Cinéma gabonais
Le cinéma gabonais a eu une histoire mouvementée. Bien que le président Omar Bongo et son épouse Joséphine Bongo aient encouragé le cinéma dans les années 1970, il y a eu une pause de 20 ans avant que le cinéma ne recommence à se développer au cours du nouveau millénaire.
Histoire
[modifier | modifier le code]Des sociétés françaises réalisent des documentaires dans le Gabon colonial à partir de 1936[1].
Après l'indépendance, Philippe Mory, premier acteur gabonais de formation professionnelle, organisa la "Compagnie Cinématographique du Gabon" en 1962 et participa à la production de La Cage, un long métrage entré au Festival de Cannes en 1963[1]. La télévision nationale a soutenu des films comme Carrefour humain (1969) de Pierre-Marie Dong et Les tams-tams se sont tus (1972) de Mory[2].
Même si le Gabon ne comptait que huit cinémas, le président Omar Bongo (1935-2009, en fonction de 1967 à 2009) et son épouse Joséphine Bongo s'intéressaient directement au cinéma[3]. Le président a construit un cinéma de 400 places dans son palais présidentiel et a fondé en 1975 le Centre National du Cinéma avec Mory comme directeur. Il fonde également une société de production, "Les Films Gabonais"[1]. Le Gabon a vu neuf films de six réalisateurs dans les années 1970[3]. "Les Films Gabonais" ont produit plusieurs films co-réalisés par Dong et basés sur les écrits du couple présidentiel : Obali (1976) et Ayouma (1977) s'inspirent des pièces de théâtre à thèmes sociaux de Joséphine Bongo[4] et Demain, un jour nouveau (1978) était une version des mémoires du président[5]. Un autre film gabonais de cette période est Ilombe (1978) de Charles Mensah.
Cinéma contemporain
[modifier | modifier le code]Après deux décennies de relative inactivité, le cinéma gabonais a recommencé à se développer au cours du nouveau millénaire. Charles Mensah du Centre National du Cinéma Gabonais (CENACI) avait introduit de nouvelles politiques pour restructurer le cinéma gabonais au début des années 1990[6]. Imunga Ivanga a commencé à réaliser des courts métrages dans les années 1990, et son long métrage Dôlè (2000) a été le premier long métrage gabonais depuis deux décennies[7].Il a remporté des prix aux festivals de Carthage, Cannes et Milan[8]. Henri-Joseph Koumba Bididi a réalisé plusieurs courts métrages et le long métrage de 2001 Les Boules de l'éléphant[9]. Ivunga et Mory ont collaboré à L'Ombre de Liberté (2006), et en 2014, Ivunga a été nommé directeur général de la chaîne de télévision nationale Gabon Télévision[10]. Le documentaire Boxing Libreville (2018) d'Amédée Pacôme Nkoulou a remporté plusieurs prix.
Canal Olympia construit actuellement de nouveaux cinémas au Gabon[11].
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Victor Bachy, Cinéma au Gabon, Bruxelles, 1986
- Phalonne Elda Mengome, Images et cinéma au Gabon en période coloniale, éd. Atramenta, 2019
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Cinéma colonial, dont le réalisateur Léon Poirier (1884-1968) et La Croisière noire (1926)
- Compagnie Cinematographique du Gabon, Centre National du Cinéma (CENACI, 1975-2010), Institut gabonais de l'image et du son (IGIS, 2010-)[12]
- Films se déroulant au Gabon
- Films tournés au Gabon
- Réalisateurs gabonais (en)
- Grenelle du cinéma gabonais (juin 2022)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Le cinéma gabonais, article, lepratiquedugabon.com
- Imunga Ivanga, Le renouveau du cinéma gabonais, article, 2011, africine.org
- Simon Augé, Il était une fois Libreville (1972), fiche sur le film, sur africine.org
- Carinne Nkoule Nkoghe, L’oubliée du cinéma gabonais , article, 2020, sur larevuedesressources.org
Références
[modifier | modifier le code]- Douglas A. Yates, Historical Dictionary of Gabon, Rowman & Littlefield Publishers, , 119 p. (ISBN 978-1-5381-1012-6, lire en ligne), « Cinema »
- Manthia Diawara, African Cinema: Politics & Culture, Indiana University Press, , 62–63 (ISBN 0-253-20707-X, lire en ligne )
- Roy Armes, African Filmmaking: North and South of the Sahara, Indiana University Press, (ISBN 0-253-21898-5, lire en ligne ), 46
- David E. Gardinier, Dictionary of African Biography, OUP USA, , 147–48 p. (ISBN 978-0-19-538207-5, lire en ligne), « Dabany, Patience »
- Roy Armes, Dictionary of African Filmmakers, Indiana University Press, (ISBN 0-253-35116-2, lire en ligne), « Dong, Pierre-Marie », p. 94
- Imunga Ivanga, The revival of Gabonese cinema, Revue Africultures, Vol. 36, 2001.
- Roy Armes, Dictionary of African Filmmakers, Indiana University Press, , 78–79 p. (ISBN 0-253-35116-2, lire en ligne), « Ivanga, Imunga »
- Annelies Hickendorff, Gabon, Bradt Travel Guides, (ISBN 978-1-84162-554-6, lire en ligne), p. 21
- Roy Armes, Dictionary of African Filmmakers, Indiana University Press, (ISBN 0-253-35116-2, lire en ligne), « Koumba-Bibidi, Henri-Joseph », p. 85
- Douglas A. Yates, Historical Dictionary of Gabon, Rowman & Littlefield Publishers, (ISBN 978-1-5381-1012-6, lire en ligne), « Ivanga, Imunga (1967-) », p. 254
- African cinema makes a comeback, but Hollywood gets top billing, Arab News, 1 November 2017.
- « Le renouveau du cinéma gabonais », sur Africiné (consulté le ).