Élections générales uruguayennes de 2024
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Élections générales uruguayennes de 2024 | ||||||||||||||
(1er tour) (2d tour) |
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Front large – Yamandú Orsi Colistier : Carolina Cosse | ||||||||||||||
Députés en 2019 | 42 | |||||||||||||
Sénateurs en 2019 | 13 | |||||||||||||
Parti national – Álvaro Delgado Ceretta Colistier : Valeria Ripoll | ||||||||||||||
Députés en 2019 | 30 | |||||||||||||
Sénateurs en 2019 | 10 | |||||||||||||
Parti Colorado – Andrés Ojeda Colistier : Robert Silva | ||||||||||||||
Députés en 2019 | 13 | |||||||||||||
Sénateurs en 2019 | 4 | |||||||||||||
président | ||||||||||||||
Sortant | ||||||||||||||
Luis Alberto Lacalle Pou Parti national |
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Les élections générales uruguayennes de 2024 ont lieu les et afin d'élire simultanément le président et le vice-président de l'Uruguay ainsi que les 99 membres de la chambre des représentants et les 30 membres du Sénat. Un double référendum constitutionnel a lieu en même temps que le premier tour.
Le président sortant Luis Lacalle Pou n'est pas candidat à sa réélection, la constitution interdisant les mandats présidentiels consécutifs. Sa formation, le Parti national, présente par conséquent la candidature d'Álvaro Delgado.
Contexte
[modifier | modifier le code]Alternance en 2019
[modifier | modifier le code]Les Précédentes élections en octobre 2019 voient la défaite du Front large au pouvoir dans le pays depuis 2004. Son candidat, Daniel Martínez arrive en tête du premier tour, mais ne parvient pas à réunir la majorité absolue dès celui ci. Bien que bénéficiant d'un bon bilan économique, le Front Large pâti de la hausse de l'insécurité, qui occupe depuis 2009 une place croissante dans le débat politique uruguayen. Un ballotage organisé un mois plus tard l'oppose par conséquent au candidat du Parti national Luis Alberto Lacalle Pou, jugé favori du scrutin du fait des probables reports de voix de l'opposition[1],[2],[3].
Ce dernier l'emporte en effet par une courte majorité de 50,79 % des voix. Si elle est plus serrée qu'attendue, son élection demeure néanmoins une importante victoire pour le candidat, qui devient le premier homme politique uruguayen de droite depuis quinze ans à prendre la tête du pays. Lacalle Pou dispose par ailleurs d'une majorité de droite au parlement, bien que celle-ci soit composée de plusieurs partis entre lesquels existent des tensions du fait de la personnalité polémique du fondateur du nouveau parti d’extrême droite Cabildo ouvert, Guido Manini Ríos (en), arrivé quatrième au premier tour derrière Ernesto Talvi, du Parti colorado[4],[5].
Gouvernement Lacalle Pou
[modifier | modifier le code]Le gouvernement Lacalle Pou I est confronté dés les premiers jours à l'irruption de la Pandémie de Covid-19. En deux ans, le pays vaccine 74 % de ses 3,5 millions d'habitants avec au moins une dose, 68% ayant un schéma vaccinal complet via le vaccin chinois Sinovac[6]. Le gouvernement procède en parallèle à l'une de ses promesses de campagne, en menant dans les 100 premiers jours une série de réformes économiques, fiscales et sécuritaires, ainsi qu'une réforme du code du travail et du code pénal via une « Loi d'urgence »[7].
L'opposition menée par le Front large parvient cependant à reccueillir les signatures nécessaires pour le déclenchement d'un référendum sur 135 articles de la loi. Organisé le 27 mars 2022, le référendum voit la population rejeter l'abrogation de la loi par 50,02 % des voix. Il s'agit alors d'une importante victoire pour le gouvernement de Luis Alberto Lacalle Pou, dont la loi est l'un des projets phare[8],[9]. Estimant que son camp a « joué un match d’égal à égal » et qu'« avec quinze minutes de plus, on l’emportait », le dirigeant du Front large Fernando Pereira reconnait quant à lui la défaite. Le résultat du référendum est perçu comme une victoire à la Pyrrhus pour le gouvernement, ce dernier étant parvenu à faire passer son projet phare au prix de la mobilisation et du renforcement de l'opposition[8],[10].
Un scandale secoue également le gouvernement courant 2022, avec la mise en accusation d'un membre haut placé de l'administration, Alejandro Astesiano, pour la fabrication de faux passeports et cartes d'identité pour des citoyens russes. L'affaire est un coup dur pour le président Lacalle pou, qui renvoit son proche collaborateur[11]. Le scandale intervient dans le contexte des sanctions imposées à la Russie en réaction à son Invasion de l'Ukraine, condamnée par le président uruguayen[12].
Le gouvernement fait par la suite face à une importante sécheresse provoquée par une phase froide d'El Niño – Oscillation australe, ce qui l'amène à décréter l'État d'urgence agricole d'octobre 2022 à avril 2023[13],[14]. La réduction de l'accès à l'eau potable — dont la salinité augmente faute d'infrastructures suffisantes — ainsi que l'impact des restrictions sur l'économie nationale provoque des manifestations, tandis que le gouvernement conduit une campagne de sensibilisation sur les économies d'eau[15],[16].
Système électoral
[modifier | modifier le code]L'ensemble des scrutins se déroule simultanément, le seul vote de l'électeur pour un parti comptant pour ses candidats à la présidence, à la vice-présidence, à la chambre des représentants et au Sénat, selon un système électoral connu sous le nom de Ley de lemas.
Président
[modifier | modifier le code]Le président uruguayen est élu en même temps que son vice-président au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour un mandat de cinq ans non renouvelable de manière consécutive,. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue des voix dès le premier tour, un second est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de suffrages est déclaré élu.
Parlement
[modifier | modifier le code]L'Uruguay est dotée d'un parlement bicaméral appelé Assemblée générale. Celle-ci est composée d'une chambre basse, la Chambre des représentants, et d'une chambre haute, le Sénat. Toutes deux sont renouvelées simultanément pour un mandat de cinq ans.
La chambre des représentants est dotée de 99 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal dans 19 circonscriptions correspondant aux départements du pays. Le nombre de sièges étant attribué en fonction de leurs populations, avec un minimum de deux sièges par département[17].
Le Sénat est quant à lui doté de 30 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal selon la même méthode, mais au sein d'une unique circonscription nationale.
Une fois le décompte des suffrages terminé, la répartition des sièges se fait à la proportionnelle sur la base du quotient simple, et les sièges restants selon la méthode de la plus forte moyenne[18].
Les candidats doivent avoir au moins 25 ans pour être député et 30 ans pour être sénateur. Le vice-président devient également le président du Sénat. Le nombre de sièges composant celui-ci étant pair, la voix du vice-président peut être déterminante pour départager les votes à la majorité absolue.
Forces en présence
[modifier | modifier le code]Parti | Idéologie | Candidat | Résultats de 2019 | |
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Front large Frente Amplio (FA) |
Gauche à centre gauche Socialisme démocratique, social-démocratie, progressisme |
Yamandú Orsi | 39,02 % des voix 42 députés 13 sénateurs | |
Parti national Partido Nacional (PN) |
Droite Nationalisme, national-conservatisme, libéralisme économique |
Álvaro Delgado | 28,62 % des voix 30 députés 10 sénateurs | |
Parti Colorado Partido Colorado (PC) |
Centre droit Libéralisme, social-libéralisme, battlisme |
Andrés Ojeda | 12,34 % des voix 13 députés 4 sénateurs | |
Cabildo ouvert Cabildo Abierto (CA) |
Droite à extrême droite National-conservatisme, populisme de droite |
Guido Manini Ríos | 11,04 % des voix 11 députés 3 sénateurs |
Sondages
[modifier | modifier le code]Résultats
[modifier | modifier le code]Parti | Candidats à la présidence et colistiers |
Premier tour | Second tour | Sièges | ||||||
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Votes | % | Votes | % | Chambre | +/– | Sénat | +/– | |||
Front large (FA) | Yamandú Orsi Carolina Cosse |
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Parti national (PN) | Álvaro Delgado Valeria Ripoll |
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Parti Colorado (PC) | Andrés Ojeda Robert Silva |
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Cabildo ouvert (CA) | Guido Manini Ríos Lorena Quintana |
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Parti écologiste radical intransigeant (PERI) | César Vega Sergio Billiris |
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Parti indépendant (PI) | Pablo Mieres Mónica Bottero |
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Assemblée populaire (UP) | Gonzalo Martínez Andrea Revuelta |
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Part constitutionnel environnemental (PCA) | Eduardo Lust Luján Criado |
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Changements nécessaires (PCN) | Guillermo Franchi Virginia Vaz |
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Parti républicain en avant (A) | Martín Pérez Banchero Daniel Isi |
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Votes valides | ||||||||||
Votes blancs | ||||||||||
Votes nuls | ||||||||||
Total | 100 | 100 | 99 | 30 | ||||||
Abstention | ||||||||||
Inscrit/participation |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Stable, riche et de gauche, l’Uruguay, une exception en Amérique latine », Le Monde, (lire en ligne)
- CDN advierte perjuicios sobre Uruguay si se baja la edad de imputabilidad
- « « Il n’y a rien de pareil à l’Uruguay » : 27 octobre, présidentielles avec képi », Nouveaux espaces latinos, (lire en ligne)
- Présidentielle en Uruguay : les résultats du second tour trop serrés pour désigner le gagnant
- Uruguay : une élection présidentielle trop serrée
- 6medias, « Covid-19 : l'Uruguay va tenter une nouvelle combinaison de vaccins », sur capital.fr, (consulté le ).
- (es) « Proyecto de ley de urgencia ingresó al Parlamento: “¡Cumplimos!”, afirmó Lacalle », sur El Observador (consulté le ).
- « Référendum en Uruguay : le camp souhaitant poursuivre la politique du président l’emporte », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- (ro) « Uruguay Set to Keep Investor-Friendly Legal Reforms in Vote », sur www.bloomberg.com (consulté le ).
- (en) « Repealing referendum in Uruguay weakens the president », sur Prensa Latina, PrensaLatinaEnglishNEWS, (consulté le ).
- (en) Iolanda Fonseca, « Uruguay's Lacalle Pou's chief custodian arrested for forging documents from presidential residence », sur The Rio Times, RioTimes, (consulté le ).
- (es) « El mensaje de Luis Lacalle Pou ante la guerra en Ucrania: "urge resolver civilizadamente el conflicto" », sur EL PAIS, (consulté le ).
- (es) « La crisis climática impulsa las altas temperaturas, pero no la sequía en Argentina y Uruguay », sur infobae, infobae, (consulté le ).
- (en) « Agricultural emergency, triggered by drought, extended for another 90 days in Uruguay — MercoPress », sur MercoPress (consulté le ).
- (en) David Millward, « Uruguay's tap water becomes too difficult to swallow », sur The Telegraph (consulté le ).
- (en) « Drought in Uruguay complicates drinking water supply », sur Prensa Latina, PrensaLatinaEnglishNEWS, (consulté le ).
- URUGUAY Cámara de Representantes (Chambre des Représentants)
- URUGUAY Cámara de Senadores (Sénat)