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François d'Ivernois{{note|groupe=alpha|texte=François d'Ivernois est également dit {{citation|Sir Francis d'Ivernois}}{{sfn|Stelling-Michaud|1975|p=126}}.}}, est né le {{date de naissance|9 avril 1757}} dans la [[République de Genève]]. Il a le statut de {{citation|citoyen}}{{sfn|Cossy|2009|loc=fiche web}} du fait que ses parents sont des {{citation|bourgeois}} depuis l'acquisition de ce statut en 1748. Son père François-Henri d'Ivernois (1722-1778), est un émigré, né à [[Marvejols]]{{sfn|Karmin|1920|p=4}}, reçu {{citation|habitant}} en {{date-|juillet 1746}} avant son mariage en septembre de la même année avec sa mère Marianne Dehors, une {{citation|native}}{{sfn|Karmin|1920|p=5}}.
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Durant cette même année 1781, il devient secrétaire du Comité des Représentants{{sfn|Stelling-Michaud|1975|p=126}}.
Durant cette même année 1781, il devient secrétaire du Comité des Représentants{{sfn|Stelling-Michaud|1975|p=126}}.

Version du 7 janvier 2019 à 07:54

François d'Ivernois
dit aussi Sir Francis d'Ivernois
Description de cette image, également commentée ci-après
Essai publié à Londres en 1795.
Naissance
Genève
Décès (à 84 ans)
Genève
Nationalité genevoise (1757-1815)
suisse (1815-1842)
Pays de résidence Angleterre (1782-1789)
Angleterre (1792-1814)
Profession
Activité principale
Autres activités
Négociateur
Formation
Distinctions

Compléments

François d'Ivernois (1757-1842), dit aussi Sir Francis d'Ivernois, est un Avocat, auteur (essayiste) et une personnalité politique suisse.

Jeune avocat libéral et démocrate il participe aux évènements de Genève en 1782, considéré comme l'un des meneurs du mouvement des représentants, il est bannis. Émigré en Angleterre il monte le projet et négocie l'installation d'une colonie genevoise en Irlande. Ce projet échoue et il retourne à Genève en 1790 et est élu au Conseil des Deux-Cents. Fervent partisan de l'indépendance et de l'égalité des citoyens il doit de nouveau fuir en 1792.

Il débute cette deuxième émigration en essayant de réaliser le projet de recréer l'académie de Genève aux États-Unis. Après l'échec de cette initiative il devient un ardent contre-révolutionnaire mettant sa plume au service de la couronne ce qui lui vaut d'être fait Knight Bachelor par le roi Georges III en 1796. Il poursuit son activité d'essayiste polémiste contre la France jusqu'à la chute de Napoléon.

Il revient à Genève en 1814 et continue à faire de la politique mais en tant qu'élu au Conseil d'État, poste qu'il occupe jusqu'en 1824.

Biographie

François d'Ivernois[a], est né le dans la République de Genève. Il a le statut de « citoyen »[2] du fait que ses parents sont des « bourgeois » depuis l'acquisition de ce statut en 1748. Son père François-Henri d'Ivernois (1722-1778), est un émigré, né à Marvejols[3], reçu « habitant » en avant son mariage en septembre de la même année avec sa mère Marianne Dehors, une « native »[4].

François d'Ivernois, à 16 ans, lorsqu'il est admis, le , dans les classes supérieurs du collège de Genève[5], il entre en philosophie à 18 ans (1775). À 20 ans, en 1777, il débute ses études de droit à l'Université de Genève. En , l'étudiant en droit, fonde, avec deux associés, une maison d'impression dont l'objectif est l'édition des œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau (la société est liquidée en 1784). Il devient avocat le [1].

Durant cette même année 1781, il devient secrétaire du Comité des Représentants[1].

Banni au début du mois de , François d'ivernois fuit Genève, il passe par Neuchâtel vers le , il y reste quelques jours puis repart pour l'Angleterre. Le , c'est dans le Kent, à Chevening, qu'il écrit au premier ministre, lord Shelburne, pour solliciter une entrevue qui lui permette d'exposer le projet genevois d'implantation d'une colonie d'horlogerie en Angleterre. Le gouvernement britannique, indique que s'installer sur le sol anglais est impossible mais il propose de le faire en Irlande. Car le gouvernement y voit l'opportunité d'augmenter le nombre de protestants, les genevois le sont, dans ce pays à majorité catholique[6].

En 1785, c'est du Royaume-Uni qu'il envoi un courrier à son ami Étienne Dumont, pour lui proposer de rejoindre l'Angleterre pour s'occuper de l'éducation de John Henry Petty, fils de William Petty, ancien premier ministre du Royaume-Uni[7].

Après Paris, il retourne à Genève en 1790. Deux ans plus tard, en 1792, c'est au mois de septembre qu'il est élu au Conseil des Deux-Cents[2]. Partisan et militant de l'indépendance de Genève, qu'il met au-dessus de tout, il est en lutte avec les « égalisateurs » qui ont le soutien de la France révolutionnaire. Cette position l'amène à intégrer le camp des contre-révolutionnaires. Il doit de nouveau se réfugier en Angleterre dès avant la fin de l'année 1792[8].

Le , au palais Saint James à Londres, il est fait Knight Bachelor par le roi Georges III. Cela lui permet de signer ses textes Sir Francis d'Ivernois[9].

Il revient à Genève en 1814 et devient député au congrès de Vienne puis conseiller d'État de 1814 à 1824[2].

Il a publié des travaux à propos de l'état financier de la France sous la République et sous l'Empire et de la mortalité. D'Ivernois a également critiqué le blocus continental mis en place par Napoléon Ier.

François d'Ivernois, meurt le à Genève[2].

Famille d'Ivernois

Les ancêtres de François d'Ivernois, des protestants dénommés « Du Vernois ou Divernois », habitent le village de Coussy en limite des contrefort du massif du Morvan. Dans les années 1568-1570, durant la troisième guerre de Religion ils émigrent dans la principauté de Neuchâtel. Ils sont à Môtiers lorsqu'ils obtiennent la nationalité neuchâteloise en 1577. Le premier couple, identifié comme à l'origine de la branche dont descend François d'Ivernois, est composé de Jean D'Ivernois et de Claudine de Breschard. Quelques générations plus tard, Henry D'Ivernois, né à Marvejols le , émigre à Genève et en devient « habitant » le [3].

Son fils François-Henri, né le , le père de François d'Ivernois, habite à Genève et exerce le métier de marchand grossiste en toiles, comme le lui autorise son statut d'« habitant ». Il se marie, le , avec Marianne Dehors qui dispose du statut de « native » puisqu'elle est la fille d'Augustin Dehors, arrivé à Genève avant sa naissance. Elle descend d'Abraham Picot qui était un beau-frère de Jean Calvin. François d'Ivernois descend donc par sa mère et par son père de familles protestantes qui ont du fuir, à divers reprises, du fait de leur religion[10].

Édition de la collection des œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau

À la mort de Jean-Jacques Rousseau, le , il n'existe pas de publication autorisée de la collection complète de ses œuvres. Seul Marc-Michel Rey avait entrepris ce projet en 1764 mais sans le réussir, les autres tentatives n'avaient pu aboutir[11]. Trois personnages disposants des manuscrits se concertent, deux sont des amis proches du défunt : Pierre-Alexandre DuPeyrou, qui était du projet de 1764, et le pasteur Paul Moultou, amis de plus de vingt ans, le troisième René-Louis de Girardin n'a connu Rousseau que la dernière année de sa vie, lorsqu'il l'a invité à venir chez lui au château d'Ermenonville, peu avant qu'il n'y meurt. Ces trois hommes ont pour des raisons différentes la volonté de défendre sa mémoire et d'assurer l'intégrité et la postérité de son œuvre[12],[13].

C'est Moultou qui rencontre à Genève « trois jeunes investisseurs », Jean-Pierre Basompierre, un libraire genevois, et deux étudiants en droit, François d'Ivernois et Pierre Boin, pour les convaincre de se lancer dans cette entreprise[12]. Durant l'été 1778, François d'Ivernois adresse au Conseil une demande, avec l'autorisation de sa mère qui est également sa tutrice, de dispense d'âge pour « former une société d'imprimerie et de librairie avec le sieur Bassompierre et le sieur Boin, mineur émancipé », qui est acceptée[14]. Les trois jeunes ouvrent une librairie, rue Beauregard située dans un nouveau quartier de Genève, le [15].

Publications

Ouvrages

Liste non exhaustive, ordre chronologique.

Première période : sur Genève

  • Offrande à la liberté et à la paix, par un citoyen de Genève, ou Idées de conciliation adressées à Mr. J.-A. de Luc, en réfutation du mémoire qu'il remit, le 21 aoust 1781, à M. le Cte de Vergennes, Genève, , 167 p. (BNF 30637874).
  • Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève, t. 1, Londres, , 400 p. (lire en ligne).
  • Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève, t. 2, Londres, , 341 p. (lire en ligne).

Deuxième période : contre la France révolutionnaire

  • Réflexions sur la guerre : en réponse aux réflexions sur la paix adressées à Mr Pitt et aux français, Londres, , 50 p. (lire en ligne).
  • La révolution française à Genève : Tableau historique et politique de la conduite de la France envers les genevois depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795, Londres, , 174 p. (lire en ligne).
  • Coup d'oeil sur les assignats et sur l'état où la Convention actuelle laisse les finances à ses successeurs, le 6 septembre 1795, Londres, , 91 p. (BNF 30637866, lire en ligne).
  • Des Révolutions de France et de Genève, Londres, P. Elmsley, , 488 p. (BNF 30637877, lire en ligne).
  • État des finances et des ressources de la République française au 1er janvier, 1796, Londres, W&C Spilsbury, , 133 p. (BNF 37240809, lire en ligne).
  • Histoire de l'administration des finances de la république française pendant l'année 1796, Londres, , 169 p. (lire en ligne).
  • Des causes qui ont amené l'usurpation du général Bonaparte et qui préparent sa chute, Londres, , 299 p. (lire en ligne).
  • Immenses préparatifs de guerre qui eurent lieu en France d'abord après le traité d'Amiens, Londres, Cox, Fils, et Baylis, , 48 p. (lire en ligne).
  • Les recettes extérieures, Londres, P Daponte et Vogel, , 266 p. (lire en ligne).
  • Effets du blocus continental sur le commerce, les finances, le crédit et prospérité des isles britanniques, Londres, Vogel et Schulze, , xxiii (lire en ligne).
  • Exposé de l'exposé de la situation de l'Empire Français, et des comptes de finances publiés à Paris en février et mars 1813, Paris et Genève, J.J. Paschoud, , 183 p. (lire en ligne).
  • A la porte !... ou Le cri du peuple contre l'anonyme qui crie A bas la cabale : par un auteur qui ne craint pas de se montrer à découvert, Paris, Delaunay, , 15 p. (BNF 30637859, lire en ligne).
  • Matériaux pour aider à la recherche des effets passés, présents et futurs du morcellement de la propriété foncière en France, Genève/Paris, J.J. Paschoud, , 57 p. (lire en ligne).
  • Sur la mortalité proportionnelle des peuples, considérée comme mesure de leur aisance et de leur civilisation (tiré de la bibliothèque universelle, septembre et octobre 1833), Genève, Bibliothèque universelle, , 93 p. (lire en ligne).

Correspondances

Notes et références

Notes

  1. François d'Ivernois est également dit « Sir Francis d'Ivernois »[1].

Références

  1. a b et c Stelling-Michaud 1975, p. 126.
  2. a b c et d Cossy 2009, fiche web.
  3. a et b Karmin 1920, p. 4.
  4. Karmin 1920, p. 5.
  5. Karmin 1920, p. 38-39.
  6. J. B. 1962, p. 44-45.
  7. Delisle 1999, p. 175.
  8. Michaud 1858, p. 428.
  9. Karmin 1920, p. 328.
  10. Karmin 1920, p. 5-6.
  11. Birn 1993, p. 127.
  12. a et b Birn 1993, p. 128.
  13. Natale 2014, § 16-17.
  14. Karmin 1920, p. 40-41.
  15. Karmin 1920, p. 42.

Voir aussi

Bibliographie

Sur d'Ivernois

  • Michaud, « Ivernois, François », dans Biographie universelle, ancienne et moderne, Desplaces, (lire en ligne), p. 428-429.
  • Otto Karmin, Sir Francis d'Ivernois, 1757-1842 : sa vie, son œuvre et son temps (précédé d'une notice sur son père, François-Henri d'Ivernois et sur la situation politique à Genève, 1748-1768), Genève, Revue historique de la révolution française et de l'empire, , 730 p. (lire en ligne).
  • J. B., Mémoires et documents, t. XLI, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 493 p. (lire en ligne).
  • Suzanne Stelling-Michaud, Le livre du recteur de l'académie de Genève (1559-1878), t. IV : Notices biographiques des étudiants : H - M, Genève, Librairie Droz, (lire en ligne), p. 126-127.
  • Jean Delisle, « Étienne Dumont, ou l'esprit cartésien au service du jurisconsulte Jeremy Bentham », dans Portraits de traducteurs, University of Ottawa Press, coll. « Regards sur la traduction », (lire en ligne).
  • Bibliothèque de Genève, Papiers François d'Ivernois et papiers Delor-d'Ivernois : 1728-1889 (Catalogue des manuscrits : CH BGE Ms. suppl. 976-1010, Ms. fr. 1299), Genève, Bibliothèque de Genève, coll. « Catalogue des manuscrits », , 42 p. (lire en ligne).

Sur l'édition des œuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau

  • Raymond Birn, « Rousseau et ses éditeurs », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 40, no 1,‎ , p. 120-136 (lire en ligne, consulté le ).
  • Enrico Natale, « Les œuvres de Rousseau hors du livre entre hier et aujourd'hui », Revue d'anthropologie des connaissances, vol. 8, no 4,‎ , p. 725-757 (lire en ligne, consulté le ).

Webographie

Articles connexes

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