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Page:Scherer - Diderot, 1880.djvu/40

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Il est vrai que Diderot s’excuse de ses indigestions sur sa distraction. « Je mange de distraction, écrit-il à Sophie ; que faut-il que j’y fasse ? comment parvient-on à n’être pas distrait ? » Il l’était, en effet, et notoirement, proverbialement. Grimm plaisante sur ce sujet dans une lettre à mademoiselle Volland : « Il m’a affligé ces jours passés, car il savait le jour du mois et de la semaine, mais il prétend que c’est votre absence qui en est cause. Sophie, s’il apprend jamais à dater ses lettres, c’en est fait de son bonheur et de son génie. Revenez, et qu’il ne vous doive point cette funeste science. »

Ce qui surprend davantage, c’est que bavard, enthousiaste, cynique comme il est, Diderot ne laisse pas d’être timide. Il se plaint de balbutier lorsqu’il voit une per-