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Théories instables

Published online by Cambridge University Press:  12 March 2014

Bruno Poizat*
Affiliation:
Université Pierre et Marie Curie, Paris, France

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L'absence ou la présence de la propriété d'indépendance, introduite par Shelah, est sans aucun doute une mesure significative de la complexité, du point de vue de la théorie des modèles, d'une théorie instable. Il importe donc de distinguer les théories qui ont cette propriété de celles qui ne l'ont pas; le critère de Keisler [1] et de Shelah [5], qui consiste à compter le nombre de types qu'on peut obtenir sur un ensemble de paramètres de cardinal λ, n'emporte la décision que si l'on nie assez brutalement l'hypothèse du continu généralisée. Je propose ici de compter, étant donnée une partie X, de cardinal λ, d'un espace de types Si(M), quel peut être le cardinal de l'adhérence de X; ce point de vue équivaut au précédent si la théorie T est stable (voir la remarque après le Théorème 7); et si T n'a pas la propriété d'indépendance ce cardinal est au plus 2λ, tandis que si T a la propriété d'indépendance il peut atteindre 22λ (Théorème 7). Cela donne, indépendamment d'hypothèses de théorie des ensembles, une mesure quantitative de la plus grande complexité des espaces de types s'il y a propriété d'indépendance; et sous la forme du Théorème 8, cela devient un test très maniable dans les situations concrètes, car l'expérience m'a prouvé que les cohéritiers d'un type sont toujours faciles à déterminer.

Dans une première section, je considère un type complet p au dessus d'un modèle M d'une théorie complète T, et parmi les fils de p sur une extension élémentaire de M j'en distingue certains que j'appelle fils spéciaux de p: cette notion est naturelle et utile pour la suite, car le critère que j'ai décrit revient à prouver l'abondance de certains fils spéciaux d'un même type; on notera au passage le Théorème 3.

Le théorème de caractérisation de la propriété d'indépendance est prouvé dans une deuxième section, grâce à un résultat de combinatoire (Théorème 6); j'y montre aussi, à titre d'illustration, qu'un ordre total n'a jamais la propriété d'indépendance.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Association for Symbolic Logic 1981

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References

RÉFÉRENCES

[1]Keisler, H.J., The stability function of a theory, this Journal, vol. 43 (1978), pp. 481486.Google Scholar
[2]Lascar, D. and Poizat, B., An introduction to forking, this Journal, vol. 44 (1979), pp. 178198.Google Scholar
[3]Poizat, B., Déviation des types, Thèse, Université Pierre et Marie Curie, Paris, 1977.Google Scholar
[4]Poizat, B. (Éditeur), Théories stables, Publications de l'Institut Henri Poincaré, Paris, 1° année 1978, 2° année 1979.Google Scholar
[5]Shelah, S., Classification theory and the number of non-isomorphic models, North-Holland, Amsterdam, 1978.Google Scholar