à reconnaître l’absolue nécessité de fixer les dunes. À la fois défendus et menacés par ces masses de sable mouvant qui ne cessaient d’empiéter sur leur territoire, tout en le protégeant contre les assauts de la mer, ils ont compris que le salut même de la patrie pouvait dépendre de ce rempart de collines, et depuis un siècle, ils l’ont complètement arrêté par des plantations de roseaux des sables et de sapins.
Les premières tentatives faites pour la fixation des dunes de Gascogne datent du commencement du xviiie siècle. M. de Ruhat, acquéreur de l’ancien captalat de Buch, ensemença de pins quelques collines de la Teste ; mais quoique les semis eussent réussi parfaitement, l’œuvre ne fut pas continuée, et partout ailleurs les inertes Landais laissèrent les dunes marcher à l’assaut de leurs villages. Plus tard, les frères Desbiey et l’ingénieur Villers proposeront à diverses reprises la fixation de toute la zone des sables : leur voix ne fut point entendue. C’est au célèbre Brémontier qu’échut l’honneur de faire adopter et de mettre en pratique un plan d’ensemble pour la culture des dunes. S’inspirant des écrits et de l’exemple de ses devanciers, ne dédaignant pas d’interroger les pâtres qui connaissaient par tradition les moyens d’arrêter les sables, Brémontier se mit pour la première fois à l’œuvre en 1787 ; interrompus en 1789, puis repris en 1791, les travaux furent complètement abandonnés en 1793 par suite de l’opposition qu’avaient suscitée plusieurs habitants de la Teste ; mais déjà l’on pouvait constater d’importants résultats. Plus de 250 hectares de sables mouvants avaient été fixés dans les environs