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Cynthia Ghorra-Gobin

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Cynthia Ghorra-Gobin
Cynthia Ghorra-Gobin en 2023.
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Directrice de recherche au CNRS
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Directrice de thèse
Prononciation

Cynthia Ghorra-Gobin, née en à Beyrouth, est une géographe française, directrice de recherche au CNRS. Elle est l'autrice d'une trentaine de livres et d'une centaine de publications sur la mondialisation et les villes, notamment aux États-Unis. Ses travaux sont récompensés par le prix France-Amériques en 1998.

Cyntha Ghorra-Gobin naît en 1950 à Beyrouth d'une famille syrienne et arménienne de Turquie[1]. Le parcours de ses parents de ville en ville, et les récits qu'ils lui en font, est pour elle à l'origine de ses recherches sur l'histoire urbaine et les comparaisons entre les villes. La circulation des personnes et l’identité d'une ville ne sont pas opposés, la densité des flux qui traverse la ville alimente leur personnalité[1].

Elle étudie la géographie à l'Université Toulouse le Mirail puis à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne[2]. Elle soutient son doctorat de 3e cycle en 1975 et obtient une bourse Fullbright à l'Université de Californie à Los Angeles en 1978[3]. Ce programme lui permet de faire un comparatif entre les villes américaines et françaises[4] pour son doctorat d'État, soutenu en 1985 sous la direction de Jacqueline Beaujeu-Garnier, qui porte sur "Les régions urbaines de Los Angeles et Paris : étude comparée de modes de gestion de l'espace"[5]. En 1994, elle soutient son doctorat en études urbaines à l'Université de Californie[6]. Elle enseigne à l'Université de Californie à Berkeley, à l'Institut d’Études politiques[6], à l'Université Paris 4 et à l'Université Sorbonne-Nouvelle[7]. Elle rejoint le CNRS où elle devient directrice de recherche en 1997 et professeure émérite en 2016[8].

Dans un premier temps, les études de Cynthia Ghorra-Gobin portent sur l'urbanisation de Beyrouth. La périurbanisation de la ville permet aux classes moyennes de construire des maisons individuelles avec jardin, signe d'ascension sociale et de mondialisation sur le modèle américain[1].

Elle compare ensuite les manières d'habiter les villes anglo-américaine et celles européennes[9]. Elle mobilise des études sur l'urbanisme, comme la forme des villes, ou sociales comme la culture politique. Elle est pionnière dans le rapprochement entre préférences urbaines et politiques[1]. À contre-courant des représentations d'alors, Cynthia Ghorra-Gobin montre que ce ne sont pas les gratte-ciel qui font les villes américaines mais au contraire les maisons individuelles avec jardin, responsables aussi de l'étalement urbain[10],[11].

Elle étudie ensuite l'évolution spatiale, sociale et économique des villes avec la mondialisation, donc la métamorphose du capitalisme avec celles-ci. Elle définit la mondialisation avec trois éléments :

  1. Augmentation des échanges, des déplacements des personnes et leur interdépendance (la mondialisation)[12] ;
  2. Financiarisation du capitalisme et circulation rapide de l'information par le numérique (la globalisation)[13] ;
  3. Prise de conscience mondiale du caractère fini de la Terre et de l'existence du changement climatique (la planétarisation).

Par le déplacement massif et rapide des personnes et des flux, la pandémie de COVID 19 est pour elle un exemple prévisible des risques de la mondialisation[14].

Elle démontre que l'urbanisation fait face à une rupture, en raison d'interférences entre le niveau local et global. Elle parle alors davantage d'un processus de métropolisation. Elle étudie les différentes échelles géographiques et politiques qui s'y jouent (État, intercommunalité...)[15],[16].

Elle montre que les villes américaines changent plus facilement face à la conscience écologique de ses habitants et au changement climatique[16]. Pour elle, la métropole, opérateur de la mondialisation est pourtant, par ses pouvoirs politiques, un acteur majeur de la transition écologique[1].

Depuis 2021, elle est rédactrice en chef de la revue, L'information géographique.

Son expertise sur les villes et la mondialisation est sollicitée par l'Encyclopædia Universalis pour la rédaction de plusieurs articles[17], mais aussi par France Culture[18], Sciences Humaines[19], Les échos[20], l'IFRII[21], Reporterre[22] et plusieurs médias spécialisés[7],[23],[16].

Hommages et distinctions

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Quelques publications

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. a b c d et e « Cynthia Ghorra-Gobin : à la poursuite des modèles urbains », sur Tous urbains,
  2. « Cynthia Ghorra-Gobin », sur BNF
  3. a et b « Recherche alumni | Commission Franco-Américaine Fulbright », sur fulbright-france.org (consulté le )
  4. Fulbright-France, « In August 1978, I landed in Los Angeles and that was the beginning of a “new” turn in my life. », sur Blog des lauréats de la Commission franco-américaine, (consulté le )
  5. « Cynthia Ghorra-Gobin », sur IDREF
  6. a et b « Cynthia Ghorra-Gobin - La Vie des idées », sur laviedesidees.fr (consulté le )
  7. a et b « CV, Biographie Cynthia GHORRA-GOBIN - Diploweb.com », sur www.diploweb.com (consulté le )
  8. a et b HAL, « CV HAL : Cynthia Ghorra-Gobin », sur cv.archives-ouvertes.fr (consulté le )
  9. « L’anglosphère par-delà la langue », sur CNRS Le journal (consulté le )
  10. Stéphanie Beucher, « Cynthia Ghorra-Gobin, Villes et société urbaine aux États-Unis », Cahiers des Amériques latines, no 46,‎ , p. 172–174 (ISSN 1141-7161, lire en ligne, consulté le )
  11. Frédéric Leriche, « Ghorra-Gobin C, Les Etats-Unis : entre local et mondial », Géocarrefour, vol. 76, no 4,‎ , p. 384–384 (lire en ligne, consulté le )
  12. Anne-Laure Amilhat Szary, « Dictionnaire des mondialisations, dirigé par Cynthia Ghorra-Gobin », Quaderni. Communication, technologies, pouvoir, no 67,‎ , p. 125–128 (ISSN 2105-2956, lire en ligne, consulté le )
  13. Henry Bakis, « "Télé-ville", sixième numéro de Quaderni, réalisé par Cynthia Ghorra-Gobin et Anne Coquelin », Annales de géographie, vol. 99, no 555,‎ , p. 619–620 (lire en ligne, consulté le )
  14. societegeo, « [Les géographes face au Covid] Cynthia Ghorra-Gobin : « La pandémie représente un risque inhérent à la mondialisation » », sur Société de Géographie, (consulté le )
  15. « Quelles coopérations entre les métropoles et les territoires ruraux ? L’expérimentation des contrats de réciprocité », sur Horizons publics (consulté le )
  16. a b et c Jean-Jacques Bozonnet, « Mégalos cités, le temps des villes », sur The Good Life, (consulté le )
  17. Encyclopædia Universalis, « NEW YORK », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  18. « Cynthia Ghorra-Gobin : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
  19. Propos recueillis par Jean-Marie Pottier, « Vers un monde mutipolaire Entretien avec Pascal Boniface », sur Sciences Humaines (consulté le )
  20. « Anne Hidalgo prend la tête du plus influent réseau de maires », sur Les Echos, (consulté le )
  21. « Le Minnesota : comprendre les enjeux nationaux au prisme des territoires », sur www.ifri.org (consulté le )
  22. Reporterre, « EN VIDÉO - Les trottinettes électriques, invasion ou révolution ? », sur Reporterre, le quotidien de l'écologie (consulté le )
  23. Nicolas Barriquand, « Les métropoles révolutionnent notre manière de penser le territoire », sur Mediacités, (consulté le )

Liens externes

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