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Roger Jean-Claude Mbede

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Jean-Claude Roger Mbede
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Lieu de détention

Roger Jean-Claude Mbede, né le 13 juin 1979 et mort le 10 janvier 2014 est un Camerounais condamné à trois ans de prison pour homosexualité.

Biographie

Roger Jean-Claude Mbede est étudiant en philosophie[1] à Yaoundé.

Le 2 mars 2011, il est arrêté par des gendarmes pour avoir envoyé un SMS à un homme, à qui il avouait des sentiments amoureux[2]. Roué de coups pendant son audition, il est détenu une semaine à la gendarmerie du Lac de Yaoundé puis est transféré à la prison centrale de Kondengui, « un établissement surpeuplé où les conditions sanitaires sont déplorables et la nourriture insuffisante » note Amnesty International. Durant la procédure, il reconnaît de précédentes aventures homosexuelles. Le 28 avril suivant, comme le prévoit le Code pénal (peine maximale de cinq ans), il est condamné à trois ans de prison pour « homosexualité et tentative d’homosexualité »[3],[1].

Le 3 mai 2011, son avocat fait appel.

Le 16 juillet 2012, Roger Jean-Claude Mbede obtient une libération provisoire avant le procès en appel en raison de problèmes de santé. Le 13 septembre 2012 une pétition en sa faveur recueille 120 000 signatures ; R. Jean-Caude Mbede espère alors un abandon des charges contres lui[4]. Le 15 décembre, quatre hommes l'agressent et le 17, la cour d'appel de Yaoundé confirme le premier jugement[3]. Son avocat forme alors un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême. De crainte d'être à nouveau agressé et réincarcéré, il rentre dans son village natal[1].

En juillet 2013, un cancer des testicules lui est diagnostiqué. Séquestré dans une chambre par son entourage, il meurt le à l'âge de 34 ans[5]. L'une de ses avocates, Alice Nkom, accuse sa famille de l'avoir « laissé crever »[6],[7],[1].

Son histoire est devenu un symbole pour le combat en faveur des droits LGBT au Cameroun et un sujet d'attention internationale. Si la procédure avait été menée à terme, stoppée en raison de son décès, l'affaire aurait été la première affaire sur le sujet jugée par la Cour suprême. Alice Nkom déclare qu'il « n'est pas mort pour rien » et qu'elle continuera son combat pour obtenir une décision de la plus haute juridiction pour décriminaliser l'homosexualité[1].

Notes et références

  1. a b c d et e « Cameroun : Roger Jean-Claude Mbédé, mort d'avoir été homosexuel », sur France 24, (consulté le )
  2. « Cameroun : Roger Jean-Claude Mbédé, en prison… pour un SMS », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  3. a et b « Un étudiant toujours en danger », sur Amnesty International Suisse, (consulté le )
  4. Mathieu Olivier, « Cameroun : l’homosexualité toujours en procès – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  5. BILIGHA TOLANE Patience, « Entre ascension sociale imaginaire et interdit : devenir homosexuel-le au Cameroun », Chimères, 2017/2 (N° 92), p. 36-49. DOI : 10.3917/chime.092.0036. URL : https://www.cairn.info/revue-chimeres-2017-2-page-36.htm
  6. Quentin Girard, « Roger Jean-Claude Mbédé, mort d'avoir été homosexuel et pauvre », sur Libération.fr, (consulté le )
  7. Blandine Grosjean, « Roger Jean-Claude Mbédé, homosexuel camerounais, est mort. « Sa famille l’a laissé crever » », sur L'Obs, (consulté le )

Annexes

Articles connexes