Querelle des Franchises
La querelle des Franchises — ou affaire des Quartiers — est une suite de conflits qui oppose au XVIIe siècle la papauté aux cours européennes, et plus particulièrement à la cour de France. À cette époque, les franchises sont des droits possédés à Rome par les ambassadeurs de certaines puissances européennes et qui leur permettent de soustraire la zone entourant leur résidence à la juridiction romaine en matière de douanes et de justice. La querelle atteint son apogée lors de l'ambassade du marquis de Lavardin, envoyé par Louis XIV pour mettre Innocent XI à l'amende. L'ambassadeur occupe alors le quartier du palais Farnèse avec plusieurs centaines d'hommes en armes et est excommunié par le pape. Il est rappelé au début de l'année 1689, peu avant la mort d'Innocent XI, du fait de la politique d'apaisement pratiquée par Louis XIV.
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Le palais Corsini, résidence de la reine Christine de Suède.
Dénouement
[modifier | modifier le code]En 1689, la maison Farnèse choisit de ne pas mettre son palais à disposition du nouvel ambassadeur, le duc de Chaulnes[1]. Cet épisode ne marque toutefois pas la fin des querelles à propos des franchises : au XVIIIe siècle, les ambassadeurs de France tenteront de constituer un quartier français à Rome autour d'une ambassade fixe. Leur but est de placer les compagnies marchandes nationales sous la protection des diplomates français et pouvoir les soustraire aux obligations de la douane papale, sans toutefois en faire une zone de non-droit comme au XVIIe siècle ; les heurts avec les sbirri seront néanmoins courants[2].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Blet, Les assemblées du Clergé et Louis XIV de 1670 à 1693, Rome, Università Gregoriana, , 633 p.
- Pierre Blet, « Louis XIV et le Saint-Siège à la lumière de deux publications récentes : Le conflit de la régale, la fable de l'excommunication secrète et la réconciliation de 1693 », Archivum Historiae Pontificiae, vol. 12, , p. 309–337 (ISSN 0066-6785, lire en ligne)
- Charles Gérin, L'ambassade de Lavardin et la séquestration du nonce Ranuzzi (1687-1689), Paris, Librairie de Victor Palmé, , 55 p. (lire en ligne).
- Jean Orcibal, Louis XIV contre Innocent XI : Les appels au futur concile de 1688 et l'opinion française, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, , 107 p.
- Bruno Neveu, La correspondance du nonce en France Angelo Ranuzzi (1683-1689), Rome, Université Pontificale Grégorienne, .
- Bruno Neveu, « Jacques II médiateur entre Louis XIV et Innocent XI », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 79, no 2, , p. 699–764 (DOI 10.3406/mefr.1967.7548, lire en ligne)
- J. de Récalde, Le message du Sacré-Cœur à Louis XIV et le père de La Chaise : Etude historique et critique, Paris, Chiron, s. d., 124 p.
- Albane Pialoux, « Immunités et franchises à Rome au milieu du XVIIIe siècle », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 119, no 1, , p. 79 (DOI 10.3406/mefr.2007.10307, lire en ligne).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Olivier Michel, « Les fastes du Palais Farnese », Publications de l'École Française de Rome, vol. 217, no 1, , p. 577 (lire en ligne)
- Albane Pialoux, « Immunités et franchises à Rome au milieu du XVIIIe siècle », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 119, no 1, , p. 79 (DOI 10.3406/mefr.2007.10307, lire en ligne)