Holemans
La Maison de joaillerie Holemans, située place du Sablon à Bruxelles, est une institution de haute joaillerie belge fondée en 1922 par Henri-Joseph Holemans[1].
Depuis ses débuts, Holemans est une maison de production artisanale travaillant les pierres précieuses et créant des bijoux sur mesure directement dans les ateliers situés dans ses boutiques. Au fil du XXe siècle, elle a ainsi acquis une clientèle varié, composée de membres de la noblesse, de personnalités du monde des arts et des affaires, ainsi que de collectionneurs de bijoux rares[2].
Histoire
[modifier | modifier le code]Henri Holemans, fondateur de la Maison, se découvre une vocation d’orfèvre pendant la première guerre mondiale, au milieu des tranchées. En 1914, il a 20 ans et se retrouve, comme une large partie de la jeunesse belge, enrôlé pour combattre. Le ‘roi-soldat’ Albert 1er fait organiser des écoles professionnelles parmi les soldats tenant le front de l'Yser. Le jeune homme découvrira sa vocation d’orfèvre en travaillant le cuivre des douilles d’obus[3]. La paix revenue, il choisit l’orfèvrerie sacrée et fonde son atelier en 1922. Jusqu’en 1950, celui-ci produit principalement des pièces d’église ornées de perles, or, vermeil et pierres précieuses[4]. En y associant les décors sobres et géométriques de l'Art déco dont la Belgique fut le berceau[5], Henri Holemans se spécialise [réf. nécessaire] dans l’orfèvrerie religieuse. Ses œuvres sont présentes en Belgique (Visitation de Kraainem, Église collégiale Saint-Ursmer de Binche, Église Saint-Alice de Bruxelles...) et dans le monde entier (New York, Montréal, Fortaleza...) et certaines appartiennent toujours au Trésor de la Basilique du Sacré-cœur de Koekelberg.
À la suite du concile de Vatican II, consacré à la rénovation et à la simplification et à l'accessibilité des rites au plus grand nombre[6][source insuffisante], l'orfèvrerie sacrée ne constitue plus une source de revenu suffisante pour la Maison Holemans, l'Église ayant notamment décidé de réduire drastiquement ses dépenses liées à la pratique du culte[7]. Jean Holemans reprend l’atelier de son père à partir des années 1960 et l’oriente vers la joaillerie, secteur désormais plus profitable. Élevé dans la maîtrise des métaux et formé aux Arts Décoratifs et à l’architecture[réf. nécessaire], le jeune homme développe des pièces pensées selon des axes architectoniques. Le monde de la joaillerie doit également à Jean Holemans les premiers bijoux laqués, ‘signatures’ de la maison grâce à son père Henri Holemans, qui l’initia à l’art ancestral des laques qu’il avait lui-même appris au début des années 1930 d’un maître japonais installé à Paris[réf. nécessaire].
Nouveauté pour l’époque, Jean Holemans décide de sortir ses artisans de l’ombre et de les faire œuvrer ‘à vue’ dans sa boutique, située à Bruxelles, chaussée de Charleroi, afin de montrer au public une partie des coulisses du travail de joaillier[8].
Au début des années 1990, Thierry Holemans prend la direction de la Maison Holemans. Il organise l’installation de la maison-mère sur l'avenue Louise à Bruxelles et une autre place Vendôme à Paris. En 1998, le jeune joaillier est le premier et unique belge à s’installer parmi les grands noms de la Haute Joaillerie[4].
Au niveau technique, Thierry Holemans se tourne vers la science et les alliages futuristes. En collaboration avec le professeur Van Humbeeck de l'Université de Louvain[9], ces métaux high-tech (titane, orichalque)[10] lui permettent de développer des bijoux à mémoire de forme capables de se serrer ou desserrer au contact de la peau[11].
À partir de 2013, la bijouterie est reprise par Moïse Mann[12],[13] qui forme la quatrième génération de joailliers[14][source insuffisante]. L'objectif est de « moderniser les codes esthétiques d'Holemans tout en les respectant »[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « A la conquête de Tokyo : l'alimentation et le luxe portés par la mission économique bruxelloise »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) , Le Soir,
- Daphne Dorgelo, « Holemans : retour sur 100 ans d'histoire de la maison de joaillerie belge », sur www.lofficiel.be, (consulté le )
- « HOLEMANS Henri | BE-monumen », sur be-monumen.be, (consulté le )
- Guy Van den Noortgate, « L'aventurier de la joaillerie Holemans », Trends tendance, (lire en ligne )
- Cécile Dubois & Sophie Voituron, Bruxelles Art déco, Racine, , 176 p. (ISBN 978-287-386-91-06)
- Collectif, Le concile Vatican II - Texte intégral: 1962 - 1965, , 656 p. (ISBN 236-0-400-770)
- « Les principaux apports du concile Vatican II », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Ben Herremans, « Sur fond d'or », Trends/Tendance, (lire en ligne)
- Pierre De Vuyst, « Un collier vivant! », sur DHnet, (consulté le )
- « Revue de presse Joaillière: Les premiers bijoux à mémoire de forme », sur Revue de presse Joaillière (consulté le )
- Pierre De Vuyst, « La Princesse et l'orichalque », sur DHnet, (consulté le )
- Philippe Fiévet, « Excellence belge : 100 bougies pour le joaillier Holemans », sur parismatch.be, (consulté le )
- Catherine Malaise, « Irrésistiblement Holemans ! », sur La Libre.be, (consulté le )
- Margo Vansynghel, « Les chasseurs de pierres précieuses "Une pierre, c'est une question de feeling" », L'Echo, (lire en ligne )
- Fanny Leroy, « Taillé par la passion », sur La Libre.be, (consulté le )
Liens externes
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