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Débarquement d'Al Hoceïma

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Débarquement d'Al Hoceima
Description de cette image, également commentée ci-après
Le débarquement d’Al Hoceima, d’après une peinture de José Moreno Carbonero. Sont figurés sur ce tableau : Primo de Rivera (debout sur le pont, saluant), Sanjurjo (plus à droite, veste bleue) et la montagne Morro Nuevo (littér. Morne Neuf, à l'arrière-plan à droite).
Informations générales
Date -
Lieu Al Hoceïma
Issue Victoire franco-espagnole
Belligérants
Drapeau de l'Espagne Espagne
France
République du Rif
Commandants
Drapeau de l'Espagne Miguel Primo de Rivera
Drapeau de l'Espagne José Sanjurjo
Drapeau de l'Espagne Leopoldo Saro Marin
Drapeau de l'Espagne Francisco Franco
Drapeau de l'Espagne Manuel Goded
Philippe Pétain
Abdelkrim el-Khattabi
Mhamed Abdelkrim
Forces en présence
Forces terrestres :
16 300 hommes (initialement)
24 pièces d'artillerie
11 chars FT-17
chars CA1

Forces navales :
3 cuirassés
6 croiseurs
1 transport d’hydravions
36 navires mineurs
58 navires de transport

Forces aériennes :
144 avions
18 hydravions
Forces terrestres :
5 000 hommes
14 pièces d'artillerie
Pertes
200 morts
109 blessés
~ 700 morts

Guerre du Rif

Batailles

Coordonnées 35° 14′ 50″ nord, 3° 55′ 56″ ouest

Débarquement d'Al Hoceïma.

Le débarquement d'Al Hoceïma est un débarquement militaire effectué le pendant la guerre du Rif par l'armée espagnole avec l'aide de la flotte et l'aviation française dans la baie d'Al Hoceïma, dans le nord-est du Maroc. Il est considéré comme le premier débarquement aéronaval de l'histoire[1],[2],[3],[4].

La guerre du Rif faisait rage depuis maintenant un peu plus de 4 ans, à la suite du désastre d'Anoual en 1921, les Espagnols n'avaient pas réussi à venir à bout de la résistance rifaine conduite par Abdelkrim el-Khattabi[2],[3],[4].

Les Rifains avaient même réussit à libérer, la ville de Chefchaouen en 1924 et ils étaient aux portes de Tétouan qu’ils tentaient de libérer aussi[2],[3],[4].

Par ailleurs, les troupes d'Abdelkrim avaient lancé une offensive de grande ampleur sur la zone française au Maroc. Elles avaient balayé les postes français de la vallée de l'Ouergha et étaient arrivées à 40 km de Fès, capitale du pays. Taza aussi était dans le viseur d’Abdelkrim[2],[3],[4] .

En raison de son incompétence à repousser les Rifains, le maréchal Hubert Lyautey avait été remplacé par le maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun. Près de 400 000 troupes françaises avaient été dépêchées pour venir à bout d'Abdelkrim[2],[3],[4].

Français et Espagnols avaient compris que pour venir à bout d’Abdelkrim, il fallait qu’ils unissent leurs forces. Cette alliance avait été symbolisée par la rencontre entre le Maréchal Pétain et le dictateur espagnol Miguel Primo de Rivera à Tanger[2],[3],[4].

Un plan fut convenu. Pendant que les Français attaqueraient par le sud, les Espagnols devaient débarquer dans le Nord, sur la côte d’Al Hoceïma afin de submerger les combattants rifains. Le but était d’attaquer le Rif central, bastion d’Abdelkrim, et de prendre Ajdir[2],[3],[4].

Al Hoceïma fut donc désignée pour être le lieu d’un débarquement militaire. Le plan consistait à faire débarquer 16300 soldats espagnols grâce à 63 navires en plus de 33 navires militaires espagnols et 8 navires militaires français[2],[3],[4]. Plus de 100 avions devaient soutenir le débarquement en bombardant les positions rifaines[2],[3],[4].

Du côté rifain, la guerre avait causé d’innombrables souffrances. Les bombardements chimiques avaient terrifié les populations civiles, la faim, le typhus faisaient tous les jours de nombreuses victimes, sans compter les hommes qui tombaient au combat quotidiennement[2],[3],[4].

Mais la volonté de résistance restait forte parmi les Rifains, qui refusaient de baisser les armes. Mais face au débarquement, les Rifains, qui devaient combattre sur plusieurs fronts, ne pouvaient aligner que 5000 combattants[2],[3],[4].

Le débarquement

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Une du journal El Telegrama del Rif du sur le débarquement d’Al Hoceima.

Le , l’opération commença. Un bombardement d’artillerie frappa toute la côte d'Al Hoceïma afin d’affaiblir les défenseurs rifains. Puis les troupes espagnoles furent débarquées en masse sur la célèbre plage de Cebadilla, dont le nom rifain est « Tahjarout »[2],[3],[4].

Les Rifains s’attendaient à un débarquement, mais comme la côte rifaine est longue, ils ne savaient pas où les Espagnols allaient frapper précisément. C’est pourquoi les Espagnols ont pu débarquer sur la plage avec une relative facilité[2],[3],[4].

Au , 9000 soldats espagnols avaient débarqué. Mais le terrain derrière la plage était montagneux, et pour avancer plus loin, il fallait combattre les Rifains retranchés dans les ravins et les collines[2],[3],[4].

Du côté rifain, c’était l’alarme. Il fallait repousser à tout prix ce débarquement, mais le rapport de force était trop déséquilibré. Néanmoins Abdelkrim avait appelé les Rifains à combattre jusqu’à la mort[2],[3],[4].

Abdelkrim aurait proclamé selon une source : « Y a t-il oui ou non ici des gens prêt à mourir ? Vous m’aviez déclaré que si l’Aromi pénétrait sur votre sol vous étiez décidé à mourir tous. Eh bien voici l’Aromi. Êtes vous résolu à mourir ? »[2],[3],[4]

Malgré le manque d’armes, la fatigue d’une guerre qui avait duré des années, nombreux furent ceux qui parmi les Rifains allèrent vers une mort certaine. Ceux qui n’avaient pas de fusils furent munis de grenades à mèches[2],[3],[4].

Les combattants rifains qui affrontèrent le débarquement venaient principalement des Ait Ouriaghel, des Ibqoyen, des Temsamane, des Aït Touzine et des Ait Itteft, qui étaient les plus proches d'Al Hoceïma[2],[3],[4].

La résistance rifaine fut féroce. Les Rifains lancèrent de nombreuses contre-attaques, qui furent toutes repoussées avec de lourdes pertes. Ils se battaient avec l’ardeur du désespoir[2],[3],[4].

Dans les grottes, les ravins, les combats se déroulaient au corps à corps, à la baïonnette. On raconte que les derniers défenseurs rifains du mont Malmousi durent être achevés à coup de poignard par les soldats espagnols car ils continuaient de tirer même en étant blessés[2],[3],[4].

Ce n’est que le que le général Manuel Goded put prendre la plage de Quémado. Francisco Franco et ses hommes avaient réussi à prendre le mont Malmousi après des combats acharnés[2],[3],[4].

Le , les troupes espagnoles entrèrent dans Ajdir, capitale d’Abdelkrim, où elles brûlèrent la mosquée centrale, causant la consternation des Rifains. Tout rifain capturé était exécuté[2],[3],[4].

Pendant ce temps, le , les troupes du Maréchal Pétain avaient lancé une offensive sur tout le Rif à partir du Sud[2],[3],[4].

Avec sa capitale prise, Abdelkrim dut se réfugier plus au Sud, vers Tamasint. La guerre allait continuer encore plus d’un an mais avec les Français qui remontaient vers le Nord en direction des Ibdarsen, des Igzennayen, des Ait Ammart et des Sanhadja de Srayr[2],[3],[4].

Les Espagnols maintenant solidement positionnés à Ajdir, les Rifains étaient plus que jamais encerclés[2],[3],[4].

Notes et références

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  1. Julie d'Andurain, « Le Rif, une guerre coloniale en montagne », Guerres & Histoire, no 28,‎ , p. 25-26.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y (en) David S. Woolman, Rebels in the Rif: Abd El Krim and the Rif Rebellion, Stanford University Press, (ISBN 978-0-19-690376-7, lire en ligne).
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y (en) David M. Hart, The Aith Waryaghar of the Moroccan Rif: An Ethnography and History, U. of Arizona P., (ISBN 978-0-8357-5290-9, lire en ligne).
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y (en) Charles Edmund Richard Pennell, A critical investigation of the opposition of the Rifi confederation led by Muhammed bin 'Abd al-Karim al-Khattabi to Spanish colonial expansion in northern Morocco, 1920-1925, and its political and social background, University of Leeds, (lire en ligne).