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Saïda Menebhi

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Saïda Menebhi, née en septembre 1952 à Marrakech[1] et morte le à Casablanca, est une professeur d'anglais, féministe et militante du mouvement marxiste-léniniste marocain Ila Al Amame (« En avant » en arabe), actif dans les années 1970.

Saïda Menebhi est née en à Marrakech. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle s'inscrit à l'université de Rabat, où elle étudie la littérature anglaise. Très vite, elle devient une militante active du syndicat étudiant l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), à travers sa composante communiste la « Voie démocratique »[n 1], qui revendique notamment l'indépendance du Sahara occidental[1]. Pendant deux ans, elle suit une formation de premier cycle au centre pédagogique régional (CPR) puis enseigne l'anglais dans un collège à Rabat[2].

Elle adhère dans la clandestinité au mouvement marxiste-léniniste Ila Al Amame, tout en étant membre du 1er syndicat marocain, l'Union marocaine du travail (UMT)[1].

Arrestation

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Alors que la répression et les arrestations s'intensifient au Maroc (années de plomb), elle est arrêtée le à Rabat, avec trois autres femmes : Rabea Ftouh, Pierra di Maggio et Fatima Oukacha, pour leurs activités politiques au sein du mouvement interdit Ila Al Amame[2]. Elle subit des tortures physiques et psychologiques dans le centre de détention de Derb Moulay Cherif à Casablanca[n 2].

Un an plus tard, elle est jugée au « procès de janvier- de Casablanca », avec 138 autres inculpés pour « atteinte à la sûreté de l'État ». Pendant les auditions, elle affirme son soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui[2]. elle dénonce également, sous les applaudissements de la salle, la situation d'oppression que subissent les femmes au Maroc. Elle est condamnée à 5 ans de détention, plus deux ans pour « injure à magistrat »[3]. Elle est incarcérée à la prison de Casablanca, où elle est placée à l'isolement. Alors que les autres militants condamnés lors du procès sont transférés à la prison centrale de Kénitra, Saïda Menebhi ainsi que trois de ses camarades : Rabea Ftouh, Abraham Serfaty et Fatima Oukacha, restent à la prison civile de Casablanca[4].

Grève de la faim et décès

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Elle décède le à l'hôpital Averroes de Casablanca, faute de soins appropriés, à la suite de 34 jours de grève de la faim, elle était âgée de 25 ans.

Poèmes de prison

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Saïda Menebhi est également connue pour avoir écrit de nombreux poèmes, avant et pendant son emprisonnement, dans lesquels elle dénonçait le régime répressif du roi Hassan II et parsemait ses convictions et son espoir d'une société meilleure[1]. Ci-dessous, l'un de ses poèmes écrits en prison[3] :

« La prison, c'est laid
Tu la dessines, mon enfant
Avec des traits noirs
Des barreaux et des grilles
Tu imagines que c'est un lieu sans lumière
Qui fait peur aux petits
Aussi pour l'indiquer
Tu dis que c'est là-bas
Et tu montres avec ton petit doigt
Un point, un coin perdu
Que tu ne vois pas
Peut être la maîtresse t'a parlé
De prison hideuse
De maison de correction
Où l'on met les méchants
Qui volent les enfants
Dans ta petite tête
S'est alors posé une question
Comment et pourquoi
Moi qui suis pleine d'amour pour toi
Et tous les autres enfants
Suis-je là-bas ?
Parce que je veux que demain
La prison ne soit plus là »

Notes et références

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  1. La Voie démocratique : mouvement marxiste-léniniste marocain, initié dans les années 1970 par des opposants communistes marocains, il est reformé en 1995 sous forme de parti politique, puis légalisé en 2004 sous le nom du parti Annahj Addimocrati.
  2. Derb Moulay Cherif : un commissariat casablancais, devenu célèbre pendant les années de plomb au Maroc pour ses sévices pratiqués sur les prisonniers opposants.

Références

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  1. a b c et d 11 décembre 1977 : décès de Saïda Menebhi, « la martyre du peuple marocain », diversgens.com, publié le 11/12/2012.
  2. a b et c Saïda Menebhi, martyre du peuple marocain, 01/11/2010.
  3. a et b Histoire du peuple (socialisme): Saïda Menebhi, osireglacier.com, publié le 03/06/2013.
  4. Ar.L., « Saïda Menebhi », L'Insurgé n°11 (Journal de SUD Etudiant Perpignan), p. 7, Janvier 2009.

Articles connexes

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Liens externes

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