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* [[Marcus Junius Brutus|Brutus]], fils adoptif de César.
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== Analyse ==
== Analyse ==

Version du 30 novembre 2021 à 20:07

Astérix gladiateur
4e album de la série Astérix
Logo de l'album.
Logo de l'album.

Scénario René Goscinny
Dessin Albert Uderzo

Personnages principaux Astérix, Obélix, Assurancetourix
Lieu de l’action Armorique
Rome

Éditeur Dargaud
Première publication en album : 1964
ISBN 2012101364
Nombre de pages 48

Prépublication
Albums de la série

Astérix gladiateur est le quatrième album de la série de bande dessinée Astérix de René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin), prépublié dans Pilote du no 126 () au no 168 () et publié en 1964.

Il a été originellement tiré à 60 000 exemplaires et, en 1985, il a été adapté en dessin animé (sous le titre Astérix et la Surprise de César, qui combine des intrigues d'Astérix gladiateur et Astérix légionnaire).

Synopsis

Au camp romain de Petibonum, les Romains dirigés par le centurion Gracchus Nenjetépus reçoivent la visite du préfet des Gaules Caligula Alavacomgetepus. Celui-ci leur annonce qu'il part en congé à Rome et qu'il vient chercher un beau cadeau pour César : il compte lui offrir un des irréductibles Gaulois. Le centurion pense d'abord que le barde Assurancetourix, qui est le moins agressif, serait le candidat le plus inoffensif.

Parallèlement, au village des Gaulois, Assurancetourix décide d'aller faire un tour en forêt. Obélix ne veut pas et Assurancetourix est flatté jusqu'à ce qu'Obélix lui dise que son chant fait fuir les sangliers. Dans un premier temps, certains Romains envoyés pour capturer Assurancetourix sont repoussés par son chant, puis ils parviennent à s'approcher de lui en se mettant du persil dans les oreilles, et ils l'enlèvent. Cependant, un jeune villageois, Keskonrix, les a vus et va vite prévenir le reste du village. Le village averti livre bataille dans le camp de Petibonum. Astérix, qui ne trouve pas Assurancetourix, questionne le centurion qui répond que le barde n'est plus là : il est dans une galère en direction de Rome pour être offert à César.

Astérix et Obélix décident de partir pour Rome afin d'aller sauver leur barde. Ils trouvent un bateau, lui font signe de s'arrêter et tombent sur le navire d'Épidemaïs, un marchand phénicien. En mer, ils rencontrent des pirates mais les battent aisément.

À Rome, le préfet Caligula Alavacomgetepus se présente à César et lui offre son cadeau ; César le remercie et dit qu'il peut se retirer, puis va appeler Caïus Obtus, le laniste (dresseur de gladiateurs), pour lui demander s'il peut faire d'Assurancetourix un gladiateur. Obtus répond que non et César décide alors de jeter le barde aux lions.

À leur arrivée à Rome, Astérix et Obélix essaient de trouver un endroit où l'on pourrait les renseigner et se dirigent vers un restaurant gaulois. Ils font la connaissance de Plaintcontrix, un Gaulois qui s'est installé à Rome depuis longtemps et qui essaie de faire des économies pour ouvrir un restaurant romain à Lutèce. Astérix lui dit qu'ils sont à la recherche d'un barde gaulois offert en cadeau à César. Plaintcontrix, discret, leur donne rendez-vous le soir chez lui. Astérix et Obélix vont visiter les thermes où ils se font remarquer par Caïus Obtus, toujours à la recherche de gladiateurs prometteurs. En effet, aux thermes Obélix fait un plongeon dans une piscine et en vide toute l'eau, et Astérix assomme le masseur en disant que c'est celui-ci qui l'a frappé le premier.

Le soir venu, Astérix et Obélix vont retrouver Plaintcontrix chez lui, dans son insula. Après s'être trompé de porte et en avoir cassé plusieurs, Obélix brise la porte de Plaintcontrix qui les fait entrer, les installe et leur explique qu'il a entendu parler d'un barde que le préfet a apporté à César et que celui-ci sera jeté aux lions lors des prochains jeux du cirque. Astérix dit qu'ils vont le délivrer, mais Plaintcontrix répond que le barde est dans une cellule du cirque d'où l'on ne s'évade pas et les met en garde contre Caïus Obtus qui cherche des hommes pour les jeux de cirque. Une fois sortis de chez Plaintecontrix, les Gaulois sont attaqués par deux hommes de Caïus Obtus mais les battent.

Le lendemain matin, après avoir passé la nuit dans une auberge près du cirque, ils rencontrent un Romain qui demande du persil pour se protéger du chant d'un prisonnier. Astérix comprend qu'il parle d'Assurancetourix, et Obélix obtient innocemment le numéro du cachot où le barde est enfermé. La première tentative des Gaulois pour sauver leur ami échoue : ils découvrent qu'Assurancetourix a été transféré dans un sous-sol inférieur. Astérix va demander conseil à Plaintcontrix qui leur rappelle que les seules personnes autorisées à entrer au cirque sont les condamnés, les lions et les gladiateurs. La nouvelle parvient jusqu'à Caïus Obtus, qui apprend que les deux Gaulois ont essayé de délivrer le barde et va demander du personnel pour capturer ces Gaulois, mais cela ne fonctionne pas, car Astérix et Obélix les battent aussi.

Caïus Obtus fait placarder dans toute la ville des avis de recherche de 10 000 sesterces à qui lui ramènera les Gaulois. Astérix vient justement de trouver une idée : se faire passer pour des gladiateurs. Après avoir été pris en embuscade par le public (qu'ils ont battu), lui et Obélix trouvent Caïus Obtus dans la salle de bain. Caïus est d'abord terrifié, mais les Gaulois annoncent qu'ils sont prêts à être gladiateurs. Ravi, Caïus Obtus les invite chez lui pour signer ses contrats, et ceci fait, les Gaulois suivent le dresseur de gladiateurs Briseradius qui les emmène dans la caserne des gladiateurs pour qu'ils s'entraînent. Astérix et Obélix battent Briseradius aisément et irritent Caïus Obtus en invitant les autres gladiateurs à jouer à des jeux idiots (dont la règle implique qu'ils ne doivent répondre à des questions sans dire oui, non, noir ou blanc, sinon ils ont perdu). Plus tard, comme Caïus Obtus présente son programme à César, les Gaulois sortent faire un tour en ville. À la veille des jeux, comme les autres gladiateurs ne veulent pas se battre, Astérix leur promet qu'ils n'auront pas à le faire. Ensuite, Astérix et Obélix convainquent un garde de les emmener voir Assurancetourix et informent ce dernier de leur intention de le libérer ainsi que les gladiateurs.

Le lendemain, les jeux du cirque s'ouvrent en présence de César et de son fils adoptif Brutus. Pendant les courses de chars, Astérix et Obélix remplacent un conducteur de char qui vient de tomber malade après avoir bu du vin et grâce aux explications d'Astérix, ils parviennent à gagner la course. Assurancetourix est ensuite jeté aux lions mais son chant les terrifie et fait également fuir le public. Obtus essaie de calmer César qui est en colère face au fiasco du spectacle. Une fois que les gladiateurs se sont présentés à César, Astérix leur demande de jeter leurs armes et explique leur nouveau jeu : un personnage au centre doit poser des questions et les autres doivent répondre sans dire oui, non, blanc ou noir, sinon ils ont perdu. Cela fait enrager César qui leur ordonne de se battre. Astérix, pour tenir sa promesse aux gladiateurs, répond à César que s'il veut des combats, il doit envoyer une patrouille romaine contre Obélix et lui. César envoie sa garde qui est aisément vaincue par les deux Gaulois. Le public apprécie et César, voyant cela, déclare les Gaulois vainqueurs et leur dit qu'il leur accordera ce qu'ils désirent en récompense. Astérix répond qu'il veut que César rende la liberté à leur barde, ainsi qu'aux gladiateurs (César accepte). Il lui demande enfin de leur prêter Caïus Obtus pour les raccompagner en Gaule et le renvoyer ensuite. César accepte au grand dam de ce dernier.

Peu de temps après, les Gaulois retrouvent Épidemaïs au port. Ils montent sur son bateau et Astérix dit à Épidemaïs que Caïus Obtus est une surprise pour les associés-rameurs de l'embarcation. Astérix dit à Caïus Obtus surpris qu'il va ramer jusqu'en Gaule pour le punir d'avoir gagné sa vie sur les muscles des autres. Seulement, quand Assurancetourix propose de lui chanter quelque chose, Caïus Obtus a tellement peur qu'il rame à toute vitesse. Après un bref voyage, les Gaulois arrivent enfin chez eux et, pour tenir sa promesse envers César, Astérix demande à Épidemaïs de ramener Obtus chez lui. Les villageois célèbrent ensuite le retour des trois Gaulois avec un banquet, Assurancetourix étant comme toujours ligoté et bâillonné pour ne pas chanter.

Personnages principaux

  • Barbe-Rouge (non nommé), chef des pirates,
  • Triple-Patte (non nommé), pirate unijambiste disant des citations latines,
  • Baba (non nommé), vigie des pirates (on entend juste sa voix) ;

Analyse

Premières rencontres

  • Pour leur quatrième aventure, les Gaulois découvrent Rome pour la première fois.
  • Assurancetourix, barde au chant insupportable, est offert en cadeau à Jules César au même titre qu'un bibelot. Il chante des parodies de chansons françaises.
  • Caligula Alavacomgetepus, préfet des Gaules, est une caricature du journaliste, dessinateur humoristique et romancier George Fronval[1],[2].
  • Le centurion Gracchus Nenjetépus apparaîtra dans l'album suivant, Le Tour de Gaule d'Astérix.
  • Agecanonix apparaît sans être nommé, lorsque Obélix cherche un remplaçant pour gérer ses menhirs durant son absence et qu'il trouve le vieillard tremblotant. S'il réapparaît discrètement dans des aventures suivantes, il ne sera nommé et ne deviendra un personnage à part entière que dans Astérix aux Jeux olympiques.
  • Les Gaulois font la connaissance de Plaintcontrix, restaurateur gaulois installé à Rome, que l'on retrouvera dans Astérix en Corse, et d'Épidemaïs, marchand phénicien, que l'on retrouvera dans plusieurs albums.
  • C'est aussi la première rencontre avec les pirates. Le chef à la barbe rousse (Barbe-Rouge) et le vieux latiniste distingué (Triple-Patte) sont déjà présents, sans être nommés. La vigie (Baba, également non nommé) qui avale les « r » quand il parle n'apparaît pas, même si trois répliques portent sa signature. Au départ, il s'agissait d'une simple plaisanterie des auteurs envers leurs collègues Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon, en parodiant leurs personnages de Barbe-Rouge. Mais ces pirates comiques deviendront finalement des personnages récurrents de la série, apparaissant à presque tous les albums suivants, rencontrant un grand succès auprès des lecteurs.
  • Caïus Obtus, propriétaire dresseur de gladiateurs (il est laniste), lorsqu'il examine Assurancetourix afin d'en faire potentiellement un gladiateur, apparaît pour la seule et unique fois vêtu différemment de la suite de l'album, en toge blanche et cape rouge, sous lesquels il apparaît dans le dessin animé Astérix et la Surprise de César.
  • Brutus, fils adoptif de César, apparaît pour la première fois dans cet album ; il réapparaîtra dans plusieurs albums par la suite : La Zizanie, Le Devin, Le Fils d'Astérix et La Fille de Vercingétorix. Il a les traits de l'acteur Tony Curtis.

Villes et lieux traversés

Citations latines

  • Alea jacta est (Le sort en est jeté) : phrase prononcée par Gracchus Nenjetépus menacé par Astérix.
  • Vanitas vanitatum et omnia vanitas (Vanité des vanités et tout est vanité) : phrase prononcée par le pirate Triple-Patte.
  • Tu quoque fili ! (Toi aussi, mon fils !) : phrase prononcée par César adressée à Brutus pour qu'il l'applaudisse lui aussi (parodiant celle célèbre criée par ce même César, voyant son fils le poignarder, lors de la conjuration visant à l'assassiner) ;
  • Plaudite, cives (Applaudissez, citoyens) : cri lancé pour que la foule du cirque applaudisse.
  • Veni, vidi, et je n'en crois pas mes yeux !, phrase prononcée par César en colère, parodiant Veni, vidi, vici (Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu).
  • Ave César, morituri te salutant (Salut César, ceux qui vont mourir te saluent) : phrase prononcée par les gladiateurs du cirque saluant César.

Chansons

Durant l'album, le barde Assurancetourix chante à plusieurs reprises :

  • Ils ont des casques ailés, vives les Celtes, parodie de Ils ont des chapeaux ronds, vives les Bretons de la chanson Vive la Bretagne ;
  • Massilia de mes amours, parodie de la chanson Rossignol de mes amours de Luis Mariano ;
  • Il était une petite galère, parodie de la chanson Il était un petit navire ;
  • Menhir montant, parodie de la chanson Ménilmontant de Charles Trénet ;
  • C'est le petit vin blanc, qu'on boit sous les dolmens, parodie de la chanson Ah ! Le petit vin blanc ;
  • Salut, ô mon dernier latin, parodie de la chanson Salut ô mon dernier matin, tirée de Faust de Charles Gounod ;
  • Jolie fleur de patricien, parodie de la chanson Jolie fleur de papillon d'Annie Cordy.

Culture romaine

  • Afin de représenter la Rome antique, les auteurs se sont principalement basés sur La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire, écrit en 1939 par Jérôme Carcopino, et Histoire de Rome, écrit en 1934 par André Piganiol[3]. Grâce à leur documentation, ils nous montrent cette ville dans le mélange de réalisme et de liberté prise avec l'histoire qui les caractérise. Cela se remarque tant dans les dessins, où dominent les teintes bleutées, que dans le texte, riche en référence culturelle.
  • La Rome d'Astérix, bien que représentant la Ville Éternelle comme elle était dans l'Antiquité, symbolise aussi la grande ville moderne, élevée au rang métropolitain[4]. On découvre ainsi une ville gigantesque, très urbanisée, densément peuplée avec des Habitations Latines Mélangées (parodiant les HLM français), consumériste et hiérarchisée en classes.
  • Elle représente aussi un lieu emblématique culturel comme ceux d'aujourd'hui, attirant des touristes du monde entier. C'est montré dans l'album lorsque les héros visitent la ville au milieu de Grecs, des Gaulois et des Égyptiens (dont l'un dégrade les monuments en écrivant des hiéroglyphes graffitis sur une colonne). On voit d'ailleurs des commerçants vendre des figurines évoquant l'art romain, comme on en trouve beaucoup de nos jours dans les zones touristiques de Rome.
  • Pour la première fois, les auteurs parodient le fameux proverbe romain « tous les chemins mènent à Rome ». Quand les deux Gaulois font du bateau-stop pour se faire emmener par Épidemaïs jusqu'à Rome, ils indiquent avec leurs pouces des directions opposées. Peu importe la direction, puisque tous les chemins y mènent.
  • Astérix et Obélix découvrent dans cet album les thermes romains, qui sont loin de les détendre. Après s'être changés dans l'apodyterium (vestiaire), ils commencent par le sudatorium (salle de transpiration humide, équivalent du hammam actuel), suivi du caldarium (bains chauds), où les températures ambiantes ne leur conviennent pas. Obélix se précipite donc dans le frigidarium (bains froids) afin de s'y rafraîchir, tandis qu'Astérix subit une vigoureuse séance de massages. Des thermes peuvent aussi comporter une natatio (bassin à température ambiante, pouvant être à ciel ouvert), un tepidarium (bains tièdes) et un laconicum (salle de transpiration sèche).
  • On voit aussi comment sont organisés les logements romains. D'une part avec l'insula, édifice servant alors d'immeuble d'habitation, composée d'appartements à louer. À l'entrée, une pancarte annonce que "l'ostiaria se trouve dans l'escalier", nom (issu du latin ostiarius, ce qui signifie « portier » ou « garde des portes ») équivalent ici à l'actuel concierge. De même qu'une pancarte incitant à essuyer ses caligae fait référence aux actuelles chaussures, que l'on doit essuyer à l'entrée d'un bâtiment que l'on veut garder propre. En haut, on découvre l'appartement de Plaintcontrix, au confort spartiate, composé d'un cubiculum (chambre), une culina (cuisine) et un triclinium (salle de réception ou salle à manger). D'une autre avec la domus de Caïus Obtus antique. L'occasion pour les héros de découvrir la cuisine romaine, allongés dans des lits (« lectus triclinaris »), disposés en U autour de la table où ils se servent de la nourriture.
  • Quant aux rues, elles fourmillent de monde, avec des habitants de différentes classes sociales, aux multiples origines, illustrant l'aspect cosmopolite de la ville. Les piétons circulent entre les trottoirs par des passages surélevés leur étant destinés, comme c'était souvent le cas dans les villes romaines. Ces rues sont ponctuées de tabernae (boutiques) et de fontaines romaines, alimentées par le système hydrographique de la ville.

Notes et références

  1. L'encyclopédix : Alavacomgetepus Caligula.
  2. Asterix.com : Caligula Alavacomgetepus.
  3. Sous la direction de Carine Picaud, Astérix de A à Z
  4. Stefano Adamo, "Deux civilisations à contresens", extrait d'Astérix chez les philosophes, p. 44-45

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes