Kiripi Katembo Siku
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Kiripi Katembo Siku, connu également comme Kiripi Katembo, né le à Goma et mort le à Kinshasa, est un réalisateur, photographe et producteur congolais, particulièrement connu pour ses photographies de Kinshasa, qui en documentent la vie quotidienne et lui valent le surnom de « maître du reflet »[1], ses œuvres étant qualifiées par Laurent Wolf d'« images urbaines éclatées d’objets et de personnages perdus dans des reflets »[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Au cours de ses études à l'Académie des beaux-arts de Kinshasa, il s'intéresse d'abord à la peinture[3],[4], puis réalise en 2008 avec un téléphone portable un premier film expérimental, Voiture en carton, sélectionné au Festival Pocket Films[5],[6] et diffusé sur CNN[7]. Pour ce film, Kiripi Katembo attache un téléphone mobile en train de fimer à une voiture jouet, tirée par une enfant dans les rues de Kinshasa[8]. La même année, il crée avec Rhunod Panzu, Roger Kangudia et Tange Shongo le collectif de vidéastes et de photographes Yebela[9] qui réalisent des projets sur le quotidien kinois[10].
En 2008 et 2009, il réalise la série de photographies de reflets dans des flaques d'eau intitulée Un regard, qui, exposée à la Biennale de Bamako en 2011[11], en même temps que son film Après mine est présenté[12], y reçoit le prix de la Fondation Blachère[13],[14], avant d'être exposée en Belgique, en France et en Allemagne[15],[16]. Pur ces photos, « il photographie les flaques d’eau et les reflets humains et architecturaux qui en découlent. Les photos sont ensuite exposées à l’envers, brouillant un peu plus les repères du regard puisque les perspectives et couleurs deviennent quasi-surréalistes tout en étant ancrées dans une réalité bien palpable »[17].
En 2010, est distribué le documentaire collectif Congo In Four Acts[18], dont il a réalisé deux des quatre films, Symphony Kinshasa et Après mine, qui reçoivent tous deux le prix du meilleur film court documentaire aux Africa Movie Academy Awards de Lagos en 2011[19],[20]. Il est également, pour ce film, le premier artiste congolais invité à la Berlinale pour y présenter le film, mais l'ambassade d'Allemagne au Congo refuse de lui délivrer un visa[21]. La même année, pour la série Mutations, il photographie en vue plongeante les villes de Kinshasa, Brazzaville et Ostende[22]. Il est second assistant réalisateur de Viva Riva ! de Djo Tunda Wa Munga en 2010 et de Rebelle de Kim Nguyen en 2012[23].
Il illustre en 2013 l'affiche du Festival d'Avignon[24],[25],[26]. La même année, il produit à travers la société Mutotu Productions, créée avec ses revenus d'artiste, le documentaire Atalaku de Dieudo Hamadi, qui reçoit le prix Joris Ivens du Cinéma du réel[27]. En 2014, il crée la biennale d'art contemporain Yango, qui regroupe une trentaine d'artistes à Kinshasa pour sa première édition[28],[29].
Il meurt d'une malaria cérébrale en 2015[5], alors que plusieurs de ses photographies sont exposées à la Fondation Cartier[30].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Kiripi Katembo, Transit - RDC, Bruxelles/Oostkamp, Africalia, , 95 p. (ISBN 978-90-5856-517-4, présentation en ligne).
- Dominique Malaquais et Jean-Christophe Lanquetin, « Kiripi Katembo : entretien », dans Beauté Congo, 1926-2015, Fondation Cartier, .
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Rachel Lowry, « In Memoriam: Remembering the Photographers We Lost in 2015 », Time, (lire en ligne)
- Laurent Wolf, « Expositions », Études, (lire en ligne)
- (en) Kenny Stevens, « Kiripi Katembo's best photograph: the heroic women of Kinshasa », Guardian, (lire en ligne)
- Claire Mayer, « Entretien croisé avec les photographes Omar Victor Diop et Kiripi Katembo à l'occasion du hors-série-d'Actuphoto consacré à la photographie africaine », sur Actuphoto,
- Cécilia Sanchez, « Décès du photographe congolais Kiripi Katembo », Télérama, (lire en ligne)
- « Voiture en carton », sur Festival Pocket Films
- (en) Marco Woldt, « Cell phones help filmmakers reveal unseen Africa », sur CNN,
- (en) Lizelle Bisschoff et Ann Overbergh, « Digital as the New Popular in African Cinema?: Case Studies from the Continent », Research in African Litteratures, vol. 43, no 4, (JSTOR 10.2979/reseafrilite.43.4.112)
- « "Un regard", une poésie brutale à Kinshasa », sur Afrique in visu,
- Koffi Kwahulé, « Afro-européen », Africultures, nos 99 - 100, (lire en ligne)
- Marie Lortie, « Retour sur quelques monographies », Africultures, no 88, (DOI 10.3917/afcul.088.0027)
- Gisèle Tavernier, « Bamako, pour un monde durable », Le Journal des arts, (lire en ligne)
- « Kiripi Katembo », sur Magnin-A
- Sabine Cessou, « Kiripi Siku Katembo, photographe surréaliste à Kinshasa », RFI, (lire en ligne)
- Edelweiss Vieira, « Mort de Kiripi Katembo, la fin du photographe-poète de la rue de Kinshasa », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) Joseph Nechvatal, « Photographer Kiripi Katembo, Master of Reflection, Dies at 36 », sur Hyperallergic,
- « Kiripi Katembo Siku », sur Biennale de Lumumbashi
- (en) « Congo in Four Acts », Icarus Films
- (en) Melissa Hunter Davis, « Africa Academy Awards Announce Nominations for 2011 », Sugarcane Magazine, (lire en ligne)
- (en) A. Fyfe, « The Democratic Republic of the Congo and the Documentarian's Gaze », African Studies Review, vol. 60, no 2, (DOI 10.1017/asr.2017.58)
- « Deux cinéastes privés de visas pour la Berlinale: L'Iranien Panahi a été bloqué par son pays, le Congolais Katembo Siku par l'Allemagne », Le Monde,
- « Kiripi Katembo Siku », sur Le Figaro
- Karin Tshidimba, « Kiripi Katembo Siku, des images et du cœur », La Libre Afrique, (lire en ligne)
- Lucie Apache, « Disparition de l’artiste congolais Kiripi Katembo », Connaissance des Arts, (lire en ligne)
- Séverine Kodjo-Grandvaux, « Théâtre : le Festival d’Avignon met le cap sur l’Afrique », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- « Le photographe Kiripi Katembo Siku s’affiche au Festival d’Avignon », Fotota, (lire en ligne)
- « Hommage à Kiripi Katembo Siku », sur Cinematek
- « RDC: le photographe Kiripi Katembo Siku inhumé samedi à Kinshasa », Le Point, (lire en ligne)
- « RDC : Kiripi Katembo Siku, qui photographiait Kinshasa dans ses flaques d’eau, est mort », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Maria Malaguardis, « Le Congo, inépuisable mine d'art », Libération, (lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Kiripi Katembo Siku » (présentation), sur l'Internet Movie Database
- Portfolio sur le site du Monde