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== Culture ==
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Le quartier connut une vie culturelle très active dans la seconde moitié du {{s-|XIX}}.
Le quartier connut une vie culturelle très active dans la seconde moitié du {{s-|XIX}}.

Version du 4 mai 2024 à 09:56

Quartier des Batignolles
Quartier des Batignolles
Église Sainte-Marie des Batignolles.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Ville Paris
Arrondissement municipal 17e
Démographie
Population 42 302 hab. (2016 [1])
Densité 29 336 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 53′ 13″ nord, 2° 19′ 17″ est
Superficie 144,2 ha = 1,442 km2
Transport
Métro (M)(2)(3)(13)(14)
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Paris
Voir sur la carte administrative de Paris
Quartier des Batignolles
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Quartier des Batignolles

Le quartier des Batignolles est le 67e quartier administratif de Paris situé dans le 17e arrondissement. Son nom rappelle l'ancien village des Batignolles. Ce nom a aussi été donné à différents toponymes, bâtiments ou œuvres artistiques ayant un rapport avec ce quartier, ainsi qu'à un groupe d’artistes et à des entreprises.

En 2019, The Guardian, journal d’information britannique indique : « Loin des quartiers les plus touristiques de Paris, le quartier des Batignolles dans le 17e arrondissement est apprécié de ses habitants pour ses bistrots, ses bars, sa culture décalée et ses jardins romantiques ».

Géographie

Les quartiers administratifs du 17e arrondissement sont Ternes, Plaine-de-Monceaux, Batignolles et Épinettes.

Le quartier des Batignolles est situé entre celui de Monceau et celui des Épinettes, entre une population réputée bourgeoise et une autre plus populaire. En 2017 pour Le Figaro, le quartier a la réputation d'habitants « bobo chic ». Les magasins de proximité s'y multiplient et les cafés restaurant fréquentés essentiellement par des jeunes prolifèrent, néanmoins le quartier est toujours multigénérationnel [2]. Il convient de distinguer le quartier administratif des Batignolles et le hameau historique des Batignolles.

Le quartier administratif

Le quartier administratif des Batignolles est délimité :

Depuis 2019, le quartier administratif est divisé en deux, avec Martin Luther King au nord et Batignolles au sud[3].

Le hameau historique

Historiquement, les Batignolles ont une surface plus grande que cette entité administrative. En effet, la limite à l'est s'étendait à peu près jusqu'à l'avenue de Saint-Ouen. Cependant, la transformation du chemin de Clichy en avenue très passante, l'installation des entrepôts SNCF derrière la rue Cardinet et le creusement de la ligne de Saint-Lazare ont coupé du quartier les terrains situés au-delà.

Aujourd'hui les Batignolles apparaissent souvent comme le quadrilatère compris entre la rue Cardinet et la rue de Rome, le boulevard des Batignolles et l'avenue de Clichy souvent présenté comme étant les limites du quartier. Cependant, ces axes sont récents, ils datent pour la plupart du Second Empire. Les limites qu'ils posent sont donc artificielles pour le village des Batignolles qui existait bien antérieurement.

Il reste quelques traces des limites anciennes :

Histoire

En 1414, est mentionné dans un bail de vignes le « terroir de Batilloles ». Ce nom dérivé du latin batifollium signifie moulin à vent en langue d’oil (langue du nord de la France). Il est parfois - à tort - confondu avec bastidiole qui signifie une construction fortifiée en langue d’oc (langue du sud de la France)[4].

De temps immémorial, le plateau des Batignolles appartient aux dames Bénédictines de Montmartre. Sous l'Ancien Régime, l'endroit sert d'importante réserve de chasse pour le roi et les grands seigneurs. Cerfs, chevreuils et lièvres y sont courants. Démantelées à la Révolution, ces remises de gibier sont remplacées par des fermes, des maisons, un village provisoirement rattaché à celui de Clichy-la-Garenne.

Sous Louis XVIII, ces terres dénudées furent utilisées pour des exercices militaires. En 1815, le duc d’Angoulême Louis de France (1775-1844) et le duc de Berry (1778-1820) firent manœuvrer la garde royale[5].

Les villages de Monceau et des Batignolles se regroupent pour devenir la commune rurale de Batignolles-Monceau, elle sera indépendante de à 1860. En 1843, le notaire Auguste Balagny devient maire de la commune[6].

La commune est rattachée à Paris en 1860 par un décret de l'empereur Napoléon III, pour sa partie interne à l'enceinte de Thiers. Le rattachement officieux à la capitale, d'un point de vue économique, était cependant plus ancien : l'endroit constituait déjà une terre de prédilection pour les commerçants parisiens qui y bâtissaient leurs résidences secondaires, bien avant l'annexion administrative par Paris. Le quartier se lotit avec le rattachement formel à Paris en 1860, en même temps que le quartier voisin des Épinettes.

Benoît Malon, élu de l'arrondissement des Batignolles pendant la Commune de Paris en 1871.

Pendant la Commune de Paris en 1871, Benoît Malon, élu au Conseil de la Commune, organise la défense du quartier pendant la Semaine sanglante. Les généraux Justin Clinchant qui commande le 5e corps d'armée et Paul de Ladmirault à la tête du 1re corps d'armée, reprennent les Batignolles. Les barricades des rues Cardinet, Nollet et La Condamine tombent rapidement. Celle de la place de Clichy résiste mais finit par tomber. Ses derniers défenseurs sont fusillés. Benoît Malon manque d’être pris dans la mairie du XVIIe, où il s'est réfugié avec une centaine de fédérés. Une trentaine de femmes, dont Louise Michel et Élisabeth Dmitrieff, se joignent à eux. Ils réussissent à s'échapper vers la butte Montmartre [7]. Les prisonniers des barricades du quartier sont regroupés dans le square des Batignolles. Ils y sont fusillés et jetés dans une fosse commune située à l'emplacement de l'actuel kiosque à musique [8].

Quartier relativement populaire alors, il l'est longtemps resté. Il a connu cependant depuis « un processus marqué de gentrification[9] », attirant notamment des jeunes couples urbains.

Prévu pour accueillir le village olympique en cas de succès de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2012, le quartier connaît malgré l'échec de cette candidature un important projet de réaménagement sur des friches ferroviaires de la SNCF, au nord. Ce projet, dénommé « Clichy-Batignolles » et mené à partir d' par une société publique locale d'aménagement (Paris-Batignolles aménagement) créée par la ville de Paris, est centré autour du parc Martin-Luther-King. Il comprend 3 400 logements, 30 000 m2 de commerces et d'activités en bas d'immeuble, 140 000 m2 de bureaux, de nombreux équipements publics (crèches, écoles…) et un centre logistique (tri des déchets, centrale à béton) le long du périphérique, en lien avec la voie ferrée[10]. De plus, les tribunaux d'instance répartis dans chacun des 20 arrondissements de la capitale, le Tribunal de grande instance de Paris (installé au palais de justice) et la Direction régionale de la police judiciaire de Paris (le fameux 36, quai des Orfèvres) ont également déménagés sur ce site (un immeuble nommé « Le Bastion »), dans une nouvelle cité judiciaire dont la construction a été achevée en 2018. Par ailleurs, le prolongement de la ligne 14 à Pont-Cardinet et Porte de Clichy améliore l'offre de transports en commun.

Culture

Un atelier aux Batignolles par Henri Fantin-Latour (1870), musée d'Orsay, Paris.

Le quartier connut une vie culturelle très active dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le poète Paul Verlaine passa une partie de sa jeunesse aux Batignolles, 28 rue Truffaut en 1857, puis 10 rue Nollet en 1859 ou 1860, 45 rue Lemercier en 1863, 26 rue Lécluse de 1865 à 1870. Il étudia rue Hélène dans une école privée, puis au lycée Chaptal[11]. Il est enterré au cimetière des Batignolles.

Stéphane Mallarmé habitait rue de Rome et réunissait autour de lui une compagnie brillante et cultivée. Le peintre Édouard Manet et ses amis du groupe des Batignolles, étaient des habitués du quartier et de ses cafés. Émile Zola résida de nombreuses années au 14, rue La Condamine, au cœur des Batignolles. L'écrivain Henri Bachelin y a vécu de 1902 à sa mort en 1941, d'abord rue Nollet, puis rue Truffaut ; André Billy l'avait d'ailleurs surnommé « l'ermite des Batignolles ». L'écrivain autrichien Joseph Roth finit sa vie à Paris où il écrit sa dernière œuvre, La Légende du saint buveur, dont le personnage principal, au fur et à mesure de péripéties, se voit exhorté à rejoindre l'église Sainte-Marie des Batignolles.

La chanteuse Barbara était originaire des Batignolles (née au 6, rue Brochant), dont elle mentionne le square dans ses chansons Perlimpinpin et Il automne. Elle résida rue Brochant et rue Nollet[12]. Elle possède depuis quelques années une allée à son nom dans le square des Batignolles. Jacques Brel vécut, à son arrivée à Paris, dans la cité Lemercier et c'est là qu'il écrivit Ne me quitte pas[réf. nécessaire]. On peut aussi citer le comédien Jacques François. Ce quartier a également été chanté par Yvan Dautin dans sa chanson Boulevard des Batignolles, coécrite avec Étienne Roda-Gil.

Le quartier a également inspiré le dessinateur Maëster pour sa série Sœur Marie-Thérèse des Batignolles et sert de décor au film de Guy Lacourt tourné en 1951, Le Costaud des Batignolles.

Le Square des Batignolles fait aussi référence à un tableau du peintre Albert André [1869-1954] (huile sur toile 50 cm x 65 cm). Cette toile du peintre peut être qualifiée d'impressionniste ou de post-impressionniste. Un atelier aux Batignolles est un tableau de Henri Fantin-Latour peint en 1870 qui immortalise les protagonistes du groupe des Batignolles. Le tableau est aujourd'hui conservé au Musée d'Orsay.

Le théâtre Hébertot se situe également sur le boulevard.

Personnalités liées au quartier

Tourisme

Le square des Batignolles en août 2006.

En 2019, The Guardian, journal d’information britannique indique : « Loin des quartiers les plus touristiques de Paris, le quartier des Batignolles dans le 17e arrondissement est apprécié de ses habitants pour ses bistrots, ses bars, sa culture décalée et ses jardins romantiques »[13].

À voir

Références

  1. Population en 2016 Recensement de la population - Base infracommunale (IRIS).
  2. Sophie Béguerie Paris : que savez-vous sur les Batignolles? Le Figaro, 28 juillet 2017
  3. Création d'un 9e quartier dans le 17e arrondissement et le 124e de PARIS
  4. « Bref aperçu historique », sur sha8-17.e-monsite.com, Société historique et archéologique des VIIIe et XVIIe arrondissements de Paris (consulté le ).
  5. Jacques Hillairet, Évocation du Vieux Paris, les villages, Paris, Édition de Minuit, , page 217.
  6. Rousseau-Aicardi 2023, p. 78.
  7. « Le dernier combat de Montmartre - 23 mai 1871 », sur raspou.team (consulté le ).
  8. « Un petit bout du monde », chap. 3 : Les Bénards, sur faget-benard.com (consulté le ).]
  9. Grégory Busquet, Claire Carriou et Amélie Flamand, « Démocratie participative en Europe : vers une démocratie technique ? La démocratie participative et la révision du plan local d'urbanisme à Paris », enquête PICRI-IDF, rapport provisoire [PDF], sur adels.org (consulté le ).
  10. « Les secteurs du projet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur clichy-batignolles.fr.
  11. Paul Verlaine
  12. Chronologie dans Barbara, l'intégrale
  13. . 10 of the best things to see and do in Batignolles, Paris The Guardian, 9 octobre 2019

Article connexe

Bibliographie

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