Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination
Pascale Vandoolaeghe, Lode Schuerman
Corresponding author: Lode Schuerman, GSK Vaccines, Wavre, Belgium
Received: 21 Jun 2017 - Accepted: 08 Feb 2018 - Published: 19 Jun 2018
Domain: Tropical medicine,Pediatrics (general),Malaria control program
Keywords: Paludisme, Plasmodium falciparum, RTS,S/AS01, efficacit�, innocuit�
©Pascale Vandoolaeghe et al. Pan African Medical Journal (ISSN: 1937-8688). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Cite this article: Pascale Vandoolaeghe et al. Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination. Pan African Medical Journal. 2018;30:142. [doi: 10.11604/pamj.2018.30.142.13152]
Available online at: https://www.panafrican-med-journal.com//content/article/30/142/full
Original article
Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination
Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination
The RTS,S/AS01 malaria vaccine in children aged 5-17 months at first vaccination
Pascale Vandoolaeghe1, Lode Schuerman1,&
1GSK Vaccines, Wavre, Belgium
&Auteur correspondant
Lode Schuerman, GSK Vaccines, Wavre, Belgium
Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 a re�u un avis scientifique favorable de l�Agence Europ�enne des M�dicaments (EMA) en juillet 2015. L�Organisation Mondiale de la Sant� (OMS) a recommand� l�introduction pilote de ce vaccin chez des enfants �g�s d�au moins 5 mois en utilisant un sch�ma de vaccination comprenant 3 doses initiales espac�es d�au moins un mois et une 4�me dose administr�e 15 � 18 mois apr�s la 3�me dose. Des essais cliniques et des mod�les math�matiques ont montr� que la protection partielle contre le paludisme conf�r�e par le vaccin RTS,S/AS01 pourrait avoir un impact substantiel sur la sant� publique si le vaccin est utilis� en association avec d�autres mesures de lutte antipaludique, en particulier dans les zones hautement end�miques. L�impact le plus important a �t� observ� chez les enfants �g�s de 5 mois ou plus ayant re�u 4 doses de RTS,S/AS01. Le vaccin sera ensuite �valu� en situation r�elle afin de d�terminer son impact sur la mortalit�, son innocuit� dans le cadre d�une vaccination de routine, et la faisabilit� op�rationnelle d�administrer 4 doses du vaccin dont certaines n�cessitant de nouveaux contacts dans le calendrier de vaccination. En cas de succ�s, cela permettra une mise en �uvre � plus grande �chelle.
English abstract
RTS,S/AS01 malaria vaccine received a favorable scientific opinion from the European Medicines Agency (EMA) in July 2015. The World Health Organization (WHO) recommended the pilot introduction of this vaccine in children aged 5 months or older using a vaccination schedule which included 3 initial doses separated by at least 1 month and a 4th dose administered 15-18 months after the 3rd dose. Clinical trials and mathematical models showed that the partial protection against malaria conferred by vaccine RTS,S/AS01 Malaria Vaccine could have a substantial impact on public health if the vaccine was used in association with other control measures for malaria, in particular in highly endemic areas. The most significant impact was observed in children aged 5 months or older who received 4 doses of RTS,S/AS01. Vaccine effectiveness will then be evaluated under real-life conditions in order to determine its impact on mortality, its safety in the context of routine immunization and the feasibility of implementing the 4-dose vaccination schedule requiring new immunization contacts. If successful, this would pave the way for larger-scale implementation.
Key words: Malaria, plasmodium falciparum, RTS,S/AS01, effectiveness, safety
Le paludisme est l�un des plus grands d�fis sanitaires de l�histoire de l�humanit�. Selon les donn�es �pid�miologiques de l�Organisation Mondiale de la Sant� (OMS), le paludisme a caus� plus de 430 000 d�c�s en 2015 [1], malgr� les progr�s significatifs en termes de lutte antipaludique au cours des derni�res d�cennies. Chez l�homme, la maladie est caus�e par 5 esp�ces du genre Plasmodium, dont Plasmodium falciparum causant seul plus de 90% des d�c�s reli�s au paludisme. Suite � la mise en �uvre de mesures pr�ventives recommand�es par l'OMS, l'incidence du paludisme et les taux de mortalit� ont consid�rablement diminu� au cours des 15 derni�res ann�es. Cependant, la transmission, la morbidit� et la mortalit� du paludisme restent �lev�es dans de nombreuses zones end�miques [1]. Malgr� la diminution de la pr�valence de la parasit�mie de P. falciparum chez les enfants �g�s de 2 � 10 ans entre 2000 et 2010, 57% de la population africaine vit toujours dans des zones de transmission hyper- ou holo-end�mique [2]. Le paludisme est actuellement la 4�me cause de mortalit� chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne [1]. Les mesures actuelles de lutte antipaludique reposent en grande partie sur la chimiopr�vention, incluant un traitement pr�ventif intermittent durant la grossesse et chez les nourrissons, et la chimiopr�vention saisonni�re du paludisme chez les enfants. La chimiopr�vention consiste � administrer un traitement complet de sulfadoxine-pyrimenthamine et parfois d�amodiaquine aux populations cibl�es, quelle que soit leur parasit�mie. Cependant, le parasite Plasmodium est notoire pour sa capacit� � d�velopper une r�sistance aux traitements. Une r�sistance � l�art�misinine, qui est l�un des composants principaux des traitements antipaludiques recommand�s en premi�re intention, a �t� report�e dans 5 pays d�Asie du Sud-Est. La propagation de la r�sistance � l�art�misinine en Afrique pourrait avoir des cons�quences graves pour la sant� publique.
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Des mesures de lutte antivectorielle ont �galement �t� mises en �uvre, telles que l�utilisation de moustiquaires impr�gn�es d'insecticide (MIIs) ou la pulv�risation intradomiciliaire (PID) d�insecticides � effet r�manent. Bien que ces mesures aient permis de r�duire consid�rablement la mortalit� et la morbidit� en Afrique au cours des 10 derni�res ann�es [3,4], des taux croissants de r�sistance aux insecticides ont �t� rapport�s chez les moustiques vecteurs responsables de la transmission du paludisme [5]. Cette menace a �t� reconnue par l'OMS qui a publi� un plan mondial pour la gestion de la r�sistance aux insecticides en Mai 2012. Jusqu�il y a peu, le d�veloppement d'un vaccin efficace restait un objectif non atteint dans la lutte contre le paludisme. Le seul vaccin candidat ayant achev� l��valuation de phase III est le vaccin RTS,S/AS01 (Mosquirix, GSK Vaccines). Bien que son utilisation ne soit pas encore autoris�e par les autorit�s r�glementaires nationales en Afrique subsaharienne, le vaccin RTS,S/AS01 a re�u un avis scientifique favorable de l'Agence Europ�enne des M�dicaments (EMA) en juillet 2015 pour la vaccination des enfants �g�s de 6 semaines � 17 mois [6]. Ensuite, l�OMS a recommand� l�introduction du vaccin chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois dans le cadre d�une s�rie de projets pilotes utilisant un sch�ma d�administration � 4 doses (3 doses initiales espac�es d�au moins 4 semaines, administr�es de pr�f�rence avant l��ge de 9 mois, suivies d�une 4�me dose administr�e 15 � 18 mois apr�s la 3�me dose) dans les r�gions o� la transmission du paludisme est mod�r�e et �lev�e [7]. Cet article passe en revue les donn�es disponibles sur RTS,S/AS01 dans la population cibl�e par les projets pilotes.
Description du vaccin
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Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 cible le stade pr�-�rythrocytaire du parasite [8]. Une description d�taill�e de la formulation finale et des formulations ant�rieures du vaccin, ainsi qu�une analyse des �tudes r�alis�es chez les adultes et des essais de phase I et II chez les enfants, ont �t� publi�es pr�c�demment [9]. En bref, le vaccin se compose d�une prot�ine recombinante formant spontan�ment des pseudo-particules virales, appel�e RTS,S, associ�e au syst�me adjuvant brevet� AS01E. L'antig�ne RTS,S contient une portion de la prot�ine circumsporozoite de P. falciparum (CS) fusionn�e � l'extr�mit� amino-terminale de l'antig�ne de surface du virus de l'h�patite B (HBsAg), qui est �galement utilis� dans les vaccins homologu�s contre l'h�patite B. Pour stabiliser les particules recombinantes, la prot�ine de fusion est co-exprim�e avec la prot�ine HBsAg (S) dans Saccharomyces cerevisiae. L�AS01E est constitu� de 3-O-d�sacyl-4�-monophosphoryl-lipide-A (MPL; produit par GSK), de QS-21 (Quillaja saponaria Molina, fraction 21; sous licence par GSK d�Antigenics Inc, une filiale en propri�t� exclusive d�Agenus Inc., une soci�t� de Delaware, �tats-Unis) et de liposomes. Le vaccin RTS,S/AS01 consiste en une poudre (RTS,S lyophilis�) et une suspension (AS01E) pr�sent�es dans 2 flacons s�par�s sans agent conservateur. Le vaccin final est obtenu en reconstituant la poudre avec la suspension pour donner 1mL de liquide opalescent, incolore � brun p�le. Une dose de vaccin est obtenue en pr�levant 0,5mL du flacon apr�s reconstitution. Chaque dose contient 25 �g d�antig�ne RTS,S, ainsi que 25 �g de chaque mol�cule immunomodulatoire MPL et QS21. Le vaccin est administr� par voie intramusculaire [10].�
Divulgation des int�r�ts financiers et concurrents�
GlaxoSmithKline Biologicals SA a pay� tous les co�ts associ�s au d�veloppement et � la publication du pr�sent manuscrit. PV et LS sont des employ�s du groupe de soci�t�s GSK. PV et LS poss�dent des options d'achat d'actions / des actions restreintes dans le groupe de soci�t�s GSK.
Essais cliniques
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Parmi plus de 30 vaccins candidats antipaludiques [11], RTS,S/AS01 est le seul ayant atteint un stade d��valuation clinique avanc�, r�alis�e conform�ment aux directives de l'OMS garantissant la qualit�, l�innocuit� et l�efficacit� des vaccins recombinants ciblant les parasites Plasmodium aux stades pr�-�rythrocytaire et sanguin [12]. Une revue syst�matique du d�veloppement clinique du vaccin antipaludique RTS,S/AS fourni une vue d�ensemble r�cente des r�sultats de toutes les �tudes de phases II et III [13], ind�pendamment de la formulation du vaccin ou de la population cibl�e. Dans cet article, nous nous concentrons sur les r�sultats obtenus chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination, la tranche d'�ge pour laquelle l�impl�mentation pilote a �t� recommand�e par l'OMS. Un r�sum� des essais de phase II et III dans cette cat�gorie d��ge est pr�sent� dans le Tableau 1 [14-34]. L�efficacit� vaccinale (EV) et d�autres objectifs ont �t� �valu�s dans l��tude Malaria-055 (ClinicalTrials.gov: NCT00866619) [24]. Cet essai de phase III a �t� men� dans 7 pays d�Afrique subsaharienne chez 6 537 nourrissons �g�s de 6 � 12 semaines et 8 922 enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination (Tableau 1) [14-34]. Les participants ont �t� r�partis al�atoirement (1:1:1) afin de recevoir 4 doses de RTS,S/AS01, 3 doses de RTS,S/AS01 et 1 dose de vaccin t�moin, ou 4 doses de vaccins t�moin aux mois 0, 1, 2 et 20 de l��tude [24]. Chez les enfants vaccin�s � l��ge de 5 � 17 mois, le vaccin t�moin �tait le vaccin antirabique pour les 3 premi�res doses et le vaccin conjugu� contre les m�ningocoques de s�rogroupe C (MenC) pour la 4�me dose [24], et la dur�e de suivi moyenne apr�s la premi�re vaccination a �t� de 48 mois [25]. Tous les participants ont eu acc�s � des MIIs et leur utilisation a �t� �valu�e pendant toute la dur�e de l��tude. Les taux d�utilisation des MIIs ont �t� �lev�s et similaires dans les diff�rents groupes. 14 mois apr�s la premi�re dose, plus de 78% des enfants des groupes RTS,S/AS01 et t�moin utilisaient des MIIs et les taux de couverture sont rest�s �lev�s (environ 74%) jusqu�� la fin de l��tude [25].�
Efficacit� clinique�
EV contre le paludisme clinique�
Les objectifs de l'�tude d'efficacit� de phase III comprenaient l'�valuation de l�EV contre diff�rentes pr�sentations cliniques du paludisme (voir Annexe 1 pour les d�finitions principales des cas cliniques) sur diff�rents intervalles de temps [24]. L�EV contre tous les cas de paludisme a �t� �valu�e par le ratio du taux d�incidence (groupe vaccin/ groupe t�moin), en utilisant un mod�le de r�gression binomiale n�gative pour contr�ler l'interd�pendance entre les cas observ�s chez un m�me participant [26]. Les analyses d�efficacit� ont �t� effectu�es sur la cohorte conforme au protocole (CAP), comprenant les enfants ayant re�u au moins 3 doses de RTS,S/AS01 conform�ment au protocole et ayant contribu� � la surveillance de l'efficacit� � partir du 14�me jour apr�s la dose 3, et sur la cohorte en intention-de-traitement (IDT) [35], comprenant les enfants ayant re�u au moins 1 dose de RTS,S/AS01. Les estimations d�EV contre le paludisme clinique sur diff�rents intervalles de temps �taient similaires pour les analyses r�alis�es sur les cohortes CAP (Figure 1) et IDT [35]. Dans les Figure 1, Figure 2 et Figure 3, � RTS,S/AS01 � comprend les groupes RTS,S/AS01 3-dose et 4-dose avant l�administration de la 4�me dose; � RTS,S/AS01 3-dose � correspond au groupe des enfants ayant re�u 3 doses de RTS,S/AS01 aux mois 0, 1 et 2 et le vaccin t�moin au mois 20 ; et � RTS,S/AS01 4-dose � correspond au groupe des enfants ayant re�u les 4 doses de RTS,S/AS01 aux mois 0, 1, 2 et 20. Les fl�ches doubles indiquent la p�riode de suivi au cours de laquelle les estimations d'efficacit� du vaccin respectives ont �t� calcul�es. Les barres d'erreur indiquent les intervalles de confiance � 95%. La ligne verticale pointill�e indique le moment de l�administration de la 4�me dose. Jusqu'au 20�me mois, les r�sultats des 2 groupes RTS,S/AS01 ont �t� regroup�s car tous les enfants avaient re�u 3 doses de vaccin. Un sch�ma de vaccination � 3 doses a permis d'obtenir une EV importante contre le paludisme clinique pendant toute la dur�e de l'�tude. La protection �tait la plus �lev�e imm�diatement apr�s la vaccination, avec 51,3% d'efficacit� (intervalle de confiance [IC] � 95%: 47,5 � 54,9) au cours des 12 premiers mois de suivi, et a diminu� avec le temps. Apr�s 18 mois de suivi, avant l�administration de la 4�me dose, l�EV �tait de 45,7% (IC � 95%: 41,7 � 49,5). Pour toute la p�riode de l��tude, apr�s une dur�e de suivi moyenne de 48 mois, l�EV �tait de 26,2% (IC � 95%: 20,8 � 31,2) chez les enfants n�ayant re�u que 3 doses de vaccin et de 39,0% (IC � 95%: 34,3 � 43,3) chez les enfants ayant re�u la 4�me dose [6] (Figure 1). L'incidence de la maladie a �galement �t� compar�e entre les groupes vaccin�s et t�moins pour des p�riodes successives de 6 mois [36] (Figure 2). La l�gende de la Figure 2 est identique � la l�gende de la Figure 1, expliqu�e pr�c�demment. Cette analyse post-hoc doit �tre interpr�t�e avec prudence puisque les groupes n'ont �t� randomis�s qu�au d�but de l'�tude, avant la vaccination, et pourraient ne plus �tre enti�rement comparables apr�s certains intervalles en raison de l�exposition diff�rentielle � P. falciparum. Cette analyse comparative fournit n�anmoins un aper�u suppl�mentaire de l'�volution potentielle de l'EV au fil du temps. L'EV contre le paludisme clinique �tait de 67,6% (IC � 95% : 63,8 � 71,0) au cours des 6 premiers mois et a diminu� progressivement pendant les intervalles ult�rieurs pour atteindre 0,1% (IC � 95% : -9,9�9,1) au cours de la derni�re p�riode consid�r�e pour les enfants n�ayant pas re�u la 4�me dose (� partir de 30 mois apr�s la 3�me dose jusqu'� la fin de l'essai). Pendant la p�riode de 6 mois suivant la 4�me dose de RTS,S/AS01, l�EV contre le paludisme clinique �tait de 42,9% (IC � 95% : 36,4 � 48,7) et a baiss� jusqu�� 14,6 % (IC � 95%: 5,8 � 22,6) pendant le dernier intervalle de l��tude (Figure 2). Ces r�sultats renforcent la conclusion qu'une 4�me dose est n�cessaire pour maintenir une EV plus �lev�e et de plus longue dur�e. Ces estimations de l�EV �taient coh�rentes avec celles d'un essai de phase II chez des enfants de 5 � 17 mois, dans lequel l'efficacit� de 3 doses de RTS,S/AS01 a �t� �valu�e pendant 7 ans. Apr�s environ 12 mois de suivi, l�EV contre les cas de paludisme clinique (parasit�mie de P. falciparum =2 500/mm3 et temp�rature = 37,5�C) �tait de 42% (IC � 95% : 22 � 57) [16]. L�EV a baiss� jusqu�� 23,5% (IC � 95% : -0,7�41,9) pendant les 4 premi�res ann�es de suivi [37] et jusqu�� 7,0% (IC � 95%:-14,5 � 24,6) pendant la dur�e de suivi totale de 7 ans [38]. L�EV chez les nourrissons �g�s de 6 � 12 semaines a �galement �t� �valu�e dans l'essai de phase III et s'est av�r�e �tre consid�rablement plus faible que chez les enfants plus �g�s. Sur toute la p�riode de l�essai (dur�e m�diane de suivi de 38 mois apr�s la premi�re dose), l�EV contre tous les cas de paludisme clinique �tait de 18,2% (IC � 95% : 11,4�24,5) dans le groupe � 3 doses et de 26,7% (IC � 95% : 20,5�32,4) dans le groupe ayant re�u une 4�me dose [6]. Les causes de l'efficacit� plus basse chez les nourrissons ne sont pas encore bien comprises, mais pourraient inclure l'immaturit� relative du syst�me immunitaire des nourrissons, un effet inhibiteur des anticorps maternels, une certaine interf�rence immunitaire due � l�administration simultan�e des autres vaccins p�diatriques de routine, et/ou l'effet suppressif de l'exposition aux antig�nes du paludisme in utero [27]. En cons�quence, l'OMS n'a pas recommand� l'inclusion de RTS,S/AS01 dans le calendrier vaccinal du Programme �largi de Vaccination (PEV) pour les nourrissons de 6 � 12 semaines en Afrique [7]. Des analyses univari�es et multivari�es ont sugg�r� que l'efficacit� �tait semblable chez les enfants ayant commenc� la vaccination � l'�ge de 5 � 11 mois ou � l'�ge de 12 � 17 mois [25]. Cette constatation a �t� prise en compte par l'OMS lorsqu'elle a recommand� de commencer la vaccination le plus t�t possible apr�s l'�ge de 5 mois. Dans une analyse univari�e par sexe, les estimations d�EV jusqu'� 32 mois apr�s la 3�me dose �taient l�g�rement plus �lev�es chez les gar�ons que chez les filles dans le groupe � 3 doses (37% et 32%, respectivement) et dans le groupe � 4 doses (43% et 35%, respectivement) [7]. Des analyses multivari�es ont sugg�r� que l�augmentation de l�EV observ�e apr�s la 4�me dose �tait significativement plus �lev�e chez les gar�ons que chez les filles. Cependant, en tenant compte de toutes les analyses effectu�es par sexe, y compris celles chez les nourrissons, aucune tendance constante d�montrant une diff�rence d�efficacit� entre les gar�ons et les filles n�apparait. Aucune �vidence n'a �t� trouv�e concernant l'impact d'autres mesures de lutte antipaludique (MIIs et PID), de l'�tat nutritionnel de l'enfant et de la distance de l'�tablissement de soins le plus proche sur l�EV contre le paludisme clinique. Dans les essais de phase II et III, aucun impact majeur sur l�EV n�a �t� observ� en utilisant d�autres seuils de densit� parasitaire pour d�finir les cas de paludisme, ce qui sugg�re que toute d�finition de cas avec parasit�mie positive est suffisamment sp�cifique pour �viter une estimation biais�e de l�EV [17,18,25]. Cela peut s'expliquer par le m�canisme d'action du vaccin, qui est pr�-�rythrocytaire et limite l'infection en emp�chant la lib�ration de m�rozo�tes du foie, mais ne modifie pas la progression de la maladie et la densit� parasitaire une fois que l'infection a atteint le stade sanguin. Dans l'�tude d'efficacit� de phase III, l�EV a �galement �t� �valu�e par centre d'�tude (Figure 4). Dans la Figure 4, � RTS,S/AS01 3-dose � correspond au groupe des enfants ayant re�u 3 doses de RTS,S/AS01 aux mois 0, 1 et 2 et le vaccin t�moin au mois 20, et � RTS,S/AS01 4-dose correspond au groupe des enfants ayant re�u les 4 doses de RTS,S/AS01 aux mois 0, 1, 2 et 20; � M � signifie � mois � et � FE � signifie la fin de l��tude (en moyenne 48 mois apr�s la premi�re vaccination). Les barres d'erreur indiquent les intervalles de confiance � 95%. Les centres d��tudes sont list�s par incidence croissante de paludisme clinique mesur�e chez les nourrissons du groupe t�moin durant les 12 premiers mois de suivi. L'efficacit� variait significativement selon le centre pendant les 18 mois de suivi apr�s la 3�me dose, avec des valeurs d�EV allant de 40,2% (IC � 95% : 28,5 � 49,9) � Kombewa, Ouest du Kenya � 77,4% (IC � 95%: 26,4 � 93,1) � Kilifi, zone c�ti�re du Kenya, mais restait statistiquement significative dans tous les centres et au travers des diff�rentes intensit�s de transmission [27]. L�EV avait tendance � �tre plus faible dans les centres avec une incidence du paludisme plus �lev�e, bien que des analyses multivari�es n'aient r�v�l� aucune interaction statistiquement significative entre l�EV et la transmission [27]. Une tendance similaire avait �t� observ�e dans une �tude de phase II analysant l�EV en fonction du niveau d'exposition au paludisme [37,38], et dans des pr�visions de mod�lisation montrant une plus faible efficacit� du vaccin dans les situations de transmission �lev�e [39].�
EV contre le paludisme grave�
L�EV contre le paludisme grave sur diff�rentes p�riodes de suivi est pr�sent�e dans la Figure 3. La l�gende de la Figure 3 est identique � la l�gende de la Figure 1, expliqu�e pr�c�demment. Les estimations d�EV �taient coh�rentes pour les analyses CAP et IDT (35). � la fin de l'�tude, l�EV contre le paludisme grave n'�tait plus d�tectable dans le groupe � 3 doses, mais persistait dans le groupe � 4 doses, ce qui confirme l'importance de la 4�me dose. Bien qu'aucune corr�lation significative n'ait �t� �tablie, les estimations d�EV semblaient plus �lev�es dans les centres ayant une intensit� de transmission plus faible, ce qui est semblable aux tendances observ�es pour l�EV contre le paludisme clinique [25]. N�anmoins, aucune conclusion d�finitive n'a pu �tre tir�e concernant l�EV contre le paludisme grave par centre d'�tude, en raison du faible nombre de cas r�sultant en de larges intervalles de confiance. 97% des enfants hospitalis�s pour un cas de paludisme grave se sont r�tablis sans s�quelles avant la fin de l'�tude, tandis que les 3% restants sont d�c�d�s ou ont surv�cu avec des s�quelles [25]. Le taux de l�talit� du paludisme grave observ� dans l��tude Malaria-055 est � l'extr�mit� inf�rieure de la fourchette de 3 � 13% pr�c�demment report�es pour des patients hospitalis�s pour paludisme grave [40-42], incluant un taux de l�talit� de 8,5% chez les patients trait�s par l�art�sunate intraveineux [43]. Une constatation importante est que, contrairement aux r�sultats jusqu'� la 4�me dose, aucune r�duction significative du nombre de cas de paludisme grave n'a �t� observ�e chez les enfants du groupe � 3 doses sur toute la p�riode d'�tude. Pour les enfants n'ayant pas re�u la 4�me dose, un risque plus �lev� de paludisme grave est apparu � partir du 21�me mois jusqu�� la fin de l'�tude, en particulier dans les centres avec un taux �lev� de transmission du paludisme [25]. Cela pourrait �tre compatible avec un effet rebond apparaissant lorsque la protection induite par le vaccin diminue apr�s une p�riode initiale de risque r�duit d'infection par P. falciparum, menant � un retard dans l'acquisition de l'immunit� naturelle. Cependant, le nombre plus �lev� de cas graves dans ce groupe pourrait aussi �tre d� au hasard puisque l'incidence du paludisme grave �tait faible et tr�s variable dans le temps pour les 3 groupes. De plus, aucune augmentation du nombre de cas cliniques de paludisme n'a �t� signal�e au cours de la m�me p�riode de l'�tude. N�anmoins, dans un essai de phase II chez des enfants de la m�me cat�gorie d'�ge, une p�riode de risque accru de paludisme clinique avait �t� observ�e au cours de la 5�me ann�e apr�s la primovaccination [38]. Une 4�me dose de RTS,S/AS01 permet d�am�liorer et d��tendre la protection contre le paludisme grave tout en �vitant l�augmentation du risque pendant au moins 2 ans apr�s cette 4�me dose.�
Autres crit�res d��valuation de l�EV�
L�EV de RTS,S/AS01 contre les hospitalisations dues au paludisme a �galement �t� �valu�e et �tait de 41,5% (IC � 95%: 29,1 � 51,7) apr�s 18 mois de suivi. Au cours d'un suivi m�dian de 30 mois, les estimations d�EV �taient de 18,1% (IC � 95%: 1,1 � 32,3) dans le groupe � 3 doses et de 40,1% (IC � 95%: 26,2�51,5) dans le groupe � 4 doses. Sur toute la p�riode d'�tude, l�EV n'�tait plus statistiquement significative chez les enfants n'ayant re�u que 3 doses (12,1%, IC � 95%: -5,0 � 26,4), mais restait significative dans le groupe ayant re�u la 4�me dose (37,2%, IC � 95%: 23,6 � 48,5) [6]. Dans l��tude prospective de phase III, l�EV contre la mortalit� toutes causes confondues ou contre la mortalit� li�e au paludisme n'a pas �t� d�montr�e. En effet, un faible taux de l�talit� a �t� observ� dans tous les groupes, probablement en raison de la qualit� des soins de sant� re�us par les enfants inclus dans cet essai. Un des centres de l��tude a rapport� une r�duction de 70% de la mortalit� toutes causes confondues chez les participants par rapport aux enfants qui n��taient pas inclus dans l��tude [44]. L�absence d�impact de RTS,S/AS01 sur la mortalit� dans cette �tude n'exclut cependant pas un impact potentiel dans des conditions de terrain. L�impl�mentation pilote et les �tudes de phase IV permettront d'�tudier davantage l�EV en mati�re de mortalit�.�
EV contre les diff�rentes souches de P. falciparum�
Il existe diff�rentes variantes de la prot�ine CS dans les populations de P. falciparum. Cependant, la r�gion centrale de la prot�ine CS contenant des r�p�titions d'acides amin�s NANP, incluse dans la prot�ine de fusion RTS, est l'�pitope principal des cellules B, et est bien conserv�e dans les diff�rentes souches de P. falciparum. La r�gion C-terminale de la prot�ine CS est plus polymorphe et contient les �pitopes de cellules T Th2R et Th3R, �galement inclus dans la prot�ine de fusion RTS. L�analyse des s�quences Th2R et Th3R de parasites isol�s chez des adultes semi-immuns ou chez des enfants de 1 � 4 ans inclus dans les essais de phase II n'a montr� aucune diff�rence significative en termes de pr�valence des s�quences contenues dans le vaccin ou d'autres all�les entre les individus ayant re�u le vaccin RTS,S/AS et le vaccin t�moin [45-47]. Une �tude plus r�cente a �valu� le polymorphisme g�n�tique de la prot�ine CS de P. falciparum pr�lev�s chez des enfants infect�s des groupes RTS,S/AS01 et t�moin du grand essai d'efficacit� de phase III [28]. Les r�sultats ont confirm� que RTS,S/AS01 offrait au minimum une protection partielle contre toutes les souches de P. falciparum, mais semblait �tre significativement plus efficace pour pr�venir le paludisme caus� par des parasites avec une s�quence CS correspondante � la souche vaccinale. Par cons�quent, l'efficacit� globale de RTS,S/AS01 pourrait d�pendre de la proportion de parasites correspondants � la souche vaccinale, qui �tait de moins de 10% dans cette �tude [28]. Cela signifie que l�EV de RTS,S/AS01 observ�e dans l'essai de phase III refl�te son efficacit� dans un environnement avec seulement une faible proportion de parasites correspondant � la souche vaccinale.�
Impact sur la sant� publique�
L'efficacit� vaccinale est une mesure importante pour comprendre l'impact potentiel d'un vaccin, mais elle reste une valeur relative qui est seulement indicative de la proportion de cas de maladie �vit�s. L'EV ne donne pas d'information sur le nombre absolu de cas qu'un vaccin peut pr�venir. Il est donc �galement important de calculer le nombre absolu de cas de paludisme �vit�s suite � la vaccination par RTS,S/AS01 lors de l'essai de phase III, afin de mieux comprendre ses avantages potentiels pour la sant� publique. Le nombre de cas pouvant �tre �vit�s par une intervention d�pend directement du nombre de cas survenant dans la population (incidence de base). Dans l'essai de phase III, l'impact de RTS,S/AS01 sur le paludisme a donc �t� �valu� par centre d'�tude, et est exprim� comme le nombre de cas �vit�s, correspondant � la somme des diff�rences trimestrielles de l'incidence des cas entre les enfants du groupe t�moin et les enfants vaccin�s (cohorte IDT). Sur la dur�e de l'�tude, le nombre de cas de paludisme clinique �vit�s pour 1 000 enfants vaccin�s variait parmi les centres d��tude entre 215 et 4 443 (1 363 cas en moyenne, IC � 95%: 995 � 1 797) dans le groupe � 3 doses et entre 205 et 6 565 (1 774 cas en moyenne, IC � 95%: 1 387 � 2 186) dans le groupe � 4 doses (Figure 4). Bien que le nombre de cas de paludisme �vit�s ait continu� � s�accumuler jusqu'� la fin de l'�tude dans les 2 groupes, la 4�me dose de vaccin a entra�n� une augmentation du b�n�fice en termes d'impact par rapport au sch�ma de vaccination � 3 doses. L'impact le plus important en termes de nombre de cas de paludisme �vit�s a �t� observ� dans les r�gions o� l'incidence du paludisme �tait le plus �lev�e [25]. Un impact positif du RTS,S/AS01 a �t� observ� sur toute la p�riode d'�tude en termes de nombre de cas de paludisme grave �vit�s par 1 000 enfants ayant re�u 4 doses de vaccin [25]. En raison de la plus faible incidence du paludisme grave, aucune conclusion ne peut �tre tir�e de l'analyse par centre d'�tude. Quatre groupes ind�pendants ont �labor� des mod�les math�matiques pour �valuer l'impact de RTS,S/AS01 sur la sant� publique et le rapport co�t-efficacit� [48]. Les donn�es de l'essai de phase III ont �t� utilis�es pour param�trer ces mod�les. Un ensemble d'hypoth�ses harmonis�es � la suite d'une initiative de l'OMS a �t� utilis�, comprenant les param�tres d�mographiques et l'acc�s aux traitements antipaludiques, et tenant compte des diff�rentes intensit�s de transmission du paludisme. Les 4 mod�les ont tous pr�dit une efficacit� initiale �lev�e, suivie par un d�clin rapide au cours des 12 premiers mois [49]. Tous les mod�les ont pr�vu la possibilit� d'un d�placement de l'�ge du paludisme vers des individus plus �g�s, en supposant que la combinaison de toutes les mesures pr�ventives mises en �uvre dans les programmes de lutte contre le paludisme retarderait l'acquisition de l'immunit� naturelle.�
Immunog�nicit��
Dans l'essai de phase III, l'immunog�nicit� a �t� �valu�e en mesurant les concentrations d'anticorps anti-CS dans la cohorte CAP pour l'immunog�nicit� (les 200 premiers enfants dans chaque centre). Les titres moyens g�om�triques (TMGs) d�anticorps anti-CS ont �t� quantifi�s avant la vaccination, 1 mois apr�s la 3�me dose, imm�diatement avant et 1 mois apr�s la 4�me dose, aux mois d'�tude 32 et 44, et � la fin de l'�tude. Les TMGs d�anticorps anti-CS les plus �lev�s ont �t� mesur�s 1 mois apr�s la 3�me dose (avec 99,9% d'enfants s�ropositifs). Au 20�me mois (avant la 4�me dose), les TMGs d�anticorps anti-CS avaient diminu� de 18 fois chez les enfants qui avaient re�u RTS,S/AS01. Dans le groupe t�moin, les TMGs d�anticorps anti-CS sont rest�s tr�s faibles tout au long de l'�tude, ce qui sugg�re qu'apr�s une piq�re de moustique infect�, l'exposition aux sporozo�tes circulants avant qu'ils ne p�n�trent dans les h�patocytes est trop faible pour permettre l'induction d'une r�ponse �lev�e en termes d�anticorps anti-CS (Figure 5). Dans la Figure 5, � RTS,S/AS01 � comprend les groupes RTS,S/AS01 3-dose et 4-dose avant l�administration de la 4�me dose; � RTS,S/AS01 3-dose � correspond au groupe des enfants ayant re�u 3 doses de RTS,S/AS01 aux mois 0, 1 et 2 et le vaccin t�moin au mois 20; � RTS,S/AS01 4-dose � correspond au groupe des enfants ayant re�u les 4 doses de RTS,S/AS01 aux mois 0, 1, 2 et 20; et � T�moin � correspond au groupe des enfants ayant re�u le vaccin t�moin aux mois 0, 1 et 2 (pour les 3 premi�res doses) et au mois 20 (pour la 4�me dose). � TMG � correspond au titre moyen g�om�trique, � CS � � la prot�ine circumsporozoite et � EU � aux unit�s ELISA. Les barres d'erreur indiquent les intervalles de confiance � 95%. La ligne verticale pointill�e indique le moment de l�administration de la 4�me dose. Une r�gression lin�aire effectu�e apr�s 18 mois de suivi (c-�-d. avant la 4�me dose) a montr� que les r�ponses anti-CS �taient significativement plus �lev�es chez les enfants qui �taient plus jeunes au moment de la vaccination (5�11 mois versus 12�17 mois) et chez les enfants qui vivaient dans un contexte de transmission plus forte [27]. Apr�s l'administration de la 4�me dose, les TMGs d�anticorps anti-CS ont augment� de 9 fois, mais sans atteindre le niveau observ� 1 mois apr�s la 3�me dose (Figure 5). Les plus faibles niveaux d'anticorps anti-CS observ�s apr�s la 4�me dose par rapport � la 3�me dose pourraient soulever des questions par rapport � une diminution potentielle de la r�ponse immunitaire contre l�antig�ne CS lors de l�administration de doses ult�rieures de RTS,S/AS01. Il convient toutefois de noter que la 4�me dose am�liore l�EV par rapport aux enfants n�ayant re�u que 3 doses de RTS,S/AS01. Le m�canisme responsable de cette immunog�nicit� r�duite contre l�antig�ne CS apr�s la 4�me dose de RTS,S/AS01 est probablement diff�rent du m�canisme observ� pour les vaccins polysaccharidiques non-conjugu�s compte tenu des caract�ristiques de la r�ponse immunitaire anti-CS, principalement l'induction de r�ponses des lymphocytes T CD4+ [14,19,50] et des lymphocytes B m�moire sp�cifiques au CS [50]. De plus, des cin�tiques d�anticorps anti-CS semblables ont �t� observ�es pr�c�demment dans une �tude de phase II lorsque la 3�me dose �tait retard�e et RTS,S/AS01 �tait administr� selon un sch�ma de vaccination � 0, 1 et 7 mois [17]. Des donn�es r�centes de cette �tude sugg�rent toutefois que les augmentations de concentration et d�avidit� des anticorps observ�es apr�s des vaccinations successives pourraient �tre associ�es � une r�duction du risque de paludisme [51]. Bien qu�aucun seuil de protection n'ait pu �tre �tabli pour les anticorps anti-CS [19,20,52], les �tudes de phase II chez les adultes [53] et les enfants de 5 � 17 mois [21] ont montr� que les anticorps anti-CS et les lymphocytes T CD4+ sp�cifiques au CS sont associ�s � une protection contre les infections par P. falciparum et les cas de paludisme clinique. Dans une �tude r�cente mod�lisant la relation entre la dynamique des titres d'anticorps anti-CS et la dur�e de l�EV en utilisant les donn�es de l'essai de phase III, les titres d'anticorps anti-CS �taient pr�dictifs de l�EV contre les infections par P. falciparum � travers diff�rents groupes d'�ge et diff�rents contextes de transmission du paludisme [54]. La dynamique des titres d'anticorps anti-CS apr�s la vaccination sugg�re que la r�ponse humorale comporte une composante de courte dur�e et une composante de longue dur�e, avec une r�ponse de longue dur�e plus importante et une augmentation de la persistance des anticorps apr�s une 4�me vaccination. Ce mod�le, associ� � l'immunog�nicit� et aux donn�es d�EV chez les enfants de 5 � 17 mois, renforce l'hypoth�se selon laquelle l'administration de la 4�me dose pr�sente des avantages durables, m�me si les taux d'anticorps restent inf�rieurs � ceux observ�s 1 mois apr�s la 3�me dose.�
Innocuit� et tol�rabilit� du vaccin�
Dans chaque essai clinique, l'innocuit� et la tol�rabilit� ont �t� �valu�es pour la cohorte totale d�enfants vaccin�s, comprenant tous les enfants ayant re�u au moins 1 dose de vaccin.�
R�actog�nicit��
Dans la grande �tude d'efficacit� et d�innocuit� de phase III, la r�actog�nicit� chez les enfants de 5 � 17 mois a �t� �valu�e chez les 200 premiers enfants recrut�s dans chaque centre d'�tude. L�incidence des sympt�mes locaux sollicit�s activement �tait l�g�rement plus �lev�e chez les enfants qui avaient re�u RTS,S/AS01 que dans le groupe t�moin, et la douleur au point d'injection �tait le sympt�me local le plus commun�ment signal� (Tableau 2). Seuls quelques enfants ont pr�sent� des sympt�mes locaux de grade 3 apr�s avoir re�u RTS,S/AS01, et aucun n'a �t� signal� apr�s une dose de vaccin t�moin. L�incidence des sympt�mes g�n�raux sollicit�s activement �tait aussi plus faible dans le groupe t�moin (Tableau 2). Le sympt�me g�n�ral le plus souvent signal� dans les deux groupes �tait la fi�vre (temp�rature axillaire = 37,5�C). Au cours des 3 premi�res doses, la fi�vre a �t� signal�e apr�s 31,1% des doses de RTS,S/AS01 et 13,4% des doses de vaccin antirabique. Les sympt�mes de grade 3 �taient rares, mais une fi�vre de grade 3 (temp�rature axillaire > 39,0�C) a �t� signal�e apr�s 2,5% des doses de RTS,S/AS01 [29]. Il n'y a pas eu d'augmentation notable de l'incidence des sympt�mes g�n�raux sollicit�s activement apr�s la 4�me dose de RTS,S/AS01 par rapport aux 3 premi�res doses. La fi�vre est demeur�e le sympt�me le plus fr�quemment signal� � la fois apr�s la 4�me dose de RTS,S/AS01 et apr�s la dose du vaccin t�moin MenC au 20�me mois (apr�s respectivement 36,3% et 7,1% des doses). Apr�s la 4�me dose de RTS,S/AS01, de la fi�vre de grade 3 a �t� signal�e chez 5,3% des enfants [25].�
Ev�nements ind�sirables et signaux relatifs � la s�curit� du vaccin�
Aucune diff�rence significative en termes d'incidence globale d��v�nements ind�sirables (EIs) n'a �t� observ�e entre les groupes RTS,S/AS01 et t�moin chez les enfants de 5 � 17 mois. Au moins 1 EI a �t� signal�e spontan�ment dans les 30 jours apr�s une des 3 premi�res doses chez 86,1% (IC � 95%: 84,2 � 87,8) des enfants ayant re�u le vaccin RTS,S/AS01 et chez 86,8% (IC � 95% : 84,1 � 89,2) des enfants du groupe t�moin [29]. La proportion d�enfants signalant spontan�ment des EIs dans les 30 jours apr�s la 4�me dose �tait de 36,2% (IC � 95% : 32,5 � 40,0) dans le groupe RTS,S/AS01 4 doses, 32,1% (IC � 95%: 28,5�35,9) dans le groupe RTS,S/AS01 3 doses, et 34,0% (IC � 95%: 30,3 � 37,8) dans le groupe t�moin. Les infections des voies respiratoires sup�rieures, le paludisme et la fi�vre �taient les EIs les plus fr�quemment signal�es spontan�ment dans les 3 groupes pendant toute la dur�e de l'�tude [25]. En plus des sympt�mes locaux activement sollicit�s et consid�r�s comme �tant li�s � la vaccination, une �valuation des EIs signal�es spontan�ment dans les 30 jours suivant la vaccination a identifi� 3 EIs potentiellement li�es � la vaccination avec RTS,S/AS01: l�induration au point d'injection, les vomissements et la diarrh�e [10]. L'incidence des �v�nements ind�sirables graves (EIGs) sur la dur�e de l'�tude est pr�sent�e dans le Tableau 3. L'incidence globale des EIGs dans l'essai de phase III �tait l�g�rement plus faible chez les enfants ayant re�u RTS,S/AS01 que dans le groupe t�moin, conform�ment aux r�sultats de l'analyse combin�e des donn�es d�innocuit� issues des essais de phase II [55] dans lesquelles les vaccins RTS,S/AS01 et RTS,S/AS02 �taient significativement associ�s � une diminution du risque relatif de EIG par rapport au groupe t�moin. Une diminution de l'incidence des pneumonies signal�es comme EIGs a �galement �t� not�e dans l'analyse des �tudes de phase II [55], mais cette observation n'a pas �t� confirm�e dans l'essai de phase III, o� la pneumonie a �t� �valu�e en tant que crit�re d'efficacit�. Comme on pouvait s'y attendre pour une population p�diatrique africaine, le paludisme, la pneumonie, la gastro-ent�rite et l'an�mie �taient des EIGs fr�quemment signal�es [25]. Les cas de pneumonie et de gastro-ent�rite �taient r�partis de mani�re homog�ne entre les groupes, alors que l'incidence du paludisme et de l'an�mie �tait plus faible dans les groupes RTS,S/AS01. Toutes les convulsions apparaissant dans les 30 jours suivant la vaccination ont �t� report�es comme des EIGs afin de maximiser la collecte de donn�es concernant les crises convulsives g�n�ralis�es qui avaient �t� identifi�es pr�c�demment comme des EIs pr�sentant un int�r�t particulier [55]. Bien que ces observations n'�taient pas statistiquement significatives, un taux plus �lev� de convulsions (niveaux 1-3 selon la d�finition du groupe de travail collaboratif de Brighton) dans les 7 jours suivant les 3 premi�res doses de vaccin a �t� observ� dans le groupe RTS,S/AS01 (1,04 pour 1 000 doses) par rapport au groupe t�moin ayant re�u le vaccin antirabique (0,57 pour 1 000 doses), avec un risque relatif (RR) de 1,8 (IC � 95%: 0,6 � 4,9). End�ans les 30 jours apr�s la vaccination, le taux global d'enfants ayant pr�sent� des convulsions f�briles �tait similaire dans les groupes RTS,S/AS01 (39 enfants sur 5 948; 1,0%) et t�moin (17 enfants sur 2 974; 0,8%) [6]. L'incidence des convulsions dans les 7 jours apr�s la 4�me dose �tait de 2,5 pour 1 000 doses de RTS,S/AS01 et de 0,4 pour 1 000 doses dans le groupe t�moin [6]. Toutes les convulsions f�briles survenues dans les 7 jours suivant la vaccination ont �t� consid�r�es comme potentiellement li�es � la vaccination en se basant sur la relation temporelle et une explication physiologique plausible. Dans l'essai d'efficacit� de phase III, un d�s�quilibre num�rique des cas de m�ningite a �t� observ� apr�s les 3 premi�res doses. Dans les 20 mois de suivi apr�s la 1�re dose, 16 cas ont �t� identifi�s chez les 5 948 enfants ayant re�u RTS,S/AS01, et 1 cas chez les 2 974 enfants du groupe t�moin (RR = 8,0 (IC � 95%: 1,1 � 60,3)) [6,27]. Du 21�me mois jusqu�� la fin de l��tude, 5 cas suppl�mentaires de m�ningite ont �t� signal�s dans les groupes RTS,S/AS01 (3 dans le groupe 3 doses et 2 dans le groupe 4 doses) et aucun dans le groupe t�moin [25,36]. Pendant toute la p�riode de suivi d'environ 4 ans, 11 cas ont �t� signal�s dans le groupe RTS,S/AS01 4 doses, 10 cas dans le groupe RTS,S/AS01 3 doses, et 1 cas dans le groupe t�moin [25].�
Par contre, aucune disparit� n'a �t� observ�e chez les enfants �g�s de 6 � 12 semaines. De plus, aucune relation temporelle avec la vaccination n'a �t� �tablie et les �tiologies des m�ningites �taient diverses. Une grande partie des cas (11) ont �t� identifi�s dans le centre d��tude de Lilongwe au Malawi, mais aucune �pid�mie de m�ningite n'a �t� signal�e dans ce centre. Ce d�s�quilibre est tr�s probablement le fruit du hasard et peut �tre expliqu� par le faible nombre de cas dans le groupe t�moin (1 seul cas chez 2 974 enfants suivi durant 4 ans en moyenne, compar� � 6 cas chez les 2 179 nourrissons du groupe t�moin suivi durant 3 ans en moyenne). N�anmoins, la m�ningite est consid�r�e comme un risque potentiel qui sera �troitement surveill� et �valu� dans les essais de phase IV. Dans des analyses suppl�mentaires r�alis�es pour �valuer l'effet rebond potentiel du vaccin RTS,S/AS01, l'incidence des hospitalisations dues au paludisme grave avec > 5 000 parasites par mm3 et coma (un Score de Coma de Blantyre (SCB) < 3), compatible avec le paludisme c�r�bral, semblait plus �lev�e dans les groupes RTS,S/AS01 que dans le groupe t�moin. Comme cette analyse n'�tait pas planifi�e dans le protocole, le diagnostic de paludisme c�r�bral n'a pas �t� confirm� cliniquement et le faible SCB pourrait avoir �t� la cons�quence d'autres maladies concomitantes. Au cours des 20 premiers mois, avant la 4�me dose, 22 cas d�hospitalisations dues au paludisme avec un faible SCB ont �t� identifi�s parmi les 5 948 enfants ayant re�u RTS,S/AS01, tandis que 6 cas sont apparus parmi les 2 974 enfants du groupe t�moin. Du 21�me mois jusqu'� la fin de l'�tude, 9 autres cas ont �t� identifi�s parmi les 2 719 enfants ayant re�u 3 doses de RTS,S/AS01, 12 cas parmi les 2 681 enfants ayant re�u 4 doses de RTS,S/AS01 et 4 cas parmi les 2 702 enfants du groupe t�moin [36]. Une telle disparit� n'a pas �t� retrouv�e chez les enfants �g�s de 6 � 12 semaines. Il est difficile de trouver une explication biologiquement plausible pour un effet direct d�un vaccin pr�-�rythrocytaire sur la pathogen�se du paludisme grave survenant pendant le stade sanguin. En effet, le d�lai entre la vaccination et l�apparition des cas ne supporte ni un effet direct de la vaccination, ni un effet indirect li� � l'acquisition tardive de l'immunit� naturelle. L'augmentation de l�incidence du paludisme grave mentionn�e pr�c�demment dans le groupe 3 doses �tait principalement due � un nombre excessif de cas avec d�autres marqueurs de s�v�rit� qu�un SCB faible. La disparit� observ�e peut donc �tre une d�couverte fortuite, mais des changements dans la r�partition des �ges et la pr�sentation clinique du paludisme grave due � la protection conf�r�e initialement par le vaccin et l'acquisition retard�e de l'immunit� naturelle ne peuvent pas �tre exclu. L'incidence du paludisme grave (y compris le paludisme c�r�bral) sera �troitement surveill�e dans les �tudes de phase IV. En raison de la qualit� des soins m�dicaux fournis aux participants, la mortalit� observ�e dans l��tude n'est pas repr�sentative de la mortalit� globale en situation r�elle en Afrique et les r�sultats des analyses de mortalit� doivent �tre interpr�t�s avec prudence. � la demande de l'OMS, la mortalit� toutes causes confondues a n�anmoins �t� �valu�e par sexe dans une analyse post-hoc, et le taux de mortalit� semblait �tre 2 fois plus �lev� chez les filles ayant re�u RTS,S/AS01 que chez les filles ayant re�u le vaccin t�moin (123/5 091 vs 33/2 603, tous �ges confondus). Ce d�s�quilibre �tait largement d� � la faible mortalit� f�minine dans le groupe t�moin [56,57]. Une telle disparit� n'a pas �t� observ�e chez les gar�ons. De plus, les taux de mortalit� en fonction du sexe ne sont pas disponibles pour les pays/communaut�s dans lesquels l'�tude a �t� r�alis�e. Cette analyse, qui n'�tait pas pr�vue par le protocole, a pu �tre affect�e par des facteurs confondants, tels que l�administration concomitante des vaccins du PEV, la malnutrition et le statut VIH. Aucun des d�c�s n'a �t� consid�r� comme li� � la vaccination par les investigateurs de l'�tude et la diff�rence n'�tait pas li�e � un �v�nement sp�cifique mais � des causes multiples, comprenant des maladies infectieuses, des traumatismes et le paludisme. L�impl�mentation pilote fournira des informations suppl�mentaires sur l'impact de RTS,S/AS01 sur les disparit�s li�es au sexe et les taux de mortalit� globaux.
Nous avons montr� qu�un sch�ma vaccinal � 4 doses du vaccin RTS,S/AS01 est efficace et offre le plus de b�n�fices contre le paludisme clinique et le paludisme grave chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination. Toutes les pr�visions de mod�lisation sugg�rent qu'un nombre substantiel de cas de paludisme clinique, de paludisme grave et de d�c�s dus au paludisme pourrait �tre �vit� en administrant RTS,S/AS01 � 6, 7�, 9 et 27 mois, en particulier dans les situations de transmission mod�r�e � forte en Afrique subsaharienne. Nous avons �galement montr� que le vaccin a un profil d�innocuit� acceptable dans la cat�gorie d'�ge vis�e pour l�impl�mentation. Les EIs identifi�es comme potentiellement li�es � la vaccination au cours des essais cliniques ont �galement �t� rapport�es apr�s l'administration d'autres vaccins homologu�s. Le seul risque identifi� est l'apparition de convulsions f�briles dans les 7 jours suivant la vaccination chez les enfants �g�s de 5 mois ou plus. Des incertitudes concernant certaines observations, telles que les m�ningites, le paludisme c�r�bral et la mortalit� par sexe, seront �valu�es en profondeur dans les �tudes de phase IV et pendant l�impl�mentation pilote.
Etat des connaissances actuelles sur le sujet
- Malgr� un d�clin r�cent de l�incidence du paludisme en Afrique, cette maladie reste end�mique dans beaucoup de r�gions en Afrique et a caus�, selon les estimations, 438.000 d�c�s en 2015, principalement parmi les enfants �g�s de moins de 5 ans;
- Les succ�s r�alis�s dans les r�gions de haute transmission en Afrique Sub-Saharienne sont menac�s par un acc�s limit� aux soins m�dicaux, sp�cialement dans les zones rurales aux infrastructures pr�caires, la propagation de souches de Plasmodium r�sistantes � l�art�misinine � partir de l�Asie du Sud-Est et la propagation des moustiques r�sistants aux insecticides;
- Actuellement, les programmes de contr�le du paludisme combinent plusieurs interventions partiellement efficaces pour maximiser leurs impacts; m�me avec une efficacit� partielle, un vaccin contre le paludisme peut mener � un impact substantiel sur la sant� publique.
Contribution de notre étude à la connaissance
- L�essai clinique a montr� qu�un sch�ma � 4 doses du vaccin RTS,S/AS01 est efficace et procure le b�n�fice le plus important chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois � la premi�re dose vivants dans les r�gions de moyenne � haute end�micit�;
- Des pr�visions de mod�lisation estiment que, sur 15 ans, en moyenne 1 d�c�s et 230 cas de paludisme peuvent �tre �vit�s pour 200 enfants vaccin�s avec 4 doses de RTS,S/AS01 si le vaccin est impl�ment� dans des r�gions avec une pr�valence de parasit�mie de P. falciparum de 10% ou plus;
- L�impl�mentation pilote et les �tudes de phase 4 permettront d��valuer l�innocuit� du vaccin, son impact sur la mortalit� et la faisabilit� op�rationnelle d�un sch�ma � 4 doses dans le cadre d�une vaccination de routine � large �chelle en Afrique Sub-Saharienne.
Les auteurs ne d�clarent aucun conflit d'int�r�ts.
Tous les auteurs ont particip� � la recherche documentaire et � l'interpr�tation des donn�es pr�sent�es. Tous les auteurs ont contribu� de mani�re critique au d�veloppement du manuscrit. Tous les auteurs approuvent et assument la responsabilit� du contenu de ce manuscrit.
Les auteurs remercient William Zonta (XPE Pharma & Science, Belgique c/o GSK Vaccines) pour la coordination du d�veloppement de la publication, Joke Vandewalle et Petronela M. Petrar (XPE Pharma & Science, Belgique) pour la r�daction et Claire Verbelen pour la traduction du manuscrit.
Annexe 1: encadr�: principales d�finitions des cas de paludisme cliniques et graves dans l��tude de Phase III
Tableau 1: r�sum� des essais cliniques de phase II et III pour le vaccin RTS,S/AS01 chez les enfants de 5 � 17 mois au moment de la premi�re dose
Tableau 2: incidence (% (intervalle de confiance � 95%)) des sympt�mes locaux et g�n�raux sollicit�s activement pendant la p�riode de suivi de 7 jours apr�s les 3 premi�res doses (par dose) et apr�s la 4�me dose chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois au moment de la premi�re vaccination (cohorte totale vaccin�e pour la r�actog�nicit�)
Tableau 3: pourcentage (% (intervalle de confiance � 95%)) de participants avec des �v�nements ind�sirables graves signal�s pendant une p�riode de suivi de 18 mois apr�s la 3�me dose et jusqu�� la fin de l��tude de phase III chez les enfants �g�s de 5 � 17 mois (cohorte totale vaccin�e)
Figure 1: efficacit� vaccinale
contre tous les �pisodes de paludisme clinique pendant diff�rentes p�riodes de
suivi depuis la 3�me dose dans l�essai de phase III, pour les enfants �g�s de
5 � 17 mois (cohorte conforme au protocole)
Figure 2: efficacit� vaccinale contre tous les �pisodes de paludisme clinique, exprim�e en incidence comparative du paludisme clinique stratifi� pour des p�riodes de suivi de 6 mois dans l�essai de phase III, pour les enfants �g�s de 5 � 17 mois (cohorte conforme au protocole)
Figure 3: efficacit� vaccinale au cours d�une p�riode de suivi moyenne de 48 mois et cas de paludisme clinique �vit�s pour 1000 enfants vaccin�s au cours de l�essai de phase III, par centre, pour les enfants �g�s de 5 � 17 mois (cohorte en intention-de-traitement)
Figure 4: efficacit� vaccinale contre les �pisodes de paludisme grave pendant diff�rentes p�riodes de suivi depuis la 3�me dose dans l�essai de phase III, pour les enfants �g�s de 5 � 17 mois (cohorte conforme au protocole)
Figure 5: TMGs d�anticorps anti-CS pour les enfants �g�s de 5 � 17 mois (cohorte conforme au protocole pour l�immunog�nicit�)
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