Thierry Casasnovas
Genre | Conseils en alimentation et en hygiène de vie, |
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Naissance |
Pyrénées-Orientales, France |
Nationalité | Français |
Vidéos populaires |
Soignez définitivement l'arthrose en 30 min Un jus pour « maigrir », c'est un jus pour éliminer Aloe vera , la plante « miraculeuse » |
Nombre d'abonnés | 500 000 (août 2020) |
Site internet | regenere.org |
Chaîne | Regenere / Thierry Casasnovas |
Thierry Casasnovas, né le dans les Pyrénées-Orientales en France, est un vidéaste web adepte notamment du crudivorisme et du jeûne. Il est l'auteur de plus de mille vidéos diffusées depuis sur YouTube et totalisant en plus de 92 millions de vues, dans lesquelles il donne des conseils en matière de santé et nutrition, se fondant en partie sur son expérience personnelle et faisant référence à la naturopathie et à l'hygiénisme. Il organise également des stages via son association Régénère, qui commercialise en ligne divers objets et produits, en particulier des extracteurs de jus, dont les ventes génèrent un chiffre d'affaires jugé important.
Il déclare avoir guéri de maladies comme la tuberculose ou l'hépatite C en adoptant une alimentation crue et vivante, et affirme qu'il est également possible de guérir ainsi du cancer. Alors qu'il est régulièrement considéré comme « le chef de file du crudivorisme », certains journaux le qualifient pour leur part de « gourou », et il est suivi depuis par la Miviludes qui indique que des centaines de signalements lui sont parvenus, sans pour autant qu'aucune plainte ne soit déposée contre lui.
La Miviludes lui reproche de recommander une alimentation crue et l'arrêt des traitements médicaux en cas de pathologies. Thierry Casasnovas reconnaît « peut-être un peu de zèle » à ses débuts, en , mais affirme avoir évolué. Il se défend également d'être un « gourou », rappelant qu'il ne cesse de répéter dans ses vidéos que « la guérison advient du respect des paramètres essentiels à la santé mais jamais d’un individu ou guérisseur ».
Biographie
Thierry Casasnovas affirme qu'il a été gravement malade entre 2001 et 2007, souffrant d'hépatite C, de tuberculose avancée, de pancréatite aiguë[1],[2], d'infection à la salmonelle, de dépression, et qu'il a connu plusieurs arrêts cardiaques. Il aurait vu dans l'alimentation crue « sa dernière chance »[3].
En 2014, Rue89 qualifie Thierry Casasnovas de « star du "manger cru" sur YouTube malgré son discours douteux »[4], et pour 20 Minutes, il est devenu en quelques années « le chef de file du crudivorisme, cette tendance à ne manger que des aliments crus pour recouvrer ou rester en bonne santé, selon lui »[3]. Dans un article de , L'Express estime que la chaîne Youtube de Thierry Casasnovas est « l'une des plus populaires dans le domaine » avec 165 800 abonnés, 1 063 vidéos et 45 millions de vues[5],[6]. En , dans un article intitulé « YouTube, vitrine des charlatans ? », l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (UNADFI) considère que Thierry Casasnovas est devenu une « véritable référence santé sur YouTube »[7].
En 2019, Thierry Casasnovas organise la seconde édition des « Rencontres de la régénération », un festival sur le crudivorisme qui réunit cette année-là plusieurs centaines de personnes[8], il y invite Dieudonné. Conspiracy Watch indique que « dans une de ses vidéos en live datée du 7 janvier 2020, Casasnovas exécute une quenelle, se remémorant l’époque où il fréquentait des églises chrétiennes »[9],[10].
Il est élu conseiller municipal aux élections municipales de 2020 à Taulis. Il obtient 24 voix (soit 71 % des exprimés) et est élu dès le premier tour, étant donné qu'il y a autant de candidats que de sièges à pourvoir[11].
Formation
Thierry Casasnovas affirme s'être formé en autodidacte grâce à Internet, puis être parti aux États-Unis suivre deux formations au sein de l'institut Bernard Jensen et de l'école de Robert Morse, deux écoles américaines de naturopathie, qui s'appuient selon lui « sur une longue tradition de naturopathie et d’hygiénisme »[12]. D'après Rue89, il est possible de voir dans une vidéo de Thierry Casasnovas que sa bibliothèque comporte des publications proches de la théorie hygiéniste d’Herbert M. Shelton[13]. Selon Rue89, Thierry Casasnovas « aime lancer pêle-mêle de nombreux termes techniques qui donnent l’impression d’un très grand savoir scientifique »[13], et Romain Scotto, journaliste à 20 Minutes, affirme que Thierry Casasnovas « ne possède pas de formation scientifique »[3].
Crédo diététique
Thierry Casasnovas propose de consommer « majoritairement des fruits et légumes, majoritairement crus »[13], sachant que selon lui, « il existe des lois biologiques pour le vivant, y compris pour l’homme. Le non respect de ces lois entraîne des déséquilibres que l’on appelle maladies. Nous ne respectons pas ces lois parce qu’elles ne nous ont jamais été apprises. Le simple respect de ces lois permet spontanément un retour progressif à l'état de santé. »[12].
Une enquête du Parisien présente Thierry Casasnovas et son crédo ainsi : « "Thérapeute", sans diplôme médical, il sous-entend qu'un régime cru, à base de fruits, de légumes et de jus frais, peut guérir le cancer ou l'autisme. Ce changement d'alimentation lui aurait même permis de soigner « sa tuberculose, son hépatite, pancréatite et sa toxicomanie » ! »[14].
Selon Rue89, Thierry Casasnovas estime que la totalité des pathologies humaines découlent de l'alimentation et des conditions de vie, que ce soit le cancer ou la sclérose en plaques en passant par l'obésité et la dépression. Les maladies seraient le symptôme de la présence en sur-nombre de « toxines » et produits acides dans le corps, et le remède serait de consommer des fruits et des légumes crus, afin de détoxifier et désacidifier le corps. L'assimilation de ces fruits et légumes serait optimisée s'ils sont consommés sous forme de jus[13].
Thierry Casasnovas affirme qu'« on vit une époque de perversion totale ». Il considère que l'espèce humaine mange actuellement tout au long de sa vie des aliments qui ne sont pas faits pour elle. Il juge par exemple que le lait est un « poison pour le corps humain ». Il déclare que manger « majoritairement des fruits et des légumes, majoritairement crus », est « ce qui a été prévu pour nous ». Il propose de ne pas faire de traitement en fonction de symptômes, mais de pratiquer un seul traitement : la « régénération des organes »[13].
D'après Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l'Institut Pasteur de Lille, cité par Rue89, l'acidité dont parle Thierry Casasnovas fait référence à l'équilibre acido-basique du sang, qui est un élément effectivement très important. Mais selon Jean-Michel Lecerf, seul le cas extrême d'une alimentation essentiellement carnée et sans aucun fruit et légume peut conduire à un léger déséquilibre, tandis que manger « uniquement des fruits et légumes, c'est n'importe quoi, c'est de l'antinutrition »[13].
Concernant son projet de vendre des extracteurs de jus et des machines d'irrigation colonique dans le monde entier, Thierry Casasnovas déclare : « Pour moi c’est un projet formidable qui peut changer la face du monde, parce que si on change la flore intestinale des gens, si on nettoie les intestins, c'est tout le psychisme qui va changer et je vois là un outil de transformation radical de l’état du monde actuel par un changement individuel de l'état de notre cerveau, de notre réel cerveau »[4].
Thierry Casasnovas déclare que « le cancer, c’est rien de très grave ». Il préconise de manger des fruits et des légumes, « parce que c’est la nourriture qui est faite pour toi », de prendre du temps pour se reposer, et d'arrêter de se « surstimuler ». Il déclare : « Il s’agit juste, quand tu as des cellules cancéreuses, d'arrêter de les nourrir uniquement avec des produits toxiques ». Selon Rue 89, il propose de renoncer à la chimiothérapie, affirmant que la chimiothérapie « ajoute de la toxicité à la toxicité de notre corps »[13].
Autres crédos
Une autre vidéo de l'intéressé, datant de , reprend à son compte les données provenant d'une étude allemande publiée en décembre 2013 dans la revue médicale Forschende Komplementärmedizin (de)[15] dont le contenu se base notamment sur les préceptes du « jeûne sec[note 1],[16] » originellement essaimés en Russie et en Bouriatie par le Dr Sergeï Filonov[17], lui-même élève et émule du Dr Youri Sergueïevitch, fondateur du sanatorium de Goriatchinsk et promoteur en Ex-Union soviétique du « jeûne thérapeutique[18],[19] ». Dans cette vidéo en libre accès streaming, Thierry Casasnovas poursuit son argument en y affirmant — sans pour autant fournir quelque élément de preuve tangible — qu'un « ami à lui » se serait « guéri d’une tumeur du côlon » après avoir observé « un jeûne sec de 21 jours[20] ».
Activité commerciale et bénévole
En , Thierry Casasnovas affirme que son association Régénère à but non lucratif ne perçoit sur l'activité commerciale de vente d'extracteurs de jus qu'« une petite commission » qui permet à l'association de vivre[4],[note 2]. Il affirme également ne pas toucher de revenus publicitaires des vidéos postées sur YouTube, « pour des raisons éthiques »[12].
Fin 2014, Nicolas Wailer, directeur du Groupe Altra et ancien partenaire de l'association Régénère avec laquelle il s'est brouillé, dit avoir été chargé de l'aspect commercial de l'activité de Thierry Casasnovas qui ne souhaitait pas « apparaître comme quelqu’un dans le commerce », et indique que les produits en vente rapporteraient plusieurs centaines de milliers d'euros[4]. Il fournit des documents montrant que les ventes des produits, notamment les extracteurs de jus, ont rapporté « plus de 210 000 euros de commissions à l'association pour les seuls cinq mois de février à mai 2014 » et que, pour le mois de , 893 extracteurs ont été vendus, rapportant une commission à l'association de « 40 000 euros » pour ce seul mois[4]. D'après Rue 89, un extracteur de jus vendu sur le site de Thierry Casasnovas coûte environ 300 euros[13], pour un coût d'achat en Corée d'environ 150 euros, avec une commission pour l'association « d’au moins 36 euros nets »[4].
Thierry Casasnovas répond qu'il est dirigeant bénévole de Régènère et déclare : « il n’y a pas d’histoire d’argent sinon celle d’une association à but non lucratif employant (directement en salariat ou indirectement sous forme de contrats externes) douze personnes » et qui utilise l'argent « pour offrir gratuitement »[4],[12]. Il affirme également n'avoir « jamais été inquiété par la Justice, ni de France ni d’ailleurs » pour la raison que « le don gratuit de conseils de santé n’est pas répréhensible »[12].
En 2019, dans l'émission 66 minutes sur M6, il affirme réaliser un chiffre d'affaires[23] de 250 000 € par an par le biais de ses activités de vente en ligne[24].
Polémiques et accusations
Efficacité et dangerosité des conseils
En 2014, pour Thierry Casasnovas, « l’alimentation moderne est la source des maladies »[25]. L'UNADFI considère que Thierry Casasnovas invite ses abonnés à une alimentation « crudivoriste » pour « traiter des pathologies aussi diverses que le diabète ou la dépression », et que ses conseils font partie d'une « offre charlatanesque » sur YouTube[7]. Rue89 déclare que les préceptes de Thierry Casasnovas sont « considérés comme fumeux par les nombreux spécialistes de la nutrition » que le journal a contactés[13].
D'après 20 Minutes, la mouvance crudivoriste à laquelle appartient Thierry Casasnovas s'appuie sur le fait que lorsqu'on chauffe les aliments, à partir d'une certaine température, « les minéraux, vitamines ou enzymes nécessaires à l’organisme peuvent être altérés »[3].
Selon Rue 89, les conseils de Thierry Casasnovas séduisent de très nombreux internautes. Dans les commentaires écrits sous ses vidéos, dont certaines ont plus de 100 000 vues, de nombreuses personnes témoignent se sentir mieux grâce à ses conseils. Pour expliquer pourquoi ceux qui suivent les conseils de Thierry Casasnovas se sentent mieux, Rue 89 cite Laurent Chevalier, nutritionniste au CHRU de Montpellier, qui déclare : Thierry Casasnovas « dit qu'il faut se reposer plus, diminuer le café, le tabac et l'alcool, manger plus de fruits et légumes et moins de produits transformés. C'est du bon sens et en suivant ces conseils, on se sent forcement bien au bout de quelques jours, surtout si jusque-là, on mangeait mal. Mais, à long terme, il faut un équilibre avec notamment certains féculents, sinon on risque d'avoir des excès, par exemple de certains sucres difficiles à digérer, et bien sûr des carences ». Rue89 affirme aussi qu'il est possible, « en cherchant bien », de trouver des témoignages de personnes qui ont eu des problèmes de santé ou des problèmes familiaux après avoir suivi les conseils de Thierry Casasnovas. Rue89 cite Elodie, une blogueuse qui estime de manière générale que de nombreuses personnes quittent les mouvements alternatifs « en silence », car elles sont devenues des « pestiférées » « honteuses » après avoir connu l'échec avec les pratiques alimentaires concernées[13].
François Morel, chirurgien cancérologue à Rouen, affirme : « Dans ses paroles, il y a toujours un fond scientifique qu'il pervertit totalement pour le faire coller à son idéologie »[14].
Le magazine télévisé Temps présent de porte sur l'« obsession de manger sain[26] » et mentionne Thierry Casasnovas. La rédaction affirme qu'« après plusieurs échanges » Thierry Casasnovas a annulé leur « rendez-vous ». Le numéro diffusé vise spécifiquement, entre autres thématiques connexes, les modalités problématiques susceptibles de découler de certaines pratiques alimentaires vécues sur un mode « obsessionnel », notamment les dangers d’orthorexie[26].
Le , le parquet de Paris informe la rédaction de LCI que l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a ouvert une enquête à l'encontre de Thierry Casasnovas sous le chef de mise en danger de la vie d'autrui[27].
Autour du diabète
Le docteur en physiologie et spécialiste du diabète Filipe de Vadder dénonce les propos qu'il juge erronés et dangereux de Thierry Casasnovas au sujet de cette maladie. Un interne en médecine rapporte le cas, survenu en juin 2020, d'un adolescent souffrant de diabète insulinodépendant qui, à la suite et possiblement à cause d'une consultation assidue des vidéos de Casasnovas, a arrêté ses injections d'insuline et subi une crise d'acidocétose qui l'a mené au service de réanimation et aurait pu le tuer[28].[source insuffisante].
Pandémie de maladie à coronavirus de 2019-2020
En , le docteur Cyril Vidal, président de FakeMed, un collectif de médecins mobilisés pour contrer les fake news dans le domaine de la santé[29], dénonce, dans le journal français L'Express, la dangerosité des recommandations publiques faites par Thierry Casasnovas, à propos de la pandémie de maladie à coronavirus en cours de développement dans le monde. Sur sa chaîne youtube, le vidéaste web français donne divers conseils pour lutter contre le virus SARS-CoV-2. Selon Cyril Vidal, Thierry Casasnovas « explique qu'il faut jeûner et manger cru pour se protéger du virus, tout comme se rapprocher des gens plutôt que de limiter les contacts physiques »[30].
Une étude de sciences comportementales de juillet 2020 cherchant à comprendre les mécanismes cognitifs des individus ayant conduit à soutenir les affirmations du professeur Didier Raoult durant la pandémie souligne notamment le rôle joué par les promoteurs de la pensée intuitive et des pseudomédecines, parmi lesquels figurent ceux que l'étude qualifie de « gourous des pseudomédecines », citant Thierry Casasnovas en exemple[31].
Accusations de dérives sectaires
Un gourou se rémunérant sur des conseils dangereux ?
Le Soir cite Thierry Casasnovas comme faisant partie des « gourous autoproclamés » du « milieu du crudivorisme », et indique qu'il « prétend s’être guéri d’une tuberculose avancée, d’une hépatite C et d’une pancréatite aiguë grâce à une alimentation vivante »[2]. Cette déclaration de Thierry Casasnovas est également relevée par L'Expansion, qui ajoute que Thierry Casasnovas conseille à ses abonnés de l'imiter pour guérir de leur « cancer […] diabète ou […] dépression ». L'Expansion conclut : « des conseils bidons, une importante communauté, de l'argent : il n'en fallait pas plus pour alerter la Miviludes, la mission interministérielle chargée de repérer et de lutter contre les dérives sectaires »[5]. Rue89 relève de nombreux conseils et préceptes de Thierry Casasnovas, notamment ceux concernant le cancer : selon Rue89, Thierry Casasnovas conseille de renoncer à la chimiothérapie, qui « ajoute de la toxicité à la toxicité de notre corps », et il estime que le cancer n'est « rien de très grave », qu'il suffit pour l'éviter de faire des choses qui paraissent « tout bête », comme manger « des fruits et légumes parce que c’est la nourriture qui est faite pour toi ». Et Rue89 conclut : « Résumons. Cet individu se rémunère en livrant des conseils bidons et dangereux à des personnes malades ou en quête d’alternatives. Ça ressemble à la définition d’un gourou dans une secte, non ? »[13]. Rue89 a donné un droit de réponse à Thierry Casasnovas, dans lequel celui-ci affirme notamment qu'il ne cesse de répéter dans ses vidéos que « la guérison advient du respect des paramètres essentiels à la santé mais jamais d’un individu ou guérisseur ». Il avance également pour sa défense la gratuité des conseils prodigués sur son site et constate que la presse ne relaie pas les témoignages positifs des internautes qui selon lui « pullulent » dans le livre d’or ouvert sur regenere.org, le site de l'association[12].
En , Rue89 publie un article sur Thierry Casasnovas, et reçoit ensuite de très nombreux messages de personnes témoignant « de la dérive d'un de leurs proches après le visionnage des vidéos de Thierry Casasnovas ». Le vidéaste demande à publier un droit de réponse, dans lequel il se défend notamment d'être une personne qui tirerait « un bénéfice financier en profitant de la faiblesse d’une autre personne », et affirme n'être pas cité une seule fois dans les rapports de la Miviludes[12]. À la fin de ce droit de réponse publié par Rue89, le journal se félicite que depuis la publication de ses enquêtes sur le vidéaste, ce dernier met des messages en ligne pour appeler à la prudence les internautes qui visionnent ses vidéos[12]. Selon Le Soir, sur son site, Thierry Casasnovas « se prémunit d’emblée contre toute attaque pour exercice illégal de la médecine avec un grand placard revendiquant la liberté d’expression et rappelant que la consultation de son site ne remplace en aucune façon une consultation médicale »[2].
Dans De viandard à végane : Pour que vivent les animaux, témoignant de l'évolution de ses propres choix nutritionnels, le journaliste Bruno Blum affirme que « quelques médias en ligne essaient de discréditer » l'approche de l'alimentation crue de Thierry Casasnovas « en parlant de compte en banque Paypal et de dons occultes présumés ». Il juge, de plus, que « quels que soient les griefs malveillants qu'on lui adresse, son expérience personnelle est incontestablement édifiante »[32].
Autres similitudes avec les mouvements sectaires
D'après Rue89, Thierry Casasnovas utilise des « méthodes clairement sectaires », notamment en misant sur la peur, « pour vous convaincre d’acheter ses produits » et regarder ses vidéos. Il communique sur « les légitimes inquiétudes alimentaires du moment autour de la viande, du gluten, des additifs et des pesticides »[13].
Selon une ancienne participante d'un stage de naturopathie organisé par Régénère interrogée par Rue89, « il y avait même comme des séances de prières, subtilement il trouvait le moyen de faire passer un message religieux. Ce n'était pas du tout l'idée du stage, ce n'était pas prévu […] J'ai pensé qu'il s'apparentait à un gourou, et que ses activités étaient sectaires »[33].
Dans le livre Management et spiritualité de Jean-Yves Duyck, Gaëlle Moal-Ulvoas, et Catherine Voynnet-Fourboul, les auteurs estiment qu'il y a deux récits qui se développent sur Thierry Casasnovas. D'un côté se trouve le récit des adeptes, qui ont changé d'alimentation et pensent que le monde irait mieux si tout le monde suivait Thierry Casasnovas. Selon les trois auteurs, ces adeptes ont un ensemble de « croyances, plus ou moins exactes », notamment que les extacteurs de jus conservent les nutriments des aliments, que les jus ne nécessitent aucune digestion, que le procédé d'extraction élimine ce qu'ils appellent la « pollution », que les jus de légumes permettent d'éliminer du corps des impuretés et prévenir les maladies, etc. Certains adeptes, d'abord débutants, deviennent des initiés, puis des experts, et enfin des « évangélistes ». De l'autre côté se trouvent les détracteurs, qui affirment que Thierry Casasnovas a été disciple de Raël et qu'il existe une filiation sectaire entre eux. A la suite d'une mésentente, Thierry Casasnovas se serait détourné de Raël et aurait alors étudié les problématiques écologiques et humanistes soulevées par Pierre Rabhi. De ce dernier, Thierry Casasnovas reprendrait le concept de « révolution intérieure », qui, selon les trois auteurs, explique le succés de Casasnovas. Ce dernier explique que les maladies sont dues à l'ignorance et causées par l'individu lui-même. L'individu pourrait donc reprendre le contrôle de sa vie en connaissant les « lois » et en s'intéressant à la cause et non au symptôme. Selon ces auteurs, « ce processus de culpabilisation de ces individus en quête de sens, rend visible le rôle central de la croyance dans la diffusion, puis la réception de l'invention technique de l'extracteur de jus »[34].
Surveillance par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
En 2014, la Miviludes dit suivre ses vidéos à partir d'[13],[12], et le qualifie de « dérapeute », c’est-à-dire un thérapeute qui dérape[12]. Audrey Keysers, de la Miviludes, déclare : « Le problème, c'est qu'il va jusqu'à qualifier la chimiothérapie de mort au rat ! Il appelle à remplacer les médicaments par le crudivorisme et non en complément, là, c'est la ligne rouge. On parle alors de perte de chance »[14].
En 2014 toujours, Serge Blisko, président de la Miviludes, affirme également que Thierry Casasnovas est bien connu dans le service, et qu'ils ont reçu « des dizaines et des dizaines de messages à son propos, de gens surpris, en colère, ou parfois qui ont été abusés ». D'après Serge Blisko, la surveillance de Thierry Casasnovas a conduit à « une procédure d’interdiction de vendre par lui-même des plantes aromatiques, après un signalement au conseil national de l’Ordre des pharmaciens ». Mais Serge Blisko affirme qu'il lui serait difficile de faire interdire la publication de vidéos par Thierry Casasnovas : « C’est toute la difficulté de notre métier, il n’est pas médecin, il n’a pas d’officine ou de bureau, il ne s’autorise que de lui-même [...]. C’est un combat à armes inégales, inconsciemment aidé par ceux qui les regardent. [...] On essaye de compléter notre dossier, on n’a rien déposé aujourd’hui devant le procureur de la République parce qu’on n’a pas envie d’avoir un non lieu. »[13]. Toujours selon lui, Thierry Casasnovas a « une véritable emprise mentale sur ses abonnés. Certains se sont laissés embobiner. Ils étaient fragilisés et prêts à tout pour éviter la chimiothérapie ou une chirurgie invalidante. Ils ont tenté les jus à la place. ». Serge Blisko ajoute ne pas avoir, jusqu'alors (2014), « eu connaissance de cas dramatique »[5].
En 2019, selon la Miviludes, Thierry Casasnovas a fait l'objet de plus de quatre cents signalements depuis 2016, dont plus de 250 en 2017, sans pour autant qu'aucune plainte ne soit portée contre lui[14]. Audrey Keysers estime que « les gens qui se sont fait avoir n'osent pas le dénoncer. Ils ont souvent honte ». Interviewé au sujet de ces signalements contre lui, Thierry Casasnovas s'étonne de leur nombre : « 400 ?! Si c'est parce que l'état des gens s'est dégradé avec le crudivorisme, je vais me remettre en question. Mais si c'est pour dire que je suis un gourou, je n'en ai rien à faire ». Au sujet de ses conseils sur l'alimentation crue et l'arrêt des traitements pour se soigner, Thierry Casasnovas reconnaît cependant « peut-être un peu de zèle à ses débuts, en 2011 mais j'ai évolué »[14].
Notes et références
Notes
- Nota bene : se référer à la → note de traduction implicitement associée.
- Association active sous le Code APE : 9499Z ; Association soumise aux impôts commerciaux[réf. nécessaire][21],[22]
Références
- JP Géné, « Manger cru, le nouveau credo branché », Le Monde « Chronique », (lire en ligne) « Un certain Thierry Casasnovas, qui, à 27 ans, ne pesait que 30 kg pour 1 m 75, atteint d'une hépatite C, d'une tuberculose avancée et d'une pancréatite aiguë dont il aurait réussi à [se] sortir ... »
- Anne-Sophie Leurquin, « La «raw food» ou le plaisir de manger tout cru », Le Soir Plus, (lire en ligne, consulté le ).
- Romain Scotto, « Alimentation: Manger sans cuire les aliments, ils y ont cru », 20 Minutes, .
- Thibaut Schepman, « La très juteuse générosité du gourou du « manger cru » Thierry Casasnovas », Rue89.
- « Jus de légume contre cancer: sur YouTube, l'info santé est cuisinée sauce intox », L'Expansion, (lire en ligne, consulté le ).
- En juillet 2020, la chaîne Youtube de Thierry Casasnovas comporte 495 000 abonnés, 1 369 vidéos et plus de 45 millions de vues, « Regenere / Thierry Casasnovas »,
- UNADFI, « YouTube, vitrine des charlatans ? », (consulté le ).
- « Gard : des centaines d’adeptes du crudivorisme rassemblés à Saint-Julien-de-la-Nef », sur midilibre.fr, (consulté le )
- « TEDx propose à ses abonnés une conférence du vidéaste controversé Thierry Casasnovas », sur Conspiracy Watch, (consulté le ).
- « Thierry Casasnovas », sur Conspiracy Watch.fr,
- « Élections municipales 2020 », sur Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
- Thierry Casasnovas, « Droit de réponse de Thierry Casasnovas », Rue 89, .
- Thibaut Schepman, « Thierry Casasnovas, le gourou du « tout cru », vous attend tranquille sur YouTube », Rue89, .
- Elsa Mari, « L’inquiétante mode des dérives alimentaires », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ioannis A. Papagiannopoulosa, Vassilis I. Siderisb, Michael Boschmannc, Olga S. Koutsonid, Eleni N. Dotsikad, « Anthropometric, Hemodynamic, Metabolic, and Renal Responses during 5 Days of Food and Water Deprivation » [« Réponses immunitaires — relevées sur les plans anthropométriques, hémodynamiques, métaboliques et rénaux — durant cinq jours de privation alimentaire et hydrique »], Forschende Komplementärmedizin (de), Institute for Social Medicine, Epidemiology, and Health Economics, Charité – Universitätsmedizin Berlin, Germany, Alexandra Hospital of Athens, Greece, Experimental and Clinical Research Center (ECRC), Charité – Universitätsmedizin Berlin, Germany, Laboratory of Cellular Immunology, Department of Microbiology, Hellenic Pasteur Institute, Athens, Greece, no 20, , pp. 427–433 (DOI 10.1159/000357718, présentation en ligne, lire en ligne [PDF])
- (ru) Виктор Озеров, Лечебное голодание на научной основе впервые в России применяется в Бурятии, Улан-Удэ, ЭКОС, coll. « Кто спас Нору Квин? », (fr) Victor Ozerov, Le jeûne thérapeutique établi sur des bases scientifiques russes est actuellement proposé en Bouriatie, Oulan-Oude, EKOS, coll. « Qui a sauvé Nora Quin ? », (lire en ligne), p. 105-106 « - То есть ничего внутрь не принимает?
- Абсолютно ничего. Даже душ не принимает, даже руки не моет. Это если подходить к вопросу строго. Поэтому есть разные виды голодания. Это уже зависит от желания, и от опыта пациентки, от тех, кто его окружает, и т.д. <nr>- Как, на ваш взгляд, пойдёт развитие и внедрение метода лечебного голодания в дальнейшем?
- РДТ в системе здравоохранения и вообще в системе излечения населения очень важна наряду с другими методами. Но на их сегодняшний день она не имеет государственной финансовой поддержки. Этот метод внедряется на добровольных взносах энтузиастов и.т.д. Хотя это новый раздел в медицинской науке. Если самые большие специалисты находятся в Санкт-Петербурге и Москве, где большие научные традиции, то мы только начинаем. Мы будем раскрывать темы, которые до сих пор не раскрыты по определённому ряду заболеваний. Например, в области андрологии, кожи и др. И если затраты на эти работы будут включены в бюджет, то и отдача от них будет значимой[trad 1]. » - (ru) Filonov, S. I. Suchoe lečebnoe golodanie. Mify i real’nost’ [« Jeûne thérapeutique « sec » : mythes et réalités »], Barnaul’, 2008; Lečenie organizma sobstvennymi silami [« Soigner l’organisme en usant de ses propres forces »], Barnaul’, 2015. In italiano i libri sono stati raccolti nella monografia Digiuno secco: gli ultimi sviluppi della digiunoterapia in Russia, traduz. dal russo di Vera Giovanna Bani, ed. Simple, Macerata 2017.
- (fr) Sylvie Gilman, Thierry De Lestrade et al., Le jeûne, une nouvelle thérapie ? [« Fasten und heilen: altes Wissen und neueste Forschung »], sanatorium de Goriatchinsk situé dans la plaine sibérienne, clinique Buchinger sur les rives du lac de Constance, Los Angeles, Viadecouvertes Productions, Arte France, (résumé, lire en ligne [vidéo])
- Thierry de Lestrade, Le jeûne, une nouvelle thérapie ?, La Découverte, , 245 p. (lire en ligne), sanatorium de Goriatchinsk (Sibérie) : la dernière graine plantée par Youri Sergueïevitch Nikolaïev, chap. 7 (« Jeûner sur les rives du lac Baïkal »), pp. 112-120
- Thierry Casasnovas (épisode n°6), Brûlez votre graisse trois fois plus vite : LE secret du jeûne sec !, Regenere, (lire en ligne [vidéo]) Le lien vidéo ci-annexé pointe directement sur le minutage 11:17 à 11:40 durant lequel les propos précités sont prononcés.
- « Regenere », sur www.societe.com (consulté le )
- « Regenere », sur Societe Info (consulté le )
- « ACTINIDIA à TAULIS (812528966), CA, bilan, KBIS - Infogreffe », sur www.infogreffe.fr (consulté le )
- Émission 66 minutes du 29 septembre 2019
- Romain Scotto, « Thierry Casasnovas: « L’alimentation moderne est la source des maladies » », sur 20 Minutes.fr,
- « Obsession alimentaire, la peur au ventre », Temps présent, Radio télévision suisse, (résumé, lire en ligne [vidéo]) Le lien vidéo ci-annexé pointe directement sur le minutage 38:40 à 41:25 mettant en exergue les déclarations du principal intéressé.
- Felicia Sideris, « Guérir des maladies à coup de "jus frais" ou de "jeûne": ce youtubeur "crudivoriste" dans le viseur de la justice », LCI, (lire en ligne, consulté le ).
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- Bruno Blum, De viandard à végane: Pour que vivent les animaux, Mama Editions, (ISBN 9782845941601, lire en ligne).
- Juliette Montilly, « Orthorexie : quand l'envie de manger sainement devient une maladie », Rue89, .
- Jean-Yves Duyck, Gaëlle Moal-Ulvoas et Catherine Voynnet-Fourboul, Management et spiritualité, Éditions EMS, (ISBN 979-10-94033-18-0, lire en ligne)
Traductions
- Selon un article en langue russe paru en 2001 sous la plume de Victor Ozerov[16], « il existe maintenant deux types de jeûne : le jeûne dit « hydrique » et le « jeûne sec ». Dans le premier cas, le jeûneur ne mange rien et se contente d’absorber de l’eau. La version « sèche » — désormais aboutie après avoir été étudiée et testée sur des bases solides et concrètes — va prochainement recevoir l’aval de l’Académie de médecine militaire en passe de parachever des travaux scientifiques d’envergure spécifiquement voués à cette thématique doctrinale. Un jour de jeûne sans liquide équivaut à trois jours de jeûne hydrique. Il va de soi que cette option — subordonnée à un ensemble de paramètres précis et rigoureux — doit impérativement s’effectuer sous la supervision avisée d’un médecin spécialement formé à cette approche. Qui plus est, lors du jeûne sec, non seulement le candidat n’absorbe rien, ne boit rien mais, de surcroît, il ne doit même pas prendre de douche, ni même se laver les mains ou se brosser les dents et encore moins se rincer la bouche[16]. »
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- [vidéo] La Tronche en Biais, « Regenere.org : Quels sont les dangers ? », sur YouTube, 9 juillet 2016, 1 h 42.