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'''Louis Beirnaert''', né le 2 avril 1906 à [[Ascq]] et mort le 30 avril 1985 à Paris, est un prêtre [[jésuite]] et [[psychanalyste]] français<ref>[https://www.babelio.com/auteur/Louis-Beirnaert/364942 Babelio]</ref>.
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'''Louis Beirnaert''', né le {{date de naissance|2 avril 1906}} à [[Ascq]] (France) et décédé le {{date de décès|30 avril 1985}} à [[Paris]]<ref>[https://deces.matchid.io/id/LBl517RWOP-k Relevé des fichiers de l'Insee]</ref>, est un prêtre [[Compagnie de Jésus|jésuite]] français et [[psychanalyste]]<ref>[https://www.babelio.com/auteur/Louis-Beirnaert/364942 Babelio]</ref>. Ses recherches et écrits sont particulièrement concernés par la rencontre entre [[psychanalyse]] et [[religion]].

==Biographie==
==Biographie==
Louis Beirnaert naît à Ascq, près de [[Lille]], en 1906 dans une famille pieuse flamande. Il entre entre chez les [[Jésuites]] à l’âge de dix-sept ans. Après ses études à [[Rome]] qu'il termine en 1939-1940, il devient aumônier d’étudiants et fait partie sous l'[[Occupation]] d’un réseau de résistance<ref>[[Michel de Certeau]] sj, « Louis Beirnaert » dans ''Compagnie'', décembre 1985, {{p.|192}} sq.</ref>. Il est professeur de philosophie à [[Reims]], puis de [[théologie dogmatique]] à [[Enghien]]. Il découvre alors la [[psychanalyse]] par [[Françoise Dolto]] et [[Daniel Lagache]] (auprès de qui il se fait analyser) et surtout grâce à [[Jacques Lacan]]<ref name="lem">Laurent Lemoine, [https://www.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2004-2-page-89.htm Louis Beirnaert, S. J. (1906-1985) : la rencontre insolite et fructueuse entre éthique psychanalytique et éthique chrétienne], in ''Revue d'éthique et de théologie morale'', février 2004, {{n°|229}}.</ref>. Il devient membre de la [[Société française de psychanalyse]]. Son article {{citation|La sanctification dépend-elle du psychisme ?}} fait grand bruit dans les années 1950. Après l'encyclique de [[Pie XII]], ''[[Humani generis]]'', en 1950, un certain nombre de jésuites sont écartés de leurs chaires ou de leurs revues, comme proches de la [[nouvelle théologie]], du dialogue marxiste (le [[matérialisme dialectique]]), l'[[existentialisme]], etc. Le père Beirnaert fait aussi face à la critique.
Louis Beirnaert naît à [[Ascq]], près de [[Lille]], en 1906 dans une famille [[Flamand de France|flamande]] de tradition profondément [[Christianisme|chrétienne]]. Il entre chez les [[Compagnie de Jésus|Jésuites]] à l’âge de dix-sept ans. Après ses études à [[Rome]] qu'il termine en 1939-1940, il devient aumônier d’étudiants et fait partie sous l'[[Occupation]] d’un réseau de [[Résistance intérieure française|résistance]]<ref>[[Michel de Certeau]] sj, « Louis Beirnaert » dans ''Compagnie'', décembre 1985, {{p.|192}} sq.</ref>. Il est professeur de [[philosophie]] au collège de [[Reims]], puis de [[théologie dogmatique]] au [[Scolasticat jésuite|théologat]] des jésuites français à [[Enghien]] (Belgique). Il découvre alors la [[psychanalyse]] par [[Françoise Dolto]] et [[Daniel Lagache]] (auprès de qui il se fait analyser) et surtout grâce à [[Jacques Lacan]]<ref name="lem">Laurent Lemoine, [https://www.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2004-2-page-89.htm Louis Beirnaert, S. J. (1906-1985) : la rencontre insolite et fructueuse entre éthique psychanalytique et éthique chrétienne], in ''Revue d'éthique et de théologie morale'', février 2004, {{n°|229}}.</ref>.
Le père Beirnaert devient membre de la [[Société française de psychanalyse]]. Son article {{citation|La sanctification dépend-elle du psychisme ?}} fait grand bruit dans les années 1950. Après l'[[encyclique]] de [[Pie XII]], ''[[Humani generis]]'', en 1950, un certain nombre de jésuites sont écartés de leurs [[Chaire universitaire|chaires]] d'enseignement ou de leurs revues, comme proches de la [[nouvelle théologie]], du dialogue marxiste (le [[matérialisme dialectique]]), l'[[existentialisme]], etc. Le père Beirnaert fait aussi face à la critique.

Il est le cofondateur en 1953 de l'Association internationale d'études médicopsychologiques et religieuses, avec le père [[Bruno de Jésus-Marie]] [[Carmes déchaux|ocd]] et le Docteur [[Charles-Henri Nodet]], puis en 1961 de l'Association médicopsychologique d'aide aux religieux avec le prêtre [[Ordre des Prêcheurs|dominicain]] [[Albert Plé]] <ref name="lem" />. Il quitte la SFP pour rejoindre l'[[École freudienne de Paris]]<ref name="Sédat">[[Jacques Sédat]], « Beirnaert, Louis », in [[Alain de Mijolla]], ''[[Dictionnaire international de la psychanalyse]]'', Paris, Calmann-Lévy, 2002, {{p.|187}} ; Hachette Littératures, 2005, {{p.|197}}.</ref>. Durant cette période, il est également le rédacteur de la revue ''[[Études (revue)|Études]]'', {{citation|pour les problèmes de morale, de psychologie et de psychanalyse}}<ref name="Sédat"/>. Lorsque l'École freudienne de Paris est dissoute en 1980, il fonde 'Errata', sa propre école de psychanalyse.


Il faut attendre la fin du [[Concile Vatican II]] pour que les disciplines psychanalytiques ne soient plus considérées comme néfastes par les autorités ecclésiastiques de l'[[Église catholique]]. Le père Beirnaert s'en réjouit dans un article de la revue ''Études''<ref>Article ''La psychanalyse et le concile'' : {{citation|Une fois de plus le concile aura permis l’expression d’une franche ouverture à l’égard d’une découverte et d’une discipline qui marquent l’homme de ce temps, plus qu’il n’en veut convenir.}}</ref>. Toute sa vie, il collabore à cette revue phare des [[Compagnie de Jésus|Jésuites]], s'intéressant aussi bien aux problèmes sociaux, que littéraires et bien sûr au domaine de la [[spiritualité]]<ref name="lem" />. Selon [[Jacques Sédat]], il aura exercé {{citation|une influence considérable pour favoriser les relations entre la psychanalyse et l'Église catholique}}<ref name="Sédat"/>. Beaucoup de ses articles portent sur la psychanalyse, l'éthique et la confrontation de la psychanalyse et du christianisme<ref name="Sédat"/>.
Il est le cofondateur en 1953 de l'Association internationale d'études médicopsychologiques et religieuses, avec le père Bruno de Jésus-Marie [[Carmes déchaux|ocd]] et le Docteur [[Charles-Henri Nodet]], puis en 1961 de l'Association médicopsychologique d'aide aux religieux avec le [[Albert Plé|R.P. Plé]] [[Ordre des frères prêcheurs|op]]<ref name="lem" />. Il quitte la SFP pour rejoindre l'[[École freudienne de Paris]]<ref name="Sédat">[[Jacques Sédat]], « Beirnaert, Louis », in [[Alain de Mijolla]], ''[[Dictionnaire international de la psychanalyse]]'', Paris, Calmann-Lévy, 2002, {{p.|187}} ; Hachette Littératures, 2005, {{p.|197}}.</ref>. Durant cette période, il est également le rédacteur de la revue ''[[Études (revue)|Études]]'', {{citation|pour les problèmes de morale, de psychologie et de psychanalyse}}<ref name="Sédat"/>. Lorsque l'École freudienne de Paris est dissoute en 1980, il fonde Errata, sa propre école de psychanalyse.


Le père Louis Beirnaert meurt le {{date de décès|30 avril 1985}} à [[Paris]]. Il avait 79 ans.
Il faut attendre la fin du [[Concile Vatican II]] pour que les disciplines psychanalytiques ne soient plus considérées comme néfastes par la haute hiérarchie catholique. Le père Beirnaert s'en réjouit dans un article de la revue ''Études''<ref>Article ''La psychanalyse et le concile'' : {{citation|Une fois de plus le concile aura permis l’expression d’une franche ouverture à l’égard d’une découverte et d’une discipline qui marquent l’homme de ce temps, plus qu’il n’en veut convenir.}}</ref>. Toute sa vie, il collabore à cette revue phare des Jésuites, s'intéressant aussi bien aux problèmes sociaux, que littéraires et bien sûr au domaine de la spiritualité<ref name="lem" />. Selon [[Jacques Sédat]], il aura exercé {{citation|une influence considérable pour favoriser les relations entre la psychanalyse et l'Église catholique}}<ref name="Sédat"/>. Beaucoup de ses articles portent sur la psychanalyse, l'éthique et la confrontation de la psychanalyse et du christianisme<ref name="Sédat"/>.


==Quelques publications==
==Quelques publications==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*Ch.-H. Nodet, « Valeurs engagées dans la cure analytique », in ''Psychanalyse et expérience humaine'', Paris, Éd. du Cerf, coll. « Sciences humaines et religions », 1982
*Ch.-H. Nodet, « Valeurs engagées dans la cure analytique », in ''Psychanalyse et expérience humaine'', Paris, Éd. du Cerf, coll. « Sciences humaines et religions », 1982
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* [[Psychanalyse hors cure]]
* [[Psychanalyse hors cure]]


=== Liens externes ===
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{{Portail|catholicisme|Psychologie|Psychanalyse|Compagnie de Jésus}}
{{DEFAULTSORT:Beirnaert, Louis}}
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[[Catégorie:Naissance en avril 1906]]

[[Catégorie:Naissance à Ascq]]
[[Catégorie:Jésuite français]]
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[[Catégorie:Prêtre catholique français du XXe siècle]]
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[[Catégorie:Naissance à Ascq]]
[[Catégorie:Naissance en avril 1906]]
[[Catégorie:Décès en avril 1985]]
[[Catégorie:Décès en avril 1985]]
[[Catégorie:Décès dans le 15e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 79 ans]]

Dernière version du 30 juillet 2024 à 04:19

Louis Beirnaert
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Louis Jean Hippolyte Beirnaert
Nationalité

Louis Beirnaert, né le à Ascq (France) et décédé le à Paris[1], est un prêtre jésuite français et psychanalyste[2]. Ses recherches et écrits sont particulièrement concernés par la rencontre entre psychanalyse et religion.

Louis Beirnaert naît à Ascq, près de Lille, en 1906 dans une famille flamande de tradition profondément chrétienne. Il entre chez les Jésuites à l’âge de dix-sept ans. Après ses études à Rome qu'il termine en 1939-1940, il devient aumônier d’étudiants et fait partie sous l'Occupation d’un réseau de résistance[3]. Il est professeur de philosophie au collège de Reims, puis de théologie dogmatique au théologat des jésuites français à Enghien (Belgique). Il découvre alors la psychanalyse par Françoise Dolto et Daniel Lagache (auprès de qui il se fait analyser) et surtout grâce à Jacques Lacan[4].

Le père Beirnaert devient membre de la Société française de psychanalyse. Son article « La sanctification dépend-elle du psychisme ? » fait grand bruit dans les années 1950. Après l'encyclique de Pie XII, Humani generis, en 1950, un certain nombre de jésuites sont écartés de leurs chaires d'enseignement ou de leurs revues, comme proches de la nouvelle théologie, du dialogue marxiste (le matérialisme dialectique), l'existentialisme, etc. Le père Beirnaert fait aussi face à la critique.

Il est le cofondateur en 1953 de l'Association internationale d'études médicopsychologiques et religieuses, avec le père Bruno de Jésus-Marie ocd et le Docteur Charles-Henri Nodet, puis en 1961 de l'Association médicopsychologique d'aide aux religieux avec le prêtre dominicain Albert Plé [4]. Il quitte la SFP pour rejoindre l'École freudienne de Paris[5]. Durant cette période, il est également le rédacteur de la revue Études, « pour les problèmes de morale, de psychologie et de psychanalyse »[5]. Lorsque l'École freudienne de Paris est dissoute en 1980, il fonde 'Errata', sa propre école de psychanalyse.

Il faut attendre la fin du Concile Vatican II pour que les disciplines psychanalytiques ne soient plus considérées comme néfastes par les autorités ecclésiastiques de l'Église catholique. Le père Beirnaert s'en réjouit dans un article de la revue Études[6]. Toute sa vie, il collabore à cette revue phare des Jésuites, s'intéressant aussi bien aux problèmes sociaux, que littéraires et bien sûr au domaine de la spiritualité[4]. Selon Jacques Sédat, il aura exercé « une influence considérable pour favoriser les relations entre la psychanalyse et l'Église catholique »[5]. Beaucoup de ses articles portent sur la psychanalyse, l'éthique et la confrontation de la psychanalyse et du christianisme[5].

Le père Louis Beirnaert meurt le à Paris. Il avait 79 ans.

Quelques publications

[modifier | modifier le code]
  • Aux frontières de l'acte analytique: La Bible, Saint Ignace, Freud et Lacan, éditions du Seuil, 1987 (recueil de textes)[7]
  • « L'indissolubilité du couple », in Études, no 446, janvier 1977
  • « Les psychologues face à la formation sacerdotale religieuse », in Études, no 331, novembre 1969
  • Expérience chrétienne et psychologie, Paris, Éd. de l’Épi, 1964.
  • « Célibat sacerdotal et sexualité », in Études, no 321, mars 1964
  • « Rôle et attitude du conseiller moral », in Études, no 317, avril-mai-juin 1963, p. 159.
  • « L'Algérie en proie à la peur », in Études, no 305, avril 1960.
  • « Pratique de la direction spirituelle et psychanalyse », in Direction spirituelle et psychologie, Études carmélitaines, éd. Desclée de Brouwer, 15 mai 1951, p. 322.
  • « La sanctification dépend-elle du psychisme ? », in Études, no 266, 1950.
  • Pour un christianisme de choc, Paris, éd. La Mulatière, Rhône, éd. de l'Orante, 1942.

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Babelio
  3. Michel de Certeau sj, « Louis Beirnaert » dans Compagnie, décembre 1985, p. 192 sq.
  4. a b et c Laurent Lemoine, Louis Beirnaert, S. J. (1906-1985) : la rencontre insolite et fructueuse entre éthique psychanalytique et éthique chrétienne, in Revue d'éthique et de théologie morale, février 2004, no 229.
  5. a b c et d Jacques Sédat, « Beirnaert, Louis », in Alain de Mijolla, Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Calmann-Lévy, 2002, p. 187 ; Hachette Littératures, 2005, p. 197.
  6. Article La psychanalyse et le concile : « Une fois de plus le concile aura permis l’expression d’une franche ouverture à l’égard d’une découverte et d’une discipline qui marquent l’homme de ce temps, plus qu’il n’en veut convenir. »
  7. Recension

Bibliographie

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  • Ch.-H. Nodet, « Valeurs engagées dans la cure analytique », in Psychanalyse et expérience humaine, Paris, Éd. du Cerf, coll. « Sciences humaines et religions », 1982
  • Marie Romanens, Le Divan et le prie-dieu. Psychanalyse et religion, Paris, éd. Desclée de Brouwer, 2000.
  • Jacques Sédat, « Beirnaert, Louis », in Alain de Mijolla, Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Calmann-Lévy, 2002, p. 187 ; Hachette Littératures, 2005, p. 197.

Articles connexes

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Liens externes

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