Calculateur prodige
Un calculateur prodige est une personne capable d'effectuer mentalement des opérations mathématiques impliquant des nombres très grands ou encore des calculs mentaux très rapides.
Don et méthode
[modifier | modifier le code]Avant l'avènement des ordinateurs, les calculateurs prodiges étaient souvent employés dans les instituts de recherche nécessitant des calculs complexes et longs, comme les calculs d'astrophysique ou de cristallographie[1].
Le plus souvent, ces calculateurs possèdent un « don », dans le sens où ils n'ont pas étudié les mathématiques. Selon le témoignage de certains d'entre eux, comme la prodige indienne Shakuntala Devi[N 1] (1929-2013), ils « voient » la réponse, un phénomène appelé synesthésie. Ils sont en général peu éduqués et présentent souvent des particularités cognitives telles que l'autisme. Henri Mondeux et Giacomo Inaudi n’étaient par exemple que de simples bergers. À l'opposé, Euler, Gauss et Aitken étaient des mathématiciens, et Wim Klein connaissait l'usage des logarithmes.
Une méthode utilisée par certains calculateurs prodiges est l'apprentissage des résultats. De la même façon qu'un élève, même en connaissant la logique de la multiplication, ne pourra donner une réponse immédiate qu'en apprenant par cœur le résultat, le calculateur prodige apprend, lui, les nombreux résultats d'opérations de calcul plus complexes. Cet apprentissage aide aussi pour retrouver des calculs non appris mais liés, de la même façon qu'une personne n'ayant appris que les additions peut en utilisant celles-ci retrouver les résultats des multiplications sans passer par sa mémoire.
Liste de calculateurs prodiges
[modifier | modifier le code]- Alexander Craig Aitken (1895-1967)
- André-Marie Ampère (1775-1836)
- George Parker Bidder (en) (1806-1878)
- Jedediah Buxton (en) (1707-1772)
- Mike Byster (en) (1959-)
- Zerah Colburn (de) (1804-1839)[2]
- Alberto Coto García (en) (1970-)
- Maurice Dagbert (1913-2000)
- Zacharias Dase (1824-1861)
- Peter M Deshong (USA, vers 1850)
- Herbert De Grote (?)
- Shakuntala Devi (1929-2013)
- Pericles Diamandi[3]
- Willis Dysart (en) (1923-), « Willie the Wizard »
- Hans Eberstark (de) (1929-2001)
- Paul Erdős (1913-1996)
- Leonhard Euler (1707-1783)
- Salo Finkelstein (1897-)
- Scott Flansburg (1963-)
- Robert Fountain (1969)
- Thomas Fuller (1710-1790)
- Rüdiger Gamm (1971-)
- Carl Friedrich Gauss (1777-1865)
- Charles Grandemange (1834-1870)
- Arthur F. Griffith (en) (1880-1911)
- William Rowan Hamilton (1805-1865)
- Jorge Arturo Mendoza Huertas (en) (1971-)
- Jacques Inaudi (1867-1950)
- Wim Klein (1912-1986)
- Jan van Koningsveld (de) (1969-)
- Alexis Lemaire (1980-)
- Daniel McCartney (en) (1817-1887)
- Gert Mittring (1966)
- Henri Mondeux (1826-1861)
- John von Neumann (1903-1957)
- Kim Peek (1951-2009)
- Ben Pridmore (1976-)
- Srinivasa Ramanujan (1887-1920)
- Rechen-August (de) (1882-1928)
- Bernhard Riemann (1826-1866)
- Gottfried Rückle (de) (1879-1929)
- Truman Henry Safford (1836-1901)
- Igor Shelushkov (en) (1946-?)
- Priyanshi Somani (en) (1998-)
- Daniel Tammet (1979-)
- Tathagat Avatar Tulsi (en) (1987-)
- Yusnier Viera (1982-)
- John Wallis (1616-1703)
- Johann Jakob Winkler (de) (1831-1893)
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- À un professeur de l’Université Manipal de Dubaï qui lui demandait si elle visualisait les nombres mentalement (« How do you do the calculations? Do you visualise the numbers in your head? »), S. Devi répondit : « Cela me vient tout seul. Je n'ai pas à penser au procédé » (-It just comes out. I don't have time to think about the process.) ; extrait de l'article (en) Amelia Naidoo, Jija Jose, « Number Crunching Genius », Gulfnews.com, no 22 juin, (lire en ligne).
Références
[modifier | modifier le code]- Wim Klein fut par exemple employé au CERN: cf. René Taton, Le calcul mental, PUF, coll. « Que sais-je », « Psychologie et pédagogie », p. 98
- Jean-Paul Delahaye, Merveilleux nombres premiers : voyage au coeur de l'arithmétique, Paris, Belin/Pour la science, coll. « Bibliothèque scientifique », , 294 p. (ISBN 978-2-84245-117-2), « Un monde étrange et troublant », p. 73-75
« Colburn avait donc appris par cœur ces tables qui donnent les deux derniers chiffres de tous les produits de deux nombres de un ou deux chiffres (non pairs et non multiples de 5). Cette connaissance, associée à sa faculté de faire instantanément les multiplications de peu de chiffres et au bon algorithme qu'il décrit lui-même, suffisent finalement à expliquer son aptitude. Celle-ci n'est donc pas surnaturelle, quoiqu'assurément exceptionnelle. »
- Cf. Ch. Letourneau, « M. Périclès Diamandi calculateur mental », Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, v°, vol. 2, , p. 15-17 (DOI 10.3406/bmsap.1901.5938)
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- René Taton, Le calcul mental, PUF, coll. « Que sais-je », « Psychologie et pédagogie », p. 96-98
- Alfred Binet, Psychologie des grands calculateurs et des joueurs d'échecs, Paris, Hachette, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica
- Jules Regnault, [Les] Calculateurs prodiges, L'art de jongler avec les nombres. Illusionnisme et calcul mental, Paris, Payot, (réimpr. 1952)
- Robert Tocquet, 2 + 2 = 4, les calculateurs prodiges et leurs secrets ; comment calculer mentalement ; les animaux calculateurs, Paris, P. Amiot,
- (en) Bertram V. Bowden, Faster than thought, Londres, Pitman, (OCLC 1053355, lire en ligne) (identifiant Open Library (ol) = 13581728M).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Calcul mental
- Coupe du monde de Calcul mental (en) depuis 2004, en Allemagne
- Hypercalculia (en)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Camille Flammarion, « Jacques Inaudi, le plus extraordinaire calculateur des temps modernes », L'illustration, no 2556, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica
- Les calculateurs prodiges, Science-et-magie