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Église Saint-Étienne de Saint-Étienne-de-Tinée

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Église Saint-Étienne de Saint-Étienne-de-Tinée
La façade de style baroque.
Présentation
Destination initiale
église
Destination actuelle
Diocèse
Paroisse
Paroisse Notre-Dame-de-la-Tinée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataire
Saint Étienne
Architecte
Construction
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
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L’église Saint-Étienne, est une église catholique française, située dans le département des Alpes-Maritimes, sur la commune de Saint-Étienne-de-Tinée.

Dans une charte de 1066 la cathédrale de Nice reçoit le don du prieuré de «Sancti Stephani Tiniensi».

La seigneurie appartient à la famille de Thorame-Glandevès.

Le chœur est de style gothique du XIVe siècle, reste de la précédente église. Luc Thévenon fait remarquer que ce type de voûte est rare dans le Comté de Nice : «Ses supports se déploient en étoile avec nervures, liernes, tiercerons et formerets engagés dans les murs. Les clés sont plates»[1]. Il rapproche cette voûte de celle du porche de l'église Saint-Véran d'Utelle datant du début du XVIe siècle.

Le clocher de style roman lombard porte la date de 1492. La flèche octogonale a été refaite en 1669.

Le , pendant les troubles des guerres de religion et l'affrontement entre Henri IV et les ducs de Savoie, les troupes de Lesdiguières se réfugient dans l'église. Le baron de Bueil y met le feu. Cet incendie se propage alors à tout le village. Seul le clocher résiste au feu. L'église est alors fortement endommagée et le culte doit être transféré dans les chapelles environnantes.

Par un acte du , les maîtres d'œuvre locaux, Georges Emeric et Antoine Isoard, s'engagent à reconstruire trois arcades effondrées et leurs piliers, à consolider les murs pour permettre de couvrir l'édifice.

L'évêque de Nice Valperga de Maglione fait une visite pastorale en 1783. Ému de l'état lamentable de l'église il prend la décision le d'interdire l'église au bout d'un délai de huit mois. Il met en demeure la communauté villageoise de démolir l'église existante et de la reconstruire. Devant la dépense importante, la communauté propose de simples réparations que refuse l'intendant général. Pour obtenir l'application des décisions de l'évêque, les autorités envoient une troupe de neuf soldats commandés par un caporal devant être logés par les habitants.

La communauté décide d'obéir et la troupe se retire le . Les plans de la nouvelle église sont faits par un architecte originaire de Suisse, Antoine Spinelli qui se rend à Saint-Étienne le . Son projet est contrôlé par l'architecte Antonio Maria Lampo et approuvé par le conseil local et mis aux enchères publiques le [2]. Les travaux sont confiés à l'entrepreneur Joseph Ballestre par un acte passé à Nice, le , pour un prix total de 16 490 lires. Les travaux doivent être terminés en 1787. On reproche à l'entrepreneur la mauvaise qualité des matériaux utilisés, ce qui entraîne l'arrêt de la construction pendant un an. Le , l'entrepreneur Ballestre abandonne le chantier. Finalement les travaux sont repris par Antoine Spinelli et sont à peine achevés au moment où les troupes françaises pénètrent dans le Comté de Nice. L'église est consacrée le [3]. Le dernier paiement à Spinelli date de 1793.

Le clocher est classé au titre des monuments historiques le , le reste de l'église, sauf la partie classée, est inscrit au titre des monuments historiques le [4].

Architecture

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La façade est baroque avec une division en deux étages rythmés par des pilastres avec des chapiteaux doriques en partie inférieure et ioniques à l'étage supérieur, terminée par un fronton triangulaire saillant, avec des ailerons latéraux avec volutes. L'importance du fronton traduit une tendance néoclassique. La façade est une transition entre le baroque piémontais et le style néoclassique.

Le plan de l'église est centré sur une vaste travée couverte d'une calotte décorée par une représentation de l'Assomption que Luc Thévenon[5] a attribuée à Emmanuel Costa (1833-1921)[6].

L'église abrite le musée d'Art Religieux.

La base Palissy donne la liste des objets classés ou inscrits à Saint-Étienne-de-Tinée[7]..

Le maître-autel est en bois sculpté et doré à la feuille d'or de style baroque datant de 1669.

Dans la première chapelle latérale, côté est, on peut voir une toile sur le thème de l'Annonciation datée de 1700, réalisée par le peintre niçois Jacques Bottéro, connu entre 1682 et 1702[8].

L'église abrite un orgue construit en 1829 par les facteurs toscans Josué, Joannes et Nicomède Agati. Longtemps abandonné, il s'est dégradé. Il a été restauré en 1997 par le facteur Barthélemy Formentelli qui a pu lui redonner son état d'origine[9]. L'orgue est classé au titre d'objet depuis 1991[10].

Notes et références

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  1. Luc Thévenon, L'art du Moyen Âge dans les Alpes méridionales, p. 38
  2. Luc Thévenon, L’art religieux de la vallée de la Tinée, p. 107, Nice-Historique, année 1993, no 266 Texte
  3. Cercle Bréa, Les routes du Sacré. À la découverte du patrimoine religieux des Alpes-Maritimes, p. 51 Texte
  4. « Église Saint-Étienne », notice no PA00080838, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Luc Thévenon, op. cité, Nice Historique, p. 107
  6. Le pays de Nice et ses peintres au XIXe siècle : Emmanuel COSTA (1833-1921)
  7. Base Palissy : Saint-Étienne-de-Tinée
  8. Charles Astro, Luc Thévenon, La peinture au XVIIe siècle dans les Alpes maritimes, p. 64-67, Éditions Serre (collection patrimoines), Nice, 1985 (ISBN 2-86410-048-7)
  9. Orgue dans les Alpes-Maritimes : Saint-Étienne-de-Tinée
  10. « Orgue de tribune », notice no PM06001288, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture

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Bibliographie

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  • Ernest Hildesheimer en collaboration avec Charles-Alexandre Fighiéra, La vie religieuse et les dévotions d'antan à Saint-Étienne-de-Tinée , p. 24-32, Nice-Historique, année 1958, no 146 Texte
  • Luc Thévenon, L'art du Moyen Âge dans les Alpes méridionales, p. 38, Éditions Serre (collection patrimoines), Nice, 1983 (ISBN 2-86410-047-9)
  • Dominique Foussard et Georges Barbier, « L'église paroissiale de Saint-Étienne de Tinée », dans Baroque niçois et monégasque, Paris, Picard, (ISBN 2-7084-0369-9), p. 274-281
  • Christiane Lorgues-Lapouge, René Lorgues, Comté de Nice baroque - Tome 1 : La vallée de la Tinée, p. 79-85, Encyclopædia Niciensis, Volume V, Serre éditeur, Nice, 2004 (ISBN 2-86410-416-4) ; p. 99

Article connexe

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Liens externes

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