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[[Marcel Duchamp]] était féru de sciences et de mathématiques, et tous ses amis entre autres : [[Albert Gleizes|Gleizes]], [[František Kupka|Kupka]], [[Fernand Léger|Léger]], [[Jean Metzinger|Metzinger]], [[Picabia]], Valensi, [[Auguste Perret]], Salmon, Apollinaire, et Maurice Princet (le "mathématicien du cubisme") rêvaient de transformer le Monde à partir des découvertes "Einsteiniennes" tournant autour du nombre d'or. |
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Tous réussirent en 1912 une grande exposition hors marché et sans intermédiaire connue aujourd'hui encore sous l'appellation Salon de la Section d'Or: Valensi était secrétaire de l'aventure et sous les conseils éclairés de Jacques Villon et de Marcel Duchamp son frère, il a farouchement tenu éloigné de l'organisation les agents et galeristes, "incapable de comprendre à quoi nous touchons avec notre Art." |
Tous réussirent en 1912 une grande exposition hors marché et sans intermédiaire connue aujourd'hui encore sous l'appellation Salon de la Section d'Or: Valensi était secrétaire de l'aventure et sous les conseils éclairés de Jacques Villon et de Marcel Duchamp son frère, il a farouchement tenu éloigné de l'organisation les agents et galeristes, "incapable de comprendre à quoi nous touchons avec notre Art." |
Version du 18 juin 2016 à 10:48
Le groupe de Puteaux[1] est le nom donné à un groupe d’artistes et de critiques étroitement liés au cubisme mais se plaçant dans une approche « post-cubiste ». Le groupe s’est constitué vers 1911 à l’occasion de réunions régulières de peintres, poètes et mathématiciens chez les Duchamp qui habitaient une petite maison à Puteaux alors un village de la banlieue ouest de Paris[2].
Origine
Le groupe de Puteaux a adopté ce nom afin de se distinguer de la définition plus étroite du cubisme développé en parallèle par Picasso et Braque à Montmartre.
Marcel Duchamp était féru de sciences et de mathématiques, et tous ses amis entre autres : Gleizes, Kupka, Léger, Metzinger, Picabia, Valensi, Auguste Perret, Salmon, Apollinaire, et Maurice Princet (le "mathématicien du cubisme") rêvaient de transformer le Monde à partir des découvertes "Einsteiniennes" tournant autour du nombre d'or.
Tous réussirent en 1912 une grande exposition hors marché et sans intermédiaire connue aujourd'hui encore sous l'appellation Salon de la Section d'Or: Valensi était secrétaire de l'aventure et sous les conseils éclairés de Jacques Villon et de Marcel Duchamp son frère, il a farouchement tenu éloigné de l'organisation les agents et galeristes, "incapable de comprendre à quoi nous touchons avec notre Art."
La SECTION D'OR était une sorte de cri à la fois de révolte et d'espoir lancé à la face du Monde qui ne semblait pas encore prêt à rassembler Art et Science...
Aujourd'hui encore peu de gens connaissent les tenants et aboutissants véritables de la démarche qui impulsa ce Salon, où pour la première fois Duchamp accrocha son "Nu descendant l'escalier" refusé au salon des indépendants du printemps de 1911[3]. (dont il était pourtant membre....)
Histoire
De 1911 à 1914, Villon réunit dans son atelier, rue Lemaître à Puteaux, André Salmon, Apollinaire, Maurice Princet et des artistes hétéroclites qui revendiquent la singularité de leur démarche : « là où le cubisme déracine, la Section d’or enracine » (Villon). Bien que parti du cubisme orthodoxe, ils élaborent, sous l’influence d'André Lhote, un système de défense stipulant une recherche de l’harmonie et des formes idéales régies par le principe du nombre d'or de la Renaissance, d’où l'appellation « Section d’or »[4] proposée par Villon. En pratique, la plupart des peintres s'intéressent à la géométrie non euclidienne ; ce principe est appliqué de façon plus instinctive que mathématique. Artistes soucieux de s'inscrire dans la modernité, ils s'entretiennent d’art africain, de la quatrième dimension, de géométrie non euclidienne, de futurisme, et des recherches chronophotographiques de Étienne-Jules Marey et de Eadweard Muybridge. La philosophie du groupe est une tentative de contrôler scientifiquement la peinture et les découvertes de Picasso et de Braque par le truchement des techniques classiques de composition dites des « tracés régulateurs »[5].
Le caractère intellectuel de leur démarche séduit, en 1912, l’orthodoxe Juan Gris. Il fut sans doute pour ces « cubisteurs », avec Metzinger et Apollinaire, un agent d’informations précieux sur les pratiques des Montmartrois. À la suite du refus d'une œuvre de Marcel Duchamp, Nu descendant un escalier, au Salon des indépendants, et dynamisés par le scandale que provoque l’exposition des peintres futuristes chez Bernheim Jeune en février 1912, ils décident de créer un premier salon et envahissent le vaste espace de la galerie La Boétie en octobre 1912 pour révéler les nouvelles directives du mouvement[3].
En plus des fondateurs (Gleizes, Duchamp, Metzinger, Picabia) l’exposition réunit une trentaine de peintres et sculpteurs dont Pierre Dumont, Alexander Archipenko, Félix Tobeen, André Lhote, Roger de La Fresnaye, Louis Marcoussis, Francis Picabia, et František Kupka qui est inscrit in extremis par un des plus jeunes participants Henry Valensi à la fois exposant et « secrétaire » de l'exposition[6]. Robert Delaunay qui avait la même année déjà exposé ses nouvelles toiles à la galerie Barbazange avec Marie Laurencin, soucieux d’éviter les étiquettes ne participe pas à ce Salon de la Section d'or de 1912[3].
Les œuvres présentées se distinguent par l’intégration de la couleur, du dynamisme et d'un « simultanéisme » que Sonia Delaunay développera avec Robert Delaunay en peinture, mode, art décoratif. C’est le deuxième jour de l'exposition qu’Apollinaire donne sous le titre de « Cubisme Écartelé » une conférence dans laquelle il distingue le cubisme scientifique du cubisme orphique. Il ménage ainsi les susceptibilités, notamment celle du collectionneur et marchand d’art allemand Daniel-Henry Kahnweiler, promoteur de Picasso et de Braque (et plus globalement du cubisme analytique et synthétique), qui est aussi l’éditeur de son Enchanteur pourrissant[3].
Quelques membres du groupe de Puteaux
- Guillaume Apollinaire (1880-1918), français
- Robert Delaunay (1885-1941), français
- Marthe Donas (1885-1967), belge
- Marcel Duchamp (1887-1968), français
- Raymond Duchamp-Villon (1876-1918), français
- Roger de La Fresnaye (1885-1925), français
- Albert Gleizes (1881-1953), français
- František Kupka (1871-1957), tchèque
- Henri Le Fauconnier (1881-1946), français
- Fernand Léger (1881-1955), français
- Louis Marcoussis (1878-1941), polonais
- Jean Metzinger (1883-1956), français
- Francis Picabia (1879-1953), franco-espagnol
+ René Pradez (1933-2013), franco-belge
- Georges Ribemont-Dessaignes (1884-1974), français
- Jacques Villon (1875-1963), français
- Alexander Calder (1898-1976), américain
- Jeanne Rij-Rousseau (1870-1956), français
- Léopold Survage (1879-1968), français
- Henry Valensi (1883-1960)
Notes et références
- Également connu sous les appellations « Section d’or » ou « École de Puteaux ».
- Le Salon de la Section d'Or, Octobre 1912, Mediation Centre Pompidou
- La Section d'or, 1912-1920-1925, Cécile Debray, Françoise Lucbert, Musées de Châteauroux, Musée Fabre, exhibition catalogue, Éditions Cercle d'art, Paris, 2000
- Le groupe prit aussi l'initiative d'organiser le Salon de la Section d'or en 1912, appellation suggérée à Duchamp-Villon par le Traité de la Peinture de Léonard de Vinci.
- Jeunes Peintres ne vous frappez pas !, La Section d’Or: Numéro spécial consacré à l’Exposition de la "Section d’Or", première année, n° 1, 9 octobre 1912, pp. 1-2.
- Exhibit catalog for Salon de "La Section d'Or", 1912. Walter Pach papers, Archives of American Art, Smithsonian Institution