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Aliboron

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Le mot aliboron (ou maitre Aliboron) sert à désigner un personnage se croyant habile mais en en réalité stupide.

Le nom Aliboron peut lui désigner :

Étymologie

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L'étymologie du mot aliboron est incertaine. Au XVe siècle l'expression maistre Aliborum désigne un personnage habile à tout faire (« maitre des alibis »)[1]. Puis au siècle suivant l'expression évolue pour désigner quelqu'un croyant savoir ou se croyant habile alors qu'il est ignorant ou sot, expression alors popularisée par l'âne de La Fontaine[1]. Elle vient probablement de l'hellébore noir, plante alors considérée comme un remède universel et souvent associée au mot maistre pour désigner le médecin, puis par extension aux hommes savants ou habiles. Son sens évolue ensuite pour désigner ceux qui se mêlent de tout mais sans rien faire d'utile[2] (d'où par dérision le titre ironique de maistre Aliboron alors appliqué aux médecins, par association avec l'âne[3]). Une autre hypothèse serait un contre-sens fait par l'Irlandais Jean Scot Érigène qui au IXe siècle dans son commentaire sur Martianus Capella interpréta erronément le mot elleboro qui désignait la plante comme le nom d'un philosophe de la même secte que Carnéade[2]. Une troisième hypothèse fait du mot une transposition du nom du philosophe et savant perse Al Biruni. Mais les deux dernières hypothèses n'expliquent pas l'évolution sémantique de philosophe vers un personnage stupide[2].

  • Boronali, anagramme d'Aliboron, nom d'un peintre italien fictif à qui fut attribué une toile exposé au salon des Indépendants en 1910 et en réalité peinte par la queue d'un âne à Montmartre. Ce canular avait pour but de ridiculiser les critiques d'art avant-garde.

Référence

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  1. a et b Paragraphe Étymologie de l'article aliboron du dictionnaire du CNRTL
  2. a b et c Aliboron sur Trésor de la langue française informatisé
  3. G. Tilander, St. neophilol., 1946-47, t. 19, p. 169-183.

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