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Oum Kalthoum Ben Hassine

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Oum Kalthoum Ben Hassine

Naissance (78 ans)
Oudhref (Tunisie)
Nationalité tunisienne
Domaines Biologie et écologie marines
Parasitologie
Institutions Faculté des sciences de Tunis
Renommée pour Travaux sur les bioressources et les écosystèmes méditerranéens
Distinctions Prix Rammal (2015)
Ordre du Mérite de l'éducation et des sciences (2000, 2008)

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Oum Kalthoum Ben Hassine, née le à Oudhref, est une biologiste tunisienne spécialisée dans la biologie et l'écologie marines ainsi que la parasitologie.

Après avoir soutenu sa thèse d'État en sciences à l'université Montpellier-II et passé quelques années en tant qu'enseignante associée dans cette même université, elle entre à l'université de Tunis - El Manar où elle monte un laboratoire dans le domaine des sciences de la mer. Elle y développe des axes de recherche d'intérêt scientifique et socioéconomique, mène de nombreux travaux, forme des dizaines de chercheurs et établit de nombreuses collaborations scientifiques avec d'autres laboratoires et institutions de recherche méditerranéens et européens sur des problématiques traitant de la protection de la mer Méditerranée et de ses bioressources, ce qui lui vaut l'attribution du prix Rammal en 2015.

Biographie

Études

Oum Kalthoum Ben Hassine naît dans la petite ville d'Oudhref d'un père entrepreneur des travaux publics, qui compte l'envoyer poursuivre ses études en France[1], et d'une femme au foyer. Cependant, elle n'a pas encore atteint ses dix ans quand son père meurt dans un accident de voiture. Après sa réussite à l'examen de fin de l'enseignement primaire[2], sa famille refuse de l'envoyer au lycée, qui se trouve à Sfax, à plus de 140 kilomètres de sa ville natale, et ceci malgré les demandes de sa mère qui veut respecter la volonté de son défunt mari et espère que sa fille devienne institutrice[3].

Il faut attendre que le lycée de Gabès, à quelques kilomètres d'Oudhref, ouvre ses portes et que les autorités interviennent pour que Ben Hassine puisse poursuivre ses études secondaires puis supérieures[1]. C'est ainsi que, le baccalauréat en poche, elle part étudier à l'université de Tunis - El Manar puis à celle de Montpellier en France, où elle prépare et obtient tous les diplômes universitaires jusqu'à sa thèse de doctorat d'État des sciences. Elle est alors la première fille d'Oudhref à franchir la porte d'un lycée et la première étudiante du Sud tunisien à intégrer une institution universitaire[1]. C'est à partir de ces difficultés pour se scolariser qu'elle a connues dans son enfance qu'est né son féminisme et que commence son combat pour la cause des femmes et l'égalité des chances[1],[4].

Carrière universitaire

Chercheuse à la faculté des sciences de Tunis dès octobre 1969, elle est recrutée comme assistante dans cette même institution en octobre 1971, après l'obtention d'un diplôme d'études approfondies (DEA) en biologie marine et océanographie en avril de la même année. Elle poursuit ses recherches dans cette même institution, où elle est promue maître-assistante en janvier 1975, après l'obtention d'un doctorat de spécialité en biologie marine et océanographie en juin 1974[5].

En 1979, elle est détachée, en tant que chercheuse auprès du Centre national de la recherche scientifique en France, où elle poursuit ses travaux dans le laboratoire d'ichtyologie et de parasitologie générale de l'université des sciences et techniques du Languedoc à Montpellier (Montpellier-II). Par la suite, de 1980 à 1984, elle est maître de conférences associée à l'université de Montpellier II où, en plus d'une charge d'enseignement en biologie, elle poursuit ses recherches et soutient une thèse de doctorat d'État ès sciences en 1983[5].

En 1984, Ben Hassine revient à la faculté des sciences de Tunis, où elle monte un laboratoire spécialisé en biologie et écologie marines ainsi qu'en parasitologie[1],[5], crée et dirige en tant que professeure une équipe puis des unités de recherche[5],[6],[7],[8] ainsi qu'un DEA[9] et deux masters[10] pour la formation de futurs chercheurs tunisiens, en plus de modules et unités d'enseignement, dans le but d'actualiser les connaissances et de renouveler et diversifier les compétences[11].

Recherches

Dans le laboratoire qu'elle a créé, ses recherches portent sur des thèmes qui concernent :

Dans ce contexte, Ben Hassine forme des dizaines de chercheurs et établit des collaborations scientifiques formelles (17 programmes de recherche) et informelles avec d'autres laboratoires et institutions de recherche des pays méditerranéens et européens sur des problématiques d'importance pour la protection de la Méditerranée et la gestion durable de ses bioressources[5].

Le développement de ces thèmes de recherche a donné lieu à plus de 250 publications[5],[12],[13] et plus de 300 communications[5].

Oum Kalthoum Ben Hassine est membre correspondante de l'Académie européenne des sciences, des arts et des lettres depuis 2011[14] et membre du conseil scientifique de la Fondation « Partager le savoir » depuis 2014[15].

Prix et distinctions

Certificat du prix Rammal.

Oum Kalthoum Ben Hassine est lauréate du prix Rammal, décerné le au EuroScience Open Forum pour l'excellence de ses recherches en océanographie et ses actions en faveur de l'environnement marin du bassin méditerranéen[16]. Cette médaille récompense également sa carrière en tant que professeure d'université et ses efforts en faveur de la liberté d'expression et l'égalité des genres en Tunisie et dans les autres pays d'Afrique du Nord[17],[18].

Elle reçoit une reconnaissance décernée en décembre 2013 à Paris par l'Académie européenne des sciences, des arts et des lettres[5],[11]. Elle est aussi récipiendaire de la médaille de l'Ordre du Mérite de l'éducation et des sciences en 2000 (quatrième échelon)[5] et 2008 (troisième échelon)[5] ainsi que d'un certificat d'appréciation pour service bénévole exceptionnel, délivré en juin 2001[5] par le Fonds pour l'environnement mondial à l'occasion de l'année internationale des Volontaires des Nations unies. Par ailleurs, les travaux qu'elle supervise obtiennent douze prix dont cinq nationaux et sept internationaux[5].

Engagements

Femmes et sciences

Le combat de Oum Kalthoum Ben Hassine pour la cause des femmes et l'égalité des chances est né de sa difficulté à se scolariser à cause de son sexe qu'elle a connue dans sa jeunesse puis en tant que scientifique femme qui réussit et entreprend au département de biologie de la faculté des sciences de Tunis[1]. De ce fait, quand son institution organise en novembre 1997, en collaboration avec le ministère des Affaires de la femme, le colloque international « Femmes, science et technologie : état des lieux et perspectives », elle est la première à répondre à l'appel du doyen pour faire partie des comités scientifique et d'organisation et être leur force de proposition[19]. Ce colloque, organisé sous l'égide de l'Unesco dans le cadre de « Tunis, capitale culturelle régionale », est le premier d'une série de rencontres internationales préparant la Conférence mondiale sur la science qui se tient à Budapest en 1999[20]. En Tunisie, il est décisif pour la question des femmes dans les sciences. En effet, sa conclusion essentielle est la sous-représentation des femmes tunisiennes dans les sciences et sa principale recommandation est la création d'une association Femmes et sciences[19]. C'est ainsi que le groupe des femmes universitaires de la faculté, impliqué dans l'organisation du colloque, œuvre pour la création de l'association afin de mettre en application cette recommandation. De ce fait, l'association, qui obtient son visa en décembre 1998, est constituée pour l'autonomisation des femmes en sciences, l'égalité des chances dans les domaines scientifiques, l'encouragement des jeunes femmes à intégrer les filières scientifiques et technologiques et l'édification d'un savoir scientifique avec les femmes[19]. Ben Hassine devient alors sa première présidente, développe son logo[19] et contribue largement à l'élaboration de ses activités qui permettent rapidement à l'association de s'imposer dans le paysage de la société civile[21].

Cet engagement pour l'égalité des chances et les droits des femmes, qui font partie intégrante des droits de l'homme, lui valent d'être désignée en tant que personnalité indépendante comme membre du Comité supérieur des droits de l'homme et des libertés fondamentales[11],[22].

Culture et vulgarisation des sciences

Oum Kalthoum Ben Hassine fonde en 1977 le Festival international de Gabès et son université d'été[1]. Elle s'engage aussi dans la vulgarisation de la science et des résultats de la recherche scientifique dans son domaine de spécialisation en dispensant des conférences[23]. Elle tente également, à travers les activités de l'association Femmes et sciences, de relier la science à la culture[24], à l'art et à la paix[25].

Publications

Ouvrages

  • Les Copépodes, parasites des poissons Mugilidae en Méditerranée occidentale (côtes françaises et tunisiennes) : morphologie, bioécologie et cycles évolutifs, Montpellier, Université des sciences et techniques du Languedoc, , 452 p.
  • Quelques aspects de l'évolution biologique, Tunis, Ministère de l'Éducation nationale, , 130 p.
  • « Diversité des invertébrés aquatiques », dans Monographie de l'étude nationale de la diversité biologique de la Tunisie, vol. III, Tunis, Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, , p. 77-114.
  • « Diversité des vertébrés aquatiques », dans Monographie de l'étude nationale de la diversité biologique de la Tunisie, vol. III, Tunis, Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, , p. 115-204.
  • Rafika Fehri-Bedoui et Oum Kalthoum Ben Hassine, « Poissons des côtes tunisiennes et changements climatiques », dans Robert Barbault et Alain Foucault, Changements climatiques et biodiversité, Paris, Vuibert, (ISBN 9782311000269), p. 51-61.
  • (en) « Personal expansion versus traditional gender stereotypes: Tunisian university women and ICT », dans Women, Gender and ICT in Africa and the Middle East: Changing Selves, Changing Societies, Londres, Zed Books, , p. 81-95.

Références

  1. ↑ a b c d e f et g Foued Allani, « De Oudhref à Tunis via Montpellier », La Presse Magazine,‎ .
  2. ↑ Examen tunisien équivalent au certificat d'études primaires.
  3. ↑ Salem Trabelsi, « Donner de la visibilité à la participation scientifique de la femme », La Presse de Tunisie,‎ , p. 5 (ISSN 0330-9991).
  4. ↑ Foued Allani, « Un puissant levier pour le potentiel scientifique humain du pays : un entretien avec le Pr Oum Kalthoum Ben Hassine », La Presse Femme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. ↑ a b c d e f g h i j k et l « Oum Kalthoum Ben Hassine Hammad »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur tunis.hosting.kvinfo.dk.
  6. ↑ Unité de recherche « Biologie, écologie et parasitologie des organismes aquatiques » (1999-2011) puis « Biologie intégrative et écologie évolutive et fonctionnelle des milieux aquatiques » (dès 2011).
  7. ↑ « Unités de recherche en biologie », sur fst.rnu.tn (consulté le ).
  8. ↑ « Structures de recherche », sur mesrst.tn (consulté le ).
  9. ↑ Parasitologie fondamentale et appliquée (1992-1998).
  10. ↑ Biologie intégrative des écosystèmes littoraux (2003-2011) puis Biologie des écosystèmes aquatiques (dès 2011).
  11. ↑ a b et c Foued Allani, « Belle Tunisie - Un astre de la science… et de la conscience », La Presse Magazine, no 1504,‎ .
  12. ↑ (en) « Oum Kalthoum Ben Hassine », sur researchgate.net (consulté le ).
  13. ↑ « Production scientifique des enseignants », sur utm.rnu.tn (consulté le ).
  14. ↑ « Nos membres »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur europeanacademysciencesartsandletters.com (consulté le ).
  15. ↑ « Conseil de fondation »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur partager-le-savoir.org (consulté le ).
  16. ↑ (en) « The Rammal Award: Meet the 2015 and 2016 Laureates », sur euroscience.org (version du sur Internet Archive).
  17. ↑ « L'universitaire tunisienne Oum Kalthoum Ben Hassine remporte le Prix Rammal 2015 ! », sur africanmanager.com, (consulté le ).
  18. ↑ Foued Allani, « Une scientifique tunisienne à l'honneur », La Presse de Tunisie, (version du sur Internet Archive) (ISSN 0330-9991).
  19. ↑ a b c et d (en) Oum Kalthoum Ben Hassine, « Women and Science in Tunisia: the edification of scientific knowledge with women », sur shemera.eu (consulté le ).
  20. ↑ (en) « Associated Meetings », sur unesco.org (consulté le ).
  21. ↑ « Rôle de la société civile dans la bonne gouvernance » [PDF], sur festunis.org (consulté le ), p. 12 et 18.
  22. ↑ « Mme Kalthoum ben Hassine »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur droitsdelhomme.org.tn (consulté le ).
  23. ↑ (ar) « Sur le parcours d'une chercheuse » (entretien), Radio Tunis, 2016[réf. incomplète].
  24. ↑ « Entretien avec Oum Kalthoum Ben Hassine (professeur de biologie marine) », Femme, nos 113-114,‎ , p. 5.
  25. ↑ « L'art au service de la paix », Le Temps,‎ , p. 9.

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