Kiku Nishizaki
西崎 キク
Nom de naissance | Kikuko Matsumoto |
---|---|
Naissance |
Kamisato, préfecture de Saitama, Japon |
Décès | (à 66 ans) |
Nationalité | japonaise |
Profession | |
Autres activités |
Institutrice, exploitante agricole |
Distinctions |
Trophée Harmon des aviateurs Prix du Ministère de l'agriculture et des forêts |
Conjoint |
Takeo Inoka Ryo Nishikazi |
Kiku Nishizaki (西崎 キク, Nishizaki Kiku ), de son nom de naissance Kikuko Matsumoto, est une pionnière de l'aviation japonaise née le et morte le : en , Chōko Mabuchi et elle sont les premières aviatrices à traverser la mer du Japon[1].
Formation
[modifier | modifier le code]Kiku Matsumoto nait le au Japon, à Kamisato dans la préfecture de Saitama. Elle commence à travailler comme institutrice dans une école primaire après la fin de ses études à l’École normale supérieure féminine de Saitama[2]. À l'occasion d'un voyage scolaire, elle visite avec ses élèves l'aérodrome d'Ojima à Ōta, dans la préfecture de Gunma et y découvre l'aéronautique. Fascinée, elle quitte l'enseignement en 1931 pour intégrer une école d'aviation[3].
L'aviatrice
[modifier | modifier le code]En 1933, elle obtient sa licence de pilotage d'hydravion, avec le grade d'aviatrice de seconde classe. De sa base, elle se rend à sa ville natale aux commandes d'un Yokosuka K1Y (en), monomoteur biplace à double voilure utilisé pour la formation et adopté par la Marine impériale japonaise entre la première et la seconde guerres mondiales. Cent de ces appareils ont été fabriqués à l'arsenal technique aéronaval de Yokosuka, par la compagnie aéronautique Nakajima, la Kawanishi Kokuki et les fonderies Watanabe.
La même année, sa condisciple Chōko Mabuchi et elles sont sélectionnées pour un vol de prestige destiné à célébrer l'amitié entre le Japon et le Mandchoukouo. Deux Salmson 2 sont préparés, chacun nommé selon le prénom d'une des aviatrices : Chrysanthème blanc (shiragiku) pour Kiku, et Papillon jaune (kichō) pour Chōko.
Leur traversée de la mer du Japon s'effectue à une époque où les médias japonais se livrent une concurrence féroce pour publier les premiers une information : les principaux journaux, Asahi Shinbun et Mainichi Shimbun se sont retrouvés en difficulté pour rendre compte du grand tremblement de terre de Kantō en 1923, et commencent à percevoir l'intérêt de l'aviation. Dès que le projet est annoncé, l'Asahi Shinbun expédie des reporters à Pékin pour couvrir leur atterrissage.
Le Kiku Matsumoto et Chōko Mabuchi décollent de l'aéroport de Tokyo Haneda pour le Manchoukouo[4]. Elles survolent la mer du Japon et atterrissent à l'aérodrome de Hsinking (maintenant Changchun), le pour la première et le lendemain pour la seconde[5],[6].
L'Asahi Shinbun raconte le vol de Kiku jour par jour : à 10:10 du matin le , son avion quitte Sinŭiju[7] et atteint Fengtian à 11:50, avant de s'élancer pour la dernière étape[8]. Arrivée à Hsingking le lendemain, elle effectue des vols de démonstrations en attendant Chōko, qui se pose le [9], retardée par le mauvais temps et par une avarie moteur qui l'a contrainte à un atterrissage d'urgence.
Les deux femmes reçoivent en 1934 le trophée Harmon pour leur exploit[10]. Plus tard, Kiku Matsumoto raconte son expérience dans une autobiographie[11].
Trois ans plus tard, en , un nouveau projet de vol est lancé : il s'agit de relier Tokyo à la ville qui porte alors le nom de Toyohara, dans la préfecture de Karafuto (actuellement Ioujno-Sakhalinsk, dans l'Oblast de Sakhaline en Russie), afin d'en célébrer l'administration par l'empire japonais. Kiku Matsumoto est sélectionnée pour la mission, mais elle doit procéder à un amerrissage d'urgence dans le détroit de Tsugaru et secouru par un cargo. Son souhait de poursuivre sa carrière — elle se porte volontaire pour s'engager dans l'armée de terre dans un corps chargé de transporter en avion les soldats blessés au front — se heurte à une réticence croissante de la société japonaise de laisser des femmes piloter des avions. Elle doit mettre fin à sa carrière[6].
Fin de vie
[modifier | modifier le code]En 1935, Kiku épouse Takeo Inoka ; le couple rejoint une colonie au Manchoukouo, où elle enseigne dans une l'école primaire. Devenue veuve en 1941, elle se remarie avec Ryo Nishizaki en 1943.
En 1946, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le couple rentre au Japon et reprend une ferme dans la ville natale de Ryo, Shichihongi. Pendant huit ans, Kiku allie l'enseignement et ses activités de gestion des terres agricoles et d'élevage. Elle synthétise dans un rapport son expérience de l'exploitation des fermes et reçoit le prix du Ministère de l'agriculture et des forêts pour ses réalisations en 1961[12].
Elle meurt en 1979.
Références culturelles
[modifier | modifier le code]Un journal de Saitama publie une biographie de Kiku Nishizaki en cinq parties, du au [13]. La série la présente comme une précurseur de l'égalité entre les sexes dans la société japonaise[14].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (ja) « 〈白菊號〉奉天着 見事日満連絡を完成 », Asahi shinbun,
- (ja) « 相次いで國都入り—女鳥人の銀翼 松本嬢は昨日成功 馬淵嬢はけふ壮挙を完成 », Asahi shinbun,
- (ja) « おわりよきもの すべてよし—異説ニッポン事始め物語 (証言を読んで) » (consulté le )
- (ja) Miyuki Nishi, 紅翼と拓魂の記, Kiku Nishizaki, , 76–96 p. (OCLC 703834761)
- (ja) 埼玉人物事典, Saitama Prefecture, , 609–610 p. (OCLC 675945136), « 西崎キク (Nishizaki Kiku) »
- (ja) 上里町史 通史編 下巻, vol. 2, Kamisatomachi City Office, (OCLC 47605191), p. 35
- (ja) « 夢青き空から : 郷土の偉人西崎キク伝 », Kamisatomachi Town Office, (consulté le ), p. 11
- (ja) « 人はなぜ飛びたがるのか : 大空に挑んだ世界の"飛び屋"たち » (OCLC 676635201, consulté le )
- (ja) « 日本初の女性水上飛行家・西崎キク物語(連載) », Saitama newspaper,
- (en) Precious Stories of Saitama-ken (86 tales to remember), Editorial group for “Precious Stories of Saitama-ken”,
- 教壇から大空へ、そして大地へ : 西崎キク, Kamisato chōroitsu shiryōkan (上里町立郷土資料館) (1re éd. 2010) (lire en ligne)
- (ja) 栗原彬 et 吉見俊哉, ひとびとの精神史, vol. 1, Iwanami Shoten, , 288 p. (ISBN 978-4-00-028801-9)
- (ja) Yuriko Matsumura, « 女もすなる飛行機—第8回 後続の女性パイロットたち » [archive du ], NTT Web Magazine, sur NTT Web Magazine, NTT Publishing (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « おわりよきもの すべてよし-異説ニッポン事始め物語 (証言を読んで) » [« All's well that ends well-the firsts of Japan »] (consulté le )
- Sa vie après son diplôme est documentée dans l'article « 人はなぜ飛びたがるのか : 大空に挑んだ世界の"飛び屋"たち » [« Why people wish to fly the sky: the “flying” challengers »] (consulté le )
- (ja) 教壇から大空へ、そして大地へ : 西崎キク (trad. De la salle de classe au ciel et à la terre : Kiku Nishizaki), Kamisato chōroitsu shiryōkan (上里町立郷土資料館), (lire en ligne)
- (ja) « 〈白菊號〉けさ出発 松本嬢の訪満飛行 », Asahi shinbun,
- (ja) « 夢青き空から: 郷土の偉人西崎キク伝 », Kamisatomachi Town Office, (consulté le ), p. 11. Contient en particulier une copie du plan de vol vers la Mandchourie.
- (ja) Yuriko Matsumura, « 女もすなる飛行機—第8回 後続の女性パイロットたち » [archive du ], NTT Web Magazine, sur NTT Web Magazine, NTT Publishing (consulté le )
- (ja) « 三日午前十時十分新義州を発した松本きく子嬢の白菊號 », Asahi shinbun, , p. 2
- (ja) « 〈白菊號〉奉天着 見事日満連絡を完成 », Asahi shinbun,
- (ja) « 相次いで國都入り—女鳥人の銀翼 松本嬢は昨日成功 馬淵嬢はけふ壮挙を完成 », Asahi shinbun,
- (ja) 埼玉人物事典, 埼玉県, , 609–610 p. (OCLC 675945136), « 西崎キク »
- (ja) Miyuki Nishi, 紅翼と拓魂の記, Kiku Nishizaki, , 76–96 p. (OCLC 703834761)
- (ja) 上里町史 通史編 下巻, vol. 2, Kamisatomachi City Office, (OCLC 47605191), p. 35
- , p. 15 to 20 – 27 May (2 – 4), 1 – 8 June (5 – 7)
- (ja) « 日本初の女性水上飛行家・西崎キク物語(連載) », Saitama newspaper,