Aller au contenu

Claire Hédon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Claire Hédon
Illustration.
Claire Hédon en 2016.
Fonctions
Défenseure des droits
En fonction depuis le
(4 ans, 3 mois et 11 jours)
Prédécesseur Jacques Toubon
Présidente du Mouvement international ATD Quart monde

(4 ans, 10 mois et 20 jours)
Prédécesseur Pierre-Yves Madignier
Successeur Marie-Aleth Grard
Biographie
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Paris
Nationalité Française
Diplômée de Université Paris-Panthéon-Assas (1980-1985)
École des hautes études en sciences de l'information et de la communication - Celsa (1985-1986)
Profession Journaliste
Militante associative

Claire Hédon
Défenseurs des droits

Claire Hédon, née le à Paris, est une juriste et journaliste française. Présidente du mouvement ATD Quart monde de 2015 à 2020, elle est nommée Défenseure des droits en 2020.

Jeunesse et études

[modifier | modifier le code]

Claire Hédon est née le à Paris. Titulaire d'une maîtrise de droit de l'université Panthéon-Assas, elle est également diplômée d'un master en communication du CELSA[1].

Parcours professionnel

[modifier | modifier le code]

À la fin de ses études en 1987, elle fait ses premiers pas à la radio sur France Bleu, puis dans l'émission de RFI Les Unes et les autres[2]. Elle réalise ensuite des reportages pour France Inter[1].

D' à , elle anime Priorité santé chaque matin sur RFI[3], où elle est responsable des magazines[4].

Lors d'un reportage en Thaïlande, elle découvre le mouvement ATD Quart monde, dans une bibliothèque de Bangkok. Elle rejoint le mouvement en 1993 comme bénévole et participe notamment aux Universités populaires Quart Monde[5], lieux de partage de savoirs et d'expérience associant des personnes en situation de très grande pauvreté[6]. En 2005, elle intègre le conseil d'administration de l'organisation, avant d'en devenir vice-présidente en 2011[7] puis présidente en 2015[5].

En 2017, elle est nommée membre du Comité consultatif national d'éthique[8].

Le , elle est nommée au poste de Défenseur des droits par Emmanuel Macron, sur proposition initiale de son ancien Premier ministre Édouard Philippe et succède à Jacques Toubon [9],[10],[11].

Défenseure des droits

[modifier | modifier le code]

Prises de position

[modifier | modifier le code]

Dès le début de son mandat de Défenseure, Claire Hédon s'engage publiquement contre certaines dispositions de la proposition de loi relative à la sécurité globale[12],[13],[14].

Dématérialisation des services publics

[modifier | modifier le code]

Le , lors d'une audition au Sénat[15], Claire Hédon alerte sur la hausse des réclamations d'usagers liées à la dématérialisation des services publics. Ce qui créerait une distance croissante entre citoyens et institutions, en particulier les citoyens les plus vulnérables.

Reconnaissance faciale

[modifier | modifier le code]

En , Claire Hédon fait part de ses inquiétudes au sujet du développement des technologies biométriques comme la reconnaissance faciale et appelle à légiférer rapidement sur la question pour protéger les droits fondamentaux des citoyens[16].

Aide sociale à l'enfance

[modifier | modifier le code]

En , elle se saisit d'office de la situation à laquelle sont confrontés les services d'aide sociale à l'enfance dans le Nord et la Somme[17]. Elle déclare qu'il s'agit d'une « situation dramatique » qui la force à agir[17].

Projet de loi Borne sur l'immigration

[modifier | modifier le code]

En , elle critique le projet de loi concernant l'immigration voulu par le gouvernement Borne en déclarant qu'il « fragilise[rait] considérablement les droits et libertés fondamentaux des étrangers »[18],[19]. Le projet de loi prévoit par ailleurs de faciliter de manière « inquiétante » l’expulsion des étrangers ayant fait l’objet d’une condamnation, en considérant non plus la peine qui leur a été réellement infligée, mais la peine théorique encourue. Or, selon Claire Hédon, « dans les faits, les peines encourues sont très supérieures aux peines prononcées, si bien que la levée des protections contre l’expulsion concernera un champ très large de personnes pour lesquelles la gravité de la menace » à l’ordre public « sera loin d’être établie »[18].

Violences policières

[modifier | modifier le code]

Claire Hédon s'exprime dans le cadre de la réforme des retraites et des violences policières qu'elle a pu constater. Elle dénonce des images « inadmissibles » et « extrêmement choquantes »[20]. Elle avait déjà critiqué l'IGPN en 2020 en assurant que les demandes de poursuites judiciaires émanant de la Défenseure des droits n'étaient jamais suivies par l'institution policière[21].

Claire Hédon, ouvre aussi une enquête sur la mort de Nahel Merzouk[22].

Controverse sur contrôles d'identité et discrimination

[modifier | modifier le code]

Le , lors d'un entretien accordé à Franceinfo à l'occasion du lancement de la plateforme anti-discriminations par Emmanuel Macron et s'inquiétant de « la question des contrôles d'identité » qui seraient insupportables « dans certains quartiers, pour certains jeunes », elle se manifeste pour l'expérimentation de zones « sans contrôles d'identités »[23].

Cette prise de position déclenche aussitôt une polémique dans les syndicats de police et chez de nombreux élus, remontant jusque dans les hautes sphères de l'État : Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, y est défavorable et répond notamment « qu'il ne peut y avoir en France des endroits où la police n'a pas le droit de contrôler »[24]. Emmanuel Macron indique qu'une telle mesure reviendrait « à créer des zones de non-droit et à abandonner un peu plus les quartiers défavorisés » tout en indiquant en privé qu'elle [la Défenseure des droits] « a franchi les limites de l'imbécilité », l'exhortant à défendre le droit et à coopérer sur la nouvelle plateforme anti-discriminations nouvellement créée[25].

Devant cette polémique, Claire Hédon nuance ses positions le en assurant n'avoir jamais voulu la fin des contrôles d'identité, mais réclamant leur meilleur suivi afin de lutter contre les discriminations[26].

Publications

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Bruno Bouchet, « Claire Hédon : "Nous n'avons pas tout essayé contre le chômage" » sur La Nouvelle République, 9 avril 2016
  2. Carole Lefrançois, « Claire Hédon, de RFI : "Ce qui me plaît, c'est de faire prendre la mayonnaise entre les invités" » sur Télérama, 11 février 2016
  3. Raphaëlle Mantoux, « Claire Hédon : "Priorité santé" correspond à un réel besoin » sur L'Obs, 14 juin 2016
  4. Mohamed, « RFI : Claire Hédon nommée Adjointe à la directrice chargée des Magazines », sur média+, (consulté le )
  5. a et b Claire Lesegretain, « Claire Hédon, nouvelle présidente d'ATD Quart Monde » sur La Croix, 17 juillet 2015
  6. « Les Universités populaires Quart Monde », sur ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart Monde (consulté le )
  7. Jean-Baptiste François, « Claire Hédon, de bonnes ondes contre la misère » sur La Croix, 15 septembre 2015
  8. Membres du Comité consultatif national d’éthique [1]
  9. Claire Hédon, Défenseure des sans-voix, Libération,
  10. « L'ancienne journaliste Claire Hédon est officiellement nommée Défenseure des droits en remplacement de Jacques Toubon », sur Franceinfo, (consulté le )
  11. Décret du 22 juillet 2020 portant nomination de la Défenseure des droits - Mme HÉDON (Claire)
  12. « Claire Hédon veut le retrait de la mesure sur les vidéos de policiers », sur 20minutes.fr (consulté le )
  13. « Claire Hédon face à Jean-Jacques Bourdin en direct - 20/11 » (consulté le )
  14. « Proposition de loi "sécurité globale" : "Il est inacceptable de limiter le contrôle" de l'action des forces de l'ordre, estime la Défenseure des droits », sur Franceinfo, (consulté le )
  15. « La Défenseure des droits constate une hausse des réclamations liée à la dématérialisation des services publics », sur Public Senat, (consulté le )
  16. ActeursPublics, « Claire Hédon : “L’expérimentation des technologies biométriques ne peut se faire au détriment des droits fondamentaux” | À la une | Acteurs Publics », sur Claire Hédon : “L’expérimentation des technologies biométriques ne peut se faire au détriment des droits fondamentaux” | À la une | Acteurs Publics (consulté le )
  17. a et b Par Le Parisien avec AFP Le 15 novembre 2022 à 08h34, « Aide sociale à l’enfance dans le Nord et la Somme : la Défenseure des droits se saisit d’office », sur leparisien.fr, (consulté le )
  18. a et b LIBERATION, « Projet de loi immigration : la Défenseuse des droits fait part de ses préoccupations », sur Libération (consulté le )
  19. « Avis critique de la Défenseure des droits sur le projet de loi immigration », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Les infos de 12h30 - Violences policières : la défenseure des droits Claire Hédon dénonce l'"inadmissible" », sur www.rtl.fr (consulté le )
  21. « Violences policières : « Nos demandes de poursuites ne sont jamais suivies », dénonce la Défenseure des droits », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  22. « Mort de Nahel : la Défenseure des droits s’auto-saisit, qu’est-ce que ça veut dire ? », sur Paris-Normandie, (consulté le )
  23. « Plateforme anti-discriminations : "L'objectif est de résoudre le problème des personnes", affirme la Défenseure des droits », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  24. Alba Ventura et Marie-Pierre Haddad, « "Zones sans contrôle d’identité" : Gérald Darmanin répond à Claire Hédon », sur RTL, (consulté le )
  25. « “La Défenseure des droits a franchi les limites de l'imbécillité” : Macron s'insurge en privé contre les zones sans contrôle d'identité », sur Valeurs actuelles, (consulté le )
  26. Romain David, « "Je n'ai jamais souhaité mettre fin aux contrôles d'identité", assure la Défenseure des droits », sur Europe 1, (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • [entretien] Sandrine Blanchard, « Claire Hédon, Défenseure des droits : « J’ai été baignée dans une ambiance de résistance et d’engagement » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]