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« Acquis sociaux » : différence entre les versions

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L'expression « '''acquis sociaux''' » est employée pour désigner les [[droits collectifs]] obtenus par tous les salariés ou des groupes de salariés. Ceux-ci peuvent varier selon le statut du salarié, le type de [[contrat de travail]] et la nature de leur employeur. Ces acquis sociaux sont inscrits dans des [[accords collectifs]] et des [[convention collective|conventions collectives]] de [[branche professionnelle|branches professionnelles]], ou directement dans le [[code du travail]].
{{multi bandeau|ébauche droit du travail|francocentré}}


== Caractéristiques ==
En France, les '''acquis sociaux''' sont des droits collectifs, inscrits dans le [[droit social]] par la loi ou la négociation collective entre les partenaires sociaux.


Les acquis sociaux peuvent faire référence à des droits valables pour tous les employés d'un pays, mais ils ne concernent parfois qu'une partie d'entre eux. En particulier ils dépendent du [[contrat de travail]] ([[contrat à durée indéterminée]], [[contrat à durée déterminée]], etc.), ou encore du statut de l'employeur ([[État]], [[entreprise publique]], [[établissement public]], [[entreprise privée]], etc.).
Ils sont parfois obtenus par des [[mouvements sociaux]], en particulier par la [[grève]] ou par la négociation, et figurent alors dans les accords collectifs et les [[convention collective|conventions collectives]] propres à chaque profession.


Ils sont également obtenus lors de périodes historiques particulières. Dans cette dernière catégorie on peut citer en France les [[congés payés]] en [[1936]] (suite à la grève générale de mai-juin), la création de la [[Sécurité sociale]] en [[1945]], celle-ci faisait partie du programme du [[Conseil national de la Résistance]].
Les acquis sociaux peuvent être signés après négociations par les [[partenaires sociaux]] ou décidés par le pouvoir politique, sous l'influence de diverses pressions. Ils sont parfois obtenus par des [[mouvements sociaux]], en particulier par la [[grève]]. Des acquis sociaux ont été obtenus lors de périodes historiques particulières, à la suite de mobilisations : on peut citer en France les [[congés payés]] en [[1936]] (à la suite de la grève générale spontanée de mai-juin), la création de la [[Sécurité sociale en France|sécurité sociale]] en [[1945]], celle-ci faisant partie du programme du [[Conseil national de la Résistance]].


Le terme '''acquis sociaux''' fait aussi référence à des changements, considérés comme des progrès de la civilisation, souvent obtenu dans le cadre du [[mouvement ouvrier]], comme l'interdiction du [[travail des enfants]], les congés maternité, ou la diminution du temps de travail.
L'expression « acquis sociaux » peut aussi faire référence à des progrès de civilisation, souvent obtenus dans le cadre du [[mouvement ouvrier]], comme l'interdiction du [[travail des enfants]], les congés maternité, ou la diminution du [[temps de travail]].


== Origines, déclencheurs des progrès sociaux ? ==
== Les controverses sur l'aspect « acquis » ==


L'essayiste [[Raoul Vaneigem]] considère que « les services publics et les acquis sociaux, arrachés de haute lutte par des générations d’ouvriers et d’employés, ne résultent pas d’une grâce providentielle. Ils ne sont pas la propriété de l’État. Ils appartiennent à l’ensemble des citoyens »<ref>Raoul Vaneigem, ''Modestes propositions aux grévistes'', Verticales, 2004.</ref>.
Le vocable « acquis » fait penser à une certaine permanence et rigidité. Or les diverses organisations qui les défendent (notamment les [[Syndicat professionnel|syndicats]]) considèrent qu'ils doivent sans cesse lutter pour leur maintien.


Autre point de vue : l'essayiste [[Jean-François Revel]] qualifiait en 2000 de « mythe » la théorie selon laquelle « les « luttes », les grèves, les occupations d'usines auraient permis le progrès social », citant la première limitation du travail des enfants décidée en 1841 par le libéral [[François Guizot]], premier ministre pendant la [[Monarchie de Juillet]]<ref>[http://pagesperso-orange.fr/savoir-plaisir/histoire/roisbourbon/louis-philippe.htm Règne de Louis-Philippe]</ref> ou l'abolition du délit de coalition (c'est-à-dire la reconnaissance des syndicats) par le député libéral [[Émile Ollivier (homme politique)|Emile Ollivier]]<ref>[http://www.utcfecgc.nc/index.php?option=com_content&task=view&id=14&Itemid=28 Histoire du syndicalisme]</ref>. Il rappelle en outre l'hostilité de certains socialistes de l'époque – comme [[Jules Guesde]] – à ces mesures, accusées d'être une tentative de division des ouvriers<ref>''Le libéralisme ne garantit pas des solutions parfaites. Il n'a jamais été une idéologie.'', Entretien avec [[Jean-François Revel]], ''[[Le Figaro]]'', {{1er}} mai 2000</ref>.
En réalité, une polémique est née concernant certains types de droits acquis que certains, en particulier les partisans du [[libéralisme économique]], considèrent comme des [[privilège]]s devant être renégociés, réduits ou supprimés. Cela ne concerne donc pas que les avantages sociaux en soi, mais :
* les droits acquis par certaines catégories sociales plus protégées que la moyenne, sans claire contrepartie de leur part, qui, selon leurs détracteurs, solidifient de fortes distorsions entre catégories de travailleurs.
* ceux considérés comme excessifs par rapport aux évolutions économiques et contribueraient ainsi à privilégier les [[salarié|détenteurs d'un travail]] par rapport aux [[chômage|chômeurs]] et à défavoriser les initiatives entrepreneuriales, ce qui, selon le [[Classe capitaliste|patronat]], est un frein à l'embauche. Cet argument est considéré par certains partis de [[Gauche (politique)|gauche]] et par les [[syndicats]] comme du « chantage à l'emploi ».


Certains historiens soulignent toutefois l'importance des luttes syndicales dans la mise en place des législations favorables aux salariés<ref>« Après 1850, l'action des chrétiens sociaux et les politiques paternalistes [...] de patrons soucieux d'isoler leurs ouvriers des influences révolutionnaires contribuent à la lente amélioration de la condition ouvrière. Mais les initiateurs des conquêtes sont d'abord les ouvriers. L'éveil d'une conscience de classe conduit à l'émergence de mouvements mieux structurés, porteurs de revendications politiques et syndicales. » dans Laurent Colantonio, Alice Primi, Sophie Kerignard, Véronique Fau-Vincenti, ''100 fiches d'histoire du {{s-|XIX}}'', Bréal, 2004, {{p.|87}}.</ref>{{,}}<ref>« les mouvements sociaux [...], luttant pour obtenir et maximiser les droits civiques, sociaux et économiques, ont forcé les compromis qui ont orienté la société de l'après-guerre et ont permis aux citoyens d'accumuler des acquis sociaux importants [...] » dans Juan-Luis Klein, ''L'éducation géographique: formation du citoyen et conscience territoriale'', Presses Universitaires de Québec, 1999, {{p.|64}}.</ref>{{,}}<ref>« Les acquis sociaux, que des syndicalistes ont réussi, tant bien que mal, à arracher aux dirigeants, sont menacés de disparaître du jour au lendemain. » dans Marc Nussbaumer, ''Tensions et conflits autour des chemins de fer britanniques au {{s-|XX}}'', Presses Universitaires de Franche-Comté, 2000, {{p.|177}}.</ref>.
=== Le cas du secteur public français ===


== Historique des acquis sociaux en France ==
En France, la principale cible des adversaires des acquis sociaux sont les salariés du public. Ces derniers sont soit des [[fonctionnaire]]s, soit des [[salarié]]s de droit privé dont les conditions de travail sont régies par des [[convention collective|conventions collectives]] (les fonctionnaires n'ont pas de conventions collectives, de même ils n'ont pas droit de faire appel aux [[Prud'hommes]]).
Le statut de fonctionnaire est considéré par certains comme plus avantageux que dans le secteur privé, même si le niveau de [[salaire]] est à qualification égale plus élevé dans le privé (particulièrement pour les médecins et chercheurs du privé, dont les revenus sont deux à cinq fois plus élevés dans le privé).
En général, le secteur public est considéré comme « en avance » en matière d'acquis sociaux du fait du statut de [[fonctionnaire]] plus protecteur que dans d'autres branches. Selon cette théorie de la « locomotive sociale », la fonction publique et son statut permettraient à d'autres secteurs d'obtenir des améliorations.


* 1803 : Jean Baptiste Say, libéral, défend l'idée d'une instruction primaire obligatoire.
En période de [[chômage]] fort dû à une crise économique, les entreprises privées pratiquent des « ajustements » que certains qualifient de stagnation et de régression sociale (contrats de travail plus précaires, salaires plus faibles, nombre d'heures travaillées en hausse, flexibilité des horaires …). Cela devrait entraîner selon les partisans du [[libéralisme économique]] des « sacrifices » dans le secteur public.
* 1841 : Sous le gouvernement de [[François Guizot]], libéral, mais faite par [[Armand de Melun]] (légitimiste) : adoption de la loi relative au travail des enfants employés dans les manufactures, usines ou ateliers, donnant un âge minimum (8 ans si plus de 20 employés) et limitant le travail de nuit et le dimanche. Cette loi faisait suite au rapport du médecin Louis René Villermé de 1840, le Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les manufactures de coton, de laine et de soie.
* 1848 : Sous la [[Deuxième République (France)|Deuxième République]] (progressiste), décret du {{date-|2 mars}}<ref>{{lien web |titre=Le suffrage universel |url=http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/suffrage_universel/suffrage-1848.asp |site=assemblee-nationale.fr |consulté le=27-05-2023}}.</ref> limitant la journée de travail des adultes à dix heures à Paris et à onze en province
* 1849 : [[Frédéric Bastiat]], député libéral, soutient un amendement destiné à autoriser les syndicats ouvriers et la grève. Sans succès. Il faudra attendre 1864.
* 1851 : Sous le gouvernement conservateur de [[Louis-Napoléon Bonaparte]]. Loi limitant la durée du travail : 8 heures avant 14 ans, 12 heures de 14 à 16 ans.
* 1864 : La loi du {{date-|25 mai}} établit le Droit de grève : Par le député libéral [[Émile Ollivier (homme politique)|Émile Ollivier]], sous le gouvernement conservateur de [[Louis-Napoléon Bonaparte]].
* 1864 : Assurances contre les accidents du travail, inventées par un chef d'entreprise Hippolite Mariste, puis promulguées le {{date-|9 avril 1898}} par [[Frédéric Passy]], député libéral, sous la présidence de Félix Faure.
* 1874: Sous le gouvernement conservateur de [[Patrice de Mac Mahon|Mac Mahon]]. Loi sur le travail des enfants et filles mineures dans l'industrie, limitant l'emploi avant 12 ans.
* 1884 : Droit syndical [[Pierre Waldeck-Rousseau|Waldeck-Rousseau]], libéral, sous le gouvernement [[Léon Gambetta|Gambetta]] conservateur.
* 1887 : Création de la première [[bourse du travail]] de France à Paris par le conseil municipal à majorité radical-social et blanquiste. Celle-ci sert de base pour la création de la Fédération des Bourses du travail en 1892, imaginé en 1845 par [[Gustave de Molinari]], fondateur de l’anarcho-capitalisme. C'est une des premières véritables structures syndicales ouvrières, son secrétaire général est l'anarchiste Fernand Pelloutier<ref>{{lien web |titre=Histoire de la Bourse du Travail - Bourse du travail de Paris |url=http://www.boursedutravail-paris.fr/histoire |site=Bourse du travail de Paris |consulté le=07-09-2020}}.</ref>.
* 1893 : La durée maximum de travail est ramenée à 10 heures quotidiennes à 13 ans, à 60 heures hebdomadaires entre 16 et 18 ans, et un certificat d'aptitude est nécessaire. Cette réforme est menée sous la présidence du [[Républicains modérés|républicain modéré]] [[Sadi Carnot (président)|Sadi Carnot]]
* 1900 : [[Pierre Waldeck-Rousseau]] libéral, devenu président du Conseil tenta pendant deux ans d'accorder la personnalité civile aux unions de syndicats.
* 1906 : Repos compensateur de 24 heures hebdomadaire sous un ministère [[Gouvernement Georges Clemenceau (1)|Clemenceau]] ([[Parti républicain, radical et radical-socialiste|radical-socialiste]]).
* 1910 : La durée maximum du travail est limitée pour tous à 10 heures quotidienne. Loi [[Alexandre Millerand|Millerand]] (socialiste puis centre droit à l'époque de cette loi) sous un ministère d'[[Aristide Briand]] libéral.
* 1910 : Retraites à 65 ans sous un ministère [[Aristide Briand|Briand]] ancien socialiste devenu libéral.
* 1918 : Allocations familiales : [[Émile Marcesche]] à Lorient {{date-|janvier 1918}} et [[Emile Romanet]] à Grenoble {{date-|29 avril 1918}} (Deux chefs d'entreprises). Généralisé en 1930 sous la présidence du Conseil d'[[André Tardieu]] Centre droit.
* 1919 : Temps de travail loi du {{date-|17 avril 1919}} sous la présidence de [[Clemenceau]] ([[Parti républicain, radical et radical-socialiste|radical-socialiste]]) instaurant la semaine de quarante-huit heures et la journée de huit heures
* 1928 : Assurance maladie sous le ministère de [[Raymond Poincaré]] de l'Alliance démocratique.
* 1936 : [[Délégué du personnel|Délégués du personnel]] sous le [[Front populaire (France)|Front populaire]] (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
* 1936 : Congés payés de quinze jours sous [[Léon Blum]] [[Front populaire (France)|Front populaire]] (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
* 1936 : Semaine de 40 heures sous [[Léon Blum]] [[Front populaire (France)|Front populaire]] (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
* 1936 : [[Convention collective de travail|Convention collective]] sous [[Léon Blum]] [[Front populaire (France)|Front populaire]] (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
* 1941 : Comités sociaux d’établissement mis en place par la [[Charte du travail du 4 octobre 1941|Charte du travail]] sous [[Pétain]].
* 1941 : Minimum vieillesse et Retraite par répartition Loi du {{date-|1 janvier 1941}} par le secrétaire d'état [[René Belin]], ancien leader [[Confédération générale du travail|CGT]], sous le régime de Vichy ([[Pétain]]).
* 1941 : Salaire Minimum Loi du {{date-|4 octobre 1941}} contenue dans la Charte du Travail <ref>{{Lien brisé |url= http://www.marechal-petain.com/charte_travail.htm |titre=marechal-petain.com/charte_tra… |brisé le=27-05-2023}}.</ref>
* 1941 : Nationalisation des différentes caisses d'assurances santé qui deviendra à la Libération la Sécurité Sociale.
* 1942 : La Loi du {{date-|28 juillet}} instaure la Médecine du Travail obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Sous [[Pétain]].
* 1945 : Transformation des comités sociaux d’établissement en Comité d'Entreprise sous [[Charles de Gaulle|De Gaulle]] conservateur par Mendès-France radical-socialiste
* 1945 : Mise en place du système de protection sociale (la Sécurité sociale) par [[Ambroise Croizat]]
* 1946 : Création du statut de la fonction publique par Maurice Thorez communiste. Généralisation de la médecine du travail à toutes les entreprises par Ambroise Croizat communiste.
* 1950 : SMIG ancêtre du SMIC, créé sous la présidence de [[Vincent Auriol]] socialiste
* 1956 : Congés payés Troisième semaine [[Guy Mollet]] (secrétaire général de la [[SFIO]])
* 1958 : [[Assurance chômage en France|Assurance chômage]] sous le gouvernement [[Gouvernement Pierre Pflimlin|Pflimlin]] centriste.
* 1969 : Congés payés Quatrième semaine sous [[Charles de Gaulle|De Gaulle]] conservateur.
* 1967 : [[Intéressement]] et [[Actionnariat salarié|actionnariat ouvrier]] ministère [[Georges Pompidou|Pompidou]] sous la présidence de [[Charles de Gaulle|De Gaulle]] conservateur.
* 1971 : [[Formation professionnelle en France#Types de formations professionnelles en France|Formation professionnelle continue]] sous la Présidence de [[Georges Pompidou|Pompidou]] conservateur.
* 1975 : [[Assurance vieillesse|Assurance Vieillesse]] pour tous, Ministère [[Jacques Chirac|Chirac]] sous la présidence de [[Giscard]] conservateur. Création de l’AAH.
* 1982 : Congés payés Cinquième semaine par [[Pierre Mauroy]] sous la présidence de [[François Mitterrand|Mitterrand]] socialiste.
* 1982 : Temps de travail ordonnance n°82-41<ref>Ordonnance n°82-41 du 16 janvier 1982 Relative à la durée du travail et aux congés payés et aux congés payés</ref> instituant la semaine de trente-neuf heures sous Mitterrand
* 1983 : Retraite à 60 ans sous la présidence de [[François Mitterrand|Mitterrand]] socialiste.
* 1998 : Temps de travail lois [[Martine Aubry|Aubry]] du {{date-|13 juin 1998}}<ref>NOR: MESX9700154L :
J.O {{n°|136}} du 14 juin 1998 page 9029
LOI no 98-461 du 13 juin 1998 d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail (1)</ref> et du {{date-|19 janvier 2000}}<ref>NOR: MESX9900090L:
LOI no 2000-37 du 19 janvier 2000 relative à la réduction négociée du temps de travail (1)
J.O {{n°|16}} du 20 janvier 2000 page 975</ref> instituant la semaine de [[trente-cinq heures]], socialiste.


== Critiques ==
Toutefois les [[syndicats]] argumentent que ces ajustements seraient un précédent incitant ceux qui ont intérêt à ce « partage de l'effort » à persuader la population que les fonctionnaires sont des privilégiés. Or certains de ceux-ci en France sont en dessous du [[SMIC]].
Ainsi, l'alignement ne se ferait pas sur les meilleurs acquis sociaux (mieux disant social), mais sur les plus précaires ([[moins-disant social]]), pendant ces périodes de « vaches maigres » demandant un effort collectif de redressement compétitif qui passe selon le patronat et certains responsables de l'[[Activité économique|économie]] par une maîtrise des [[salaire]]s et des conditions de [[travail]], y compris dans le secteur public, pour en contenir ce qu'ils appellent la « charge sur l'économie ».


L'idée que les acquis sociaux de certaines catégories de salariés représentent autant d'avantages ou de « privilèges » vis-à-vis de salariés moins bien lotis est souvent mis en avant par les théoriciens libéraux ou des hommes politiques majoritairement de droite en France. Le [[secteur public]] est ainsi souvent opposé au [[secteur privé]]. C'est également le cas des différents types de contrat de travail. Sont opposées les garanties offertes par le [[contrat à durée indéterminée]] (CDI) à celles des contrats de travail temporaires. L'idée défendue par ce courant est que les droits acquis par certaines catégories sociales plus protégées que la moyenne solidifient de fortes distorsions entre les différentes catégories de travailleurs. La [[théorie des insiders-outsiders]] avance qu'il existe au sein du [[marché du travail]] plusieurs groupes d'[[population active|actifs]], et que les syndicats de salariés ne défendent que les intérêts de leurs membres au détriment des travailleurs en situation précaire et des [[chômage|chômeurs]]. Pour l'économiste italien [[Alberto Alesina]], la position de la gauche ne doit pas être la défense des statuts ou des avantages acquis mais veiller à ce que tous puissent avoir leur chance dans la société : « Notre argument est que ce sont les objectifs traditionnellement chers aux partis de gauche européens – comme la protection des plus faibles ou le refus de trop grandes inégalités et des privilèges – qui doivent les amener à adopter des politiques pro-marché. Ce qui a souvent été la norme depuis les années 1960, comme une forte réglementation, la protection des statuts, un secteur public très développé qui ne bénéficie pas aux plus pauvres mais aux plus connectés et impose de lourds prélèvements, des universités qui produisent la médiocrité au nom du principe d’égalitarisme (alors que les très riches se débrouillent d’une manière ou d’une autre pour obtenir une bonne éducation), tout cela n’est pas seulement inefficace, mais socialement injuste. »<ref>Alberto Alesina et Francesco Giavazzi, ''Il liberismo è di sinistra'' (Le libéralisme économique est de gauche)</ref>. Sur le plan politique, [[Jean-Marie Bockel]] écrivait dans sa motion au congrès du Mans du parti socialiste : « Nous ne pouvons pas défendre ici les intérêts catégoriels de ceux qui sont protégés par l’existence d’une couche de travailleurs précaires, les intérêts de ceux qui défendent des droits acquis, mais non partagés, contre la juste répartition de ces droits »<ref>[http://pagesperso-orange.fr/ps31-ramonville/Tracts/M4.pdf pagesperso-orange.fr]</ref>. L'égalité consiste à accorder les mêmes droits à tous et non à discriminer sur la base d'un type de contrat. La question restant ouverte de savoir quel niveau de protection doivent garantir ces droits.
=== Rôle économique des avantages « conjoncturels » ===


Les critiques libéraux considèrent en outre certains de ces acquis sociaux peuvent représenter des obstacles aux initiatives entrepreneuriales et au fonctionnement optimal de l'économie. Ils soulignent que les acquis sociaux augmentent le [[coût du travail]] pour les entreprises, ce qui exclut les travailleurs les moins qualifiés et les moins productifs du marché du travail. Ce phénomène conduit à l'augmentation du chômage des plus faibles, et au développement de l'assistanat. Ainsi le prix Nobel d'économie [[Gary Becker]] arguait-il d'un effet pervers de l'augmentation du [[salaire minimum]], une forme d'acquis social, en écrivant : « augmenter le salaire minimum, c'est augmenter le chômage ». En outre, lois et règlements rendent les licenciements difficiles et coûteux ce qui n'incite pas à l'embauche. Le prix Nobel de la paix [[Muhammad Yunus]] désigne ainsi les aides sociales comme cause de la [[pauvreté]] dans les pays industrialisés et s'amuse de ce que les lois de l'[[État-providence]] ont pour effet de conduire à [[Travail dissimulé|travailler au noir]]<ref>« Ce soir ou jamais », émission diffusée sur [[France 3]] le 17/10/07, entretien avec Yunus à la {{36e}} minute.</ref>. Conséquence pour ces critiques, les acquis sociaux ont pour effet une réduction de la [[croissance économique]], une réduction des [[salaire]]s, et un [[taux de chômage]] élevé. En outre, la [[mondialisation]] met en concurrence les économies nationales sur la base du coût du travail, et les acquis sociaux représentent en ce sens un désavantage en termes de compétitivité. C'est la position développée par l'économiste italien [[Alberto Alesina]] dans ''The future of Europe, Reform or Decline''. C'est également une position défendue par certains en Chine, qui estiment que le sauvetage de l'Europe dans la crise de la dette publique doit venir d'une remise en cause de l'État-providence : "les troubles qui se sont produits dans les pays européens résultent uniquement de problèmes accumulés par une société en fin de course, vivant d'acquis sociaux", a ainsi déclaré Jin Liqun, qui dirige la China Investment Corporation (CIC), le fonds souverain chinois<ref>{{Lien brisé |url= http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/les-lois-sociales-en-europe-sont-obsoletes-et-conduisent-a-la-6809657.html |titre=lci.tf1.fr/economie/conjonctur… |brisé le=07-09-2020}}.</ref>.
Certains économistes arguent que des coups de pouce (souvent considérés par leurs bénéficiaires comme des acquis définitifs) sur les bas salaires et les conditions de travail peuvent stimuler la consommation. Selon eux, ils contribueraient à améliorer la situation économique au prix toutefois d'une augmentation des coûts. Selon d'autres économistes, ils entraînent inflation, emplois plus précaires, freinent les embauches et les exportations tout en favorisant principalement les importations.


D'autres critiques jugent également que la permanence de ces acquis est en contradiction avec une économie en perpétuelle mutation. Ainsi [[Jean-François Revel]] déclarait-il : « Les inégalités libérales des sociétés de production sont agitées d’un brassage permanent et elles sont modifiables à tout instant. Dans les sociétés de redistribution étatique, les inégalités sont au contraire figées et structurelles : quels que soient les efforts et les [[talent (aptitude)|talents]] déployés par un actif du secteur privé français, il n’aura jamais les avantages “acquis” (c’est-à-dire octroyés et intouchables) d’un agent d’[[Électricité de France]]<ref>[[Jean-François Revel]], ''La Grande parade'', 2000, p. 257.</ref> ». Cet argument est considéré par certains partis de [[Gauche (politique)|gauche]], d'[[extrême gauche]] et par des [[syndicats]] comme du « [[chantage#Le chantage à l’emploi|chantage à l'emploi]] » et une logique de [[dumping social]].
=== Citation ===
: « Les services publics et les acquis sociaux, arrachés de haute lutte par des générations d’ouvriers et d’employés, ne résultent pas d’une grâce providentielle. Ils ne sont pas la propriété de l’État. Ils appartiennent à l’ensemble des citoyens » - [[Raoul Vaneigem]], 2004.


Enfin, sur la façon dont ses acquis sociaux sont acquis, certains auteurs soulignent le rôle essentiel du progrès économique et du progrès technologique (gains de productivité). Les "acquis sociaux" ne seraient pertinents que si la productivité croit suffisamment pour les financer.
== Voir aussi ==


== En France ==
*[[Syndicat professionnel|syndicats]]
*[[convention collective]]
*[[accord de branche]]
*[[contrat de travail]]
*[[droit du travail]]
*[[Lutte des classes]]
*[[Le Capital]]


En France, les acquis sociaux concerneraient avant tout les salariés du secteur public selon leurs détracteurs. Ces derniers sont soit des [[Fonction publique française|fonctionnaires]], soit des [[salarié]]s de droit privé dont les conditions de travail sont régies par des [[convention collective|conventions collectives]] (les fonctionnaires n'ont pas de conventions collectives, de même ils n'ont pas le droit de faire appel aux [[Conseil de prud'hommes (France)|Prud'hommes]]).
{{Multi bandeau|Portail droit|Portail syndicalisme}}

Le statut de fonctionnaire est considéré par certains comme plus avantageux que le statut de salarié de droit privé, par exemple concernant l'emploi à vie, souvent conservé en cas de faute<ref>Seulement 234 révocations de fonctionnaires de l’État en 2006, sur plusieurs millions de fonctionnaires : voir [http://www.ensemblefonctionpublique.org/pdf/livre_blanc/annexe5.pdf Livre blanc sur l'avenir de la fonction publique, annexe {{n°|5}} : le statut et la carrière des fonctionnaires], {{p.|198}}</ref>. Ce statut protecteur dispenserait la fonction publique des recherches de gains de productivité que l’État pourrait obtenir, et entraverait les tentatives de [[réforme de l'État]]<ref>voir par exemple, {{p.|32}}, extrait de [http://en.temps.reel.free.fr/cahier13.pdf « BERCY : la réforme sans le grand soir ? »], revue ''En Temps Réel'', 2004, « De fait, pourtant, les 35 heures ont été mises en œuvre, et même dès octobre 2001 dans la plupart des DSF, et ce sans dégradation visible des résultats 2002.13 Les critiques en déduiront avec quelque raison, que l’administration avait décidément de fortes marges pour pouvoir ainsi encaisser un « choc de productivité » de 6 %. »</ref>. Exemple souvent invoqué, le passage très progressif et avec plusieurs années de retard au 40 années de cotisation pour la retraite, là où les règles dans le secteur privé avait été durcies dès 1993. En outre, la pension reste calculée sur les six derniers mois contre les 25 meilleures années dans le privé<ref>[http://www.sauvegarde-retraites.org/dossiers/retraite-273.html sauvegarde-retraites.org]</ref>.

Au sein de la [[fonction publique française]] ou des [[entreprise publique|entreprises publiques]], les syndicats possèdent une influence et une capacité de lutte qui leur permettent de faire pression sur le [[gouvernement français|gouvernement]] et de conserver leurs acquis sociaux. Les employés de la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]] et d'[[Électricité de France|EDF]] sont souvent cités. Par exemple, le [[comité d'entreprise]] d'EDF (la [[Caisse centrale d'activités sociales|Caisse centrale d'action sociale]] (CCAS)) touche 1 % des ventes d'électricité et gaz hors taxes et hors abonnements des entreprises du secteur des Industries Électriques et Gazières et non 1 % de la [[masse salariale]] comme dans les autres entreprises<ref>[https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-891573,0.html La dérive des institutions sociales d'EDF GDF, Le Monde, 04/04/2007]</ref>.

Selon les syndicats, le secteur public en France est considéré comme « en avance » en matière d'acquis sociaux. Le statut de [[Fonction publique française|fonctionnaire français]] ou d’agent de certaines [[entreprises publiques]] étant, en général, plus protecteur que dans d'autres branches. Selon ces syndicats, les avancées sociales de la fonction publique devraient être étendues progressivement au secteur privé.

En période de [[chômage]] fort dû à une [[crise économique]], les entreprises privées peuvent pratiquer des « ajustements » (baisse du [[pouvoir d'achat]], « [[Flexibilité du travail|flexibilisation]] » ou augmentation du [[temps de travail]], [[contrat de travail en France|contrats de travail]] plus flexibles, …) et des licenciements. Les [[libéralisme|libéraux]] regrettent que les salariés de la fonction publique ne soient pas soumis aux mêmes règles que les salariés du secteur privé considérant ce « statut » particulier comme une source d'inégalités et dérogeant à l'[[égalité devant la loi]]<ref>[http://www.conscience-politique.org/2006/alexisstatutfonctionnaire.htm Il faut supprimer le statut de fonctionnaire], Conscience politique</ref>. Ils avancent en particulier l'exemple italien où le statut de fonctionnaire a été quasi-supprimé par le ministre de gauche réformiste [[Franco Bassanini]] en 1996. Ils estiment également que l'emploi à vie n'a pas de fondement et que, pour réduire l'importance de la fonction publique dans l'[[Économie de la France|économie française]], le secteur public devrait pouvoir licencier.

Pour Daniel Cirera, membre du bureau exécutif du Parti Communiste français et de la [[Fondation Gabriel-Péri]], « la critique frontale du [[modèle français]] est essentiellement le fait des [[ultralibéralisme|ultralibéraux]], de ceux qui prônent la dérégulation, pour accélérer les réformes libérales, en déstructurant l’ensemble des acquis sociaux, juridiques qui garantissaient un niveau élevé de protection face aux exigences patronales et du capital<ref>Daniel Cirera, « "L’exception française" face au libéralisme », [[Fondation Gabriel-Péri]], ''Nouvelle Fondation'', 2006/3-4 - {{n°|3}}, {{p.|8}} à 13. {{Lire en ligne|lien=http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=NFID_NUMPUBLIE=NF_003&ID_ARTICLE=NF_003_0008}}</ref> ». Pour l'économiste [[Jean-Marie Harribey]], coprésident d'Attac, concernant le secteur privé, « l’évolution de la condition salariale est le fait de l’État qui a déclenché un "drame salarial" en sacrifiant les acquis sociaux à la désinflation compétitive et à la construction européenne<ref>[[Jean-Marie Harribey]], ''[[Mouvements (revue)|Mouvements]]'', {{n°|43}}, janvier-février 2006, {{p.|173}}.</ref> ».

== Rôle économique des avantages « conjoncturels » ==

Certains économistes, dont les [[néo-keynésien]]s, arguent que des augmentations des bas salaires peuvent stimuler la consommation. Selon eux, cela contribuerait à améliorer la situation économique. Selon d'autres économistes ([[École néoclassique|néo-classiques]] et [[libéralisme économique|libéraux]]), cela entraînerait inflation et chômage, précarisation des salariés ne bénéficiant pas des contrats les plus protecteurs, et dégradation de la [[compétitivité économique]] (d'où hausse des [[importation]]s et baisse des [[exportation]]s).

Par exemple, une augmentation importante du [[salaire minimum]] augmentera mécaniquement le prix des biens produits ce qui sera neutre pour le pouvoir d'achat des salariés<ref>{{Article |langue=en |auteur1=James MacDonald |titre=The Minimum Wage, Restaurant Prices, and Labor Market Structure |périodique=Journal of Human Resources |volume=43 |numéro=3 |date=01-07-2008 |pages=688–720 |issn=1548-8004 |lire en ligne=http://jhr.uwpress.org/content/43/3/688.short?casa_token=lHQ5ySDJDTUAAAAA%3AedRtMZ-CyEPev99KIYt4-79rgp7gEkW-9cDhE0KARferMlXuJRUX57tG675BVdmgi26SpSy2bA |consulté le=27-05-2023 |doi=10.3368/jhr.43.3.688 }}.</ref>{{,}}<ref>https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1467-6419.2007.00532.x?casa_token=0_PecX5MVpoAAAAA%3Awj3pfIAPiOek0Nk1DM3m27EzWeV1QEBktqPOrt7nnl8b_9BkG0utQK9urnx9zdKVF0MITqud4tbQ5K8</ref>. Parallèlement, le bien étant plus cher s'exportera plus difficilement. Les primo-accédants au marché du travail auront, pour leur part, plus de difficultés à trouver un emploi, car leur capacité de production ne sera pas suffisante pour contrebalancer leur coût (absence d'expérience). Ces deux raisons expliquent le maintien à un niveau très élevé du taux de chômage dans les pays qui pratiquent de telles mesures. Seuls ceux ayant un emploi et de l'expérience bénéficient alors de cette augmentation, ce qui en fait une inégalité de droit et donc un privilège.

== Notes et références ==
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== Articles connexes ==
* [[Syndicat professionnel|Syndicats]]
* [[Convention collective]]
* [[Contrat de travail]]
* [[Droit du travail]]
* [[Lutte des classes]]
* [[Le Capital]]

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L'expression « acquis sociaux » est employée pour désigner les droits collectifs obtenus par tous les salariés ou des groupes de salariés. Ceux-ci peuvent varier selon le statut du salarié, le type de contrat de travail et la nature de leur employeur. Ces acquis sociaux sont inscrits dans des accords collectifs et des conventions collectives de branches professionnelles, ou directement dans le code du travail.

Caractéristiques

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Les acquis sociaux peuvent faire référence à des droits valables pour tous les employés d'un pays, mais ils ne concernent parfois qu'une partie d'entre eux. En particulier ils dépendent du contrat de travail (contrat à durée indéterminée, contrat à durée déterminée, etc.), ou encore du statut de l'employeur (État, entreprise publique, établissement public, entreprise privée, etc.).

Les acquis sociaux peuvent être signés après négociations par les partenaires sociaux ou décidés par le pouvoir politique, sous l'influence de diverses pressions. Ils sont parfois obtenus par des mouvements sociaux, en particulier par la grève. Des acquis sociaux ont été obtenus lors de périodes historiques particulières, à la suite de mobilisations : on peut citer en France les congés payés en 1936 (à la suite de la grève générale spontanée de mai-juin), la création de la sécurité sociale en 1945, celle-ci faisant partie du programme du Conseil national de la Résistance.

L'expression « acquis sociaux » peut aussi faire référence à des progrès de civilisation, souvent obtenus dans le cadre du mouvement ouvrier, comme l'interdiction du travail des enfants, les congés maternité, ou la diminution du temps de travail.

Origines, déclencheurs des progrès sociaux ?

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L'essayiste Raoul Vaneigem considère que « les services publics et les acquis sociaux, arrachés de haute lutte par des générations d’ouvriers et d’employés, ne résultent pas d’une grâce providentielle. Ils ne sont pas la propriété de l’État. Ils appartiennent à l’ensemble des citoyens »[1].

Autre point de vue : l'essayiste Jean-François Revel qualifiait en 2000 de « mythe » la théorie selon laquelle « les « luttes », les grèves, les occupations d'usines auraient permis le progrès social », citant la première limitation du travail des enfants décidée en 1841 par le libéral François Guizot, premier ministre pendant la Monarchie de Juillet[2] ou l'abolition du délit de coalition (c'est-à-dire la reconnaissance des syndicats) par le député libéral Emile Ollivier[3]. Il rappelle en outre l'hostilité de certains socialistes de l'époque – comme Jules Guesde – à ces mesures, accusées d'être une tentative de division des ouvriers[4].

Certains historiens soulignent toutefois l'importance des luttes syndicales dans la mise en place des législations favorables aux salariés[5],[6],[7].

Historique des acquis sociaux en France

[modifier | modifier le code]
  • 1803 : Jean Baptiste Say, libéral, défend l'idée d'une instruction primaire obligatoire.
  • 1841 : Sous le gouvernement de François Guizot, libéral, mais faite par Armand de Melun (légitimiste) : adoption de la loi relative au travail des enfants employés dans les manufactures, usines ou ateliers, donnant un âge minimum (8 ans si plus de 20 employés) et limitant le travail de nuit et le dimanche. Cette loi faisait suite au rapport du médecin Louis René Villermé de 1840, le Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les manufactures de coton, de laine et de soie.
  • 1848 : Sous la Deuxième République (progressiste), décret du [8] limitant la journée de travail des adultes à dix heures à Paris et à onze en province
  • 1849 : Frédéric Bastiat, député libéral, soutient un amendement destiné à autoriser les syndicats ouvriers et la grève. Sans succès. Il faudra attendre 1864.
  • 1851 : Sous le gouvernement conservateur de Louis-Napoléon Bonaparte. Loi limitant la durée du travail : 8 heures avant 14 ans, 12 heures de 14 à 16 ans.
  • 1864 : La loi du établit le Droit de grève : Par le député libéral Émile Ollivier, sous le gouvernement conservateur de Louis-Napoléon Bonaparte.
  • 1864 : Assurances contre les accidents du travail, inventées par un chef d'entreprise Hippolite Mariste, puis promulguées le par Frédéric Passy, député libéral, sous la présidence de Félix Faure.
  • 1874: Sous le gouvernement conservateur de Mac Mahon. Loi sur le travail des enfants et filles mineures dans l'industrie, limitant l'emploi avant 12 ans.
  • 1884 : Droit syndical Waldeck-Rousseau, libéral, sous le gouvernement Gambetta conservateur.
  • 1887 : Création de la première bourse du travail de France à Paris par le conseil municipal à majorité radical-social et blanquiste. Celle-ci sert de base pour la création de la Fédération des Bourses du travail en 1892, imaginé en 1845 par Gustave de Molinari, fondateur de l’anarcho-capitalisme. C'est une des premières véritables structures syndicales ouvrières, son secrétaire général est l'anarchiste Fernand Pelloutier[9].
  • 1893 : La durée maximum de travail est ramenée à 10 heures quotidiennes à 13 ans, à 60 heures hebdomadaires entre 16 et 18 ans, et un certificat d'aptitude est nécessaire. Cette réforme est menée sous la présidence du républicain modéré Sadi Carnot
  • 1900 : Pierre Waldeck-Rousseau libéral, devenu président du Conseil tenta pendant deux ans d'accorder la personnalité civile aux unions de syndicats.
  • 1906 : Repos compensateur de 24 heures hebdomadaire sous un ministère Clemenceau (radical-socialiste).
  • 1910 : La durée maximum du travail est limitée pour tous à 10 heures quotidienne. Loi Millerand (socialiste puis centre droit à l'époque de cette loi) sous un ministère d'Aristide Briand libéral.
  • 1910 : Retraites à 65 ans sous un ministère Briand ancien socialiste devenu libéral.
  • 1918 : Allocations familiales : Émile Marcesche à Lorient et Emile Romanet à Grenoble (Deux chefs d'entreprises). Généralisé en 1930 sous la présidence du Conseil d'André Tardieu Centre droit.
  • 1919 : Temps de travail loi du sous la présidence de Clemenceau (radical-socialiste) instaurant la semaine de quarante-huit heures et la journée de huit heures
  • 1928 : Assurance maladie sous le ministère de Raymond Poincaré de l'Alliance démocratique.
  • 1936 : Délégués du personnel sous le Front populaire (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
  • 1936 : Congés payés de quinze jours sous Léon Blum Front populaire (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
  • 1936 : Semaine de 40 heures sous Léon Blum Front populaire (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
  • 1936 : Convention collective sous Léon Blum Front populaire (socialistes, communistes, radicaux de gauche).
  • 1941 : Comités sociaux d’établissement mis en place par la Charte du travail sous Pétain.
  • 1941 : Minimum vieillesse et Retraite par répartition Loi du par le secrétaire d'état René Belin, ancien leader CGT, sous le régime de Vichy (Pétain).
  • 1941 : Salaire Minimum Loi du contenue dans la Charte du Travail [10]
  • 1941 : Nationalisation des différentes caisses d'assurances santé qui deviendra à la Libération la Sécurité Sociale.
  • 1942 : La Loi du instaure la Médecine du Travail obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Sous Pétain.
  • 1945 : Transformation des comités sociaux d’établissement en Comité d'Entreprise sous De Gaulle conservateur par Mendès-France radical-socialiste
  • 1945 : Mise en place du système de protection sociale (la Sécurité sociale) par Ambroise Croizat
  • 1946 : Création du statut de la fonction publique par Maurice Thorez communiste. Généralisation de la médecine du travail à toutes les entreprises par Ambroise Croizat communiste.
  • 1950 : SMIG ancêtre du SMIC, créé sous la présidence de Vincent Auriol socialiste
  • 1956 : Congés payés Troisième semaine Guy Mollet (secrétaire général de la SFIO)
  • 1958 : Assurance chômage sous le gouvernement Pflimlin centriste.
  • 1969 : Congés payés Quatrième semaine sous De Gaulle conservateur.
  • 1967 : Intéressement et actionnariat ouvrier ministère Pompidou sous la présidence de De Gaulle conservateur.
  • 1971 : Formation professionnelle continue sous la Présidence de Pompidou conservateur.
  • 1975 : Assurance Vieillesse pour tous, Ministère Chirac sous la présidence de Giscard conservateur. Création de l’AAH.
  • 1982 : Congés payés Cinquième semaine par Pierre Mauroy sous la présidence de Mitterrand socialiste.
  • 1982 : Temps de travail ordonnance n°82-41[11] instituant la semaine de trente-neuf heures sous Mitterrand
  • 1983 : Retraite à 60 ans sous la présidence de Mitterrand socialiste.
  • 1998 : Temps de travail lois Aubry du [12] et du [13] instituant la semaine de trente-cinq heures, socialiste.

L'idée que les acquis sociaux de certaines catégories de salariés représentent autant d'avantages ou de « privilèges » vis-à-vis de salariés moins bien lotis est souvent mis en avant par les théoriciens libéraux ou des hommes politiques majoritairement de droite en France. Le secteur public est ainsi souvent opposé au secteur privé. C'est également le cas des différents types de contrat de travail. Sont opposées les garanties offertes par le contrat à durée indéterminée (CDI) à celles des contrats de travail temporaires. L'idée défendue par ce courant est que les droits acquis par certaines catégories sociales plus protégées que la moyenne solidifient de fortes distorsions entre les différentes catégories de travailleurs. La théorie des insiders-outsiders avance qu'il existe au sein du marché du travail plusieurs groupes d'actifs, et que les syndicats de salariés ne défendent que les intérêts de leurs membres au détriment des travailleurs en situation précaire et des chômeurs. Pour l'économiste italien Alberto Alesina, la position de la gauche ne doit pas être la défense des statuts ou des avantages acquis mais veiller à ce que tous puissent avoir leur chance dans la société : « Notre argument est que ce sont les objectifs traditionnellement chers aux partis de gauche européens – comme la protection des plus faibles ou le refus de trop grandes inégalités et des privilèges – qui doivent les amener à adopter des politiques pro-marché. Ce qui a souvent été la norme depuis les années 1960, comme une forte réglementation, la protection des statuts, un secteur public très développé qui ne bénéficie pas aux plus pauvres mais aux plus connectés et impose de lourds prélèvements, des universités qui produisent la médiocrité au nom du principe d’égalitarisme (alors que les très riches se débrouillent d’une manière ou d’une autre pour obtenir une bonne éducation), tout cela n’est pas seulement inefficace, mais socialement injuste. »[14]. Sur le plan politique, Jean-Marie Bockel écrivait dans sa motion au congrès du Mans du parti socialiste : « Nous ne pouvons pas défendre ici les intérêts catégoriels de ceux qui sont protégés par l’existence d’une couche de travailleurs précaires, les intérêts de ceux qui défendent des droits acquis, mais non partagés, contre la juste répartition de ces droits »[15]. L'égalité consiste à accorder les mêmes droits à tous et non à discriminer sur la base d'un type de contrat. La question restant ouverte de savoir quel niveau de protection doivent garantir ces droits.

Les critiques libéraux considèrent en outre certains de ces acquis sociaux peuvent représenter des obstacles aux initiatives entrepreneuriales et au fonctionnement optimal de l'économie. Ils soulignent que les acquis sociaux augmentent le coût du travail pour les entreprises, ce qui exclut les travailleurs les moins qualifiés et les moins productifs du marché du travail. Ce phénomène conduit à l'augmentation du chômage des plus faibles, et au développement de l'assistanat. Ainsi le prix Nobel d'économie Gary Becker arguait-il d'un effet pervers de l'augmentation du salaire minimum, une forme d'acquis social, en écrivant : « augmenter le salaire minimum, c'est augmenter le chômage ». En outre, lois et règlements rendent les licenciements difficiles et coûteux ce qui n'incite pas à l'embauche. Le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus désigne ainsi les aides sociales comme cause de la pauvreté dans les pays industrialisés et s'amuse de ce que les lois de l'État-providence ont pour effet de conduire à travailler au noir[16]. Conséquence pour ces critiques, les acquis sociaux ont pour effet une réduction de la croissance économique, une réduction des salaires, et un taux de chômage élevé. En outre, la mondialisation met en concurrence les économies nationales sur la base du coût du travail, et les acquis sociaux représentent en ce sens un désavantage en termes de compétitivité. C'est la position développée par l'économiste italien Alberto Alesina dans The future of Europe, Reform or Decline. C'est également une position défendue par certains en Chine, qui estiment que le sauvetage de l'Europe dans la crise de la dette publique doit venir d'une remise en cause de l'État-providence : "les troubles qui se sont produits dans les pays européens résultent uniquement de problèmes accumulés par une société en fin de course, vivant d'acquis sociaux", a ainsi déclaré Jin Liqun, qui dirige la China Investment Corporation (CIC), le fonds souverain chinois[17].

D'autres critiques jugent également que la permanence de ces acquis est en contradiction avec une économie en perpétuelle mutation. Ainsi Jean-François Revel déclarait-il : « Les inégalités libérales des sociétés de production sont agitées d’un brassage permanent et elles sont modifiables à tout instant. Dans les sociétés de redistribution étatique, les inégalités sont au contraire figées et structurelles : quels que soient les efforts et les talents déployés par un actif du secteur privé français, il n’aura jamais les avantages “acquis” (c’est-à-dire octroyés et intouchables) d’un agent d’Électricité de France[18] ». Cet argument est considéré par certains partis de gauche, d'extrême gauche et par des syndicats comme du « chantage à l'emploi » et une logique de dumping social.

Enfin, sur la façon dont ses acquis sociaux sont acquis, certains auteurs soulignent le rôle essentiel du progrès économique et du progrès technologique (gains de productivité). Les "acquis sociaux" ne seraient pertinents que si la productivité croit suffisamment pour les financer.

En France, les acquis sociaux concerneraient avant tout les salariés du secteur public selon leurs détracteurs. Ces derniers sont soit des fonctionnaires, soit des salariés de droit privé dont les conditions de travail sont régies par des conventions collectives (les fonctionnaires n'ont pas de conventions collectives, de même ils n'ont pas le droit de faire appel aux Prud'hommes).

Le statut de fonctionnaire est considéré par certains comme plus avantageux que le statut de salarié de droit privé, par exemple concernant l'emploi à vie, souvent conservé en cas de faute[19]. Ce statut protecteur dispenserait la fonction publique des recherches de gains de productivité que l’État pourrait obtenir, et entraverait les tentatives de réforme de l'État[20]. Exemple souvent invoqué, le passage très progressif et avec plusieurs années de retard au 40 années de cotisation pour la retraite, là où les règles dans le secteur privé avait été durcies dès 1993. En outre, la pension reste calculée sur les six derniers mois contre les 25 meilleures années dans le privé[21].

Au sein de la fonction publique française ou des entreprises publiques, les syndicats possèdent une influence et une capacité de lutte qui leur permettent de faire pression sur le gouvernement et de conserver leurs acquis sociaux. Les employés de la SNCF et d'EDF sont souvent cités. Par exemple, le comité d'entreprise d'EDF (la Caisse centrale d'action sociale (CCAS)) touche 1 % des ventes d'électricité et gaz hors taxes et hors abonnements des entreprises du secteur des Industries Électriques et Gazières et non 1 % de la masse salariale comme dans les autres entreprises[22].

Selon les syndicats, le secteur public en France est considéré comme « en avance » en matière d'acquis sociaux. Le statut de fonctionnaire français ou d’agent de certaines entreprises publiques étant, en général, plus protecteur que dans d'autres branches. Selon ces syndicats, les avancées sociales de la fonction publique devraient être étendues progressivement au secteur privé.

En période de chômage fort dû à une crise économique, les entreprises privées peuvent pratiquer des « ajustements » (baisse du pouvoir d'achat, « flexibilisation » ou augmentation du temps de travail, contrats de travail plus flexibles, …) et des licenciements. Les libéraux regrettent que les salariés de la fonction publique ne soient pas soumis aux mêmes règles que les salariés du secteur privé considérant ce « statut » particulier comme une source d'inégalités et dérogeant à l'égalité devant la loi[23]. Ils avancent en particulier l'exemple italien où le statut de fonctionnaire a été quasi-supprimé par le ministre de gauche réformiste Franco Bassanini en 1996. Ils estiment également que l'emploi à vie n'a pas de fondement et que, pour réduire l'importance de la fonction publique dans l'économie française, le secteur public devrait pouvoir licencier.

Pour Daniel Cirera, membre du bureau exécutif du Parti Communiste français et de la Fondation Gabriel-Péri, « la critique frontale du modèle français est essentiellement le fait des ultralibéraux, de ceux qui prônent la dérégulation, pour accélérer les réformes libérales, en déstructurant l’ensemble des acquis sociaux, juridiques qui garantissaient un niveau élevé de protection face aux exigences patronales et du capital[24] ». Pour l'économiste Jean-Marie Harribey, coprésident d'Attac, concernant le secteur privé, « l’évolution de la condition salariale est le fait de l’État qui a déclenché un "drame salarial" en sacrifiant les acquis sociaux à la désinflation compétitive et à la construction européenne[25] ».

Rôle économique des avantages « conjoncturels »

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Certains économistes, dont les néo-keynésiens, arguent que des augmentations des bas salaires peuvent stimuler la consommation. Selon eux, cela contribuerait à améliorer la situation économique. Selon d'autres économistes (néo-classiques et libéraux), cela entraînerait inflation et chômage, précarisation des salariés ne bénéficiant pas des contrats les plus protecteurs, et dégradation de la compétitivité économique (d'où hausse des importations et baisse des exportations).

Par exemple, une augmentation importante du salaire minimum augmentera mécaniquement le prix des biens produits ce qui sera neutre pour le pouvoir d'achat des salariés[26],[27]. Parallèlement, le bien étant plus cher s'exportera plus difficilement. Les primo-accédants au marché du travail auront, pour leur part, plus de difficultés à trouver un emploi, car leur capacité de production ne sera pas suffisante pour contrebalancer leur coût (absence d'expérience). Ces deux raisons expliquent le maintien à un niveau très élevé du taux de chômage dans les pays qui pratiquent de telles mesures. Seuls ceux ayant un emploi et de l'expérience bénéficient alors de cette augmentation, ce qui en fait une inégalité de droit et donc un privilège.

Notes et références

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  1. Raoul Vaneigem, Modestes propositions aux grévistes, Verticales, 2004.
  2. Règne de Louis-Philippe
  3. Histoire du syndicalisme
  4. Le libéralisme ne garantit pas des solutions parfaites. Il n'a jamais été une idéologie., Entretien avec Jean-François Revel, Le Figaro, 1er mai 2000
  5. « Après 1850, l'action des chrétiens sociaux et les politiques paternalistes [...] de patrons soucieux d'isoler leurs ouvriers des influences révolutionnaires contribuent à la lente amélioration de la condition ouvrière. Mais les initiateurs des conquêtes sont d'abord les ouvriers. L'éveil d'une conscience de classe conduit à l'émergence de mouvements mieux structurés, porteurs de revendications politiques et syndicales. » dans Laurent Colantonio, Alice Primi, Sophie Kerignard, Véronique Fau-Vincenti, 100 fiches d'histoire du XIXe siècle, Bréal, 2004, p. 87.
  6. « les mouvements sociaux [...], luttant pour obtenir et maximiser les droits civiques, sociaux et économiques, ont forcé les compromis qui ont orienté la société de l'après-guerre et ont permis aux citoyens d'accumuler des acquis sociaux importants [...] » dans Juan-Luis Klein, L'éducation géographique: formation du citoyen et conscience territoriale, Presses Universitaires de Québec, 1999, p. 64.
  7. « Les acquis sociaux, que des syndicalistes ont réussi, tant bien que mal, à arracher aux dirigeants, sont menacés de disparaître du jour au lendemain. » dans Marc Nussbaumer, Tensions et conflits autour des chemins de fer britanniques au XXe siècle, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2000, p. 177.
  8. « Le suffrage universel », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  9. « Histoire de la Bourse du Travail - Bourse du travail de Paris », sur Bourse du travail de Paris (consulté le ).
  10. « marechal-petain.com/charte_tra… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  11. Ordonnance n°82-41 du 16 janvier 1982 Relative à la durée du travail et aux congés payés et aux congés payés
  12. NOR: MESX9700154L : J.O no 136 du 14 juin 1998 page 9029 LOI no 98-461 du 13 juin 1998 d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail (1)
  13. NOR: MESX9900090L: LOI no 2000-37 du 19 janvier 2000 relative à la réduction négociée du temps de travail (1) J.O no 16 du 20 janvier 2000 page 975
  14. Alberto Alesina et Francesco Giavazzi, Il liberismo è di sinistra (Le libéralisme économique est de gauche)
  15. pagesperso-orange.fr
  16. « Ce soir ou jamais », émission diffusée sur France 3 le 17/10/07, entretien avec Yunus à la 36e minute.
  17. « lci.tf1.fr/economie/conjonctur… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  18. Jean-François Revel, La Grande parade, 2000, p. 257.
  19. Seulement 234 révocations de fonctionnaires de l’État en 2006, sur plusieurs millions de fonctionnaires : voir Livre blanc sur l'avenir de la fonction publique, annexe no 5 : le statut et la carrière des fonctionnaires, p. 198
  20. voir par exemple, p. 32, extrait de « BERCY : la réforme sans le grand soir ? », revue En Temps Réel, 2004, « De fait, pourtant, les 35 heures ont été mises en œuvre, et même dès octobre 2001 dans la plupart des DSF, et ce sans dégradation visible des résultats 2002.13 Les critiques en déduiront avec quelque raison, que l’administration avait décidément de fortes marges pour pouvoir ainsi encaisser un « choc de productivité » de 6 %. »
  21. sauvegarde-retraites.org
  22. La dérive des institutions sociales d'EDF GDF, Le Monde, 04/04/2007
  23. Il faut supprimer le statut de fonctionnaire, Conscience politique
  24. Daniel Cirera, « "L’exception française" face au libéralisme », Fondation Gabriel-Péri, Nouvelle Fondation, 2006/3-4 - no 3, p. 8 à 13. [lire en ligne]
  25. Jean-Marie Harribey, Mouvements, no 43, janvier-février 2006, p. 173.
  26. (en) James MacDonald, « The Minimum Wage, Restaurant Prices, and Labor Market Structure », Journal of Human Resources, vol. 43, no 3,‎ , p. 688–720 (ISSN 1548-8004, DOI 10.3368/jhr.43.3.688, lire en ligne, consulté le ).
  27. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1467-6419.2007.00532.x?casa_token=0_PecX5MVpoAAAAA%3Awj3pfIAPiOek0Nk1DM3m27EzWeV1QEBktqPOrt7nnl8b_9BkG0utQK9urnx9zdKVF0MITqud4tbQ5K8

Articles connexes

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