Héloïse et Abélard
Héloïse et Abélard est une pièce de théâtre en trois actes écrite par l'écrivain Roger Vailland parue aux éditions Corrêa en 1947
Lors de sa création le aux théâtres des Mathurins, elle est mise en scène par Jean Marchat avec des décors du peintre Pierre Soulages. La même année elle obtient le Prix Ibsen.
Présentation et contenu
[modifier | modifier le code]Roger Vailland écrira dans son Journal à propos de sa pièce : « Héloïse et Abélard emprunte le moule traditionnel du drame historique français. Mais comme je suis un auteur ''progressiste'', le contenu en est ''progressiste'' ». Maurice de Gandillac y verra également du progressisme[1].
La pièce se rapporte aux deux personnages historiques marquants : Héloïse et Abélard, héros malgré eux d'un drame de l'amour contrarié au XIIe siècle. Ce n'est pas tant le récit qui importe à Vailland que la dualité entre les personnages d'Abélard et du Prince. Pour l'auteur, Abélard est le type même du militant qu'il voulait devenir tandis que le Prince représente le côté aristocrate raffiné qui a le goût des plaisirs[2].
Il décrit Abélard comme « un homme qui ne voit rien en énigme, qui ne respecte aucun mystère, mais qui regarde tout en face. » Le Prince fait partie des personnages que Vailland qualifie de « souverains », il est « fils de roi », « c'est un esprit libre, le seul véritable clerc du royaume. » On retrouve dans cette description les deux versants de Vailland qu'il a résumés par l'expression du « bolchevik libertin » [3] d'un côté la pureté, la pugnacité du militant, de l'autre le raffinement et la désinvolture. Mais Abélard sera châtré; Vailland lui préférant le Prince encore en 1949.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- sur le même thème
- Julie ou la Nouvelle Héloïse, Jean-Jacques Rousseau
- Héloïse et Abélard, Jours tranquilles en Champagne de Didier Bezace, Festival d'Avignon, 1986
- Onze Voies de fait / Héloïse et Abélard, Bernard Noël, éditions L'atelier des Brisants, 2002
- Héloïse, ouille!, Jean Teulé, éditions Julliard, 2015
- Abélard Lamentations, Histoire de mes malheurs, Correspondace avec Héloïse, Trad. Paul Zumthor, Babel, 1992.
- Ouvrages de référence
- Étienne Gilson, Héloïse et Abélard, éditions Vrin, 1997
- Roland Oberson, Héloïse-Abélard, Correspondance, Éditions Hermann, 2008
- Roland Denise Oberson, Abélard et Héloïse, À singulière esclave, maître spécial, Éditions Hermann, 2010
Adaptation cinématographique
[modifier | modifier le code]- Héloïse et Abélard (Stealing Heaven), film britannique de Clive Donner sorti en 1988.
Notes
[modifier | modifier le code]- Maurice de Gandillac, « Sur quelques interprétations récentes d'Abélard », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 4, no 15, , p. 293–301 (DOI 10.3406/ccmed.1961.1197, lire en ligne, consulté le )
- Vailland écrira un essai sur un personnage de même nature : L'Éloge du Cardinal de Bernis
- Sur la notion de 'bolchevik', voir l'article L'Homme nouveau (cycle de romans)