 000 le nombre des exécutions pour la seule année 1984[3]. L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a réuni des informations sur plusieurs exécutions de masse dans les années 1990, au cours desquelles des centaines de prisonniers furent tués. Pendant la première guerre du Golfe (1990-1991), des prisonniers de guerre des troupes de la coalition, notamment des membres du SAS britannique, furent détenus et torturés à Abou-Ghraib.

En 2001, le nombre de prisonniers à Abou-Ghraib était estimé à 15 000, dont un grand nombre de Kurdes irakiens, de chiites, ainsi que d'Irakiens d'origine iranienne. Certains d'entre eux étaient détenus depuis 1980, année marquant le début de la première guerre du Golfe, opposant l'Irak à l'Iran. La plupart des détenus n'avaient jamais été inculpés ou condamnés et étaient maintenus en isolement. Des indications non confirmées évoquent des essais d'armes chimiques et bactériologiques réalisés sur ces derniers dans le cadre du programme d'armement irakien. Au printemps 2002, un agrandissement du complexe pénitentiaire fut entrepris, visant à porter de quatre à six le nombre de blocs de cellules. Mais la prison fut abandonnée avant le début de la troisième guerre du Golfe, en 2003. Après une amnistie générale en et la libération de la plupart des détenus[4], les forces de sécurité irakiennes détruisirent la quasi-totalité des documents de la prison, qui fut par la suite entièrement pillée et en partie incendiée.

Après la chute du régime de Saddam Hussein, plusieurs fosses communes furent découvertes aux abords de la prison. À Al-Zahedi, à l'ouest de Bagdad, l'une d'entre elles contenait les corps d'un millier de prisonniers politiques[5]. Selon un témoin, 10 à 15 corps étaient transportés à chaque fois de la prison d'Abou Ghraib et étaient enterrés par des habitants. Le , 101 personnes furent exécutées à Abou Ghraib en un seul jour ; le , 58 prisonniers furent tués en une seule fois.

Bloc de cellules en 2006.

Le complexe est surtout connu à l'étranger à la suite du tollé suscité par la publication de photos prises par des soldats américains montrant des prisonniers torturés, attachés à des câbles électriques, obligés de poser nus ou bien menacés par des chiens de garde, voire profanés après leur mort[6]. Entre le 24 et le , l'armée américaine annonce la libération d'un millier de détenus[7]. Le , ce sont 507 prisonniers qui sont libérés à une semaine du Ramadan[8]. Le , l'armée américaine annonce la fermeture de la prison d'Abou Ghraib. Les 4 500 détenus[réf. nécessaire] furent transférés vers d'autres centres de détention en Irak. Le , le site passa sous le contrôle du gouvernement irakien.

Pendant la deuxième guerre civile irakienne, de nombreux rebelles sunnites, y compris des membres d'Al-Qaïda sont détenus à Abou Ghraib. Dans la soirée du , quelque cinq cents détenus, dont de hauts responsables d'Al-Qaïda, parviennent à s'évader à la suite de l'attaque de la prison par un groupe de rebelles sunnites[9].

Mi-avril 2014, le ministère de la Justice irakien annonce la fermeture de la prison, pour raisons de sécurité[10].

Détenus notables

[modifier | modifier le code]
Voir la catégorie : Prisonnier à la prison d'Abou Ghraib.

Scandale d'Abou Ghraib

[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Scandale d'Abou Ghraib.
Sévice subi par un prisonnier irakien à Abou Ghraib.

Le scandale d'Abou Ghraib est une affaire durant laquelle des militaires de l'armée américaine et des agents de la CIA ont été accusés de violation des droits de l'Homme à l'encontre de prisonniers, entre 2003 et 2004, lors de la guerre en Irak, dans la prison d'Abou Ghraib[13]. Ces prisonniers étaient physiquement et sexuellement abusés, torturés[14],[15],[16], violés[14],[15], sodomisés[16] et exécutés[17].

Durant l'occupation américaine, Abou Ghraib a aussi été utilisé en tant que centre de détention hébergeant des « détenus fantômes[18]. » Outre Abou Ghraib, l'Irak compte plus de 400 centres de détention, certains étant sous administration américaine ou irakienne, d'autres sous administration mixte, américaine et irakienne (centres d'Al-Dial, d’Al-Karmiya et de Sahat al-Usur)[19].

Torture d'un prisonnier, immobile sur une boîte, des fils électriques accrochés à ses mains.

En 2006, onze soldats américains ont été jugés et condamnés dans le cadre du scandale des tortures d'Abou Ghraib[20]. En , le président américain George W. Bush déclare que la prison était la « plus grosse erreur » des Américains en Irak[21]. Mais d'après le général Janis Karpinski[réf. nécessaire], jugée coupable et dégradée, les ordres de torture seraient venus de Donald Rumsfeld ; ils seraient intervenus dans le cadre général de l'utilisation de la torture en Irak et Afghanistan et auraient suivi l'arrivée à Abou Ghraib du major général Geoffrey D. Miller[réf. nécessaire]. Celui-ci avait déjà organisé les interrogatoires et la torture infligée dans le centre de détention de Guantánamo. En , la prison a été rouverte après rénovation sous le nom de Prison centrale de Bagdad[1], et doit pouvoir accueillir jusqu'à 15 000 détenus[22].

Médias

[modifier | modifier le code]

La prison d'Abou Ghraib est évoquée dans Le Poing de Dieu, un roman de l'écrivain britannique Frederick Forsyth publié en 1994. Elle est également au cœur du récit intitulé Absent de Bagdad de l'écrivain belge Jean-Claude Pirotte. Ancien avocat, Pirotte avait choisi la cavale afin d'échapper à une condamnation à son encontre qu'il considérait injuste. Son roman est avant tout un texte de colère.

En 2006, l'artiste colombien Fernando Botero expose une série d'œuvres sur les tortures commises par les soldats américains dans la prison d'Abou Ghraib dans une galerie new-yorkaise, puis en à l'université de Californie à Berkeley[23],[24].

Selon le film Mi$e à prix 2, ce serait McTeague (dit « le chirurgien ») qui serait responsable des actes de tortures à Abu Ghraib. Le scandale d'Abou Ghraib est évoqué dans la série américaine Homeland (saison 1, épisode 12).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. ↑ a et b (fr) RFI, « Un nouveau nom pour la prison d'Abou Ghraïb », sur rfi.fr, (consulté le ).
  2. ↑ (en) Stephanie Gaskell, « Baghdad's Abu Ghraib, scene of torture of Iraqi captives, made over into model prison », (consulté le ).
  3. ↑ (en) « Abu Ghurayb Prison », sur GlobalSecurity (consulté le ).
  4. ↑ (fr) Amnesty International, « Document - Irak : La libération de prisonniers politiques est encourageante, mais beaucoup reste à faire », (version du sur Internet Archive).
  5. ↑ (fr) [PDF] Archaeologists for Human Rights, « Mass grave sites in Iraq », Münster, , p. 11.
  6. ↑ (en) Eric Schmitt, « Army Dog Handler Is Convicted in Detainee Abuse at Abu Ghraib », sur New York Times, (consulté le ).
  7. ↑ (en) « U.S. Announces Release of 1,000 Iraqi Detainees from Abu Ghraib », (consulté le ).
  8. ↑ « Libération de 507 détenus d'Abou Ghraïb », Le Devoir, (consulté le )
  9. ↑ « Irak: 500 détenus s'évadent des prisons d'Abou Ghraib et de Taji après une attaque », sur lexpress.fr, (consulté le )
  10. ↑ (fr) « L'Irak ferme la prison d'Abou Ghraïb », sur Libération.fr, (consulté le ).
  11. ↑ (ar) « "حُكم بالمؤبد وفرّ من أبو غريب".. من هو عدنان الزرفي المكلف بتشكيل الحكومة العراقية » [« « Il a été condamné à la prison à vie et s'est enfui d'Abou Ghraib » Qui est Adnan al-Zourfi, chargé de former le gouvernement irakien ? »], Al-Hurra,‎ (consulté le )
  12. ↑ Soren Seelow, Kévin Jackson et Nicolas Otero, La Cellule : Enquête sur les attentats du 13 novembre 2015, Paris, Les Arènes, coll. « Les Arènes BD », , 237 p. (ISBN 978-2-7112-0196-9, OCLC 1275369341), p. 92
  13. ↑ Glenn Greenwald, « Other government agencies », Salon.com (consulté le ).
  14. ↑ a et b Seymour M. Hersh, « Chain of Command », The New Yorker, (consulté le ) : « NBC News later quoted U.S. military officials as saying that the unreleased photographs showed American soldiers “severely beating an Iraqi prisoner nearly to death, having sex with a female Iraqi prisoner, and ‘acting inappropriately with a dead body.’ The officials said there also was a videotape, apparently shot by U.S. personnel, showing Iraqi guards raping young boys.” »
  15. ↑ a et b Mark Benjamin, « Taguba denies he's seen abuse photos suppressed by Obama: The general told a U.K. paper about images he saw investigating Abu Ghraib – not photos Obama wants kept secret. », Salon.com, (version du sur Internet Archive) : « The paper quoted Taguba as saying, "These pictures show torture, abuse, rape and every indecency." [...] The actual quote in the Telegraph was accurate, Taguba said – but he was referring to the hundreds of images he reviewed as an investigator of the abuse at Abu Ghraib prison in Iraq ».
  16. ↑ a et b Seymour Myron Hersh, « The general's report: how Antonio Taguba, who investigated the Abu Ghraib scandal, became one of its casualties. », The New Yorker, (consulté le ) : « Taguba said that he saw "a video of a male American soldier in uniform sodomizing a female detainee". ».
  17. ↑ Joan Walsh, Michael Scherer, Mark Benjamin, Page Rockwell, Jeanne Carstensen, Mark Follman, Page Rockwell et Tracy Clark-Flory, « Other government agencies », The Abu Ghraib files, salon.com, (version du sur Internet Archive) : « The Armed Forces Institute of Pathology later ruled al-Jamadi's death a homicide, caused by "blunt force injuries to the torso complicated by compromised respiration." ».
  18. ↑ (en) « Army, CIA Agreed on 'Ghost' Prisoners », sur The Washington Post, (consulté le ).
  19. ↑ (fr) Carole Vann, « 400 prisons secrètes en Irak : un député irakien accuse », sur Rue89, nouvelobs.com, (consulté le ).
  20. ↑ (fr) « Un sergent reconnu coupable évite la prison », sur Le Nouvel Obs, (consulté le ).
  21. ↑ (fr) Jean-Louis Turlin, « Bavures en Irak : le mea culpa de George Bush et de Tony Blair », sur Le Figaro, (consulté le ).
  22. ↑ (en) BBC, « New jail opens at Abu Ghraib », (consulté le ).
  23. ↑ Quelques-unes des toiles de Fernando Botero sur les abus de militaires américains à la prison d'Abou Ghraïb
  24. ↑ Article sur l'exposition de Botero sur l'International Herald Tribune

Voir aussi

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prison_d%27Abou_Ghraib&oldid=213301829 ».