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Gouffre Jean-Bernard

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Gouffre Jean-Bernard
Localisation
Coordonnées
Pays
France
département
Massif
Localité voisine
Caractéristiques
Altitude de l'entrée
2333 m (C37b)
Longueur connue
29 558 m (juillet 2024)
Dénivelé
1 612 m
Température
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Localisation sur la carte de la Haute-Savoie
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Le vallon des Chambres

Le gouffre Jean-Bernard est une cavité souterraine naturelle, possédant plusieurs entrées (15), toutes situées sur la commune française de Samoëns en Haute-Savoie (région Auvergne-Rhône-Alpes), dans le massif du Haut-Giffre.

Le gouffre a été ainsi baptisé par les spéléos du club Vulcain en souvenirs des spéléologues Jean Dupont et Bernard Raffy, emportés dans une crue pendant une exploration de la goule de Foussoubie en 1963.

Le gouffre (V4) est trouvé en 1963 et arrêté à −100 mètres lors du camp d'été du groupe Vulcain. Le collecteur est atteint à −210 mètres[1] en 1964. Toujours en été, en 1965 et 1966, l'arrêt est au bas du puits des affreux à −380 mètres. Le puits de la rivière à −450 mètres marque le point extrême pour l'année 1968. Un siphon à −623 mètres est atteint en 1969 lors d'une grosse expédition avec de nombreux spéléologues français. Dans la partie haute du vallon des Chambres le gouffre B19 situé à 2 118 mètres découvert en 1968 est exploré jusqu'à −450 mètres. En 1975 commencent les expéditions hivernales. La cote −900 mètres est dépassée le 4 janvier et à −938 mètres la salle des crêpes marque l'arrêt des explorations le 6 janvier. Le B19 est relié au réseau le premier novembre donnant une dénivellation de 1 208 mètres.

Le siphon à −1 298 mètres est atteint le premier janvier 1976. Le gouffre B21 à l'altitude de 2 237 mètres rejoint le réseau et devient le gouffre plus profond du monde en 1979 avec la profondeur de −1 358 mètres. Le gouffre Jean-Bernard fut pendant presque vingt ans la cavité la plus profonde connue du monde, au « passage » à la cote −1 358 mètres en , avant d'être dépassée par le gouffre Mirolda en [2].

En 1980, 1981, 1982, en février, trois siphons sont plongés avec arrêt sur un quatrième impénétrable à −1 494 mètres[3]. Au mois d'août 1983, le gouffre B22 à 2 194 mètres est exploré, relié au B21 et donne l'accès aux galeries amont qui permet au système de dépasser pour la première fois les 1500 m de dénivellation à −1 535 mètres.

De 2004 à 2015, il reste le deuxième gouffre le plus profond de France avec −1 602 mètres[4],[5] et le sixième mondial ; son développement atteint les 23 656 mètres en 2015.

Une synthèse topographique réalisée de 2013 à 2023 par le groupe spéléo Vulcain affiche une dénivelée totale de 1 612 mètres, pour un développement cumulé de 29 285 mètres[6], ce qui en fait en 2022 la septième cavité mondiale la plus profonde.

Karstologie

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Le gouffre Jean Bernard est situé dans une gouttière synclinale (vallon des chambres). Les différentes entrées sont situées sur le flanc nord-est du synclinal entre 1800 m et 2300 m d'altitude et sont perpendiculaires au collecteur. Le collecteur coule non loin du contact urgonien-marnes hauteriviennes dans un méandre de 2 à 3 mètres de largeur. L'émergence est située à 780 m d'altitude dans le ruisseau du Clévieux. Les galeries de 10 à 15 m de diamètre qui se développent dans la partie supérieure du réseau sont d'anciens drains fossiles creusés antérieurement à l'incision de la vallée du Giffre[7].

Notes et références

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  1. En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
  2. Paul Courbon, « Chronologie du gouffre le plus profond du monde », sur chroniques-souterraines.fr, (consulté le ).
  3. Pierre Rias, -1455 mètres et après?, Grenoble, Glénat, coll. « Aventures Extraordinaires », , 89 p. (ISBN 2-7234-0229-0).
  4. Bernard Lips, Christophe Ohl et Groupe spéléologique Vulcain, Le gouffre Jean-Bernard -1602m : - Haute-Savoie, Record du monde de profondeur, La Ravoire, GAP, , 271 p. (ISBN 978-2-7417-0031-9).
  5. Groupe spéléo Vulcain, « Gouffre Jean-Bernard coupe » [PDF], sur groupe-speleo-vulcain.com (consulté le ).
  6. Groupe spéléo Vulcain, « Gouffre Jean-Bernard » [PDF], sur groupe-speleo-vulcain.com, (consulté le ).
  7. Bernard Lips, Alain Gresse, Michel Delamette et Richard Maire, « Le gouffre Jean-Bernard (-1602 m, Haute-Savoie), écoulements souterrains et formation du réseau », revue Karstologia, vol. 21,‎ , p. 1-14 (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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  • Richard Maire, « Les karsts haut-alpins de Platé, du Haut-Giffre et de Suisse Occidentale », revue de géographie alpine, vol. 65,‎ , p. 403-425 (lire en ligne, consulté le ).
  • Pierre Rias, -1455 mètres et après?, Grenoble, Glénat, coll. « Aventures Extraordinaires », , 89 p. (ISBN 2-7234-0229-0).
  • Richard Maire, Christian Rigaldie, Spéléo Sportive dans les Alpes de Haute Savoie (Haut Giffre et Désert de Plate), 1984 (ISBN 2-85744-181-9).
  • Jean-Jacques Delannoy et Richard Maire, « Les grandes cavités alpines. Répartition et contexte hydrogéologique », revue Karstologia, vol. 3,‎ , p. 61 (lire en ligne, consulté le ).
  • Bernard Lips, Christophe Ohl et Groupe spéléologique Vulcain, Le gouffre Jean-Bernard -1602m : - Haute-Savoie, Record du monde de profondeur, La Ravoire, GAP, , 271 p. (ISBN 978-2-7417-0031-9).
  • Bernard Lips, Alain Gresse, Michel Delamette et Richard Maire, « Le gouffre Jean-Bernard (-1602 m, Haute-Savoie), écoulements souterrains et formation du réseau », revue Karstologia, vol. 21,‎ , p. 1-14 (lire en ligne, consulté le ).
  • Xavier Robert, Bernard Lips, Stéphane Lips et Frédéric Delègue, « Systèmes hydrologiques du massif du Folly, Samoëns (74) - Gouffre Jean-Bernard (-1602 m) », Spéléo magazine, Corenc, Spéléo magazine, no 100,‎ , p. 40-63 (ISSN 1629-1573).
  • David Parrot, « Exploration Jean-Bernard 2009 (6 au 8-02-09) », Le P'tit Usania, Nancy, Union spéléologique de l'agglomération nancéienne, no 127,‎ , p. 3-4 (ISSN 1292-5950, lire en ligne, consulté le ).
  • David Parrot, « Une semaine d'expédition au gouffre Jean-Bernard », Spéléo L, Tomblaine, Ligue spéléologique lorraine, no 19,‎ , p. 95-108 (ISSN 0758-3974).
  • David Parrot, « Expédition 2011 au gouffre Jean-Bernard », Spéléo L, Tomblaine, Ligue spéléologique lorraine, no 20,‎ , p. 133-140 (ISSN 0758-3974).
  • Stéphane Lips, « Le Jean-Bernard », Info Plongée, no 112,‎ 1er semestre 2021, p. 48-54 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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