Comme l’ont déjà signalé plusieurs médias, dont Mediapart, une demi-douzaine de candidats du Rassemblement national aux prochaines législatives ont servi de caution lors d’élections organisées par Moscou, notamment en Ukraine, en occupant des postes « d’observateurs » électoraux. C’est par exemple le cas d’Andréa Kotarac, porte-parole du RN et candidat dans l’Ain. Le trentenaire, ex-militant LFI, a observé pour le compte de la Russie des élections à Donetsk en 2018. Autre postulant très favorable au Kremlin : Frédéric Boccaletti, condamné en 2000 à un an de prison pour violences avec armes lors d’un collage d’affiches, qui est candidat à sa réélection dans le Var. Cet ex-mégrétiste a officié comme observateur lors des élections parlementaires russes de 2021.
Lire aussiLe Pen et Mélenchon : pro-Poutine un jour, pro-Poutine toujours
L’analyse de la liste du parti lepéniste aux législatives fait également ressortir près d’une dizaine de profils très connectés à la Russie. A commencer par l’avocat Pierre Gentillet, ex-chroniqueur de CNews, qui a été parachuté dans le Cher.
« Une menace très importante pour la sécurité »
Comme l’a révélé le journaliste Nicolas Hénin dans son livre La France russe (Fayard, 2016), ce proche de Xavier Moreau, saint-cyrien devenu l’un des relais de la propagande de Poutine, a fondé en 2015 le cercle Pouchkine, plateforme destinée à rapprocher la Russie et la France. Pierre Gentillet s’est aussi rendu plusieurs fois en Syrie, notamment au côté du russophile eurodéputé RN Thierry Mariani.
Lire aussiQuand le camp Macron accuse le RN de « trahison »
« Toutes ces personnalités alignées sur le Kremlin font peser une menace très importante pour la sécurité de la France et ses intérêts stratégiques, s’indigne un diplomate français. Ces gens peuvent très bien demain diriger une commission parlementaire ou même un ministère… »