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'''Mitiarjuk Attasi Nappaaluk''' (en [[inuktitut]] : ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ), née en 1931 et morte en 2007, est une autrice, sculptrice et enseignante [[Inuits|Inuk]] originaire de [[Kangiqsujuaq]] et connue surtout pour la publication d’un des premiers romans en inuktitut, [[Sanaaq]]. Elle est considérée comme une pionnière de la littérature inuite. |
'''Mitiarjuk Attasi Nappaaluk''' (en [[inuktitut]] : ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ), née en 1931 et morte en 2007<ref>{{Lien web |titre=Nappaaluk, Mitiarjuk {{!}} Littératures inuites ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓪᓚᒍᓯᖏᑦ Inuit Literatures |url=https://inuit.uqam.ca/fr/node/243 |site=inuit.uqam.ca |consulté le=2020-11-29}}</ref>, est une autrice, sculptrice et enseignante [[Inuits|Inuk]] originaire de [[Kangiqsujuaq]] et connue surtout pour la publication d’un des premiers romans en inuktitut, [[Sanaaq]]<ref>{{Lien web |titre=Sanaaq {{!}} Littératures inuites ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓪᓚᒍᓯᖏᑦ Inuit Literatures |url=https://inuit.uqam.ca/fr/node/247 |site=inuit.uqam.ca |consulté le=2020-11-29}}</ref>. Elle est considérée comme une pionnière de la littérature inuite. |
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Les récits de Mitiarjuk sont parfois publiés dans la revue [[Tumivut]], mais son œuvre la plus connue est le roman Sannaq. L’écriture se fait en inuktitut et débute en 1952 alors qu'elle rédige des récits pour le Père Robert Lechat<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Cécile Pachocinski |titre=NAPPAALUK, Mitiarjuk, 2002 Sanaaq, roman translittéré et traduit de l’inuktitut au français par Bernard Saladin d’Anglure |périodique=Études/Inuit/Studies |date=2004 |issn= |lire en ligne=https://doi-org.res.banq.qc.ca/10.7202/013215ar |pages=245 }}</ref>. Suite au départ de Lechat, elle continuera a rédiger son roman au contact du missionnaire Joseph Méeus et terminera la seconde partie du roman encouragée par Saladin d'Anglure qui effectue alors une recherche terrain à Kangiqsujuaq<ref name=":2" />. La seconde partie du roman, rédigé avec Saladin d'Anglure plutôt qu'avec des religieux, laisse place à des sujets qui n'étaient pas abordés dans la première partie tels que la sexualité, la violence conjugale ou les êtres invisibles<ref name=":2" />. Ce n’est qu'en 1984, qu’une première édition est publiée<ref>{{Ouvrage|prénom1=Mitiarjuk|nom1=Nappaaluk|prénom2=Bernard|nom2=Saladin d'Anglure|titre=Sanaaq: Sanaakkut Piusiviningita unikkausinnguangat : mitiarjuup allatangit|éditeur=Association Inuksiutiit Katimajiit : Département d'anthropologie, Université Laval|date=1984|oclc=427118262|lire en ligne=https://www.worldcat.org/title/sanaaq-sanaakkut-piusiviningita-unikkausinnguangat-mitiarjuup-allatangit/oclc/427118262|consulté le=2020-11-25}}</ref>. Il faut attendre 2002 pour qu’une édition en français soit publiée<ref name=":3">{{Article |langue=fr |auteur1=Bernard Saladin d'Anglure |titre=Art inuit : Mythologies fondatrices à la BNQ |périodique=À rayons ouverts |date=Été 2004 |issn= |lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/14433 |pages=30 }}</ref>. La traduction du roman s’est faite sur une période de 20 ans par Saladin d’Anglure. En 2014, une version anglaise est publiée par les Presses de l'Université du Manitoba. |
Les récits de Mitiarjuk sont parfois publiés dans la revue [[Tumivut]], mais son œuvre la plus connue est le roman Sannaq. L’écriture se fait en inuktitut et débute en 1952 alors qu'elle rédige des récits pour le Père Robert Lechat<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Cécile Pachocinski |titre=NAPPAALUK, Mitiarjuk, 2002 Sanaaq, roman translittéré et traduit de l’inuktitut au français par Bernard Saladin d’Anglure |périodique=Études/Inuit/Studies |date=2004 |issn= |lire en ligne=https://doi-org.res.banq.qc.ca/10.7202/013215ar |pages=245 }}</ref>. Suite au départ de Lechat, elle continuera a rédiger son roman au contact du missionnaire Joseph Méeus et terminera la seconde partie du roman encouragée par Saladin d'Anglure qui effectue alors une recherche terrain à Kangiqsujuaq<ref name=":2" />. La seconde partie du roman, rédigé avec Saladin d'Anglure plutôt qu'avec des religieux, laisse place à des sujets qui n'étaient pas abordés dans la première partie tels que la sexualité, la violence conjugale ou les êtres invisibles<ref name=":2" />. Ce n’est qu'en 1984, qu’une première édition est publiée<ref>{{Ouvrage|prénom1=Mitiarjuk|nom1=Nappaaluk|prénom2=Bernard|nom2=Saladin d'Anglure|titre=Sanaaq: Sanaakkut Piusiviningita unikkausinnguangat : mitiarjuup allatangit|éditeur=Association Inuksiutiit Katimajiit : Département d'anthropologie, Université Laval|date=1984|oclc=427118262|lire en ligne=https://www.worldcat.org/title/sanaaq-sanaakkut-piusiviningita-unikkausinnguangat-mitiarjuup-allatangit/oclc/427118262|consulté le=2020-11-25}}</ref>. Il faut attendre 2002 pour qu’une édition en français soit publiée<ref name=":3">{{Article |langue=fr |auteur1=Bernard Saladin d'Anglure |titre=Art inuit : Mythologies fondatrices à la BNQ |périodique=À rayons ouverts |date=Été 2004 |issn= |lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/14433 |pages=30 }}</ref>. La traduction du roman s’est faite sur une période de 20 ans par Saladin d’Anglure. En 2014, une version anglaise est publiée par les Presses de l'Université du Manitoba. |
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Vers la fin des années 1960, elle rédige l'''Encyclopédie inuit de Mitiarjuk'' qui ne sera publié qu'en partie dans la revue de l'[[Institut culturel Avataq |
Vers la fin des années 1960, elle rédige l'''Encyclopédie inuit de Mitiarjuk'' qui ne sera publié qu'en partie dans la revue de l'[[Institut culturel Avataq]], Tumivut<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Les traces de nos pas |périodique=Tumivut |date=Hiver 1993 |issn= |lire en ligne=https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2165114 |pages=1 }}</ref>. Elle est également auteure de plusieurs ouvrages portant sur la culture et la mythologie inuite qui sont utilisés en classe par les élèves du Kativik<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Virginia Paine |titre=MITIARJUK NAPPAALUK |périodique=Bitch Magazine: Feminist Response to Pop Culture |date=mars 2014 |issn=1524-5314 |lire en ligne= |pages=80 }}</ref>. |
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Mitiarjuk a travaillé à l'élaboration d'un dictionnaire inuktitut-français avec le Père Lucien Schneider<ref name=":2" />. |
Mitiarjuk a travaillé à l'élaboration d'un dictionnaire inuktitut-français avec le Père Lucien Schneider<ref name=":2" />. |
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Biographie de Mitiarjuk Nappaaluk sur [https://inuit.uqam.ca/fr/node/243 inuit.uqam.ca]. |
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[http://www.isuma.tv/bernardsaladindanglure/mitiarjuk Émission de Femme d'aujourd'hui portant sur Mitiarjuk (1977)] |
[http://www.isuma.tv/bernardsaladindanglure/mitiarjuk Émission de Femme d'aujourd'hui portant sur Mitiarjuk (1977)] |
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Version du 29 novembre 2020 à 17:42
Naissance | |
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Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Distinctions |
Membre de l'Ordre du Canada National Aboriginal Achievement Awards (en) |
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Mitiarjuk Attasi Nappaaluk (en inuktitut : ᒥᑎᐊᕐᔪᒃ), née en 1931 et morte en 2007[1], est une autrice, sculptrice et enseignante Inuk originaire de Kangiqsujuaq et connue surtout pour la publication d’un des premiers romans en inuktitut, Sanaaq[2]. Elle est considérée comme une pionnière de la littérature inuite.
Biographie
Mitiarjuk est née en 1931 à Kangiqsujuaq, au nord du Québec, dans ce qui est aujourd’hui connu comme étant le Nunavik. Étant l'aînée de la famille et comme elle a des soeurs mais pas de frères, elle apprend très jeune à faire des tâches qui sont habituellement réservées aux hommes[3]. Par exemple, elle apprend la chasse et la pratique parfois seule, ce qui n'est pas commun pour une femme Inuk. Pendant sa jeunesse, elle ne fréquente pas l’école des missionnaires, ce qui aurait permis moins d’interférences culturelles dans son écriture[3]. Elle apprend plus tard l’écriture syllabique inuktitute au contact des missionnaires catholiques[4]. À l'âge de 16 ans, elle épouse Naalak Nappaaluk, avec qui elle a sept enfants, dont deux mort en bas âge, en plus d'en adopter deux autres[5].
À la demande du missionnaire oblat Robert Lechat, elle débute dès les années 1950 l’écriture de récits racontant le quotidien de sa communauté[6]. En 1961 elle fait la connaissance de l’anthropologue Bernard Saladin d’Anglure avec qui elle travaille plus étroitement en 1965 alors que l’anthropologue passe un peu plus d'un an au Nunavik[4]. Au début des années 1970, Saladin d'Anglure rédige une thèse de doctorat intitulée Sanaaq, récit esquimau composé par Mitiaryuk dans le cadre d'un doctorat en ethnologie de l'École pratique des hautes études à Paris. Mitiarjuk et lui collaborent pendant de nombreuses années.
Ayant des problèmes de santé, Mitiarjuk doit passer deux longs séjours dans le sud du Québec[3]. Elle a enseigné la culture inuite et l’inuktitut tant aux missionnaires qu'aux habitants (Nunavimmiut) du Kativik[7].
Mitiarjuk meurt le 30 avril 2007 dans le village où elle est née.
Oeuvres
Les récits de Mitiarjuk sont parfois publiés dans la revue Tumivut, mais son œuvre la plus connue est le roman Sannaq. L’écriture se fait en inuktitut et débute en 1952 alors qu'elle rédige des récits pour le Père Robert Lechat[8]. Suite au départ de Lechat, elle continuera a rédiger son roman au contact du missionnaire Joseph Méeus et terminera la seconde partie du roman encouragée par Saladin d'Anglure qui effectue alors une recherche terrain à Kangiqsujuaq[7]. La seconde partie du roman, rédigé avec Saladin d'Anglure plutôt qu'avec des religieux, laisse place à des sujets qui n'étaient pas abordés dans la première partie tels que la sexualité, la violence conjugale ou les êtres invisibles[7]. Ce n’est qu'en 1984, qu’une première édition est publiée[9]. Il faut attendre 2002 pour qu’une édition en français soit publiée[10]. La traduction du roman s’est faite sur une période de 20 ans par Saladin d’Anglure. En 2014, une version anglaise est publiée par les Presses de l'Université du Manitoba.
Vers la fin des années 1960, elle rédige l'Encyclopédie inuit de Mitiarjuk qui ne sera publié qu'en partie dans la revue de l'Institut culturel Avataq, Tumivut[11]. Elle est également auteure de plusieurs ouvrages portant sur la culture et la mythologie inuite qui sont utilisés en classe par les élèves du Kativik[12].
Mitiarjuk a travaillé à l'élaboration d'un dictionnaire inuktitut-français avec le Père Lucien Schneider[7].
Dans les années 1960 et 1970, elle réalise des sculptures sur pierre pour lesquelles elle se mérite différents prix[réf. nécessaire].
En 1992 est publié le texte L'histoire de Tukirqiq dans la revue Tumivut[13].
En 2004, certaines de ses œuvres sont présentées lors d’une des dernières expositions à avoir lieu dans l’édifice Saint-Sulpice de la Bibliothèque nationale du Québec[10]. Intitullée Mythologies fondatrices, l'exposition est organisée par Bernard Saladin d'Anglure dans le cadre du festival Présence autochtone.
Musées et collections publiques
- Institut culturel Avataq
- Musée de la civilisation[14]
- Musée national des beaux-arts du Québec[15]
- Winnipeg Art Gallery
Récompenses et distinctions
- Prix national d'excellence décerné aux Autochtones en 1999[16]
- Diplôme honorifique de l'Université McGill en 2000
- En 2001, l'UNESCO a honoré ses œuvres littéraires lors d'une conférence internationale des écrivains autochtones à Paris[17]
- En 2004, elle a été nommée membre de l'Ordre du Canada[18]
Notes et références
- « Nappaaluk, Mitiarjuk | Littératures inuites ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓪᓚᒍᓯᖏᑦ Inuit Literatures », sur inuit.uqam.ca (consulté le )
- « Sanaaq | Littératures inuites ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓪᓚᒍᓯᖏᑦ Inuit Literatures », sur inuit.uqam.ca (consulté le )
- Solange Lapierre, « Sanaaq, premier roman inuit », Circuit / Société des traducteurs du Québec, , p. 20 (lire en ligne)
- Thierry Bissonnette, « La parole venue au froid », Le soleil, , p. D6 (lire en ligne)
- Francon, G. et Desjardins, A.. (1977). Femme d’aujourd’hui, Mitiarjuk: femme inuit du Québec arctique [émission télévisuelle]. Lieu de production : Radio-Canada.
- Didier Fessou, « Querelle d’Inuits », Le soleil, , B3 (lire en ligne)
- Caroline Montpetit, « Mitiarjuk Nappaaluk - Désert blanc », sur Le Devoir, (consulté le )
- Cécile Pachocinski, « NAPPAALUK, Mitiarjuk, 2002 Sanaaq, roman translittéré et traduit de l’inuktitut au français par Bernard Saladin d’Anglure », Études/Inuit/Studies, , p. 245 (lire en ligne)
- Mitiarjuk Nappaaluk et Bernard Saladin d'Anglure, Sanaaq: Sanaakkut Piusiviningita unikkausinnguangat : mitiarjuup allatangit, Association Inuksiutiit Katimajiit : Département d'anthropologie, Université Laval, (OCLC 427118262, lire en ligne)
- Bernard Saladin d'Anglure, « Art inuit : Mythologies fondatrices à la BNQ », À rayons ouverts, , p. 30 (lire en ligne)
- « Les traces de nos pas », Tumivut, , p. 1 (lire en ligne)
- (en) Virginia Paine, « MITIARJUK NAPPAALUK », Bitch Magazine: Feminist Response to Pop Culture, , p. 80 (ISSN 1524-5314)
- Mitiarjuk, « L'histoire de Tukirqiq », Tumivut, , p. 22 (lire en ligne)
- « Mitiarjuk Nappaaluk | Collection Musée de la civilisation », sur collections.mcq.org (consulté le )
- « Mitiarjuk Nappaaluk | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
- « Saviez-vous que ? », Rencontre, , p. 21 (lire en ligne)
- (en) Margery Fee, « Mitiarjuk Nappaaluk », sur thepeopleandthetext.ca, (consulté le )
- « Mme. Mitiarjuk Attasie Nappaaluk », sur https://www.gg.ca (consulté le )
Voir aussi
Lien externe
Biographie de Mitiarjuk Nappaaluk sur inuit.uqam.ca.
Émission de Femme d'aujourd'hui portant sur Mitiarjuk (1977)