fixées par des semis de pins. Le demi-cercle des collines envahissantes, pareil à la gueule ébréchée d’un cratère, semble être encore sur le point de dévorer les maisons.
Les dunes ont été souvent comparées à des sabliers gigantesques mesurant le temps par la marche progressive de leurs talus de sable. La comparaison est juste, car les vents d’ouest qui opèrent tous ces changements sur le littoral des landes obéissent à présent aux mêmes lois qu’il y a des milliers d’années, et très-probablement leur force n’a pas changé pendant cet intervalle de temps. Les dunes, les étangs, et même les villages riverains peuvent donc être considérés comme de véritables chronomètres géologiques ; mais par malheur les indications qu’ils fournissent n’ont pas encore été déchiffrées d’une manière certaine, et maintenant que les dunes sont fixées, il est bien tard pour entreprendre cette étude. L’illustre Brémontier dont le livre, imprimé en l’an V de la République[1], est encore l’autorité principale sur la question des sables mouvants, a fait pendant huit années une série d’observations qui lui ont donné une moyenne de 20 à 25 mètres pour le progrès annuel des dunes de la Teste. Ce résultat s’accorde d’une manière remarquable avec les indications fournies par les empiétements des dunes de Legs pendant les quatre cents dernières années. En admettant comme normale la moyenne calculée par Brémontier, on arriverait à cette conclusion que, dans un laps de temps de vingt siècles, les dunes
- ↑ Mémoires sur les dunes.