Simon Boccanegra
Nbre d'actes | 3 |
---|---|
Musique | Giuseppe Verdi |
Livret | Francesco Maria Piave (première version) et Arrigo Boito (deuxième version) |
Langue originale |
Italien |
Sources littéraires |
Simon Boccanegra de Antonio García Gutiérrez |
Dates de composition |
1857, remaniée en 1881 |
Création |
La Fenice, Venise Royaume de Lombardie-Vénétie |
Versions successives
Représentations notables
- au Metropolitan Opera
- Été 1985 au théâtre antique d'Orange
Personnages
- Simon Boccanegra, corsaire puis doge de Gênes (baryton)
- Jacopo Fiesco, noble génois (basse)
- Amelia, fille de Maria Fiesco et de Simon Boccanegra, petite-fille de Jacopo Fiesco (soprano)
- Gabriele Adorno, gentilhomme génois (ténor)
- Paolo Albiani, orfèvre puis courtisan favori du doge (basse)
- Pietro, homme du peuple puis courtisan (baryton)
- Capitaine des arbalétriers (ténor)
- Servante d'Amelia (mezzo-soprano)
- Soldats, marins, peuple, sénateurs, la cour du doge, prisonniers (chœur)
Airs
- « Il lacerato spirito » - Fiesco (Prologue)
- « Come in quest'ora bruna » - Maria (I, 1)
- « Nell'ora soave » - Maria (I, 2)
- « Plebe ! Patrizi ! » - Simon Boccanegra (I, 2)
- « Sento avvampar nell'anima » - Adorno (II)
Simon Boccanegra est un opéra en un prologue et trois actes de Giuseppe Verdi, livret de Francesco Maria Piave d'après une pièce d'Antonio García Gutiérrez, créé dans sa première version le à la Fenice de Venise.
Une seconde version, dont le livret a été repris par Arrigo Boito, a été créée vingt-quatre ans plus tard, le , à la Scala de Milan.
Genèse
[modifier | modifier le code]En mars 1856, Giuseppe Verdi se rend à Venise pour mettre en scène La traviata et reçoit une commande de la Fenice pour un nouvel opéra pour le carnaval de carême de 1857. Il choisit Simon Boccanegra tiré d'un drame de l'écrivain et poète espagnol Antonio García Gutiérrez paru en 1843. Cette histoire du XIVe siècle, à l’époque de la république de Gênes, inspirée de la vie du doge de la ville, le premier à occuper cette fonction, Simone Boccanegra, a une connotation politique. Verdi veut en dénoncer les guerres fratricides et menace de ne pas jouer l’œuvre si la censure touche au livret. Le musicien écrit la trame à partir de laquelle Francesco Maria Piave composera le livret. Fin 1856, la composition est achevée. Malgré sa recherche d’une expression musicale nouvelle avec des récitatifs « secs » dans le style de Wagner, la qualité de ce premier livret de Simon Boccanegra ne permet pas une étroite dépendance entre drame et musique.
Création
[modifier | modifier le code]L'œuvre est créée le 12 mars 1857 à la Fenice, sans grand succès. En juin, l'opéra est joué à Reggio d'Émilie avec plus de succès. Mais la représentation de 1859 à Milan est un échec. L'opéra disparaît de la scène pendant des années. Verdi retravaille l'œuvre en profondeur, notamment avec Arrigo Boito qui publie une version révisée du livret. La représentation du à la Scala de Milan consacre enfin l'œuvre qui sera désormais montée à partir de cette seconde version.
Distribution
[modifier | modifier le code]- Simon Boccanegra, corsaire puis doge de Gênes, Leone Giraldoni (baryton)
- Jacopo Fiesco, noble génois, ultérieurement connu sous le nom d’Andrea Grimaldi, tuteur d’Amelia Grimaldi, José Echeverria (basse)
- Amelia Grimaldi, d’abord fille adoptive de Jacopo Fiesco (alias Andrea Grimaldi), puis reconnue fille de Maria Fiesco et de Simon Boccanegra, donc petite-fille de Jacopo Fiesco, Luigia Bendazzi (soprano), appelée Maria Boccanegra dès lors que Simon reconnaît en elle sa fille
- Gabriele Adorno, gentilhomme génois, amoureux d’Amelia, Carlo Negrini (ténor)
- Paolo Albiani, orfèvre puis courtisan favori du doge Simon Boccanegra, Giacomo Vercellini (basse)
- Pietro, homme du peuple puis courtisan, Andrea Bellini (baryton)
- Orchestre et chœurs : Gran Teatro La Fenice, Venise
- Concertatore : Giuseppe Verdi
- Directeur d’orchestre : Carlo Ercole Bosoni
- Chef de chœur : Luigi Carcano
- Décors : Giuseppe Bertoja
- Costumes : Davide Ascoli
Représentations successives
[modifier | modifier le code]Réception
[modifier | modifier le code]La critique
[modifier | modifier le code]Le public
[modifier | modifier le code]Argument
[modifier | modifier le code]L'action se situe à Gênes et dans ses alentours au milieu du XIVe siècle. Entre le prologue et le drame, vingt-cinq années se sont passées.
Prologue
[modifier | modifier le code]Au XIVe siècle, Gênes est déchirée par les luttes entre patriciens et plébéiens. Le marin Simon Boccanegra et son amante Maria Fiesco (qui n’apparaît pas dans le prologue[1]) font les frais de ces querelles intestines : le père de Maria n’est autre que le doge de la ville, le patricien Jacopo Fiesco. Lorsqu’il a appris que Maria avait donné un enfant à Simon, il a assigné sa fille à résidence. Les deux amants avaient confié leur fille à une vieille servante mais celle-ci est morte, et l’enfant a mystérieusement disparu. À l’approche des élections, le plébéien Paolo Albiani propose à Simon de se porter candidat. Celui-ci accepte, voyant là son unique chance d’obtenir la main de Maria. Mais Maria meurt. Rongé par la douleur, Fiesco accuse Simon d'avoir causé la perte de sa fille, et lui déclare que seule la vue de sa petite-fille pourrait les réconcilier. Puis Simon Boccanegra est élu doge.
Acte I
[modifier | modifier le code]Vingt-cinq ans ont passé à Gênes, à nouveau gouvernée par le doge Simon Boccanegra dans le cadre d’un second mandat. Mais la haine entre plébéiens et patriciens ne s’est pas apaisée. Jacopo Fiesco s’est retiré à l’extérieur de la ville, sous le nom d'Andrea Grimaldi, avec Amelia, une orpheline qu’il a recueillie sur le rivage de la Méditerranée et élevée comme sa propre fille. Simon Boccanegra a promis la main d’Amelia Grimaldi à Paolo Albiani, devenu son protégé, mais la jeune fille est amoureuse de Gabriele Adorno, dont le père a jadis été tué par Simon Boccanegra. Coup de théâtre : Simon reconnaît en Amelia sa fille, disparue vingt-cinq ans auparavant, en même temps que mourait sa mère Maria Fiesco ; elle a le même prénom que sa mère donc s’appelle en réalité Maria Boccanegra. Mais la joie des retrouvailles est de courte durée : quand Boccanegra se rétracte et refuse la main d’Amelia à Paolo, celui-ci enlève la jeune fille. Le conflit privé prend des proportions politiques : Gabriele soupçonne Simon Boccanegra d’être l’auteur de l’enlèvement, et s’allie avec Fiesco pour provoquer une insurrection. Simon doit faire face au peuple, pendant que les affrontements entre plébéiens et patriciens conduisent la cité au bord de la guerre civile. Grâce à Amelia, la vérité éclate : Paolo est démasqué.
Acte II
[modifier | modifier le code]Paolo Albiani, qui brûle de se venger, projette d’empoisonner Simon Boccanegra, son ancien protecteur. Il réussit à persuader Gabriele Adorno de devenir son allié dans cette entreprise, en lui faisant croire que Simon entretient une liaison avec Amelia. Mais lorsque Gabriele se retrouve face au doge, assoupi car il a déjà bu une gorgée du poison de Paolo, l’intervention d’Amelia permet une fois de plus de faire la lumière : le jeune patricien renonce à son plan en apprenant que Simon est le père de sa fiancée. Le doge lui pardonne et Gabriele lui jure fidélité, mais, dehors, la rébellion vient de commencer.
Acte III
[modifier | modifier le code]La révolte est finalement écrasée. Le conspirateur Paolo Albiani est arrêté puis exécuté. Jacopo Fiesco hurle sa haine contre Simon Boccanegra. Mais en lui révélant qu’Amelia est la fille de Maria Fiesco, Simon lui rappelle sa promesse vieille de vingt-cinq ans : le plébéien et le patricien devaient faire la paix le jour où ce dernier reverrait sa petite-fille. C’est la réconciliation tant espérée. Amelia, alias Maria Boccanegra, épousera Gabriele, qui succédera à Simon. La foule en liesse réclame Simon Boccanegra, mais le poison a inexorablement fait son œuvre, et déjà les ténèbres enveloppent le doge. Jacopo Fiesco va annoncer à la foule que Gabriele est le nouveau doge.
Analyse
[modifier | modifier le code]Orchestration
[modifier | modifier le code]Bois
[modifier | modifier le code]- 1 piccolo, 1 flûte traversière, 2 hautbois, 2 clarinettes, 1 clarinette basse, 2 bassons
Cuivres
[modifier | modifier le code]- 4 cors, 2 trompettes, 2 trombones, 1 trombone basse, 1 cimbasso
Percussions
[modifier | modifier le code]Cordes
[modifier | modifier le code]- Harpe
- Violon I, violon II, alto, violoncelle, contrebasse
Commentaire
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Elle n’apparaît pas a fortiori ensuite.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Stéphane Goldet, Simon Boccanegra dans Guide des opéras de Verdi, Jean Cabourg, directeur de la publication, Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, p. 685–752 (ISBN 2-213-02409-X).
- Jean-Louis Dutronc, Gilles de Van, Jean-François Labie, Sandro Cometta, Pierre Flinois, Simon Boccanegra, dans L'Avant-Scène Opéra, Éditions Premières Loges, Paris, 1994, 128 p. (ISBN 2-84385-012-6).
- Alain Pâris, « Simon Boccanegra », dans Kobbé, Harewood et Antony Peattie (trad. de l'anglais par Marie-Caroline Aubert, Denis Collins et Marie-Stella Pâris), Tout l'opéra, de Monteverdi à nos jours, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », 2002 (nouvelle édition refondue) (1re éd. 1982), 1 065 p. (ISBN 2221088808, OCLC 51957694), p. 907–912.
- Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 1819 p. (ISBN 978-2-2136-0017-8, OCLC 417460276, BNF 39099667), « Simon Boccanegra », p. 1608–1511.
- (de) Christian Springer, Giuseppe Verdi – Simon Boccanegra. Dokumente – Materialien – Texte, Praesens Verlag, Vienne 2008. (ISBN 978-3-7069-0432-2).
- Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin, Giuseppe Verdi, Bleu Nuit Éditeur, Paris, 2013. (ISBN 978-2-35884-022-4).
Sources
[modifier | modifier le code]- Istituto nazionale di studi verdiani
- Ouvrages cités
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (it) Portale Verdi (livret en ligne)
- (it) Istituto nazionale di studi verdiani